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Chapter Text

Le voyage avait été très long et Dhael ir-Vashti avait hâte de prendre ses quartiers sur la station spatiale Deep Space Nine. Son vaisseau s’était arrêté à proximité de la station et la plupart des voyageurs avaient été invités à utiliser les salles de téléportation pour accéder à DS9. Heureusement, la queue n’était pas longue et rapidement, elle fut téléportée et se retrouva dans une salle de téléportation. Un officier de Starfleet, probablement une humaine, aux cheveux noirs formant un chignon sur la tête et portant un uniforme jaune et noirs lui souhaita la bienvenue.

- Bienvenue sur Deep Space Nine, je suis Sonya Gomez, cheffe des opérations stratégiques. Nous vous avons envoyé les informations relatives à vos quartiers sur votre Padd. Starfleet à également accepté votre demande d’entretien auprès de notre cheffe de la sécurité, Ro Laren. Je vous rappel que les armes sont interdites.

Dhael se retint de soupirer d’agacement. Elle avait dû se séparer de sa Tan Qalanq, une épée qu'utilisaient les membres du Qowat Milat, bien qu’elle ne s’en servait que très rarement durant ses missions. Elle était plus une adepte du disruptor. Cela faisait souvent l’objet de plaisanterie au sein du Qowat Milat. Et malheureusement, elle ne pouvait pas contrevenir aux ordres de Starfleet sur ce point. Désarmée sur cette station, elle se sentait très vulnérable même si elle maîtrisait très bien les arts martiaux.

Elle hocha la tête tandis que Sonya Gomez lui fit signe qu’elle pouvait quitter la salle. Elle sortit son Padd de la poche de sa veste et fit défiler l’écran tactile. Les informations envoyées contenaient un plan de la station avec une indication précise de l’endroit où se trouvait ses quartiers ainsi que son rendez-vous avec Ro Laren.

Elle rangea l’appareil dans sa poche et tandis qu’elle se frayait un chemin dans les corridors de la station, elle observait l’étrange configuration de l’endroit. Architecture Cardassienne, bien qu’elle n’y connaissait pas grand chose. Les couloirs étaient nombreux avec des portes donnant sur des quartiers ou des bureaux d’officier. Les murs étaient de couleur grises ou blanc sale, difficile à dire.

Une station Romulienne aurait certainement été entièrement verte. Vert comme le sang de son peuple. Un message clair pour tout éventuel attaquant et qui pouvait se traduire par une phrase du genre : « Qu’importe le sang versé de nos soldats, nous obtiendrons victoire ». C’était pour cette raison que la plupart des vaisseaux de guerre Romuliens étaient de couleur verte.

Et bien entendu, on retrouverait le fameux Oiseau de proie Romulien sur chaque porte de ladite station. Dhael retint un reniflement de mépris. Ce n’était pas qu’elle méprisait son peuple, mais tout le monde se porterait mieux sans cette culture basée sur la conquête et la guerre.

Le dernier couloir qu’elle emprunta se terminait sur une sorte de grande place qui selon le plan qu’elle avait lu se nommait la promenade. Divers commerces s’y trouvaient, ainsi que des bars et un temple Bajoran. La foule était très concentrée à cet endroit et également très diversifié. Dhael n’avait jamais vu autant d’Aliens réunis en un seul endroit. Bien que la majorité était des Bajorans, elle aperçut également quelques Ferengis, un ou deux Cardassiens, des Klingons et ce qui semblaient être des Vulcains.

Il était tout à fait possible qu’il y ait des Romuliens. Avec la fin de la guerre du Dominion, l’empire s’était un peu plus ouvert à l’extérieur bien que des tensions persistaient avec la Fédération et les Klingons. Afin de ne pas attirer l’attention, Dhael ne portait pas son habituel uniforme du Qowat Milat mais juste une tenue banale que n’importe quel citoyen Romulien aurait pu porter. Finalement, elle arriva à destination, dans les quartiers qui lui avaient été attribués. Ils étaient très peu meublés, à part un matelas Cardassien et une table un ordinateur et un réplicateur de nourriture. Dans la pièce adjacente se trouvait une douche sonic.

Dhael posa ses affaires sur la table. Elle n’avait pas amené grand-chose, quelques vêtement de rechange, un produit spécial pour ses cheveux ainsi que deux Padd. Le deuxième était plutôt pour faciliter le pilotage d’une navette spatiale dans le cas ou elle en aurait besoin.

Elle s’installa sur le matelas et grimaça. Apparemment, la réputation des matelas Cardassiens était plutôt méritée.

Adieu le sommeil

Une douche lui ferait le plus grand bien après ce long voyage. Elle retira ses vêtements et détacha ses cheveux noirs sur lesquels elle appliqua sa lotion. La douche sonic rendait ses cheveux aussi sec que des brindilles. Le Qowat Milat possédait des douches utilisant plutôt de l’eau mais ce n’était pas un luxe accessible à tous sur une station spatiale.

Finalement, une fois la douche terminée, elle enfila une combinaison de nuit, s’effondra sur le lit et se fit très mal au dos au passage. Dormir la-dessus devait être l’équivalent de dormir par terre. Après plusieurs heures à se retourner dans tous les sens, elle parvint finalement à trouver le sommeil.

Trois ou quatre heures plus tard, Dhael fut réveillée par l’ordinateur qui lui indiquait que quelqu’un cherchait à la joindre. Intriguée, elle se leva et tapota sur l’écran pour accepter l’ouverture d’un canal de communication. Une Bajorane, semblant assez âgée, apparut sur l’écran. Elle portait une sorte de boucle d’oreille à droite, signe qu’elle était croyante. Elle possédait une épaisse chevelure grisâtre et une peau noire.

- Veuillez excuser ce message incongru, mais je devais vous joindre. Vous êtes bien Dhael ?

Le traducteur universel fonctionnait bizarrement, cette Bajorane s’adressait à elle comme si elle parlait au Praetor de l’Empire.

- Oui, c’est bien moi, confirma Dhael.

Une réponse qu’aurait également donné une personne malveillante ou ayant usurpé son identité.

- Bien, je souhaiterai vous rencontrer au temple Bajoran qui se trouve sur la Promenade.

- Maintenant ? Demanda Dhael incrédule.

- Oui, je connais la raison de votre venue et il faut à tout prix qu’on en parle.

- D’accord… je vous rejoint dans quelques minutes.

La Bajorane hocha la tête et coupa la communication. Dhael enfila une tenue civile bleue foncée, qui ressemblait pratiquement à une tenue militaire, ainsi que des bottes noires. Elle tressa ses cheveux et les attacha en chignon. Elle se précipita hors de ses quartiers et prit rapidement la direction de la Promenade. Bien qu’elle avait son Padd sur elle, elle avait complètement mémorisé le plan de la station.

Finalement, elle arriva face à l’entrée du temple. Une grande ouverture dorée de forme circulaire se dressait face à elle. Dhael hésita un moment et décider de se glisser à l’intérieur. Elle se retrouva dans un petit couloir et d’étranges symboles religieux sur les murs. A gauche, une deuxième entrée, plus petite, menait sur ce qui devait être la salle des prières, l’endroit ou les Bajoran pratiquait leur culte religieux.

Dhael regrettait beaucoup de ne pas s’être mieux informé sur les pratiques religieuses des Bajorans. Les Romuliens n’avaient pas vraiment de croyances équivalentes, à part peut-être les Elements, qui représentaient une sorte de force de l’univers. Durant son enfance au Qowat Milat, Soeur Rekal lui avait souvent dit que son Element était l’Air. On ne l’a voyait pas venir, elle était silencieuse et soudainement la tempête se déclenchait et rien ne pouvait l’arrêter.

La salle principale n’était pas richement décorée bien qu’il y avait des statues ainsi que quelques symboles sur les murs. De nombreuses bougies holographiques éclairaient l’endroit tandis que droit devant elle se trouvait la fameuse Orbe des prophètes. Juste à côté, le Bajoran qui l’avait contacté lui fit signe de s’avancer.

- On l’appelle l’Orbe de la contemplation, l’informa la Bajorane, on ne peut l’utiliser sans la permission d’un Vedek.

Dhael lui donna le salut typique du Qowat Milat, les deux paumes des mains jointes et un signe de tête.

- Je suis ici à votre demande.

Il inclina sa tête.

- C’est exact. Je suis Vedek Cotto Delenn, dès que j’ai su que vous étiez sur la station, il fallait que je vous trouve. J’ai quelque chose de très important à vous dire.

Elle lui fit signe de le suivre et l’entraîna à travers les corridors de la station jusqu’à ce qui semblait être un bureau. Il n’y avait pas grand-chose une table, deux chaises et au fond de la pièce, un Autel décoré de bougies.

- Il est important que personne ne puisse entendre notre conversation. Connaissiez-vous bien une Romulienne se nommant Rekal ? Il me semble qu’elle partageait les mêmes convictions que vous.

- Elle est la raison de ma présence. Elle a disparu sans laisser de trace.

- C’est assez intéressant quand on sait que vous étiez la raison de sa présence sur cette station…

Dhael haussa les sourcils, surprise. Pourquoi Soeur Rekal s’était déplacée sur cette station et quel était le rapport avec elle ?

- Je n’étais pas au courant de ces raisons. Je n’avais aucune idée que cela avait un rapport avec moi.

Officiellement, Soeur Rekal s’était engagée à faire son devoir en tant que membre du Qowat Milat. Un long silence s’installa entre eux, puis Vedek Mollari se leva et alla vers le synthétiseur de nourriture.

- Si j’en crois ce que l’on m’a dit, vous sortez rarement de l’espace Romulien ?

- C’est exact, les causes perdues ne manquent pas parmi les miens.

- Vous souhaitez boire quelque chose ?

- Je préférerais que vous me disiez ce que vous savez. Je ne suis pas ici me faire des amis.

- Croyez-moi Selok, des amis, vous allez en avoir besoin dans l’avenir, soupira Vedek Cotto.

Elle murmura quelque chose en Bajoran et deux tasses, remplies d’un liquide inconnus, se matérialisèrent. Elle en tendit une à Dhael et reprit la parole.

- Vous n’avez aucune crainte à avoir de ma part. Dans cette histoire, je suis probablement votre seul alliée. Tenez, c’est du jus de Kava, c’est comestible pour les gens de votre peuple. Soeur Rekal en raffolait.

Dhael prit la tasse et observa le liquide tout en essayant renifler son odeur. Elle n’avait aucune idée de ce que c’était, bien qu’il s’agissait probablement d’une boisson faite à partir d’un fruit originaire de Bajor. Le goût était un peu trop sucré.

- Soeur Rekal appréciait faire du tourisme culinaire, en particulier chez des Aliens, répondit Dhael d’un ton nostalgique.

- En effet, dit Vedek Cotto en prenant une gorgée de sa boisson, avant d’entrer dans le vif du sujet, Souhaites-tu savoir quelque chose, en particulier sur les activités de Soeur Rekal ?

- Oui, Soeur Rekal nous a dit qu’elle avait accepté de s’engager en tant que qalankhkai à une cause perdue, j’aimerais savoir de qui il s’agit puisqu’elle était supposée se trouver sur cette station ?

Une qalankhkai était une guerrière du Qowat Milat qui choisissait de s'engager pour une cause qu'elle jugeait en valoir la peine. Le critère particulier étant que celle-ci était une cause perdue.

- Je crois que je n’ai pas été clair. Soeur Rekal est votre qalankhkai et vous êtes sa cause perdue.

Cette phrase fit presque recracher sa boisson à Dhael. L'ironie de la situation aurait pu l'amuser si elle n'avait pas été la principale concernée. Depuis quand une soeur du Qowat Milat pouvait devenir une cause perdue ?

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- Je ne suis pas sûre de comprendre, souffla Dhael.

Son entraînement au sein du Qowat Milat lui permettait d’avoir le contrôle de ses réactions. La confusion et la surprise embrouillaient son esprit.

Vedek Cotto lui adressa un regard compatissant.

- Soeur Rekal n’a pas menti au Qowat Milat, lorsqu’elle disait s’être engagée comme comme qalankhkai pour une cause perdue. Elle n’a juste pas précisé votre identité pour vous protégez.

- De quoi exactement voulait-elle me protéger ? Demanda Dhael

Vedek Cotto plongea ses yeux noirs dans ceux de Dhael.

- Je ne suis pas exactement au courant de tout. Soeur Rekal a fait une demande auprès de l’assemblée des Vedek pour avoir accès à l’orbe du temps, révéla Vedek Cotto, c’est une orbe qui comme toutes les autres permet de communiquer avec les prophètes. Elle a également la particularité de provoquer des voyages temporels. Soeur Rekal a obtenu l’autorisation d’utiliser cette orbe.

- Soeur Rekal a fait un voyage temporel ?

Vedek Cotto but une gorgée de son breuvage et soupira.

- Je ne sais pas. Il y a eu de nombreux incidents ce jour-là. A son retour sur la station, Soeur Rekal a tout simplement disparu.

- Quel genre d’incident ?

Dhael avait posé sa tasse de Kava.

- Que savez-vous de nos croyances ? Demanda Vedek Cotto.

- Pas grand-chose, avoua Dhael.

- Nous croyons à l’existence des Prophètes en tant que Dieu. Ils guident notre destin à travers les étoiles. Nous ne croyons pas au hasard. Tout arrive pour une raison car telle est la volonté des Prophètes.

Bien que Dhael ne partageait pas ces croyances, elle ne croyait ni au hasard et encore moins à la chance. Elle croyait à la force des Éléments.

- … Les Prophètes cherchent à faire en sorte que notre conscience s’élève et dépasse nos soucis matériels. Cependant, tous n’ont pas forcément de bonnes intentions. C’est le cas des Pah-Wraiths. Tout ce qu’il y a de plus violents, maléfiques et atroces, vous les retrouverez dans le culte de ces créatures. Ce ne sont pas des Dieux. Ils ont été bannis du Temple céleste, il y a fort longtemps. Ils sont invisibles à l’oeil nu mais sont très rancuniers. Ces dernières années le nombre de leurs adeptes ont explosé. On peut remercier Gul Dukhat.

Gul Dukhat était l’ancien gouverneur de Terok Nor, aujourd’hui devenue DS9, et un Cardassien. Il avait disparu mystérieusement sur Bajor durant un combat à mort contre le Capitaine Sisko.

- Tout ceci est intéressant mais quel rapport avec sœur Rekal ?

- J’ai été surprise d’apprendre que Soeur Rekal enquêtait sur un culte des Pah-Wraiths. Je l’ai appris peu de temps après sa disparition.

- Mais je croyais qu’elle était ici à cause de moi ?

- C’est exacte. J’ai même supposé que vous étiez membre de ce culte. Mais rien qu’en vous observant, je peux voir que ce n’est pas le cas.

- Les Romuliens n’ont pas de tels cultes, répondit Dhael.

- Vraiment ? Et qu’en est-il du culte de Bettatan'ru ?

Un sourire s’étira sur les lèvres de Dhael. Peu de monde connaissait la culture Romulienne, c’était très surprenant qu’une Bajorane lui cite l’existence de cette entité. Bettatan’ru était considéré comme un Ancien. Des statues de lui, le représentant sous la forme d’un humanoïde à corne et à sabot, se trouvaient dans le Palais Impérial à Ki Baratan, la capitale de ch’Rihan. Il se disait que Bettatan’ru était une entité incorporelle appartenant à une conscience collective.

- Je doute que Bettatan’ru puisse être associé à un Prophète ou un Pah-Wraiths. Nous le considérons surtout comme un être incorporel. Cela dit, il est vrai que certains membres de mon peuple essaie de rentrer dans ses bonnes grâce.

Cette entité avait énormément de pouvoir ce qui attirait inévitablement tout ambitieux Rihannsus qui n’hésitaient pas de temps à autre à lui adresser une prière, ne sait-on jamais.

- Peut-être… mais je remarque que beaucoup de monde ont ce genre de.. .croyances. Même les Humains qui ne jurent que par la science ont des croyances qui font état de l’existence de tels êtres. Je crois qu’ils les appellent les Anges Déchus, les Démons, les Djins ou les Anunnaki. En tant que Vedek, je me dois d’être au courant de tout ce que les Pah-Wraiths peuvent faire et s’il existe d’autres êtres aussi mal intentionnés qu’eux. Je suis une experte dans le bannissement des Pah-Wraiths. Apparemment, Soeur Rekal avait la même opinion que moi. Il est bien dommage qu’elle ne m’en ait pas informé.

- Je ne savais absolument rien de ses investigations.

Est-ce que le Qowat Milat était au courant ? Jamais personne ne lui avait fait de cachotterie.

- Je sais. Soeur Rekal connaissait les risques qu’elle prenait. Elle a laissé un message crypté pour vous.

Vedek Cotto fouilla dans la poche de sa tunique et sortit une puce verte ainsi qu’un petit paquet de micro-cartes qu’il tendit à Dhael

- C’est très noble de votre part. Khnai'ra , la remercia Dhael en prenant la puce et les micro-cartes.

- J’espère que tu me feras part de ce que trouveras Rinam Dhael.

Vedek Cotto avait utiliser Rinam un mot en Rihannsu qui signifiait Soeur. C’était très rare de trouver des étrangers connaissant quelques mots de sa langue.

Dhael inclina respectueusement sa tête avant de quitter les quartiers de Vedek Cotto. Une fois à l’extérieur, elle fut tentée d’aller prendre un verre Chez Morn, un bars très réputé mais changea d’avis. Son rendez-vous avec la Cheffe Ro Laren avait lieu dans moins d’une heure.

Le mieux était sans doute de retourner dans ses propres quartiers et de se reposer. Après une marche d’une dizaine de minutes, elle se trouvait finalement dans le couloir menant à son quartier. La lumière brillait faiblement et rendait les murs gris encore plus déprimant. L’endroit était absolument désert. L’esprit en ébullition, Dhael ne pouvait s’empêcher de penser à tout ce qu’elle avait appris sur la disparition de Soeur Rekal. Il fallait qu’elle contacte d’urgence le Qowat Milat et en particulier Zani.

Soudain, quelque chose lui percuta violemment l’épaule. Revenant à la réalité, Dhael s’aperçut qu’un agent de sécurité venait juste de la bousculer et continuait son chemin.

- Vous pourriez vous excuser, l’interpella agressivement Dhael.

L’agent se retourna pour lui faire face. Il s’agissait d’un Vulcain, de grande taille, aux yeux bleu. Ses cheveux noirs étaient taillés selon la mode typique de son peuple. Celui-ci plongea son regard d’émotion dans le sien avant de lui répondre.

- S’excuser est illogique. De plus, vous étiez en tort, vous ne regardiez même pas où vous alliez, lui répondit-il d’un ton indifférent avant de continuer sa route.

Dhael observa la silhouette du Vulcain disparaître au fond du couloir. Il n’avait pas tort, elle n’était pas très attentive à son environnement.

Après avoir regagné ses quartiers, elle commença à rédiger un message crypté sur la ligne de privée de Zani.

Soeur Rekal enquêtait sur un culte Bajoran qui a été interdit par leur gouvernement. Peu avant sa disparition, elle a fait une requête aux autorités religieuses de Bajor, requête à laquelle ils ont répondu affirmativement. Par la suite, elle a disparue. Pour l’instant, ce sont les seules informations que je peux communiquer.

L’estomac noué, Dhael hésita avant d’envoyer ce message crypté. La ligne était hautement sécurisée et le risque d’interception était quasiment nul. Pourtant, elle n’était pas honnête. Elle avait omis de dire que Soeur Rakal s’était engagée auprès d’elle en tant que Qalankhkai. Ce n'était pas vraiment un mensonge. Elle dirait tout à Zani plus tard. Elle devait en savoir plus et elle n'avait pas assez d'information pour l'instant. Des hypothèses n'étaient pas des faits prouvés.

Pouvait-on être une nonne guerrière, membre du Qowat Milat et une cause perdue ? C’était quelque chose dont elle n’avait jamais entendu parlé. Cette interrogation resta imprimée dans son esprit longtemps après avoir envoyé le message crypté.

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Alors qu’elle venait tout juste de regagner ses quartiers, toutes ses affaires étaient éparpillées sur le sol.  Rien ne semblait avoir été volé. Une odeur de brûlé empestait la pièce et lui donnait le tournis. Elle tenta vainement de rester consciente mais vacilla et tomba à terre. Des gouttelettes de sang coulaient de son nez tandis que les membres de son corps se paralysaient peu à peu. 

Elle essaya de ramper vers la sortie. La fraîcheur du sol apaisait les maux de têtes qui survenaient violemment. Son ventre se tordit de douleur et Dhael tenta d’hurler à l’aide mais aucun son ne sortit de sa bouche. 
Bien que sa vision se floutait, elle aperçut ce qui semblait être une silhouette jaune, se penchait au-dessus d’elle. Celle-ci semblait vouloir communiquer avec elle, mais l’esprit de Dhael ne parvenait pas à associer les sons qu’elle entendait avec des mots qu’elle connaissait. 

Elle perdit finalement conscience et se sentit chuter dans un trou noir. 

Lorsqu’elle se réveilla, elle se trouvait toujours dans ses quartiers. Elle se leva et observa les alentours. Tout semblait impeccablement rangé. Des centaines d’holo-miroir s’étaient activés. Elle ne pouvait même pas  les éviter et passer souvent au travers. Elle arriva devant la porte qui avait été également remplacé par un holo-miroir. Elle put apercevoir son reflet, elle portait sa tenue bleue du Qowat Milat et la poignée de sa tan qalanq dépassée de son épaule. Ses yeux étaient verts, comme le sang de son peuple. Elle recula un instant et manqua de tomber en arrière mais fut retenu par quelqu’un au dernier moment. Elle tourna le visage pour croiser le regard de Zani. Celle-ci la retenait fermement par l’épaule. 

- Les apparences sont trompeuses. Tu trouveras les réponses dans le passé…
…
…

- Dhael... vous m’entendez ? Je suis le docteur Simon Tarses.

Une voix qui semblait humaine envahit l’esprit de Dhael tandis qu’elle ouvrait lentement les yeux pour les refermer immédiatement. Une forte lumière blanche l’éblouissait. 

- Ouvrez-vos yeux, j’ai besoin d’examiner votre vue. Le produit retrouver dans vos quartier est très toxique.

Dhael s’exécuta. Ce geste lui provoqua une vive douleur à la tête. 

- Qu’est-ce qui s’est passé ?

- Vous avez été victime d’une tentative de meurtre, répondit Simon Tarses en passant ce qui ressemblait à un tricorder au-dessus de ses yeux, vous souvenez-vous de quelque chose ?

- Non. Je suis juste rentrer dans mes quartiers et c’est tout…

- La cheffe Ro souhaite vous interroger immédiatement. Je suis absolument contre, néanmoins il serait préférable de trouver les responsable avant qu’ils récidivent.

Dhael hocha la tête. Sa vision était toujours floue, elle apercevait une vague silhouette aux cheveux bruns et colorée de bleu. 

- Je pense que c’est plus judicieux.

Tandis que Simon Tarses la quitta quelques secondes, elle tenta de rassembler ses derniers souvenirs. Elle avait eu un entretien avec Vedek Cotto et ensuite, elle avait regagné ses quartiers que quelqu’un avait sciemment piégé. 
Sa vision lui revenait et elle put enfin voir l’endroit où elle se trouvait. Une salle stérile, sans aucune intimité puisqu’en face d’elle se trouvait un patient d’origine Cardassienne. Elle se redressa sur son lit et aperçut Dr. Tarses revenir vers elle, accompagné d’une Bajorane. A l’inverse de la plupart de ses collègues, celle-ci ne portait pas l’uniforme de Starfleet, mais celui de l’armée Bajoran. 

Curieux. 

- Je suis la cheffe Ro Laren, chargée de la sécurité sur cette station. Je suis désolée de ce qui vous ait arrivé, dit-elle en faisant signe au docteur Tarses de s’éloigner.

Elle appuya ensuite sur un bouton se trouvant sur le mur, un peu au-dessus du lit de Dhael. Un voile holographique recouvrit totalement l’endroit où elles se trouvaient. La cheffe Ro Laren s’assit au bord du lit. Elle portait une boucle d’oreille du côté gauche, ses cheveux noirs formés une coupe au carré. 

- J’attendais justement un entretien avec vous, dit Dhael en fronçant les sourcils.

Elle avait l’impression d’oublier quelque chose. 

- Au sujet de la disparition de sœur Rekal. Je vais être franche, j’allais classer l’enquête. Il n’y a aucun élément indiquant que Rekal aurait pu être victime d’un kidnapping. Néanmoins au vu des circonstances, je vais tout de même faire de mon mieux pour résoudre cette affaire.

Toujours confuse, Dhael fronça des sourcils. 

- Pourquoi Rekal disparaîtrait volontairement ?

- C’est à vous de me le dire. Vous la connaissiez mieux que moi. Cependant, vous êtes la priorité. Selon les éléments de mon enquête quelqu’un s’est introduit dans vos quartiers et a piégé le réplicateur de nourriture.

- Je me souviens, il y avait une odeur très forte.

- Quelle est la dernière personne que vous avez vu ?

- Un Vulcain, un agent de sécurité.

- Le lieutenant Tirak, confirma Ro Laren, il a effectivement croisé votre route et quelques secondes plus tard, il a entendu une faible explosion. S’il avait été humain, il n’aurait sans doute rien entendu et vous seriez morte. L’intensité sonique de cette explosion était vraiment très faible.

Ro Laren sortit son padd et pianota dessus. 

- Avant de rencontrer le lieutenant Tirak, où vous trouviez-vous ?

Ces questions étaient un peu énervantes et donnait l’impression à Dhael d’être responsable de ce qui lui était arrivé. 

- Je discutais avec le Vedek Cotto.

- Avec Vedek Cotto ?! Répéta Ro Laren complètement ébahie.

Dhael haussa les sourcils, pourquoi était-ce si surprenant ? 

- Vedek Cotto n’est pas connue pour être la Bajorane la plus tolérante du secteur, expliqua Ro Laren, pendant longtemps, elle a été une partisante de Kai Winn.

- Je n’ai aucune informations sur les affinités politiques de vos membres religieux.

- Je vois ça, disons que je suis surprise que Vedek Cotto soit parvenue à maintenir une conversation cordiale avec vous. Quelles étaient les raisons de cette rencontre ?

- Je ne souhaite pas vous le dire, répondit Dhael.

- Je croyais que le Qowat Milat disait toujours la vérité, railla Ro Laren.

C’était une croyance très populaire. Le Qowat Milat haïssait les mensonges et les conspirations. Cela ne signifiait pas qu’ils propageait des faits non fondés. 

- Comment puis-je parler de quelque chose dont je ne suis même pas sûre ? répondit Dhael.

- C’était au sujet de Rekal ? Devina Ro laren

- Oui.

- Et vous n’avez rien trouvé de significatif ?

A ce moment-là, un agent de sécurité fit irruption dans la chambre. Il s’agissait du Vulcain qu’elle avait croisé peu avant l’accident. 

- Cheffe, comme vous me l’avez ordonné, j’ai examiné les données enregistrées par les appareils de surveillance. Il n’y a aucun résultat.

Ro Laren se releva. 

- Bien, nous allons devoir explorer d’autres pistes. Lieutenant Tirak, voulez-vous expliquer le déroulement de cette enquête à Dhael ? Le colonel Kira attend mon rapport.

- A vos ordres.

Il prit la place de Ro Laren et garda le silence pendant quelques minutes. Il dévisageait Dhael comme s’il n’avait jamais rencontré de Romuliens avant aujourd’hui. Il s’éclaircit la voix. 

- Vous allez resté sous surveillance pendant votre séjour ici. Vous serez libre de vos mouvements et de vos fréquentations. Pour l’instant, le docteur Tarses souhaite vous garder en observation pour deux nuits supplémentaires.

- C’est beaucoup trop…

- C’est une décision logique. La fumée que vous aviez respiré était toxique. Toute personne souhaitant vous rendre visite devra d’abord me prévenir. J’effectuerai un contrôle de sécurité.

Il parut hésiter avant de reprendre la parole. 

- Il y a un autre problème que je souhaite aborder avec vous. Toute infraction à l’encontre d’un citoyen Romulien doit donner lieu à un signalement au gouvernement. Le statut de Vashti n’est pas claire, néanmoins j’ai respecté le protocole.

- Vashti est indépendante, répliqua Dhael agacée que des étrangers assimilent son monde à l’Empire Romulien.

- Pas si indépendante que vous le pensez, si je puis me permettre. Ces dernières années, il semblerait que vous dépendiez beaucoup de l’Empire Romulien. Corrigez-moi si je me trompe, mais il me semble même qu’un service militaire va être instauré pour les Romuliens résidant sur Vashti.

Ce Vulcain avait soulevé un sujet très sensible. Vashit avait été pendant longtemps un sanctuaire pour le Qowat Milat et pour tous les citoyens qui ne rentraient pas vraiment dans les standards de l’Empire Romulien. Elle retint un soupir d’agacement. 

Le Qowat Milat s’était impliqué dans la guerre du Dominion et avait commencé à défendre des citoyens Romuliens qui souhaitaient une réunification avec les Vulcains. Toutes ces causes remplissaient les critères exigeaient par le Qowat Milat. Mais ces dernières année, l’ombre de l’Empire et du Tal Shiar planaient sur Vashti. Bien que le Qowat Milat ait une formidable influence, personne ne se mêlait de politique. Une grave erreur. 

- Je ne souhaite pas m’exprimer sur cette situation. Prévenir les autorités de l’Empire Romulien est inutile. J’ai donné mon allégeance au Qowat Milat. C’est la seule autorité à laquelle je répond.

- Bien, je ne manquerai pas de les informer de votre état.

L’espace d’un instant, Dhael voulut secouer le Lieutenant Tirak. Il avait prévenu l’Empire Romulien de son état mais pas le Qowat Milat ? Sachant que le Qowat Milat était bien plus accessible que l’Empire Romulien. 

- Ils ont répondu quelque chose ?

- Non.

- Vous voyez, ils s’en fichent.

- Une conclusion un peu précipitée. Il est possible qu’ils n’aient pas encore reçu ma transmission. Je vais également prévenir le Qowat Milat. J’espère ne pas vous avoir offensé, je cherchais à être le plus efficace possible.

- J’aimerai être seule si possible, répondit Dhael.

Cette conversation l’avait agacé et la froideur du lieutenant Tirak ne l’aidait pas à se calmer. Celui-ci hocha la tête avant de se lever et de s’éclipser. Quelques instants plus tard, le docteur Tarses revint lui parler. Bien qu’elle avait été confuse au moment de son réveil, maintenant, elle pouvait constater à quel point il paraissait jeune. Il avait des cheveux bruns clairs et, à sa grande surprise, des oreilles pointues. 

- Mon arrière grand-père était Romulien, l’informa le docteur Tarses qui avait suivit le regard de Dhael.

- Vraiment ? Un Romulien à Starfleet ?

- 1/4 Romulien, corrigea le docteur Tarses.

- Peu importe le pourcentage de sang Romulien que vous avez, même 1 % est suffisant pour que vous soyez reconnu comme citoyen de l’Empire.

- Vraiment ? Je ne savais pas. Mais, je suis un citoyen de le Fédération et un membre de Starfleet.

Un élan de compassion se forma dans le coeur de Dhael pour le jeune hybride. Beaucoup de Romuliens devaient le considérer comme un traître. 

- Vous avez dû avoir une vie très compliquée.

- Pour être tout à fait honnête, les mensonges que j’ai fais ont contribué à la rendre plus complexe, avoua le Docteur Tarses.

- Les mensonges ont le don de rendre les choses les plus simples très compliquées.

Le docteur Tarses évita le regard de Dhael, gêné. 

- Cette conversation est très intéressante, mais je suis venu évoquer votre état médical. Nous n’avons aucun dossier vous concernant, j’aimerai savoir si vous avez des éléments sur votre santé que vous souhaitiez me communiquer

- Non mais je…

Soudainement, elle se souvint de la puce vertes et des micro-cartes que lui avait remis Vedek Cotto. Paniquée, elle s’aperçut qu’elle était vêtue d’une espèce de chemise blanche et que ses vêtements n’étaient pas là. 

- J’avais des possessions sur moi, avant l’explosion… pouvez-vous me les rendre ? Ils sont contenus dans une petite boîte transparentes d’environ un centimètre.

Le docteur Tarses secoua négativement la tête. 

- Nous n’avons rien trouvé sur vous, je suis désolée.

Sous le coup de l’émotion, Dhael plongea son visage dans ses mains. Elle venait de perdre les informations qui contenaient peut-être une explication à la disparition de Soeur Rekal. 

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- J’ai demandé à mes agents mais aucun des objets décris n’ont été retrouvés, l’informa Ro Laren.

Dhael était toujours dans un lit à l’infirmerie. Elle commençait à se sentir frustrée.

- Au moins on connaît les motifs de cette attaque…

- Une conclusion un peu précipitée si je puis me permettre, coupa le lieutenant Tirak, vous avez très bien pu les perdre durant votre trajet.

Dhael passa une main dans ses cheveux noirs.

- Et quelle est votre conclusion personnelle ?

- Que vous avez été victime d’une tentative de meurtre et que la disparition de vos cartes de stockages ne semblent être qu'une coïncidence, répondit le lieutenant Tirak.

Il avait cet air impassible et ses yeux bleus scannaient Dhael comme s’il essayait de découvrir autre chose.

- Néanmoins, nous allons explorer toutes les pistes possibles, tempéra Ro Laren.

Elle fit signe au lieutenant Tirak de la suivre et tout deux quittèrent l’infirmerie. Dhael s’enfonça à nouveau dans son lit. Elle ne pouvait compter sur personne ici. Il fallait à tout prix qu’elle puisse joindre le Qowat Milat.

Elle saisit un padd que lui avait confié le docteur Tarses dans le cas ou elle souhaitait communiquer avec sa famille et rédigea un message rapide à l’intention de Zani.

Il semblerait que j’ai été victime d’une tentative d’assassinat. Pour l’instant aucun lien n’a été établi avec la disparition de Soeur Rekal….

Elle interrompit la rédaction et fit tourner son stylet dans ses mains. Que faire si quelqu’un espionnait ses communications ? En tant que membre du Qowat Milat, elle n’avait rien à cacher. Il n’y avait aucune base de donnée secrète au sein du Qowat Milat. Tout était public. Mais sa vie était en jeu.

...je ne suis pas sûre qu’il soit prudent que j’en dise plus. Il semblerait aussi que des objets contenant de précieuses informations aient disparues. Bien que la sécurité de la station pense qu’il ne s’agit que d’une coïncidence. N' hésitez pas à me contacter si vous avez des instructions spéciales.

Une fois terminée, elle pressa le bouton « envoyé ». Malheureusement, un message d’erreur apparut. Elle réessaya une nouvelle fois et le même message s’afficha à nouveau. Elle utilisa son com badge de patient pour contacter un membre du personnel médical. Quelques minutes plus tard, le docteur Tarses était à ses côtés examinant le padd, les sourcils froncés.

- Curieux, normalement on fournit ce genre de padd aux patient dont on n’a pas les coordonnées de sa famille. Même un Breen est parfaitement en mesure d’envoyer une message en direction de son monde.

Il prit le stylet et se mit à tapoter sur l’écran de l’appareil. Dhael soupira.

- Il me reste combien de temps ?

- Une journée, en heure Terrienne, répondit Tarses avec un grand sourire.

Il haussa les sourcils.

- Il semble que ce padd fonctionne. J’ai été en mesure d’envoyer un message sur Terre. Peut-être que le Qowat Milat a des soucis de communication.

- C’est fortement improbable, répondit Dhael.

- Je pense que la sécurité sera en mesure de vous mettre en contact avec le Qowat Milat.

Une vague de lassitude la parcourut. Elle se sentait inutile. Elle observa un instant le docteur Tarses qui avait toujours le visage concentré. Il lui avait rendu le padd et avait un tricorder à la main qu’il passait au-dessus d’elle pour vérifier ses signes vitaux.

- Vous connaissiez Soeur Rekal ? Demanda soudainement Dhael.

Le docteur Tarses semblait surpris par la question, mais pas offensé.

- Oui, elle est passée plusieurs fois à l’infirmerie. Elle n’était pas malade ou blessée. Elle souhaitait juste faire ma connaissance.

Dhael souriait. Ca ressemblait bien à Soeur Rekal qui avait toujours considéré que les Aliens à moitié Romuliens avaient le droit de connaître leur culture. Non pas que les Romuliens étaient particulièrement discriminant envers les citoyens à moitié Romulien, bien au contraire. Mais l’Empire n’avait aucune considération pour les Aliens à moitié Romulien ayant grandi dans un autre monde.

- Elle vous a parlé de notre idéologie.

- Effectivement, mais pas seulement. On a eu des sujets de conversation très large. De la botanique à la religion Bajoran.

- La religion Bajorane ?

- Soeur Rekal avait un intérêt particulier pour cette religion. Elle en parlait beaucoup et avait des connaissances très approfondies sur le sujet.

- Je ne savais pas.

Mais après tout, elle-même passait beaucoup de temps à étudier la faune maritime de Vashti et ce n’était peut-être pas un de ses hobbys les plus connus.

- Elle avait de bonne relation avec les Vedek de cette station, à part peut-être Vedek Cotto.

- C’est la deuxième fois que j’entends parler de Vedek Cotto en terme négatif.

Dhael se souvenait d’une femme Bajoran polie et prête à l’aider. Mais apparemment, la réputation de cette dernière était plutôt mauvaise.

- Pouvez-vous déboutonner le haut de votre chemise ? Je vais vous appliquer un patch tranquillisant, il semblerait que vous soyez un peu résistant à l’hypospray.

Elle hocha la tête et déboutonna le haut de sa chemise laissant entrevoir la naissance de sa poitrine. A ce moment précis, lieutenant Tirak fit irruption dans l’infirmerie. Son regard bleu se posa brièvement sur le buste de Dhael. Celle-ci cru voir un frémissement parcourir les lèvres du Vulcain. Néanmoins, il se reprit rapidement et prit la parole.

- Il est impossible de contacter le Qowat Milat. Une tempête d’ion est en cours non loin de Vashti et perturbe toutes les communications. On nous a informé que les communications reviendraient dans quelques jours.

Il salua Dhael et quitta l’infirmerie tandis que le docteur Tarses avait disposé le patch.

- Cela va vous faire dormir pour 7 heures. C’est un temps de sommeil très long mais nécessaire pour une guérison complète.

- C’est vraiment beaucoup. Combien de temps pour que ça fasse un effet ?

- Faite un compte à rebours à partir de 30.

Le docteur Tarses se leva tandis que Dhael commençait à son compte à rebours.

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Cela faisait une semaine environ que Soeur Rekal avait disparue

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Soeur Rekal avait demandé de consulter l’orbe du temps

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Selon Vedek Cotto, Soeur Rekal avait disparu lors de son retour à la station

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Soeur Rekal enquêtait sur un culte de pah-wraith

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Vedek Cotto a une mauvaise réputation et des préjudices envers les Aliens

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Aucun contact possible avec le Qowat Milat

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Toutes les informations contenues sur des bases de données avaient disparue

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L’espace d’un instant, les yeux bleus du lieutenant Tirak avaient brillé de désir

Dhael interrompit brièvement son compte à rebours. En quoi étais-ce important ? Etant Vulcain, il était probablement marié. Cela n’avait aucun rapport avec son enquête.

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Il avait également des mains fines et musclées…

Mais son visage, passif et inexpressif le rendait... bizarre

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7

Soeur Rekal connaissait sa mère

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2

Elle n’a jamais voulu dire à Dhael le nom de sa mère

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La conscience de Dhael avait plongé dans un abysse profond, noirs, sans images, sons ou pensées. Tout soucis envolés, seul le corps traversait un processus de guérison.

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Quelques jours plus tard, Dhael était sortie de l’infirmerie. Elle disposait de nouveau quartier dans une partie moins accessible que la station. Son ancien padd manquait à l’appel et le lieutenant Tirak lui révéla qu’il ne l’avait pas retrouvé dans les objets scellés. Elle décida de rendre à nouveau visite à Vedek Cotto. Ce qu’elle avait appris sur elle durant son séjour à l’infirmerie l’intriguait beaucoup. L’ordinateur émit soudainement un signalement sonore, indiquant l’arrivée imminente d’un message.

« Demande autorisation de réceptionné un nouveau message. signala la voix synthétique de l’ordinateur.

- Autorisation accordée. »

Le visage d’une Romulienne à la peau noire s'afficha. Elle était coiffe apparut sur l’écran. Il s’agissait de Zani, un membre haut-placé du Qowat Milat qui dirigé également son propre clan.

- Jolan Tru, Dhael, salua Zani en joignant ses deux mains et en inclinant sa tête.

- Jolan Tru, Zani, répondit Dhael en faisant de même.

- Nous n’avons pas eu de tes nouvelles depuis ton départ. Je m’inquiétais beaucoup de ta situation.

Dhael fronça les sourcils.

- Je suis étonnée, je vous ait bien envoyé un message après…

De l’autre côté de l’écran, Zani leva la main et tapota sur une de ses oreilles.

- J’ai bien peur que tous tes messages n’aient été interceptés.

- D’après la sécurité de DS9, vous aviez des problèmes de communication et qu’une tempête d’ion avait ravagé votre secteur.

- En vérité, nous avons fait fasse à un piratage d’une ampleur inédite, révéla Zani une lueur d’inquiétude brillant dans ses yeux sombres.

C’était une mauvaise nouvelle. Il n’y avait qu’un seul coupable qui avait la capacité de commanditer une opération d’une telle ampleur : le Tal Shiar. Ces dernières années, ils avaient une tendance de s’immiscer directement dans les affaires de Vashti. La plupart du temps, l’Empire Romulien prétendait qu’ils n’existaient pas.

- Je ferai de mon mieux pour enquêter sur Soeur Rekal.

Soeur Zani hocha la tête.

- Soit raisonnable et ne te lance pas seule dans quelque chose qui te dépasse.

La communication se termina et Dhael resta songeuse. La dernière phrase de Zani était étrange. Cela dit, elle avait toujours été très énigmatique. Elle quitta ses quartiers pour se rendre au temple Bajoran situé sur la promenade. En chemin, elle croisa le lieutenant Tirak qu’elle salua d’un signe de tête. Elle franchit l’ouverture circulaire du temple et se rendit à la salle des prières. Vedek Cotto se trouvait dos à elle, devant l’orbe de la contemplation, droite comme un piquet.

- Les Prophètes soient loués, tu es vivante, souffla Vedek Cotto.

La Bajoran se tourna face à Dhael. Ses étranges yeux verts se posèrent sur le visage de Dhael. Si la personne avait été d’origine Romulienne, cette couleur l’aurait un peu rebutée.

- Les nouvelles vont vites.

- J’ai été questionnée par la sécurité. J’ai bien cru que j’allais finir dans une cellule de prison, dit Vedek Cotto.

Le ton de sa voix était acerbe.

- Apparemment, vous nourrissez un fort sentiment anti-Alien, déclara Dhael en toute franchise.

Vedek Cotto éclata de rire.

- Une réputation bien exagérée. Je n’ai rien contre les Aliens, je suis juste contre l’indexation de Bajor par la Fédération.

Elle cracha avec mépris le mot Fédération.

- L’ironie dans tout cela c’est que la cheffe Ro Laren pense exactement la même chose, mais ne souhaite pas prendre part à ce qu’elle nomme des querelles politiques. S’il n’y avait pas eu ce vortex, cette station ne serait qu’un banal avant-poste de la Fédération où les officiers envoyés ici le seraient en raison de sanction. Ro Laren est libre de porter l’uniforme militaire de l’armée Bajoran et de refuser celui de Starfleet sans qu’aucune critique ne lui soit faite. J’ose m’exprimer contre la Fédération et je suis immédiatement associée à Kai Winn.

Vedek Cotto avait déversé ce flot de paroles avec beaucoup de rancoeur. Bizarrement, cette situation rappelait beaucoup celle dans laquelle se trouvait Vashti. Une planète qui avait bénéficié d’une grande indépendance et qui allait bientôt se faire indexer par l’Empire Romulien. Peut-être l’Empire et la Fédération avaient-ils plus en commun qu’elle ne le pensait.

- Je ne suis pas venue ici discuter de vos problèmes avec la Fédération, répondit Dhael.

Une manière très polie de faire comprendre à Vedek Cotto qu’elle se fichait de ces querelles.

- Je m’en doute. Soyons clair, je ne suis pas responsable de cette tentative de meurtre.

Un silence pesant s’installa. Dhael observa le visage de Vedek Cotto pendant un long moment, ses yeux marrons cherchant à déchiffrer le visage de la Bajoran. Elle en savait sans doute beaucoup. Et elle ne l’avait toujours pas informé de la perte des cartes de données qu’elle lui avait transmise.

- Je suppose que toutes les informations que je t’ai donné ont été volées, dit Vedek Cotto comme si elle lisait l’esprit de Dhael.

- Oui, la sécurité n’a rien retrouvé, confirma Dhael.

- C’est ennuyeux… je n’ai aucune copie de ces informations. Elles sont cryptées, seulement toi seule pouvait les lire.

Vedek Cotto soupira et sortit un Padd de sa poche. Elle déverrouilla l’écran les sourcils froncés. Elle le tendit à Dhael. Un étrange symbole circulaire rouge était affiché sur l’écran à l’intérieur duquel était quatre autre cercles coloriés de diverses nuances rouge allant jusqu’au orange. Il contenait également une forme ovale bleue traversait par une épaisse ligne rouge qui s’étendait jusqu’à l’extérieur du symbole circulaire.

- Je n’ai aucune idée de ce que cela signifie.

- C’est le symbole du culte des Pah-Wraiths. Retient bien cette forme.

- Est-ce que tu peux m’en dire plus à ce sujet ?

Vedek Cotto se tourna à nouveau vers l’orbe de la contemplation et soupira. Sa tenue de cérémonie rouge se mariait étrangement bien avec le décors du temps.

- Comme je te l’ai dit, les Pah-Wraith sont les ennemis des Prophètes. Ils ont malheureusement leur culte, tout Bajoran portant une boucle d’oreille rouge est un signe d’appartenance à ce culte. Dukat en était un membre ainsi que… Kai Winn.

- Elle était un de vos leader religieux, souffla Dhael surprise.

- Oui, elle pensait communiquer avec les Prophètes alors qu’il s’agissait des Pah-Wraith. Kai Winn a commis de nombreuses erreurs et le pouvoir lui a fait tourné la tête. Mais elle n’était pas aussi monstrueuse que Dukat.

Un tremblement parcourut le corps de Vedek Cotto. Peut-être un signe de colère.

- Je ne suis pas très au courant de cette partie là. Dukat était un Cardassien qui gouvernait cette station avant le retrait de son peuple de votre monde.

Vedek Cotto hocha la tête.

- Oui, le parfait prophète des Pah-Wraith. Dukat a envoyé des centaines de millier de Bajoran à la mort et a contribué à l’exploitation sexuelle des femmes Bajoran. Le femme de confort est une de ses inventions. En comparaison, Kai Winn est très pacifiste. Je partage son point de vue sur la Fédération.

- La disparition de Soeur Rekal est liée à Dukat ?

- Non, je pense qu’elle est juste lié au culte des Pah-Wraith et en particulier celui de Kosst Amojan qui est en quelque sorte leur leader.

- Kosst Amojan ?

- L’un des rares Pah-Wraith dont nous connaissons le nom. Nous ignorons les noms que se donnent les Pah-Wraith ou les Prophètes. C’est la seule chose en commun qu’ils aient.

- Les noms, c’est quelque chose de très personnel et qu’on ne donne pas à n’importe qui.

- Et encore moins si l’on est un Pah-Wraith. Les noms ont du pouvoir, Kosst Amojan en a beaucoup.

- Est-ce vraiment sont vrai nom ? Demanda Dhael sceptique.

- Ca c’est un débat qu’on eu de nombreux théologien Bajoran. C’est impossible de savoir surtout quand il s’agit d’un Pah-Wraith. Le mensonge est une seconde nature chez ses créatures.

- C’est ce que l’on dit aussi de mon peuple.

- Il y a mensonge et mensonge Soeur Dhael. Les mensonges d’un Pah-Wraith sont ceux qui empoisonnent ton pagh et te mènent en-dehors du chemin des Prophètes.

Dhael savait que sa question allait sans doute choquer Vedek Cotto mais elle n’avait pas le choix si elle souhaitait avancer dans ses recherches.

- Connaissez-vous des membres de ce culte ?

Soeur Cotto éclata de rire, un rire qui sonnait dément aux oreilles de Dhael.

- Oui, je connais quelqu’un sur cette station qui est membre de ce culte, bien qu’il ne l’admettra jamais.

- Pourquoi pas ? Je croyais qu’ils devaient tous portaient une boucle d’oreille rouges.

- C’est vrai, mais ils ne le font pas tous, ricana Vedek Cotto, surtout quand la personne en question n’est pas Bajoran.

- Un Cardassien ?

Vedek Cotto secoua négativement la tête.

- Un Vulcain. Une croyance très irrationnelle selon les standards de son peuple.

Dhael manqua de s’étouffer de surprise. Elle ne connaissait qu’un seul Vulcain sur cette station. Sûrement, il devait y en avoir d’autre.

- Oui, je parle bel et bien du lieutenant Tirak confirma Vedek Cotto avec un sourire triste.

Aussi choquante que cette révélation puisse être, tout prenait son sens. Dhael avait croisé le lieutenant Tirak peu avant la tentative de meurtre dont elle avait été victime. Il est le seul qui aurait pu lui voler les données que Soeur Rekal lui avait transmise. Sa position en tant qu’agent de a sécurité ne faisait que faciliter sa tâche.

- La cheffe Ro Laren est- elle au courant ?

- Elle ne me crois pas. Les Vulcains sont trop rationnels pour avoir ce genre de croyance selon elle.

Et pourtant, avec cette information tout s’expliquait.

Chapter Text

- Tu ne vas quand même pas confronter Tirak ? Demanda Vedek Cotto.

- Et pourquoi pas ?

En tant que membre du Qowat Milat, Dhael n’était pas du genre à perdre du temps sur des conspirations secrètes, à mettre en place un plan. Droit au but, plus vite elle ferait avouer Tirak, plus vite elle saurait ce qu’il était advenu de Soeur Rekal. Elle se sentait comme un Mogai chassant un thrai.

Vedek Cotto secoua la tête amusée.

- C’est une station sous la juridiction de la Fédération. La liberté de culte est admise. Tirak n’est en aucun cas dans l’illégalité. Tu devrais peut-être tenter une approche moins… impulsive.

- Ce n’est pas ainsi que j’ai été formée.

- La candeur absolue…. Je sais. Je connais bien cet étrange culte du Qowat Milat. Cela ne veut pas dire que tu ne dois pas prendre en compte les éventuels conséquences de tes actes. Si tu confrontes Tirak maintenant, il te mentira ou te mettra en état d’arrestation dans le meilleur des cas.

- Les Vulcains ne mentent pas… du moins c’est ce que je pensais…

- Souviens-toi de ce que je t’ai dit au sujet des Pah-Wraith ?

Dhael soupira de frustration. Contacter le Qowat Milat n’était pas une option pour l’instant. Ils avaient fort à faire avec cette petite guerre froide que leur livrait le Tal Shiar.

- Que sais-tu vraiment de Tirak ?

Vedek Cotto balaya le temple du regard.

- Nous en parlerons plus tard. J’aimerai beaucoup que vous me fassiez visiter vos quartier. L’air devient étouffant ici.

Elle marcha vers la sortie suivie par Dhael. Elles traversèrent la Promenade, peu fréquentée à ce moment précis. Dhael repéra un vendeur Bajoran. Sur son étable s’étalaient une vingtaine de parchemins Bajoran. Des textes religieux ? Peut-être qu’elle irait jeter un coup d’oeil plus tard. Une fois arrivée à ses quartiers, elle laissa entrer Vedek Cotto et lui fit signe de s’asseoir sur une des chaises autour de la petite table blanche.

- J’aimerai beaucoup un raktajino.

Dhael, surprise, utilisa le réplicateur pour programmer la boisson. C’était rare que des invités fassent confiance à un hôte Romulien. Après tout, son peuple avait également une réputation d’empoisonneur.

- Voici ta boisson, fit Dhael en lui tendant un grand verre de raktajino.

Elle s’assit face à Vedek Cotto. Cette dernière sirotait sa boisson, perdue dans ses pensées.

- Nous sommes surveillée, déclara Vedek Cotto.

- Tirak est dans la sécurité, c’est logique.

- Non pas qu’il soit un Vulcain très logique.

A nouveau, Vedek Cotto lui tendit son padd. Cet fois-ci il affichait des photos de dizaines de corps de Bajoran. Certains d’entre eux portaient une boucle d’oreille rouge.

- Qu’est-ce…

- L’oeuvre de notre ami Vulcain…

Dhael examina plus attentivement la photo, aucune trace visible ne semblait indiquer une mort violente. Certains d’entre eux avaient néanmoins du sang qui coulaient de leur nez.

- Empoisonnement ?

- Produit asphyxiant, corrigea Vedek Cotto.

- Mais pourquoi ?

Vedek Cotto haussa les épaules.

- Sans doute son tempérament Vulcain.

Bien que les Vulcains étaient une espèce connue pour son sens de la logique et du calme, cela n’avait pas toujours été ainsi. Bien avant l’arrivée de la philosophie de Surak, ils étaient plutôt une race de guerrier et de conquérant. La logique les avait aidé à devenir pacifiste et rationnels. Ceux qui n’avaient pas accepté ce sort s’étaient exilés sur ch’Rihan et étaient devenus les fondateurs de l’Empire Romulien.

Une tournure intéressante de l’histoire. Les Vulcains ne possèdent que quelques lointaines colonie et font partie du peuple fondateur de la Fédération tandis que les Romuliens ont fondé un empire qui s’étend sur des centaines de monde.

- Est-ce que Ro Laren a eu connaissance de ces accusations ?

- Oui, l’excuse officielle et que Tirak était prisonnier de ce culte et qu’il a agit en légitime défense en utilisant un produit qu’il pensait assez puissant pour endormir les Bajoran. Il ne souhaitait pas leur mort. Mais selon mes recherches personnelles, certains éléments tendent à démontrer qu’il était membre de ce culte. Pourquoi a-t-il agi ainsi ? Je l’ignore. Peut-être la peur d’être découverte.

Néanmoins Dhael n’avait aucune idée sur quoi reposait cette accusation et Vedek Cotto ne semblait pas disposer à lui communiquer plus d’information à ce sujet. Elle gardait toujours la conversation qu’elle avait eu avec le docteur Tarses. Serait-il possible que Vedek Cotto soit influencée par ses préjugés contre les Aliens ?

- Je te remercie pour ces éclaircissements.

Vedek Cotto inclina sa tête après avoir terminé de boire sa boisson. Dhael la reconduisit vers la sortie.

- Soyez prudente Renam Dhael.

Une fois seule Dhael décida que le meilleur moyen d’en savoir plus sur Tirak était de le confronter. Il était au centre de nombreuses coïncidences et notamment la disparition du Padd de Soeur Rekal. Elle décida de changer de vêtement et opta pour un ensemble vert et noir, pratique et confortable surtout si elle venait à entrer dans un combat. Elle tressa ces épais cheveux noirs en une longue tresse qu’elle attacha en chignon au sommet de son crâne. Elle prit un bandeau vert foncé qu’elle posa au niveau de sa nuque et dont elle remonta les deux extrémités sur le haut de sa tête puis torsada les deux bouts pour ensuite les enrouler en forme de rose et rentra le reste qui dépasser.

Elle savait que ce type de coiffure trahirait un peu son appartenance au Qowat Milat. Les Romuliens portaient la plupart du temps les cheveux courts. Certains nobles aimaient les laisser long, mais c’était considéré comme peu pratique et peu hygiénique selon certains standard.

Dhael contacta finalement le lieutenant Tirak pour lui demander un rendez-vous. Celui-ci lui indiqua qu’il était actuellement au Bard de Morn et qu’elle pouvait se joindre à lui quand elle le souhaitait. Le bar était situé sur la Promenade, non loin du temple Bajoran. Il s’agissait également d’un casino qui proposait la location d’holodeck. Il s’étendait sur trois niveaux, le rez-de-chaussé dont le centre de la pièce était meublé de diverses tables et de chaises sur lesquelles les clients pouvaient s’asseoir et siroter leur boisson. Il y avait également des tables de jeu autour desquelles était amassée une impressionnante petite foule.

En périphérie, elle repéra le lieutenant Tirak qui sirotait une boisson. Il lui fit signe de s’approcher et de s’asseoir face à lui.

- Je vous prie d’excuser ce cadre informel, je suis actuellement en pause et je n’ai pas le temps de vous accorder un entretien plus privé dans un bureau. Souhaitez-vous boire quelque chose ?

- Non. Je suis ici pour l’enquête.

- Nous n’avançons pas beaucoup malheureusement et je ne suis pas en mesure de vous révélez les détails.

- J’ai été la cible de cet tentative, rappela Dhael.

Tirak la dévisagea un moment, son regard fixer sur le visage de Dhael avant de reprendre la parole.

- Je comprends vos inquiétudes, mais nous n’avons trouvé aucun élément significatif.

- C’est étrange, Vedek Cotto m’a apporté beaucoup d’éléments significatifs sur vous, répondit Dhael d’un ton ironique.

Le coin des lèvres de Tirak tressaillirent, tandis qu’une lueur étrange apparut dans ses yeux bleus. Dhael n’était pas douée pour lire les expressions faciales des Aliens en général et des Vulcain en particulier, mais Tirak semblait se retenir de sourire.

- Vedek Cotto a un talent particulier pour tirer des conclusions basées sur des présomptions. Compte tenu des croyances irrationnelles qu’elle possède, elle n’est pas une source d’information fiable.

- Mais vous l’êtes ?

- Certainement. Ma fonction est d’assurer la sécurité des citoyens de cette station. Je n’ai aucun intérêt à agir à l’inverse. Je ne fais parti d’aucun culte et je ne suis pas responsable de votre tentative d’assassinat.

- Vous pouvez toujours mentir…

- Mon peuple n’est pas connu pour ses mensonges… à l’inverse d’autre…

Une pique dirigée contre son propre peuple. Les Romuliens et les Vulcains ne s’appréciaient pas beaucoup en dépit d’un mouvement de réunification.

- Les Vulcains ne mentent jamais… bien que ça n’ait pas empêché un membre de votre peuple de s’infiltrer sur un vaisseau Romulien dans l’objectif de voler un dispositif de dissimulation, souligna Dhael.

Cette histoire impliquant le Capitaine Kirk et le Commandant Spock avait été déclassifiée par le Tal Shiar et était assez connue même sur Vashti. Durant l’année 2268 du calendrier Terrien, Riov Charvanek, Capitain d’un oiseau de proie Romulien, avait capturé le vaisseau Enterprise qui avait illégalement franchit la Zone Neutre. Il s’est avéré que Kirk et Spock avaient mis en place un plan pour voler le dispositif de dissimulation dont était équipé le vaisseau Romulien. Pour mener cette mission, Spock, un Vulcain avait séduit Riov Charvanek.

Après le succès de cette opération, Riov Charvanek avait été déposée sur un lointain avant-poste de la Fédération jusqu’à son retour sur Romulus soit négocié. Bien qu’elle ait réussi à regagner une position correcte au sein de l’aristocratie Romulienne, beaucoup de ces rivaux politique ne manquaient pas de soulever cet incident à chaque fois qu’ils voulaient l’humilier.

- Spock était à moitié Vulcain seulement, précisa Tirak.

- Comme c’est pratique, répondit Dhael.

- Mon peuple n’est pas parfait, mais nous ne voyons aucune logique dans la malhonnêteté et la tricherie. Je pense que c’est quelque chose que nous avons en commun avec la Qowat Milat.

Une affirmation avec laquelle Dhael était en désaccord. Le Qowat Milat n’avait aucun point commun avec les Vulcains. Elle secoua négativement la tête.

- L’honnêteté implique la totale communication des émotions, sans aucun filtre entre les pensées et les mots. La façon dont vous exercez le contrôle de vos émotions va à l’encontre de nos croyances.

- Un point de vue intéressant bien qu’on s’éloigne de notre sujet de base. Je suis en mesure de contredire toutes les accusations de Vedek Cotto. Apporter de la crédibilité à ses mensonges est une grave erreur.

- Vous êtes la dernière personne que j’ai vu peu avant cette tentative d’assassinat.

- Je faisais une ronde dans ce secteur vous pouvez demander des précisions supplémentaires à la cheffe Ro Laren. Si vous m’excusez, je dois justement retourner à mon travail

Tirak se leva de sa chaise et quitta le bar, laissant Dhael seule, plongée dans ses pensées.