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Language:
Français
Series:
Part 1 of Contes Revisités
Stats:
Published:
2020-05-18
Completed:
2023-06-21
Words:
29,847
Chapters:
6/6
Comments:
6
Kudos:
11
Bookmarks:
2
Hits:
625

Peau d’Hippogriffe

Summary:

Harry est l'unique héritier du royaume de Griffondor. Un jour une mystérieuse armée attaque son pays, contraignant son père à le laisser sous la garde de son frère de lait, dont le jeune Prince se méfit plus que tout! Les complots se trament. Prit au piège, il devra ruser pour s'en sortir vivant…

Notes:

Je mélange les contes de notre enfance avec l'Univers d'Harry Potter. Ici, je revisite Peau d'ane de Perault. Bonne lecture

Chapter 1: Chapitre 1

Chapter Text

Il était une fois dans un pays lointain du nom de Gryffondor, un roi si grand, si aimé de ses peuples, si respecté de tous ses voisins, qu’on pouvait dire qu’il était le plus heureux de tous les monarques. Son bonheur était encore confirmé par le choix qu’il avait fait d’une princesse, dont la beauté n’avait d’égale que celle des fées et dont la gentillesse était aussi grande que celle des anges. Elle se nommait Lily, de la lignée des Evans.
La magnificence, le goût et l'abondance régnaient dans son palais. Les ministres étaient sages et habiles. Les courtisans, vertueux et attachés. Les domestiques, fidèles et laborieux. Les écuries, vastes et remplies des plus beaux chevaux du monde, couverts de riches caparaçons. Mais ce qui étonnait les étrangers qui venaient admirer ces belles écuries, c'est qu'au lieu de plus apparent, un hybride d’un cheval et d’un aigle royale : un hippogriffe étalait son plumage majestueux et sa croupe d’un pelage si beau, qu’on eut dit de l’or.
Ce n'était pas par fantaisie, mais avec raison, que le roi James lui avait donné une place particulière et distinguée. Les vertus de ce rare animal méritaient cette distinction puisque la nature l'avait formé si extraordinairement que sa litière, au lieu d'être malpropre, était couverte avec profusion, tous les matins, de beaux écus au soleil et de louis d'or de toute espèce qu'on allait recueillir à son réveil.

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Ce jour là, le roi James Potter tournait en rond, en carré, et parcourait la salle du trône en long, en large et en travers. Sa femme était en train de donner naissance à leur premier enfant, et le temps lui semblait ralentir pour son plus grand malheur.
La sage-femme l’avait gentiment congédié à coups de serviette, lui faisant croire qu’il la gênait dans son travail.
Et puis quoi encore !
Son calvaire prit fin au bout de quelques minutes, lorsque dans tout le château on entendit les cris de l’héritier des Potter.
Lorsque Le roi prit son fils dans ses bras, l’enfant ouvrit sur lui deux émeraudes éclatantes de puretés, cadeaux de sa mère. Ses cheveux promettaient d’être aussi indomptables et noirs que ceux de son père.
Avec les années, il devint un enfant très doux et sa beauté était de plus en plus grande. On lui découvrit une grande puissance magique, héritée de ses ancêtres. Sa mère lui avait également légué ses pouvoirs. On laissa alors les cheveux du prince pousser aussi longs que la tradition l’exigeait pour un tel sorcier.
Il faisait la joie de ses parents. De ses qualités naîtrait un grand roi.
Entouré de leurs amis proches et de leur famille, les jours heureux semblaient sans fin.
Or, comme les vicissitudes de la vie s'étendent aussi bien sur les rois que sur les sujets, et que les biens sont toujours mêlés de quelques maux. La reine fût tout à coup frappée d'une âpre maladie pour laquelle, malgré la science et l'habileté des médecins, on ne put trouver aucun secours. Les Grands Mages, amis de toujours, protecteurs de la Magie blanche, en ce Royaume, se retrouvèrent démunis. Fou de désespoir le Roi les chassa de ses terres, sous la funeste influence de son frère de lait : Tom Jedusort. Il le considérait comme faisant partie de son propre sang, et ne parvenait pas à discerner sa vilenie et sa malveillance, dans ses conseils.
Harry n’était qu’un petit garçon de cinq ans, mais courageux, il resta jusqu’au dernier souffle de sa tendre maman. Celle-ci lui recommanda bien de garder le silence sur certains pouvoirs en sa possession, susceptible de faire naître la convoitise d’être sans scrupules.
Sur des mots d’amour pour son époux et leur fils unique, elle rendit son âme.
A une unique exception, chacun pleura la mort tragique de cet être si bon et tant aimé.
Douze années passèrent.
Harry grandit en sagesse, en force et en beauté.
Son visage était fin et doux. Sa peau était hâlée par le soleil et était aussi douce que le satin. Son corps était musclé. Ses lèvres, une invitation aux baisers. Ses yeux pareils à deux émeraudes en écrin de velours noirs. Ses longs cheveux glissaient le long de ses épaules et lui arrivaient à mi-cuisse, tels une étole de soie noire.
Il était fort habile escrimeur et excellent cavalier.
Il savait rendre la justice avec sagesse et magnanimité. Son père été fier de lui et l’aimait plus que tout. Lui qui était le dernier souvenir encore vivant de sa tendre épouse.
On aurait pu croire que la vie était douce, mais dans les couloirs l’ombre sournoise de Tom Jedusort, n’avait de cesse de trouver un moyen d’assoir définitivement son autorité sur le Royaume de son frère, et plus que tout sur son fils.
Harry sentait son immense pouvoir, hérité des ténèbres. Les désirs de son oncle étaient tels de la lave en fusion qui détruit tout et ne laisse sur son sillage que mort et désolation.
Il avait beau jouer de ruse et de patience, jamais il ne parvenait à trouver des preuves concrètes de ses agissements. Chaque fois qu’il avait tenté d’évoquer le sujet avec son père celui-ci n’avait rien voulu entendre, ne pouvant le croire capable d’une telle traitrise.
La magie du jeune prince avait beaucoup évoluée elle aussi. Comme sa mère avant lui, il avait des rêves qui lui permettaient d’entrevoir fugacement l’avenir. Il avait également un incroyable don pour guérir les blessures. En plus d’une puissance surpassée uniquement par son terrible ennemi. Dans le passé de la famille Evans, il y avait eu des elfes et des fées. Des créatures qui conféraient bien des pouvoirs aux humains. Les Evans en avaient toujours tu certains, les convoitises étaient réelles. Harry entretenait les mystères de sa famille et avait appris à contrôler seul ses pouvoirs, grâce à la nature elle-même. Maintenant ses distances avec cet homme qui le répugnait. Se méfiant de ses partisans au sein de la cours.
Loin d’être naïf, mais avec un cœur indéniablement romantique, le jeune prince rêvait de pouvoir trouver l’âme qui lui permettrait de combler la sienne, pourvut d’un vide immense. Ce dernier le rendait, par moment effroyablement mélancolique.
Sa vie était tout de même plaisante. La menace ne serait bientôt plus qu’un mauvais souvenir, ses rêves lui avaient promis.
Pourtant, ils avaient oublié de mentionner bien des épreuves. Telles que celles-ci…

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Arthur Weasley avait une grande famille peuplée de têtes rousses. Tous ses fils avaient trouvé une situation. Charlie, l’aîné, était le Maître des écuries du roi et était également chargé de la surveillance du Grand Hippogriffe royal. Son deuxième fils, Bill, était capitaine dans les montagnes du nord et avait rencontré une descendante des autochtones qui vivaient dans cette région, il y a de cela bien longtemps. Les Vélanes. Créatures Bénéfiques, capables de rendre fou d’amour l’homme le plus endurci. Amazones du grand froid, elles étaient des combattantes hors pair et des alliées d’exceptions pour le royaume. La belle, et combative Fleur attendait leur premier enfant. Perceval, le troisième fils de la famille, avait un esprit moins courageux et endurant, il préférait combattre dans un tribunal où il exerçait le métier d’avocat. Marié lui aussi, son épouse Pénélope n’avait pas encore d’enfant. Les jumeaux de la famille étaient de vraies têtes brûlées, doublées d’une âme de farceurs invétérés et tout deux excellaient à l’académie des sciences du royaume. Son benjamin, Ronald, avait l’amour de la terre dans le cœur, en plus de son amour pour son épouse toute récente, la belle mais non moins intelligente Lavande Brown, qui portait déjà le fruit de leur amour dans son ventre. Il allait prendre la succession de la ferme une fois son père disparu, ou trop vieux. Ce qui n’allait tarder. Sa petite dernière Ginevra, que tout le monde appelait Ginny, venait tout juste d’avoir seize ans et se brûlait d’amour pour la médecine et un jeune botaniste du nom de Neville Londubat.
Molly Weasley, sa femme cuisinait pour toute la famille et le soleil était sur le point de se coucher. Il rentrait, éreinté de sa journée de labour, avec son fils.
«- Je vais bientôt te laisser les rênes mon fils, lui dit-il en lui faisant une accolade sur l’épaule. Je commence à me faire vieux.
- Tu es encore jeune papa ! Ne dis pas de bêtise. » rit Ron.
Avançant de plus en plus, ils aperçurent de la fumée et des flammes !
Ils coururent aussi vite qu’ils le purent, voulant sauver leur famille.

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Harry lisait tranquillement près du feu, en compagnie de son père qui finissait de signer quelques documents, lorsque des cris dans le couloir se firent entendre.
« Laissez-moi passer !
- Mon maître ne t’attend pas ! Je dois d’abord t’annoncer !
- NON !
- REVIENS ICI ! »
Un homme roux avec une entaille impressionnante sur le visage entra en trombe dans le petit salon. Albus, le domestique le plus ancien au service de la famille royale, le rattrapa par les épaules en lui murmurant hargneusement :
« Je t’avais dit d’attendre dehors. Pardonnez cette intrusion mon bon maître.
- Laisse donc Albus, laisse cet homme parler. »
L’homme en question tomba à genoux près de Harry qui examina sa blessure avec application, exigeant qu’on apporte de quoi le soigner.
« Majesté… on a attaqué ma ferme ainsi que mon village cette nuit. Mon fils… est mort, pleura-t-il. Ma fille et ma belle-fille… violées… Mon épouse frappées jusqu’à ce que… mort s’en suive… Ils ont tout pris… tout volé… tout saccagé, mon Seigneur. »
Le roi bondit en dehors de la pièce et appela le chef de ses armées.
Une armée avait attaqué le pays, sans aucune raison apparente. Les hommes et les femmes qui la constituaient, connaissaient les sortilèges interdits et se battaient avec félonie. Ils semblaient servir un puissant Seigneur de la Magie noir.
La guerre était déclarée.
Le Roi James, partit en guerre jusqu’aux confins du Royaume pour les mettre en déroute.
Son fils avait dû le regarder s’en aller, sans espoir de pouvoir le suivre, puisqu’il était le seul héritier légitime.
Durant le temps que durerait son absence, Tom serait le Régent du royaume.
La veille de son départ, le Roi, vint trouver son héritier. Comme gage de son retour et de son amour, il lui offrit un des plus précieux souvenirs de sa défunte épouse. Une fine bague d’or et de rubis, qu’il portait accroché à une chaîne, autour du cou.
« Je l’ai gardé par devers moi bien trop longtemps. Elle est dans la famille de ta mère depuis tant de génération qu’il est difficile de s’en souvenir, lui dit-il. Elle te revient de plein droit. Elle n’ira qu’à toi. »
Lorsqu’il fut livré à lui-même, ses visions devinrent plus difficiles à interpréter, plus sombres : nourries par l’angoisse ambiante. Tant et si bien qu’il peinait à trouver le sommeil.
Ses rêves étaient peuplés du Temps personnifié, de lunes éclatantes dans le firmament étoilé d’une douce nuit d’été, et de soleils d’or et de rubis. Il y avait parfois des bruits de cloches. Mais si il lui arrivait de distinguer leur forme, elles semblaient obsolètes, sur le point de tomber en poussières. Les oiseaux avaient les plumes tachées de sang, et laissaient derrières elles un sillon mortifère.
Ses songes prenaient fin, tandis qu’une affreuse douleur lui tordait les entrailles en l’en faire hurler. Il avait l’impression qu’on lui arrachait jusqu’à l’essence même de son être, de sa magie, au point qu’il sentait ses organes se consumer de l’intérieur.
Il n’était délivré qu’en percevant au loin, les cris d’un enfant monstrueux, un démon sortit des enfers pour anéantir le monde.
Il se réveillait en sursaut, trempé de sueur, le corps aussi courbaturé que s’il c’était battu toute la nuit.
Ses journées n’étaient pas plus calmes. Chaque nouveau jour arrivait de nouvelles victimes de la guerre. Il fallait s’organiser pour que dans la capitale, on trouve de quoi nourrir, et loger tout le monde.
Si le régent prenait en charge cette partie, lui s’occupait de gérer les hôpitaux de la région, qu’il visitait fréquemment. Bien souvent, il aidait aux soins et faisait de son mieux pour soulager les douleurs de son peuple.
Quelques fois, il dût, avec son escouade, escorter des convois de nourriture et de médecines diverses, convoitées par des brigands qui voulaient profiter de la situation de crise.
Un matin, alors qu’il cherchait un moment de paix, dans les jardins royaux, après toute cette agitation, qui avait mis son corps et sa magie à rude épreuve, il fut dérangé par un homme de petite taille, rabougri et chauve, que tout le monde appelait Queudver.
Il s’inclina bien bas.
«Votre Altesse, le Régent voudrait s’entretenir avec vous. »
Harry se leva et suivit le petit homme avec méfiance.
Son oncle l’attendait dans un salon privé avec… une tasse de thé et des petits gâteaux ?
« -Vous m’avez fait chercher mon oncle ? » demanda-t-il en s’inclinant légèrement.
Il s’avança vers son neveu, les bras vers l’avant.
« -Voyons mon cher Harry ! Il n’est nul besoin de tout ce cérémonial entre nous. Assoyez-vous. »
Harry inclina la tête en signe de consentement. Son oncle fit signe à Queudver de les laisser.
Le jeune prince prit place gracieusement sur un fauteuil d’ébène recouvert de velours noir.
«-Vous préférez le thé à la menthe, me semble-t-il ?
- Vous avez bonne mémoire.
- Servez-vous. Ces journées de soins intensifs doivent être éprouvantes. Vous avez besoin de récupérer.
- Merci. Mais je n’ai guère le cœur à manger dans de telles circonstances.
- Oh ! Ma présence vous gène donc à ce point. »
Si Harry fut troublé par le regard que son oncle lui lançait, il n’en laissa rien paraître.
« Nullement. Je préfère la solitude après tant de souffrances.
- Certainement. Toutefois, vous changer les idées avec des personnes saines de corps ne vous ferait point de mal. »
L’allusion était claire, quoique camouflée.
Pour cacher son trouble, Harry prit la tasse de thé chaud entre ses doigts glacés par la fatigue.
Un silence gênant s’installa. Le Lord le brisa bien vite.
« Il serait vraiment dommage que vous ne puissiez profiter des plaisirs qu’offre la vie. Buvez-le, tant qu’il est chaud. »
La présence, les regards, les gestes, toutes les attentions que son oncle pouvaient bien avoir à son égard, le rendaient malade rien que d’y penser.
Le fait de l’avoir en face de lui, mielleux au possible et transpirant la fausseté, était pire que tout.
Le fauteuil était confortable, la lumière tamisée.
Un appel à l’aide semblait s’imposer, d’autant que la situation était plus que déplaisante.
Torture déguisée, piège. Les idées ne manquaient pas. L’hypocrisie de cet homme lui donnait la nausée. Il réprima un frisson de dégoût, augmentant un peu plus, si c’était possible, son malaise.
Il voulait sortir de cette pièce au plus vite. Prendre un bain chaud aussi, avant de passer par la case oreiller, pour ensuite retourner à l’hospice. Il y avait tant de blessés que ses réserves de potions diminuaient à une vitesse des plus effrayantes. Tant de morts. Quand reverrait-il son père ? Est-ce qu’il y aurait moins d’attaques ce qui lui permettrait de se consacrer au château, aux chevaux, aux armées en faction ? A lui ? A son avenir ? A la personne que ses rêves avaient trouvée, pour qu’il puisse être heureux ?
Peut-être son oncle avait un peu raison ? Se changer les idées serait sûrement une bonne idée, salvateur même pour son corps et son esprit. Toutefois, il ne pouvait s’y résoudre. Pas avec cet homme en face de lui ou dans son périmètre de vision. Ca le perturbait trop.
Siroter un thé avec un psychopathe alors qu’il avait tant à faire !
« Harry, êtes-vous avec moi ? Finissez donc votre thé et allez vous reposer. Votre état de fatigue est une véritable torture. »
Sortant de ses pensées, Harry releva doucement la tête. Que risquait–il ? Un thé. Un simple thé.
Il but une gorgée, la chaleur du liquide lui procurant un plaisir longtemps oublié. Une pause thé devrait se manifester plus souvent.
Il observa son oncle qui souriait d’une manière… satisfaite ?
« Est-il à votre goût ?
- Tout à fait. Merci.
- Un plaisir. »
Le thé lui procura une sensation bienfaisante et réconfortante. Il se sentit tout de suite mieux. La chaleur envahit son corps fatigué par les jours de veille. Elle descendit, tout d’abord, le long de son dos, lui procurant la chair de poule. Elle se mit à chercher le froid et la fatigue pour les changer en une douce allégresse. Elle fouilla son cœur et s’y logea avec volupté. Harry se sentit étrangement reconstruit. Comme s’il avait enfin trouvé ce qu’il cherchait depuis si longtemps ? C’était si…
Aucun mot ne pouvait décrire la plénitude qu’il ressentait. Il en oublia presque son oncle.
Il soupira d’aise. Il avait l’impression de flotter. Et c’était divin.
Il posa mollement sa tête sur le dossier, oubliant tout le reste. Ses bras se détendirent de même que son corps tout entier. Comme pris dans une euphorique et langoureuse sarabande, son cœur se mit à battre plus fort. Tel un petit oiseau palpitant. La température de son corps augmenta légèrement, stimulant chaque terminaison nerveuse. De lentes vagues de plaisir lui parcoururent l’échine. Le faisant frissonner de contentement. Son bas ventre s’électrisa sous l’assaut d’une vague plus forte que les autres. Il laissa un gémissement sortir de ses lèvres et ferma les yeux sous l’extase. Son sexe se réveilla alors, doucement, presque timidement. Une bosse se forma dans son pantalon.
Il savait la présence de son oncle à ses côtés. Et bizarrement, il ne se sentait en aucun cas gêné ou même honteux.
Il lâcha sa tasse qui tomba dans un bruit sourd sur le tapis.
Une voix lui parvint dans son brouillard de félicité.
« Est ce à votre goût ? »
Il ne put que gémir. Cette voix était si douce, si pleine de promesses qu’il en avait le vertige. On aurait dit une cascade de chocolat chaud. Le péché originel personnifié.
La chose était effectivement plus qu’à son goût. Rien n’aurait pu l’égaler. Sauf peut-être ses doigts sur sa peau frémissante.
Le Régent s’approcha de son neveu, totalement abandonné à ses soins. Le thé ayant était mélangé avec une potion aphrodisiaque et une autre de magie noire destinée à la substitution des âmes sœurs.
Il prit appui sur le dossier du fauteuil et se pencha sur le visage d’ange. Le prince avait les yeux vides, la bouche entrouverte. Ses jambes étaient légèrement écartées.
C’était presque trop facile.
Il sourit, heureux que tout marche comme prévu.
Il caressa doucement les étoles de soies noires, puis la joue, le menton et la lèvre inférieure. Il la pressa avec son pouce, ouvrant un peu plus la bouche délicate. Provoquant un soupir de la part de sa victime.
Il l’embrassa doucement d’abord, puis il glissa sa langue dans l’antre abandonnée du jeune homme qui lui répondit avec envie, en se tortillant sous le désir amplifié par la potion.
Il parcourut le cou délicat de baisers papillons avant de le butiner de ses lèvres et de sa langue.
Sa gorge vibrait au rythme de sa respiration de plus en plus saccadée. Il embrassa la jugulaire frémissante, goûtant la peau de ses lèvres, puis de ses dents.
Harry gémit et se cambra finement.
Le Lord ouvrit le col de sa chemise, caressant à loisir le torse imberbe.
Son corps sculpté par les entraînements était plus beau que tout ce à quoi il aurait put s’attendre. Il allait faire en sorte que le jeune prince ne puisse plus se passer de lui. Il allait lui faire goûter à un amour si bien démontré, si incontrôlable, que jamais plus il ne pourrait être loin de lui.
Sous sa paume, le jeune cœur, trompé par la magie, battait avec une rapidité que seul le bonheur d’être avec la personne qu’on aime pouvait provoquer. Titillant les tétons, le régent les fit tourner entre ses doigts experts, excitant les nerfs déjà à fleur de peau. Ils se durcirent rapidement, faisant gémir le prince de nouveau. Il se mit à les lécher avec application, les mordillant par intermittences.
Harry était parcouru de vagues de chaleur et d’allégresse incontrôlables. Il se liquéfiait totalement sous les caresses. Son membre dur toujours malmené par les assauts de plaisir. Son cerveau n’était plus en état de penser à autre chose qu’à la personne qui le torturait avec tant de sensualité. Son sang courait à une vitesse effrénée dans ses veines, provoquant un bourdonnement éternel de quiétude et d’enchantement. Il aurait pu jouir d’un seul mot de son bourreau.
Ce dernier laissa ses mains courir sur la peau douce, et jusqu’alors vierge de toute exploration. Il redessina le corps ciselé de sa langue aguicheuse. Il descendit jusqu’au nombril. C’est à cet instant que le prince se mit à crier, incapable de retenir plus longtemps tant de satisfaction. Lorsque Tom toucha le sexe sous le tissu, Harry fut électrisé. Il cria autant de surprise que de plaisir. Le Lord commença un long mouvement de va-et-vient, Harry l’accompagna bien vite, voulant toujours plus.
« On est impatient jeune homme ? »
Il attrapa fortement la virilité dressée, le faisant se cambrer et crier.
D’un sort, il le débarrassa de sa robe et de son pantalon, libérant le sexe empli de sang.
Il se lécha les lèvres d’anticipation, s’agenouillant. Il embrassa d’abord le gland sous les gémissements et les halètements presque incessants du prince. Il le caressa doucement. Un va-et-vient de plus en plus langoureux que de fines hanches accompagnèrent à la perfection.
Il était fait pour l’amour. Sa véritable âme-sœur aurait presque pu être chanceuse.
Dommage !
Il titilla les bourses avec sa langue, le gland, avant de « le » prendre en bouche, voracement.
La danse fut langoureuse, rapide, lente, tourbillonnante. Elle emporta Harry loin dans les étoiles. Et puis ce fut l’apogée, dans un feu d’artifice de sensations, plus exaltantes les unes que les autres. Il crut que son cœur allait exploser de bonheur. Il aurait pu mourir maintenant. Dans ses bras, il était heureux. Complet. Il aurait voulu ne jamais partir.
Au bord de la jouissance, il agrippa les accoudoirs de velours, y plantant ses ongles un peu plus profondément chaque fois que son oncle s’amusait à changer le rythme du va-et-vient. Parfois lent, parfois rapide, saccadé ou langoureux.
Il finit par laisser exploser son plaisir dans un long râle rauque et sauvage.
L’orgasme le laissa pantelant et tremblant.
Dans son esprit brumeux, une petite lumière argentée clignotait de plus en plus fort.
Son oncle le coucha sur le tapis et commença à se dévêtir.
Il identifia la lumière comme étant de la magie. Sa magie. Elle ressemblait à une sorte de signal… d’alerte ?
Pourquoi d’alerte ?
N’était-il pas en train de rêver ? Il se sentait si bien que ça ne pouvait pas être la réalité, puisqu’il ne s’était jamais senti si complet.
A dire vrai, les seules questions qui lui traversaient l’esprit étaient : avec qui était-il ? A qui étaient ces mains ? Était-ce vraiment lui qui gémissait ainsi ? Comme un écho qui lui revenait de très loin ?
A qui destinait-il ses mots ?
« En veux-tu encore mon prince ? Veux-tu que je continue ceci ? »
Le Lord donna un coup de rein, faisant se toucher leur sexe. Ils gémirent de concert. Et le prince supplia. Il voulait le sentir au creux de son corps. Ne plus jamais être séparé. Ensemble pour toujours.
Il se réveilla soudain et laissa sa magie l’envahir, pour le délivrer de ce désir qu’il ne souhaitait pas éprouver pour cet homme-là.
Pourtant, la chaleur et le comble, dans son cœur, semblaient dire l’inverse.
« Arrêtez, s’entendit-il murmurer.
- Le veux-tu vraiment ? »
Un nouveau coup de rein et cette vague de plaisir lorsqu’il sentit les deux sexes se toucher.
Mais il devait être plus fort. Il devait se battre, il ne pouvait pas laisser cet homme lui faire « ça » ! Ce n’était pas lui ! Ca ne pouvait pas être lui !
Mais… c’était… si bon.
« Et si je faisais "ça". »
Il sentit un doigt rentrer dans son intimité et fouiller.
Sa magie explosa en lui, et rejeta le Lord le plus violemment possible.
« Cela suffit ! »
Il recula, mais se retrouva vite collé à la chaise. Dérouté, il fit venir à lui sa robe de sorcier et s’accrocha, le mieux qu’il put, aux accoudoirs. Ses yeux rivés sur le Lord qui peinait également à se relever, pas plus habillé que lui.
« Mon prince ! Articula-t-il pourtant avec tant de douceur. Serais-je allé trop vite ?
- Vous… Vous… ! Bégaya le prince tremblant.
- Pardonnez mon empressement. Je ne voulais en aucun cas vous effrayer. »
Pourquoi avait-il l’air si sincère ? Si emprunt d’une douceur jusqu’alors inconnue ? C’était trop, bien trop à la fois, pour ses nerfs et son corps fatigués.
« Je suis mortifié de vous voir dans cet état, mon prince ! Pardonnez-moi. »
Le Régent se releva complètement. Harry déglutit avec difficulté.
Son oncle était… très… beau… Mais surtout… très… grand…
Merlin Tout Puissant !
Il secoua la tête pour chasser ces pensées et faire abstraction de l’homme nu en face de lui. Cet homme qui ne faisait qu’accroître un désir incontrôlable.
« Habillez-vous ! s’écria-t-il soudain rouge comme une pivoine, les yeux obstinément baisés.
- Bien sûr, pardonnez-moi. »
Il passa rapidement son pantalon, alors que Harry se précipita d’une démarche incertaine vers la porte.
« Mon prince ! »
Harry se stoppa, priant pour que tout se finisse au plus vite.
« Epousez-moi.
- QUOA ? Croassa-t-il. Vous déraisonnez. » Finit-il par conclure en ouvrant la porte.
Il n’eut pas le temps de faire un pas dehors que le Lord l’avait rattrapé, avait refermé la porte et l’avait coincé entre le mur et son torse nu, un genou entre ses jambes mal cachées par sa robe.
Harry sentit sa respiration se bloquer et son cœur battre à un rythme effréné. Il tenta, tant bien que mal, de recouvrir un minimum de sang froid. Il ouvrit la bouche pour répliquer lorsque celle de son oncle en prit possession.
Il l’emporta dans un déluge de sensations aussi puissantes que voluptueuses. Son oncle força son antre chaud, pour y glisser sa langue. Elle se fit enjôleuse, entraînant sa partenaire dans un monde à part. Arrêtant le temps, l’empêchant de fuir.
Il le relâcha enfin, laissant le jeune homme plus pantelant que précédemment, le souffle court. Son oncle l’empêcha de tomber, tant il se sentait vidé de toute volonté après un tel baiser.
L’héritier se demanda vaguement s’il arriverait jusqu'à sa chambre sans tomber.
« Je vous aime. »
Sans voix, Harry tenta d’atteindre la poignée, en vain. Le désir revenait, accompagné de pulsions plus enivrantes les unes que les autres ! Il sentit le sang affluer, son sexe se tendre, tout contre la cuisse de cet homme qui lui faisait perdre tout contrôle.
Il fallait qu’il sorte toute de suite !
« Vous ne pouvez ignorer ce qui nous unit ! Je sens votre trouble. Épousez-moi, je ne puis vivre sans vous. »
Harry releva la tête et tomba sur deux yeux d’un rouge rubis qui l’hypnotisèrent.
Le Lord lui caressa doucement la joue et pressa leur hanche l’une contre l’autre dans un mouvement de va-et-vient. Harry crut en mourir de plaisir, électrisé par tant de sensations. Il retint avec peine un gémissement.
Sortir oui ! Tout de suite !
Il lui attrapa le menton, l’embrassa chastement en relâchant par la même occasion sa prise. Harry saisit la poignée qu’il fit tourner sans attendre. Contre ses lèvres, son vis à vis murmura :
« Réfléchissez Harry, je vous laisse jusqu’à demain. »
Puis il s’écarta pour le laisser sortir.

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La situation n’aurait pas pu être pire. Qu’est-ce qu’il pouvait bien faire maintenant ?
Ses rêves lui avaient montré des cloches noires et des colombes qui laissaient derrière elles une traînée de sang. Ce qu’il avait au fond de son cœur ne pouvait donc être vrai.
Toutefois, il ne pouvait oublier ce sentiment qu’il cherchait depuis si longtemps. Rien n’avait pu le remplacer, ni l’amour d’un père, ni celui qu’il portait à son peuple. Comment faire pour chasser une chose qu’on ne veut pas déplacer, pour ne pas souffrir d’avantage de l’avoir perdu ?
Sa magie et sa raison ne pouvaient l’aider en cet instant. Il lui fallait autre chose.
Il n’avait qu’une solution et il le savait, mais c’était pire que tout de ne serait-ce que penser le faire.
Abandonner son peuple à cet homme. Qui sait ce qu’il pourrait faire avec l’or de l’hippogriffe en sa possession ?
Et comment faire pour s’enfuir le plus loin possible sans sa magie ? Le Lord la détecterait facilement, où qu’il soit ! Il était si puissant !
Il s’écarta du feu. Son corps était glacé de ne pas pouvoir être proche de son oncle.
Il réprima un frisson.
Trop de choses avaient changé !
Il se coucha sur son lit à baldaquin et admira ses torsades de branches le long des colonnes et les fins rideaux de soie sauvage décorée de roses, qui tombaient en guirlandes. Ils étaient accrochés à chaque coin, aux nids d’oiseaux remplis de fleurs et de feuilles.
Bien installé dans son petit cocon, il chercha dans ses souvenirs s’il ne connaissait pas un sortilège qui serait susceptible de l’aider.

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A la nuit tombée, encapuchonné de velours noir, le jeune prince se dirigea vers les écuries aussi discrètement que possible. Il alla directement vers le box où se trouvait Murmure, l’étalon noir que lui avait offert son père. L’animal redressa ses oreilles et s’ébroua en piaffant.
Une main translucide, de part la couleur de la lune, sortit de sous le tissu, pour flatter l’encolure de l’animal et le calmer. Personne ne devait savoir.
Tandis qu’il préparait sa monture, il récita une comptine que lui avait enseignée sa mère si jamais il avait besoin d’aide un jour.
Lorsqu’il eut terminé une petite boule de lumière dorée apparue devant lui et fila hors des écuries. Sans attendre, il monta en selle et la suivit aussi vite que Murmure le pouvait. Tel une ombre dans les ténèbres vaporeuses de la nuit, il chevaucha dans la campagne jusqu’à la plus vieille forêt de son royaume, où il fit de son mieux pour éviter les branches. Pourtant, certaines fouettèrent son visage, laissant de fines striures sanglantes sur sa peau fine.
Il se fraya un chemin dans les marécages nauséabonds, faisant gentiment trotter son cheval autour des bourbiers et des sables mouvants.
Plus loin, il découvrit une clairière illuminée par la lune et par les étoiles qui se reflétaient comme des milliers de diamants dans la cascade d’eau cristalline.
Il descendit lestement de scelle, faisant tourbillonner sa cape. Il attacha son compagnon à la branche d’un arbre et s’approcha presque timidement.
La boule émit des tintements de clochette avant de disparaître sous les jets d’eau.
Il avança doucement un doigt vers la cascade d’eau claire. L’eau ondula avec pour épicentre, son doigt. La cascade se troubla. Un vent chaud, empli de magie, souffla autour de lui, dévoilant son visage d’ange et ses longs cheveux de soie noire.
C’est alors que le jeune homme fut absorbé par la cascade dans un "flop".
Il se retrouva flottant au-dessus de centaines de petites îles vertes, où des châteaux, des murailles et des villes de pierres étaient construits. Sur d’autres, des champs, des pâturages, des vignes…
Une autre dimension se dessinait sous ses yeux émerveillés. Jamais dans ses rêves les plus fous, il n’aurait pût imaginer traverser le monde imaginaire de cette façon. Il vola durant ce qui lui sembla un trop court instant avant de fouler délicatement le sol. Il se trouvait sur une île plus étrange que celles qu’il avait aperçues durant sa courte traversée. Elle était constituée d’une petite colline, où trônait un gigantesque chêne qui étalait son feuillage majestueux sur une superficie stupéfiante. Ses racines semblaient parcourir le monde tout entier tant elles étaient grandes et semblaient plonger dans la terre en profondeur.
En s’approchant plus près, il put découvrir une porte gravée d’un loup, d’un chien, d’un cerf, d’une biche, d’un corbeau, d’une renarde et d’une panthère. Autour du blason se trouvait six pierres précieuses : un diamant, un saphir, un rubis, une topaze, un onyx, une turquoise rose et une émeraude.
Lorsqu’il effleura les gravures, la panthère tourna aussitôt son regard vers lui et se mit à feuler. L’émeraude se mit à briller de mille feux, puis la porte s’effaça pour le laisser entrer.
Harry sursauta légèrement. Il fixa un moment le long escalier en colimaçon qui lui faisait face, indécis sur la marche à suivre.
Il avait un poids sur le cœur. Il savait qu’en descendant ces escaliers, ses sentiments disparaîtraient comme ils étaient venus. Il redoutait la douleur que leur perte allait causer.
Attendre si longtemps pour que ça arrive enfin et tout perdre en un instant, lui semblait part trop cruelle.
Il avait beau savoir que tout était de la faute de son oncle, et de son terrible sortilège, il dut se faire violence.
Il souffla un grand coup et se mit à descendre l’escalier. Il tenta, tant bien que mal, de contrôler les battements de son cœur et son envie grandissante de faire demi-tour.
S’en suivit un long couloir aboutissant sur un rideau de chèvrefeuilles et de roses blanches. Lorsqu’il s’approcha, les plantes s’écartèrent pour le laisser passer.
Il pénétra dans un immense jardin où serpentait un ruisseau, permettant à une grande variété de plantes de pousser en toute harmonie.
Plusieurs animaux sauvages gambadaient joyeusement entre les buissons et les fougères.
Bien vite, ils se mirent à l’entourer. Un jeune faon tira sur sa cape et la fit glisser de ses épaules.
Les oiseaux tourbillonnaient au-dessus de sa tête, les lapins couraient entre ses jambes, manquant de lui faire perdre l’équilibre. Des lucioles de magie dansaient autour de lui. Très vite, il fut pris de vertiges incontrôlables. La magie du milieu lui fit perdre toute notion du temps, de vie, de mort, ou même d’amour. Elle s’immisça en lui pour faire disparaître le sortilège qui s’était emparé de son cœur.
Il eut juste le temps de voir quatre silhouettes s’approcher de lui avant de plonger dans l’inconscience.