Archive of Our Own ^beta

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Le jour de leur mort, Opale assiste au plus beau lever de soleil qu’elle a jamais vu.

Elles ont combattu toute la nuit, ont été blessées plus de fois qu’elle ne le saurait le dire, et pourtant, malgré cela, elles ont tenu jusqu’au bout.

Et pourtant…

Pourtant, ça n’a pas été suffisant.

Ça n’avait jamais été suffisant, elle n’avait jamais été suffisante, et, alors qu’elle contemplait avec horreur toute l’étendue de son échec, la fée faillit presque en occulter la douleur qui la traversait de part en part.

Un coup d’épée bien placé en était la cause, venant d’une arme enchantée bien évidemment, elle n’avait pas pu l’éviter, et maintenant, cela faisait des heures qu’elle agonisait sans pouvoir rien faire, si ce n’est attendre la mort, même toute sa magie ne pourrait pas la sauver, pas cette fois.

Immortelle ne voulait pas dire qu’elle était invulnérable, de même qu’Agathe et Ambre.

Si elle avait été la seule à partir, elle aurait pu l’accepter, mais…

Mais pas elles, non, elles ne méritaient pas de mourir, elles n’avaient pas une âme aussi sombre et obscurcie par les taches de sang qu’était la sienne, ce… ce n’était tout simplement pas juste.

Elles étaient toutes les trois si fatiguées, épuisées d’avoir combattu pendant tellement longtemps, et maintenant, tout ce qu’elles avaient mis tant d’effort à essayer de sauver allait disparaître, être anéanti.

Et c’était de sa faute.

Un sourire ensanglanté sur le visage, sachant pertinemment tout ce qui se passait dans sa tête, Ambre se rapprocha d’elle malgré la douleur et s’écroula juste à côté de sa femme. La fée aux cheveux roses grimaça à cause de sa blessure, et pourtant, son sourire ne s’effaça pas.

Son sourire était un mensonge, et elles le savaient fort bien toutes les deux, mais ce n’était pas grave.

Ambre glissa sa main dans la sienne, et Opale eut du mal à réfréner un sanglot, tant l’ironie de la situation lui apparaissait clairement.

Leurs mains étaient liées ensemble, mais elle avait l’horrible sensation qu’à chaque seconde qui s’écoulait, celle qu’elle aimait lui filait entre les doigts.

Parce que c’était le cas.

Agathe n’était pas dans un meilleur état qu’elle, et la fée aux cheveux violets échangea également un bref regard avec la fée aux cheveux blancs.

Oh dieux…

Elle aurait mérité tellement plus que de mourir ici, elle qui avait déjà été si meurtrie par cette maudite guerre.

Elle ne mourrait pas seule au moins.

Aucune d’elle ne mourrait seule.

C’était la seule chose à laquelle elle pouvait se raccrocher, mais c’était mieux que rien.

Opale serra les mains de ses deux épouses dans les siennes, sentant les larmes lui monter aux yeux.

Ce n’était pas supposé se passer comme ça…

« Tout va bien se passer, leur dit Ambre avec toute la conviction dont elle était encore capable.

C’est-à-dire assez peu, mais Opale apprécia l’effort.

Ça aussi c’était un mensonge, un mensonge auquel elles avaient toutes les trois choisi de croire.

- Je vous aime, lâcha Agathe, la voix cassée, consciente que ce serait sans doute la dernière fois qu’elle prononçait ces mots. »

Ça…

Ça ce n’était pas un mensonge en tout cas.

Alors qu’elles lui répondaient, Opale prit une profonde inspiration.

C’était la fin.

Elle n’avait plus qu’à espérer qu’elles pourraient se retrouver un jour dans une autre vie.

Alors qu’elle fermait les yeux pour la dernière fois, ce fut le dernier espoir auquel elle s’accrochait.

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An 281 .

«  Vous n’êtes pas obligée de faire ça, déclara Elia Martell avec un sourire fatigué à sa dame de compagnie.

Cela faisait déjà quelques jours que le tournoi d’Harrenhal s’était déroulé, et qu’à la face du monde et de toutes les Sept Couronnes, Rhaegar Targaryen avait choisi Lyanna Stark comme reine d’amour et de beauté, au lieu de sa propre femme.

Et ce alors que cette dernière était présente, si ça n’avait pas été le cas, Ashara aurait pu comprendre son geste, sauf qu’il l’avait fait sous les yeux d’Elia, et c’était une insulte envers elle, cela, tout le royaume en était désormais bien conscient.

Et Elia encore plus que tous les autres…

Aussi, ces derniers jours, la jeune femme et future reine des Sept Couronnes était plutôt mélancolique, cela, Ashara l’avait bien senti, et c’était pour cela qu’elle était ici.

La jeune femme aux cheveux noirs et aux yeux violets rieurs sourit alors à la brune.

- Peut-être, mais j’en ai envie, lui rétorqua-t-elle.

Entre les nombreuses absences répétées de son royal époux, le comportement de son beau-père, le roi Aerys, qui devenait de plus en plus inquiétant, la princesse de Dorne se retrouvait de plus en plus seule et isolée, elle n’avait pas vu ses frères depuis des mois, et si l’on exceptait ses enfants, Ashara était la seule personne à se trouver régulièrement à ses côtés.

Alors la dame de compagnie avait décidé qu’il était de son devoir d’égayer un peu le morne quotidien de celle qu’elle servait, et son idée était toute simple : un pique nique.

Elia avait besoin d’être seule, loin de la cour et de cette ambiance mortifère, et Ashara s’était dit que l’emmener dans les bois non loin du Donjon Rouge était une bonne idée.

- Laissez-moi au moins vous aider à porter quelque chose ! Protesta l’épouse de Rhaegar, mais, avant qu’elle n’ait pu saisir un des paniers que portait Ashara, celle-ci s’esquiva rapidement avec un air malicieux sur le visage.

- Alors ça, c’est hors de question votre majesté, c’est moi qui organise, alors c’est moi qui m’occupe de tout. »

Elia lui fut sincèrement reconnaissante de ne pas avoir fait allusion à la véritable raison qui la poussait à ne pas la laisser l’aider, à savoir, son état de santé toujours aussi fragile que d’habitude.

Alors elle lui sourit, et ne protesta pas plus.

§§§§

«  Merci Ashara, lui dit Elia quelques heures plus tard, merci sincèrement, je crois que j’avais besoin d’une journée comme celle-ci.

- Je vous l’avais dit, non ? Lui rétorqua Ashara avec le même air amusé sur le visage.

Le sourire d’Elia s’agrandit alors.

Depuis combien de temps n’avait-elle pas souri comme ça exactement ?

Quand Rhaegar l’avait-il fait sourire pour la dernière fois ?

La vérité, c’est qu’elle ne le savait même plus, elle avait fini par oublier si elle avait jamais vécu de moments comme celui-ci à ses côtés, qui la faisaient rire aux éclats, lui donnaient envie de sourire comme si elle était heureuse, et qui faisaient battre son cœur à la chamade.

- Effectivement, vous m’a vez beaucoup aidé à oublier… un certain nombre de choses.

Ashara soupira.

- Je sais que je ne devrais probablement pas dire ça, mais… le prince Rhaegar est un crétin.

Elia ne put s’en empêcher, et elle éclata de rire, tant elle ne s’attendait pas à cette déclaration.

- Et pourquoi avez-vous décidé d’insulter m on époux ?

- Ce n’est pas une insulte si c’est la vérité.

Elia eut un sourire en coin.

- Alors ?

- C’est un crétin, parce qu’il ne vous a pas choisi comme reine d’amour et de beauté. Pas seulement parce que vous êtes sa femme mais surtout parce que…

- Lyanna Stark est tout de même très jolie, se sentit obligée de déclarer Elia, parce que c’était le cas.

- Oui, mais elle n’est pas vous.

La Dornienne se figea, réalisant que la conversation était en train de prendre une tournure qu’elle n’avait pas prévue.

- Que voulez-vous dire par là ?

Ashara la regarda avec une intensité qu’elle ne lui connaissait pas.

- Cette nordienne est belle, il est vrai mais… Vous, vous êtes magnifique. Vous, vous serez toujours ma reine d’amour et de beauté. Alors oui, votre époux est un idiot de ne pas vous avoir choisi… parce que moi, je vous choisirai toujours. »

Ça, c’était une déclaration d’amour, ou elle ne s’y connaissait pas.

Et si elles passèrent les heures suivantes à s’embrasser à l’abri des regards, hé bien, ça ne concernait qu’elles et personne d’autre.

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Elle riait.

C’était maintenant si facile de rire pour elle, loin du Donjon Rouge, loin de Joffrey et des monstres, loin des lions et des vautours qui n’attendaient qu’un faux-pas de sa part pour enfin la dévorer, mais aujourd’hui, tout était différent.

Aujourd’hui, elle était à Hautjardin, et la louve aux yeux bleus était désormais entourée de roses, cette fois, elle pouvait rire, sourire et ne plus avoir peur.

Autour d’elle, le splendide jardin de Hautjardin s’étalait, avec ses magnifiques roses jaunes ainsi que ses milliers d’autres fleurs toutes aussi belles les unes que les autres, et, allongée sur le sol, dans l’herbe, la jeune femme observait le ciel.

Elle continua de rire, son rire se mêlant à celui de Margaery, c’était facile d’être heureuse à Hautjardin, parce qu’ici il n’y avait pas de fantômes, ici elle pouvait oublier les horreurs et sa famille perdue, même si ce n’était qu’éphémère.

Elle regarda la femme magnifique à ses côtés et sourit.

Et surtout, ici, elle pouvait embrasser Margaery pendant des heures, entourée par l’odeur des roses, et rire comme si tout allait bien.

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Les étoiles brillaient haut et fort dans le ciel cette nuit-là.

Si Sansa avait été un tant soit peu superstitieuse, ou qu’elle était encore cette petite fille naïve et innocente qu’elle était sept ans plus tôt en quittant Winterfell pour Port-Réal, elle aurait sans doute pensé que les astres brillaient en son honneur, et qu’ils annonçaient pour elle un règne des plus radieux et glorieux.

Mais Sansa Stark avait bien grandi depuis, et elle avait bien conscience que si les étoiles brillaient ce n’était pas pour elle, mais cela ne voulait pas dire qu’elle ne pouvait pas les admirer non plus.

Parce que ces étoiles étaient aussi synonymes de sa victoire et de sa liberté retrouvée.

Si elle s’était trouvée au Donjon Rouge, ou à Winterfell aux mains de Ramsay et des soldats des Bolton, elle n’aurait pas pu sortir pour voir ce magnifique ciel étoilé, elle serait restée prisonnière de sa chambre, et elle aurait probablement été bien trop préoccupée par sa situation pour avoir envie d’admirer les étoiles.

Pas alors qu’elles étaient libres tandis qu’elle était enfermée en cage.

Alors oui, la tristesse, la peine, la rage, la colère, la douleur, tout cela était encore présent en elle, mais sa situation avait tout de même changé.

Et aujourd’hui, ce soir, ces étoiles dans le ciel étaient la preuve qu’elle avait gagné.

Qu’elle s’en était sortie.

Qu’elle avait survécu.

En entendant des pas résonner non loin d’elle, elle se tourna, et en constatant qu’il s’agissait de Yara Greyjoy, un sourire illumina son visage.

« Tu m’as l’air bien pensive ce soir, déclara la reine des Îles de fer à la reine du Nord.

- Je réfléchissais en regardant les étoiles, lui rétorqua son amante. Elles sont belles, tu ne trouves pas ?

Un sourire malicieux sur le visage, la fer-née lui rétorqua :

- Pas aussi belles que toi.

La rousse se mit aussitôt à rougir, rien n’y faisait, elle ne s’habituait toujours pas aux compliments de la guerrière, à chaque fois, elle ne pouvait s’empêcher de rougir, et dans le fond, peut-être qu’elle ne s’y habituerait jamais vraiment, et que ses mots continueraient de faire fondre son cœur.

C’était une perspective plutôt agréable.

- Veux-tu danser ? Lui demanda alors sa compagne, et la louve acquiesça, avant de se saisir de la main que l’autre lui tendait. »

Elles auraient pu danser dans la grande salle du château, mais ici au moins, elles étaient seules, loin du monde, elles pouvaient danser en paix.

Avec les étoiles pour seuls témoins.

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Alice ne connaissait pas vraiment le monde sans magie.

En tant que Tilly, lorsqu’ils vivaient encore tous à Hyperion Heights, à Seattle, où tout le monde était maudit sans le savoir, elle y avait certes vécu, pendant deux ans, et elle avait plusieurs années de souvenirs d’une vie qu’elle n’avait jamais vécu dans la tête, mais en dehors de ça, c’était un monde dont elle ne savait presque rien.

Et c’était bien quelque chose que Robyn avait la ferme intention de changer dès qu’elle en aurait l’occasion.

Durant la malédiction, ça n’avait pas été vraiment simple à faire, tout bonnement parce que Tilly elle-même n’avait pas une vie très facile, pas avec l’existence que le Sort Noir lui avait donnée (et l’archère ne savait pas vraiment qui de Lady Tremaine ou de Gothel elle devait blâmer pour ça, mais les deux femmes avaient vraiment de la chance d’être mortes), et à chaque fois que la sorcière lui racontait certains détails de son passé à Hyperion Heights, la blonde ne pouvait s’empêcher de serrer les dents.

La jeune femme avait plus passé son temps à essayer de survivre et à tenter de se souvenir de ce qu’on lui avait arraché qu’à réellement vivre, et de ce fait, elle n’avait pas eu l’occasion de réellement découvrir ce monde tout nouveau pour elle.

Robyn elle aussi avait été maudite, comme sa fiancée, mais la vie de Margot était bien différente de celle de la fille de Killian Jones.

Alors que le père de Tilly lui avait été arraché, Margot avait encore sa mère, même si Roni n’était plus vraiment sa tante, elle en était toujours aussi proche, et elle avait même gagné un futur beau-père dans le processus.

Tilly était seule, sans amis, sans proches, hormis Weaver, elle n’avait pas de foyer, pas de maison, pas d’avenir non plus, alors que Margot, elle, n’avait jamais connu la peur durant ces deux ans.

Elle avait été heureuse, elle, ou du moins, elle n’avait pas frôlé l’abîme du désespoir, et si elle avait elle aussi oublié la femme qu’elle aimait, sa vie n’était pas misérable.

Mais maintenant…

Maintenant, tout avait changé, maintenant la malédiction avait été brisée, elles s’étaient retrouvées, elles s’étaient reconnues, comme Alice le lui avait promis, elles vivaient à Storybrooke, et Robyn était bien décidée à lui faire pleinement découvrir ce monde qui était le sien.

Et ça commençait par les choses simples, comme emmener sa fiancée à la piscine pour la première fois.

Un sourire attendri apparut sur son visage quand elle lut le message qu’Alice venait de lui envoyer, empli de smileys, comme d’habitude, la blonde lui souhaitait une bonne journée, ignorante de la surprise qu’elle et son père lui préparaient.

Aussi, lorsque son père l’emmena devant la piscine de Storybrooke, elle fronça les sourcils, étonnée de voir que Robin était également là.

« Robin, tu n’étais pas censée…

- J’ai eu un jour de libre, lui expliqua la blonde avant de l’embrasser. Maintenant suis-moi, j’ai quelque chose à te faire découvrir. »

Enthousiaste, comme toujours, Alice lui prit la main et la suivit en souriant.

§§§§

Robyn ne pouvait plus s’empêcher de sourire.

Cela faisait plusieurs semaines qu’elle était retournée à Storybrooke, et c’était probablement la première fois qu’elle passait une journée aussi paisible, et voir Alice rire aux éclats y était probablement pour beaucoup dans son allégresse.

« Merci, lui fit la jeune femme alors qu’elles sortaient du bâtiment. Merci pour cette journée. Je t’aime.

- Je t’aime aussi, lui rétorqua Robyn avant de l’embrasser de nouveau. »

Oui, cette journée à la piscine avait définitivement été une bonne idée.

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Reconquérir le royaume n’avait pas été une mince affaire.

Enfin, maintenant que son père était mort, Blanche-Neige, adorée comme elle l’était par ses sujets et l’ensemble de son peuple, avait été accueillie à bras ouverts lors de son retour.

En ce qui concernait Lilith, les choses avaient été bien plus… délicates.

Celle que l’on surnommait la méchante reine aurait très certainement été très mal reçue si Blanche-Neige, que tout le monde croyait morte, n’avait pas été avec elle.

Et même ce fait n’avait finalement pas changé grand-chose.

Lilith n’était pas aimée, et elle ne leur en voulait pas, elle n’avait jamais rien fait pour être aimée, et maintenant, ils avaient tous peur d’elle, la plupart d’entre eux la haïssaient, et la blonde désespérait d’un jour parvenir à changer cela.

Tu as bien gagné mon cœur, avait tenté de la rassurer Blanche-Neige, peut-être que tu pourras gagner le leur aussi.

Et la sorcière avait alors senti son cœur fondre en entendant ces mots, tout comme la neige avait fondu dans la forêt lorsque le sortilège avait été brisé.

C’était dans ces moments comme celui-là qu’elle se rappelait d’à quel point il était facile d’aimer la jolie princesse… enfin, reine désormais.

Au début, ça n’avait pas été simple, mais la souveraine n’avait pas cédé à un seul moment.

Je me moque bien de votre avis, je suis la reine désormais.

Elle et moi, ensemble sur le trône, c’est à prendre ou à laisser.

Les conseillers avaient fini par céder.

Que Lilith revienne sur le trône était une chose, en revanche, qu’elle et Blanche-Neige soient ensemble, ça… c’était autre chose, et les réactions avaient été mitigées.

Principalement parce que personne ne faisait encore complètement confiance à la sorcière, et qu’ils étaient nombreux à croire que leur ancienne princesse et désormais reine avait été ensorcelée par son ancienne belle-mère, même si d’autres avaient trouvé cette histoire très romantique.

Puis, les mois avaient passé, et Lilith n’avait rien de fait de suspicieux, et ils avaient également pu tous constater que leur princesse chérie était toujours la même, aussi joyeuse, spontanée, montant à cheval le plus souvent possible, et aimant boire de la bière, et passer du temps avec ses amis les nains.

La seule véritable différence était qu’elle était la reine du pays désormais.

Et contrairement à ce que leurs inquiétudes premières pouvaient faire penser, tout était pour le mieux.

§§§§

Avant, Lilith n’aurait jamais monté à cheval de cette manière, Blanche-Neige ne lui avait pas seulement appris ce qu’était l’amour, elle lui avait aussi montré ce qu’était la liberté.

Alors qu’elles descendaient de cheval, la brune se dirigea vers elle pour lui voler un baiser auquel elle répondit immédiatement.

« Lilith ? Lui dit alors Blanche-Neige quelques minutes plus tard. J’aimerais te parler.

La reine haussa un sourcil surpris.

Elle se doutait bien que son aimée n’avait pas proposé cette balade à cheval par hasard, et maintenant, elle venait d’en avoir la preuve.

- Je t’écoute.

- Tu as été malheureuse pendant des années, commença alors la brune aux yeux violets, lorsque tu étais mariée à mon père. Et moi, hé bien, lorsque j’ai épousé le prince, je n’ai pas vraiment eu le temps d’être malheureuse, mais ma situation était loin d’être enviable. Lilith, je t’aime et je t’ai toujours aimé, et je pense… Je pense qu’ensemble nous serons bien plus heureuses que nous ne l’avons été durant nos mariages passés, alors je voulais savoir…

La reine eut alors la surprise de la voir mettre un genou à terre.

- Est-ce que tu veux bien m’épouser ?

Lilith resta muette pendant quelques secondes, interdite.

Son premier mariage ne s’était pas passé ainsi, son époux ne l’avait pas demandée en mariage avec un genou à terre et avec des yeux brillants d’amour, il ne l’avait jamais aimée, et jamais elle n’aurait pensé après sa mort pouvoir retrouver le bonheur, ou se remarier.

Elle avait eu tort.

Lentement elle se mit à sourire.

- Oui Blanche-Neige, bien sûr que je veux t’épouser.

Radieuse de bonheur, la brune se releva et l’embrassa avec passion.

- Allons nous marier dans ce cas. »

Cette phrase avait déjà été prononcée dans des circonstances similaires, avant son mariage avec le prince.

Mais cette fois, les circonstances seraient différentes.

Cette fois, tout se passerait bien.

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La lune brillait haut dans le ciel la nuit où Lilith mit pour la première fois les pieds au château.

Elle n’y fit pas vraiment attention, de toute façon, qu’il s’agisse d’une pleine lune ou d’une nouvelle lune, en tout cas peu importe.

Là tout de suite, ce qui la préoccupait le plus, c’était le rouge dont ses vêtements étaient tachés.

Du sang…

Il ne faisait vraiment pas bon être une sorcière dans certains royaumes, et elle ne le savait que trop bien.

Sa mère avait brûlé sur un bûcher après tout, et elle n’avait eu la vie sauve que parce qu’elle avait eu le temps de prendre la fuite, parce qu’elle s’était cachée, et qu’elle avait dissimulé qui elle était aux yeux du monde.

Et pourtant, ça n’avait pas été suffisant.

Et elle était là, blessée, en sang, tout ça parce qu’elle avait de la magie, des pouvoirs, et que les gens avaient peur d’elle.

Elle n’avait plus qu’à prier pour que ses poursuivants ne l’aient pas suivie, ne se soient pas rendus compte que c’était vers le palais qu’elle se dirigeait, et pour que ses pouvoirs aient réussi à faire disparaître les traces de sang qu’elle allait inévitablement laisser derrière elle en marchant.

Il lui fallait trouver une cachette, une chambre vide où elle pourrait se dissimuler, et arrêter de courir, pour ensuite avoir le temps de se soigner, et de se reposer, elle avait besoin de dormir.

Elle grimaça de douleur, elle le sentait bien, cela faisait des heures qu’elle courait, et elle savait qu’elle ne tiendrait plus longtemps avant de s’écrouler.

Il n’y avait ni gardes, ni serviteurs, ni nobles dans les couloirs par chance, elle ne savait pas si c’était à cause de l’heure, ou parce qu’il y avait une fête organisée à ce moment-là, mais elle n’allait clairement pas s’en plaindre.

Et, alors qu’elle pensait enfin avoir atteint son but, elle vit une jeune femme apparaître dans son champ de vision.

Rousse, elle était magnifique, et habillée d’une superbe robe bleue, et portait de nombreux bijoux, mais malgré sa fatigue et la douleur de ses blessures, Lilith ne put que voir l’expression d’ennui profond et de tristesse qui se dessinait sur son visage.

En tentant de s’écarter d’elle et de se remettre à courir, elle sentit une nouvelle vague de douleur, et elle réalisa soudainement que son corps était en train de la lâcher.

« Je… Eut-elle le temps de murmurer à l’inconnue. »

Puis, elle perdit connaissance.

§§§§

Cendrillon n’était pas heureuse.

Elle avait mis un certain temps avant de l’admettre, après tout, elle avait tout ce qu’elle avait jamais toujours voulu.

Enfin, en théorie…

Elle avait épousé un prince, elle vivait dans un château, sa famille ne manquait plus de rien, elle aurait dû…

Elle aurait dû être heureuse.

Et elle avait cru l’être au début, et puis…

Elle avait compris qu’elle n’avait jamais été amoureuse du prince.

Et surtout, que lui ne l’aimait pas en retour, au bal, tout avait été magnifique, parfait, ils avaient dansé ensemble, ils avaient discuté, et elle avait cru…

Elle avait été une parfaite idiote.

Cela aurait pu être pire, le prince n’était pas un bon époux, et il la trompait dès qu’il en avait l’occasion, et ils faisaient chambre à part depuis un certain temps désormais, mais elle aurait voulu…

Elle aurait aimé avoir autre chose.

Mais bon…

On n’avait pas forcément tout ce qu’on voulait dans la vie, et elle en faisait la cruelle expérience.

Elle regarda la bague ornée d’un topaze qui se trouvait à son doigt, elle était couverte de bijoux, bagues, colliers, bracelets, et jamais elle n’avait porté d’aussi belle robe, mais…

Toute cette richesse ne compensait pas le vide qu’était sa vie.

C’était pour cela qu’elle avait quitté la salle de bal, une fois qu’elle avait finalement compris que cette vie de faste et de luxe n’était qu’illusoire, et que ce n’était pas ça qui la rendrait heureuse, tout cela lui avait paru si… si vain.

C’était Rose qui avait eu raison, depuis le début, et elle n’avait pas su le voir avant qu’il ne soit déjà trop tard.

Alors qu’elle se rendait vers sa chambre, elle l’aperçut, elle et sa chevelure blonde, et son air perdu.

Elle n’eut pas le temps de dire ou faire quoi que ce soit que l’inconnue s’était déjà évanouie.

Se dirigeant vers elle, la jeune femme l’examina pendant quelques secondes, et ne mit pas très longtemps avant de réaliser qu’elle saignait.

Elle n’hésita pas une seule seconde, et la souleva, avant de l’emmener vers la chambre la plus proche, par chance, malgré la fête, le château était majoritairement vide, et cette pièce était inutilisée.

Une fois qu’elle se fut assurée que celle qu’elle avait trouvée était bien allongée sur le lit, elle retourna sur ses pas, et prit soin d’effacer les quelques traces de sang qui se trouvaient sur le sol.

Elle n’arrivait pas vraiment à déterminer pourquoi elle faisait cela, sa première pensée avait été de faire appeler les gardes ou un médecin, et puis d’un seul coup, elle s’était dit…

J’ai envie de reprendre le contrôle de ma vie.

Et ça passait par le fait de sauver cette inconnue, seule, par elle-même.

Prenant une profonde inspiration, elle prit son courage à deux mains, se retroussa les manches, et, après avoir enfilé un tablier (il ne fallait tout de même pas qu’elle tache cette magnifique robe, ou les gens risquaient de se poser des questions), elle entreprit de lui faire un pansement.

§§§§

Ce furent les rayons du soleil qui réveillèrent Lilith.

En se relevant, elle grimaça de douleur, et en posant sa main sur la blessure, elle réalisa que cette dernière ne saignait plus, quelqu’un l’avait pansée quand elle était inconsciente.

Mais qui l’avait fait ?

Inquiète, elle regarda autour d’elle, et ne put s’empêcher de pousser un soupir de soulagement en constatant qu’elle n’était pas dans une cellule.

Où était-elle dans ce cas-là ?

Quelques minutes plus tard, alors qu’elle émergeait à peine de son sommeil, la porte s’ouvrit, et une silhouette en émergea.

Sur ses gardes, Lilith tenta d’utiliser sa magie, avant de se rendre compte qu’elle était encore trop fatiguée pour y parvenir.

Lorsque Cendrillon se retourna, Lilith reconnut alors la femme rousse de la veille, et son corps se détendit imperceptiblement.

Elle ne l’avait donc pas dénoncée semble-t-il.

« Bonjour, vous êtes réveillée, me voilà soulagée, fit la jeune princesse en lui souriant.

Lilith hocha la tête, un peu mal à l’aise.

- Qui êtes-vous ?

- Je m’appelle Cendrillon.

Cendrillon.

En voilà un prénom qui n’était pas banal, et d’un seul coup, un souvenir se débloqua dans son esprit, elle se souvenait des circonstances dans lesquelles elle avait entendu ce nom, et alors, elle sut.

- Vous êtes l’épouse du prince.

- Effectivement. Et vous ? Qui êtes-vous, et pourquoi fuyez-vous les gardes ?

Lilith se figea.

Évidemment.

Jolie, mais pas idiote…

- Je me nomme Lilith, et je suis une sorcière, avoua-t-elle. Ils voulaient me mettre sur un bûcher, alors voilà pourquoi je me suis enfuie.

Elle n’avait plus rien à perdre de toute façon.

Un air désolé apparut sur le visage de la rousse.

- Je suis navrée. Vous pouvez rester ici le temps de vous reposer si vous voulez, personne ne viendra vous chercher ici.

Lilith la regarda avec incrédulité.

- Vous me faites confiance ?

Cendrillon haussa les épaules.

- J’ai envie de vous faire confiance oui. J’ai envie de faire quelque chose de bien, de faire quelque chose qui compte. J’en ai assez d’être inutile ici…

Alors Lilith la regarda droit dans les yeux, et pour la première fois, elle la vit vraiment.

Elle vit dans ses yeux la même flamme, le même désir de liberté, étouffé peu à peu par une vie qui ne lui convenait manifestement pas.

- Votre époux ne vous rend pas heureuse ? Ne put-elle s’empêcher de lui demander avec un certain sarcasme dans la voix.

- Le prince m’aime, se défendit la jolie rousse avec peu de conviction dans la voix.

- Si vous le dites. Mais vous, est-ce que vous l’aimez ?

Et puis, le silence.

- Non, répondit-elle avec hésitation. Je ne l’aime pas. »

Elle avait l’air si fragile comme ça, que Lilith sentit toute moquerie la quitter, et elle se contenta de serrer sa main en guise de réconfort.

Elle ne savait pas exactement à quoi tout cela mènerait, mais en revanche, une chose était sure.

Cendrillon avait une nouvelle alliée, et elle aussi.

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An 283.

Elia Martell s’attendait à beaucoup de choses en se rendant à la Tour de la joie, mais certainement pas à ça.

À vrai dire, depuis le tournoi d’Harrenhal, plus rien ne lui semblait avoir de sens, le comportement de Rhaegar, la folie du roi Aerys, cette guerre, cette rébellion…

Elle avait juste envie que ça s’arrête, mais le cauchemar ne semblait pas vouloir s’achever, et à vrai dire, il lui semblait à chaque instant que les choses ne faisaient qu’empirer.

Elle l’avait compris lorsqu’elle avait appris la mort de Rhaegar, durant la bataille du Trident.

C’était là que, pour elle, tout avait basculé, désormais, qu’ils remportent la victoire ou non, qu’est-ce que cela changerait avec un roi fou sur le trône ?

Alors elle avait fui, avec ses enfants, elle n’avait pas eu d’autre choix, et c’était comme cela qu’elle était arrivée à la Tour de la joie.

Elle retournait à Dorne.

Elle rentrait à la maison, dans un endroit où se trouvaient trois chevaliers membres de la Garde royale.

Elle était l’épouse de leur prince après tout, ils avaient le devoir de la protéger.

§§§§

Non, elle ne s’attendait pas à ça.

Que Rhaegar n’ait pas enlevé Lyanna mais ce soit enfui avec elle ne la surprenait pas tant que ça, après tout, son époux avait toujours été un incurable romantique, mais la blessure de la trahison et de la tromperie restait malgré tout vive.

Ils n’étaient peut-être pas les seules responsables de la situation, mais en s’enfuyant ainsi, ils avaient mis le feu aux poudres, et ils avaient déclenché une guerre, par les Sept, le père et le frère de Lyanna étaient morts désormais, tout comme Rhaegar.

Or les princes font toujours ce qu’ils veulent, même quand ils aiment leur femme, songea-t-elle avec amertume.

Elle ne savait pas si Rhaegar l’avait jamais aimée, mais en tout cas, dès qu’elle avait appris ce qu’il avait fait, elle avait voulu se venger de lui.

Elle aurait compris qu’il ait une maîtresse, parce qu’elle n’y pouvait rien, mais ça ?

S’enfuir avec une nordienne, qui était fiancée à quelqu’un d’autre ?

C’était de la folie, le dragon n’était pas un Targaryen pour rien, sans oublier le fait qu’il l’avait épousée.

En secret, certes, mais tout de même…

Et elle était enceinte.

Oh comme elle aurait voulu qu’il soit vivant et en face d’elle pour pouvoir étriper ce dragon stupide…

Mais il était mort.

Elle avait eu sa vengeance, en quelque sorte.

§§§§

Elle s’était attendue à détester Lyanna.

Ça aurait été simple de le faire en vérité, mais au bout de seulement quelques heures passées avec la louve, la Dornienne avait rapidement compris ce qui fascinait tant Rhaegar chez elle.

Elle n’avait pas réussi à rester bien longtemps en colère contre elle, pas alors que la Stark regrettait ce qu’elle avait fait, pleurait son père et son frère, et s’était excusée un nombre innombrable de fois.

Les mois avaient passé, jusqu’à l’accouchement, et entre temps, un très grand nombre de choses avait changé, Lyanna avait été déplacée de la Tour de la joie, Rhaegar mort, la garder ici n’avait plus le moindre sens, et il y avait désormais un mestre présent pour vérifier que tout se passait bien.

Elia avait aussi compris pourquoi Rhaegar était tombé amoureux de Lyanna, parce qu’elle aussi était tombée amoureuse d’elle.

Elle avait été là lors de l’accouchement, serrant sa main dans la sienne pendant que la brune hurlait de douleur.

Et elle s’était fait une promesse aussi, celle de survivre, là où Rhaegar était mort, surtout maintenant que le roi fou n’était plus.

Une aube nouvelle se levait sur les sept couronnes, et elle avait bien l’intention de la voir.

Ce serait ça sa vengeance.

Chapter Text

An 281.

Harrenhal.

Cersei Lannister avait du mal à l’admettre, mais elle était jalouse.

Oui, elle, la fille de Tywin Lannister, la main du roi, une lionne, une noble, riche, jeune, belle, elle était jalouse d’une louve, d’une Stark.

Elle était jalouse parce qu’elle ne comprenait pas, elle ne comprenait pas pourquoi cette jeune fille était aussi spéciale aux yeux de Rhaegar Targaryen, pourquoi Robert Baratheon était tellement amoureux d’elle.

Et elle avait bien l’intention de le découvrir.

La blonde à la longue chevelure se leva de sa chaise et jeta un regard glacial et dédaigneux autour d’elle, avant de s’éloigner des gradins du tournoi.

Elle détestait assister aux tournois, non pas parce qu’elle trouvait ça ennuyeux, bien au contraire, mais parce qu’elle ne pouvait tout bonnement pas y participer.

Alors elle était forcée de regarder, la jalousie lui tordant le ventre et lui dévorant les entrailles, et elle qui avait tant envie de hurler, elle se contentait de serrer les poings et de ronger son frein, se répétant en boucle, ça devrait être moi à leur place.

Sauf qu’elle n’en avait pas le droit, et elle enrageait, et savoir qu’il restait encore plusieurs jours avant que ce maudit tournoi ne se termine n’aidait en rien.

Alors qu’elle marchait au hasard, seule (c’était une autre chose qu’elle regrettait dans cette situation, son frère jumeau n’était pas là, et il lui manquait atrocement), elle entendit un bruit qu’elle ne connaissait désormais que trop bien.

Quelqu’un qui s’entraînait à l’épée, elle avait vu Jaime le faire des dizaines de fois, et la curiosité l’emporta, surpassant l’ennui, peut-être n’était-ce pas important, mais elle avait remarqué que l’endroit était plutôt éloigné, et que ce n’était pas vraiment là que les chevaliers s’entraînaient habituellement.

Elle ne le comprit que quelques secondes plus tard alors qu’elle apercevait une longue chevelure brune accompagnée d’un visage qu’elle reconnut instantanément.

Lyanna Stark.

Alors comme ça la louve du Nord savait se servir d’une épée.

Cersei tenta de contrôler le pic glacé de jalousie qui l’envahit face à ce constat.

Maintenant, elle avait une nouvelle raison d’être jalouse d’elle.

§§§§

Ce tournoi se révélait être plein de surprises, cela, Cersei n’allait pas le nier, et cette histoire de chevalier mystérieux compensait presque le fait qu’elle n’ait pas pu participer aux différentes épreuves.

Désireuse de s’entraîner, la jeune fille se rendit là où elle avait brièvement aperçu Lyanna Stark quelques jours plus tôt, elle y trouverait une épée, elle le savait et alors qu’elle entrait dans la tente supposément vide, elle croisa de nouveau la sœur d’Eddard Stark.

Habillée en chevalier.

Oh.

La jeune fille se figea aussitôt, de même que Cersei qui reconnut l’armure et comprit alors pourquoi personne ne l’avait retrouvée.

Personne n’avait pensé à fouiller ici.

« Alors, le chevalier d’Aubier rieur, c’est vous ! S’exclama la lionne avec excitation et émerveillement.

Une femme.

C’était une femme qui avait vaincu les trois chevaliers lors de la joute.

Ce n’était pas la jalousie qui l’animait à présent, mais l’admiration, la fierté, et l’espoir, parce que si Lyanna pouvait le faire, elle aussi elle en était capable.

La peur avait envahi les yeux de la nordienne.

- Ne dites rien à personne s’il vous plaît.

Un sourire se dessina sur le visage de la lionne de Castral Roc.

- J’aurais peut-être un marché à vous proposer… Vous vous débrouillez bien avec une lame, pas vrai ?

Lyanna fronça les sourcils.

- En effet oui.

Cersei alla alors se saisir d’une des épées qui se trouvait dans un coin de la pièce.

- Apprenez-moi. S’il vous plaît. »

§§§§

Ça avait été trop court, de toute évidence.

Elles n’avaient eu droit qu’à quelques jours ensemble, avant que le tournoi ne se termine, et que Lyanna ne doive retourner à Winterfell, et Cersei, à Castral Roc.

Mais peu importe.

Parce que Cersei emportait avec elle quelques leçons d’escrime, et le souvenir d’un sourire et de plusieurs baisers échangés qu’elle n’oublierait jamais.

Maintenant, elle savait ce qu’ils trouvaient tous à Lyanna Stark.

Chapter Text

Ça n’aurait pas dû se passer comme ça…

La Bête arrive.

Ça n’aurait jamais dû se passer ainsi.

Blanche-Neige l’avait toujours su pourtant, et elle n’avait pas pu s’empêcher d’avoir le cœur brisé lorsque c’était arrivé une nouvelle fois.

C’était toujours ce qu’il se passait avec Belle de toute façon…

Rose Red, Rose Red, Rose Red

Snow White, Snow White, Snow White

Elles étaient amies pourtant autrefois, elles étaient amantes désormais aussi, alors qu’est-ce qui avait changé ?

Quand tout avait-il commencé à déraper ?

You used to call me Rose Red

How could I ever forget ?

Rose rouge.

Ça aurait pu être son surnom, tout comme Blanche-Neige était le sien depuis qu’elle était enfant.

Rouge comme le sang, rouge comme la folie qui avait pris naissance dans ses yeux depuis si longtemps que la fille de Rumplestiltskin, le conseiller du roi, avait fini par oublier quand la brune n’avait pas été cette Bête qu’ils craignaient tous.

Rouge comme ses robes qui durant chaque fête, chaque festival, chaque carnaval, se tachaient toujours invariablement du sang dans lequel la future reine du royaume se baignait et dansait, c’était aussi le rouge qui tachait ses dents d’ordinaire si blanches lorsqu’elle buvait le sang de ses victimes.

Le rouge du pelage du pauvre chat Domino, éventré, déchiqueté par une paire de ciseaux, mort parce que son pelage ne voulait pas changer de couleur, mort parce que Belle était maudite, qu’elle était une sorcière, qu’elle était folle, qu’elle était la Bête.

Full of love and passion you said

Now I'm full of hatred and filled with dread

We had a bond that was stronger than they could ever comprehend

And you know that people fear what they don't quite understand

Maintenant c’était Blanche-Neige qui avait peur d’elle.

Rose Red, Rose Red, Rose Red

Snow White, Snow White, Snow White

You used to call me Snow White

A snowflake shining bright

Full of serenity and light

Now my heart is suffering from frostbite

Et chaque jour qui passait, elle devenait encore plus pâle, aussi pâle que son surnom pouvait le laisser entendre, et son cœur, oh son cœur se glaçait de plus en plus également, et c’était de sa faute.

We had a bond that was stronger than they could ever comprehend

We are one, we could do anything if you just hold my hand

We had a bond that was stronger than they could ever comprehend

And you know that people fear what they don't quite understand

Elle l’aimait.

Blanche-Neige aimait Belle, mais Belle était un monstre, alors comment, comment pouvait-elle continuer à le faire sans trahir tout ce en quoi elle croyait ?

Elle l’aimait, mais ce n’était pas suffisant.

Et ça ne le serait jamais.

Rose Red, Rose Red, Rose Red

Snow White, Snow White, Snow White

All the tears that I have shed

When they took you away, Rose Red

I cried myself to sleep each night

Since we were forced apart, Snow White

Elle avait pleuré, bien sûr, elle avait pleuré la perte de celle qu’elle aimait, elle avait pleuré toutes ces personnes assassinées, ces pauvres servantes à qui la Bête avait tranché la gorge, qui s’était repu de leur sang, et de Belle qui s’étonnait de leur absence, parce qu’elle ne se souvenait pas.

Blanche-Neige l’avait encore plus haïe pour ça, pour oser être innocente et coupable, être à la fois gentille et monstrueuse, pour oser la forcer à faire ce choix impossible par sa simple existence.

Elle la haïssait et elle l’aimait en même temps…

Le cœur déchiré en deux.

We had a bond that was stronger than they could ever comprehend

We are one, we could do anything if you just hold my hand

We had a bond that was stronger than they could ever comprehend

And you know that people fear what they don't quite understand

Rose Red, Rose Red, Rose Red

Snow White, Snow White, Snow White

Elles auraient pu faire plus, faire mieux, être tellement plus de choses ensemble, si seulement Belle n’avait pas…

Quel monstrueux gâchis.

C’était pour ça que Blanche-Neige avait suivi son père voir la sorcière de la tour.

Pour arrêter cet enfer.

Parce que quelqu’un devait bien y mettre fin.

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Le bal était exactement ce à quoi Cendrillon s’attendait lorsqu’elle en avait entendu parler.

Disparue la jeune fille qui faisait la poussière, désormais, la rousse se sentait comme une princesse, vêtue comme elle l’était d’une superbe robe bleue confectionnée par le meilleur tailleur de la ville.

Elle était jolie, non pas qu’elle ne l’était pas d’ordinaire, mais maintenant, elle resplendissait, brillait de mille feux.

Si avec ça, la princesse ne la remarquait pas, alors elle ne savait pas ce qu’elle pourrait faire de plus pour qu’elle le fasse.

Elle espérait fort, même si elle savait bien que cela n’arriverait probablement pas, que tout se passerait comme dans un conte de fées, que toute cette splendeur, toute cette beauté, se montreraient à la hauteur, et qu’elle y trouverait ce qu’elle voulait tant avoir.

Elle voulait tout à la fois, la richesse, le bonheur, l’amour, certes, son père et sa belle-mère voulaient qu’elle fasse avant tout un bon mariage, cela leur suffirait, mais comment vivre sans amour ? Sans passion ? Autant être morte.

Mais elle, elle voulait vivre, aimer et être aimée.

C’était ce qu’elle avait toujours voulu.

Alors lorsqu’elle avait vu la princesse Belle pour la première fois, ses cheveux bruns, ses yeux bleus, son sourire éblouissant, et sa robe dorée qui brillait elle aussi, elle sentit des papillons s’agiter dans son ventre.

Elle se mit à espérer que ce sentiment ne disparaisse jamais.

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La guerre avait changé beaucoup de choses.

Elle les avait changées elles surtout.

Cela…

C’était une chose que Missandei ne pouvait pas nier.

Avant Port-Réal, avant même la guerre contre les marcheurs blancs, l’ancienne esclave le savait bien, elle avait changé, au contact de Daenerys.

Quelle ironie d’ailleurs, que ce soit celle qui l’avait autrefois délivrée de ses chaînes, qui devenait désormais l’instrument de la chute de tout ce en quoi elle avait jamais cru.

La destruction de Port-Réal…

Ce n’était pas pour ça qu’elle avait accepté de la suivre, qu’elle l’avait choisie comme reine, pas elle seulement, mais Ver gris aussi, Ver Gris qui était mort, tout comme Daenerys elle aussi, et maintenant…

Maintenant tout ce qu’elle avait autrefois gagné à Essos avait définitivement disparu, et elle était seule.

Elle n’avait nulle part où aller, enfin, c’est ce qu’elle pensait au début, et puis, Sansa Stark lui avait proposé de rester à Winterfell.

Elle ressemble déjà à une reine, s’était-elle souvenue avoir pensé, avant même que la louve ne soit réellement couronnée reine du nord, et Daenerys aussi avait été sa reine, mais Daenerys était devenue folle, et par les Sept, elle voulait seulement que cette situation ne se reproduise plus jamais.

Tout n’était que tristesse, dépression, désolation et trahison désormais.

Sansa connaissait ça elle aussi, elle connaissait la douleur, la souffrance, la trahison, et elle l’avait aidée à se relever.

Peut-être qu’ensemble, elles pouvaient parvenir à guérir.

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Héloïse n’avait pas envie de se lever.

Elle n’était pas le genre de personne à aimer se lever tôt de toute façon en général, et ce jour-là ne faisait pas exception, et pourtant, tout comme sa petite-amie Marianne le lui avait encore répété la veille, elle était supposée le faire.

Surtout ce jour-là, c’était le jour du déménagement, elles avaient encore de nombreuses choses à emballer dans des cartons avant de partir et pourtant…

Elle n’avait juste pas envie de se lever.

Marianne dormait encore, étrangement, alors que d’ordinaire, c’était d’elles deux celle qui se levait toujours la première, et, en regardant l’heure, la blonde réalisa qu’elles avaient encore quelques minutes avant d’avoir à se lever.

Aussi, elle se redressa et profita de ces quelques minutes pour la regarder dormir, le sourire aux lèvres.

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Elle avait mal.

La souffrance, ça, la princesse Blanche-Neige y était habituée, elle avait fait de nombreuses chutes de cheval, sans oublier l’incident du corset avec sa belle-mère, et il lui aussi était arrivé de se blesser au cours de sa vie, que ce soit au château, en forêt, ou à la ferme des nains.

Donc oui, la douleur physique, elle connaissait, et elle savait l’encaisser d’ordinaire.

Mais là…

Là, elle avait vraiment mal, et surtout, c’était une douleur sur laquelle elle n’avait absolument aucun contrôle.

Lorsque ce matin même, dans son lit, elle avait vu ses draps être tâchés de sang, elle avait compris, et avait serré les dents, espérant que cette fois, ce serait supportable, à défaut d’autre chose.

Ça ne l’avait pas été…

En fait, ça avait même été pire que d’habitude.

Aussi, la princesse, qui aurait dû être vêtue de ses chausses de cavalières qu’elle portait si souvent, et aller monter à cheval, elle était restée clouée au lit, et s’y trouvait depuis déjà plusieurs heures, enrageant de ne pouvoir rien faire.

Elle se tordait de douleur, ne sachant que faire pour la faire disparaître, elle était plutôt résistante à la douleur d’ordinaire, mais aujourd’hui…

Enfin, elle n’était pas sure d’avoir déjà eu aussi mal avant pour être honnête, et elle en était au stade où elle avait envie de s’arracher l’utérus avec les ongles.

Ce qui n’était absolument pas une bonne idée, comme la partie rationnelle de son cerveau s’acharnait à lui répéter, mais elle n’y pouvait rien.

En entendant la porte s’ouvrir, elle vit Petra entrer, et lui offrit un sourire fatigué.

« Je viens te rejoindre, fit la jeune femme, moi non plus je ne me sens pas très bien.

- Oh… Alors toi aussi ?

Son amante hocha la tête, et Blanche-Neige s’empressa de lui faire de la place dans leur lit, l’archère s’occupant de les enrouler toutes les deux dans un plaid alors qu’elles se rapprochaient l’une de l’autre.

Il ne leur restait plus qu’à attendre que ça passe.

Ça passait toujours.

Blanche-Neige s’empressa alors de l’embrasser pour essayer de la faire penser à autre chose.

- Je t’aime, fit-elle.

- Je t’aime aussi, lui répondit l’autre. »

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Le regard de Belle était hanté, et Petra avait envie de pleurer.

Elle aurait dû le savoir, comprendre que cela ne pourrait pas se finir autrement, et pourtant…

Pourtant, elle avait espéré, espéré si fort, elle avait aimé Belle, et l’aimait encore, et peut-être avait-elle été aimée en retour, elle avait envie de le croire, et elles avaient été heureuses aussi, le peu de temps que ça avait duré, avant…

Avant que Petra ne découvre l’horrible vérité à son sujet, qu’elle ne réalise qui elle était vraiment.

Qu’elle n’apprenne qu’elle était en réalité la Bête.

Qu’elle était un monstre, et qu’elle comprenne pourquoi Rumplestiltskin l’avait maudite avec la quenouille qu’il avait détournée de son utilisation première, et qui avait plongé la reine dans un sommeil de presque cent ans.

Un sommeil dont ils l’avaient réveillée.

Ils n’auraient pas dû, ils n’auraient jamais dû agir ainsi.

Et maintenant…

Maintenant, la Bête était de retour, et Petra avait le cœur brisé.

Belle était redevenue elle-même, certes, mais pour combien de temps exactement ?

Le roi adorait Belle, mais il ne pouvait aimer la Bête.

Et elle ne pouvait que le comprendre parce qu’elle savait parfaitement qu’elle aurait été incapable de faire les deux.

Elle ne pouvait aimer que Belle, mais Belle était aussi la Bête, alors elle le savait bien, elle n’avait plus d’autre choix.

Alors elle embrassa celle qu’elle aimait, tenta d’oublier le goût du sang qui envahissait encore sa bouche, et elle lui piqua de nouveau le doigt avec la quenouille.

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Cersei était en train de fumer.

L’étudiante en lettres faisait souvent cela lorsqu’elle sortait d’un cours, plus par habitude qu’autre chose, sans doute parce que Robert n’aimait pas quand elle fumait et que c’était une manière de plus de se libérer de son souvenir.

Même maintenant, même après leur divorce, elle n’y arrivait pas encore complètement, et allumer cette cigarette lui donnait le sentiment qu’il n’avait plus le contrôle sur elle et qu’elle était celle qui avait le contrôle sur sa vie désormais.

Elle aurait peut-être dû arrêter, mais elle n’en était pas capable, pas encore.

Jetant son mégot à la poubelle, elle réalisa que c’était sa seule cigarette de la journée et qu’elle ne ressentait pas le besoin d’en fumer une autre.

Est-ce que ça avait un lien avec le fait que Sansa Stark n’aimait clairement pas l’odeur de la fumée de la cigarette ?

Probable (bien sûr que oui.).

La rousse ne lui avait rien dit, bien sûr, elle était bien trop gentille pour ça, mais la blonde savait que cela l’incommodait, aussi, elle faisait en sorte de ne pas fumer en sa présence.

Sa petite amie ne lui avait fait aucun reproche, ne lui avait rien demandé, elle n’était pas Robert, et c’était justement pour cela que Cersei avait fait ce choix, elle comptait même arrêter un jour prochain, quand elle serait prête.

Pas parce qu’elle le lui avait demandé, mais parce que c’était ce qu’elle voulait faire.

Et parce que cette fois-ci, elle avait vraiment le choix, et qu’elle ne laisserait plus jamais qui que ce soit lui reprendre ça.

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Allongée dans le champ de blé qui se trouvait non loin de sa demeure, Cendrillon regardait le ciel bleu.

Cela faisait déjà plusieurs heures qu’elle et Petra s’y trouvaient, et qu’elles discutaient de tout et de rien, qu’elles riaient et s’embrassaient tout en attendant que la nuit tombe.

Parce que cette nuit-là, elles allaient assister à un beau spectacle, des feux d’artifice allaient illuminer le ciel et la nuit noire, et elles seraient aux premières loges pour voir ça.

Cendrillon se tourna et regarda Petra, elle qui avait cru pendant si longtemps que ce qu’elle voulait c’était un prince et une vie de château, elle réalisait désormais à quel point elle avait eu tort à ce sujet.

En voyant les yeux de sa compagne pétiller de joie alors que le spectacle commençait, la rousse se mit à sourire à son tour et prit sa main dans la sienne avant de regarder le ciel à son tour.

C’était une bien belle nuit.

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S’habituer à un tout nouveau monde, à une nouvelle réalité dont on ne possédait absolument aucun souvenir n’était définitivement pas quelque chose de simple, cela, Véra n’avait pas eu besoin de beaucoup de temps pour s’en rendre compte.

La ville avait changé, en bien de toute évidence, Crystal Cove n’était plus la même, les lieux, les gens ne l’étaient pas non plus, ils avaient gardé certains traits de ce qu’ils étaient avant, mais le petit groupe de chasseurs de mystères avait eu l’occasion de faire la comparaison et de voir la différence.

Leurs vies avaient été chamboulées en un instant, et ils avaient à peine eu le temps de s’acclimater aux différents changements, ce qui n’était pas aidé par le fait qu’ils en ignoraient probablement plus de la moitié.

Ainsi, il avait fallu tout son self-control à Véra pour ne pas brusquement sursauter lorsqu’elle avait entendu Marcie parler du double rencard à venir le soir même.

La jeune fille avait échangé un regard perdu avec Daphné qui semblait tout aussi perplexe qu’elle, avant de déclarer à Marcie avec une assurance qu’elle n’avait pas que oui, bien sûr, elle n’avait pas oublié.

C’était bien à elles deux qu’elle s’adressait, alors Daphné devait bien être impliquée elle aussi, et de toute évidence ça devait aussi concerner Fred, quelle que soit la version de l’histoire, ces deux-là devaient forcément sortir ensemble, mais alors dans ce cas-là en quoi est-ce que…

Oh…

Oh !

Oh ça par exemple !

Elle eut le sentiment que son cerveau venait de court-circuiter à cause de cette simple phrase.

« Je sors toujours avec Fred dans cette réalité au moins, lui fit remarquer Daphné, n’ayant pas remarqué qu’elle était actuellement de buguer, c’est plutôt réconfortant de voir que malgré tout, certaines choses n’ont pas changé.

Si Véra avait été dans son état normal, elle lui aurait sûrement répondu qu’eux deux, c’était une évidence, mais elle ne trouva rien à répondre.

La rousse fronça alors les sourcils.

- Véra, est-ce que ça va ?

- Je… Je crois que je sors avec Marcie ? Lui répondit son amie, un peu incertaine.

- Oh. Oui effectivement, si double rencard il y a alors c’est que vous sortez ensemble. Ça tombe sous le sens.

Elle n’avait pas l’air plus étonnée que cela, et dans les faits, une fois la surprise passée, Véra ne l’était pas non plus.

- D’ailleurs, je me demandais, reprit Daphné, est-ce que vous sortiez ensemble, tu sais… dans l’autre réalité ?

- Non, ça aurait pu se faire mais… ce n’est pas arrivé, et puis…

Et puis Marcie était morte, puis revenue à la vie, et c’était une nouvelle chance dont Véra entendait bien profiter, même si elle était terrifiée.

- Comment je suis censée agir au juste ? Je veux dire, je ne sais pas depuis combien de temps on est ensemble et surtout… La dernière fois que je suis sortie avec quelqu’un, ça ne s’est pas vraiment bien terminé.

Daphné lui offrit alors un sourire rassurant.

- Hé bien, je suis sure que tu le découvriras ce soir. Et si ça ne se passe pas bien, vous pourrez toujours en discuter. »

Oui.

Véra ferait cela, en effet.

Après tout, elle et Marcie avaient une seconde chance, autant ne pas la gâcher.

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Ça avait d’abord commencé parce que Clochette avait besoin d’une alliée.

Au Pays Imaginaire, les fées étaient rares, elle avait longtemps cru être la seule, elle avait pensé qu’il n’y avait personne sur cette maudite île à part elle, les pirates, Peter Pan et ses enfants perdus.

Et puis elle l’avait rencontrée elle.

Lily la Tigresse.

Elle aussi avait été bannie par la fée Bleue, mais contrairement à elle, elle n’avait perdu ni ses pouvoirs, ni ses ailes.

Elle avait compris alors qu’elle était tout sauf seule, et au début ça n’avait été que ça, une alliance, parce que Peter Pan était un monstre, que ce monde était dangereux, et que les enfants avaient besoin d’être protégés.

La magie ne produit rien de bon.

Surtout quand elle est entre les mains d’un gosse immortel ne voulant rien d’autre que le pouvoir .

Cela, Clochette n’en avait que trop conscience, de même que la brune, aussi, elles s’étaient alliées dans ce but, afin de se protéger de lui.

Clochette se souvenait parfaitement du jour où c’était devenu plus.

Où elle avait vu Lily s’envoler, et qu’elle l’avait regardée avec tristesse, clouée au sol comme elle l’était, pour toujours.

Elle aurait tellement voulu pouvoir voler de nouveau.

Alors l’autre fée s’était posée sur le sol, lui avait tendu la main, et lui avait proposé de l’aider à de nouveau s’envoler, comme avant, à la différence que cette fois, elle serait dans ses bras.

Elle avait accepté, bien sûr, et alors qu’elle s’élevait vers le ciel, elle avait senti son cœur s’envoler en même temps.

Et puis elles s’étaient embrassées quelques jours plus tard, et Clochette avait eu le sentiment qu’elle ne s’arrêterait plus jamais de voler si ce sentiment perdurait.

Et il le ferait, de tout évidence.

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Personne ne devait savoir.

Jamais.

Cela, Belle s’en faisait la promesse, personne ne devait jamais apprendre que leur histoire existait, qu’elles étaient ensemble, qu’elles s’aimaient, ou bien sinon…

La brune ne voulait même pas penser aux conséquences, que ce soit pour elle ou pour son amante.

Elle et Raiponce étaient nobles, elles étaient riches, et le père de la jeune femme était l’un des conseillers de la reine, mais cela ne changeait absolument rien.

Si jamais on les découvrait, alors elles seraient perdues, et plus rien ni personne ne pourrait les sauver de leur chute.

Mais cela n’arriverait pas.

Cela, Belle s’en faisait la promesse, cela n’arriverait jamais, elles s’aimaient, elles s’aimaient bien trop fort et bien trop passionnément pour qu’elle accepte de laisser une telle chose se produire.

Jamais, jamais, jamais.

Qui vivra verra comme on dit, et elle se refusait d’avance de laisser une telle catastrophe arriver.

Elle ne le permettrait pas.

Alors qu’elle échangeait un nouveau baiser avec la femme qu’elle aimait, elle tenta de mettre de côté ses inquiétudes.

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Le cœur de Lilith battait à tout rompre.

Alors qu’elle regardait les astres, brillant dans la nuit sombre, comme semblant éclairer le chemin qui menait jusqu’au château, elle priait de toutes ses forces pour que Petra lui revienne.

La blonde était reine, et elle attendait le retour de sa générale et amante qui était partie se battre avec son armée contre un pays ennemi.

Lilith n’aimait pas cela, ces moments où elle craignait pour la vie de la femme qu’elle aimait, même si elle et la guerrière échangeaient des missives lorsque cette dernière était en campagne, ce n’était pas la même chose que de l’avoir à ses côtés.

Et surtout, le caractère incertain de la situation demeurait, aussi inquiétant que lorsque la jeune femme était partie.

Alors elle attendait encore et encore, chaque nuit lorsque le sommeil la fuyait et que même les affaires du royaume ne réussissaient pas à occuper son esprit.

Ce ne fut que le lendemain qu’enfin ses craintes s’apaisèrent, alors qu’elle voyait la longue chevelure brune de celle qu’elle attendait se dessiner devant ses yeux.

« Rebonjour ma chérie. Si tu savais comme tu m’as manqué, lui dit Petra avant de l’embrasser.  »

Et Lilith réalisa alors que tout était enfin revenu à sa place.

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Pourquoi  ?

Cersei savait parfaitement que les guerres étaient impitoyables, que des gens mouraient tous les jours, surtout lors de rébellion s comme celle-ci, et Port-Réal n’aurait pas pu être épargnée jusqu’au bout, mais…

Pourquoi elle  ?

Elia était la reine des Sept Couronnes bon sang, la future reine maintenant que Jaime avait tué le roi fou, et pourtant…

Pourtant, ça ne l’avait pas sauvée…

Et Cersei ser r ait les poings, elle était une lionne, elle ne pleurerait pas, mais elle avait aimé cette femme, sans doute plus que Rhaegar ne l’avait jamais aimée, et elle n’en était encore qu’au printemps de sa vie, pas à l’automne, et encore moins à l’hiver, mais maintenant elle était morte .

Elle était morte, et son père était le responsable, et la blonde n’était pas sure de pouvoir jamais le pardonner pour cela.

Elle allait devenir reine, bien sûr, et c’était ce qu’elle voulait, mais…

Pas comme ça.

Alors elle ferma les yeux et s’autorisa à la pleurer pour la première et la dernière fois.

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Maléfique était un monstre, c’était un fait que personne ne pouvait nier.

Pas même elle, et de toute façon, ce n’était pas vraiment une chose qu’elle voulait faire.

Elle était une sorcière, une dragonne, son simple nom provoquait la terreur quand on le prononçait, et c’était bien normal, il avait été conçu pour ça après tout, pour effrayer et accompagner ses actes.

Les monstres attirent les monstres dit-on, et c’était peut-être vrai en fin de compte , cela, elle avait fini par s’en rendre compte.

Il y avait eu Rumplestiltskin, et plus tard il y aurait Regina, Ursula et Cruella.

Et puis il y avait aussi eu le Jabberwocky.

Maléfique n’avait jamais su son véritable nom, tout comme le Jabberwocky n’avait non plus jamais su le sien, elle connaissait seulement ses pouvoirs, mais ce n’était pas de cela dont elle se souvenait le plus.

Elle se souvenait de combats de magie, tard le soir, jusqu’au crépuscule, elle se souvenait de leurs conversations, d’éclats de rire, de baisers enflammés, elle se souvenait que son cœur s’était enfin réveillé, elle se souvenait avoir été heureuse pour la première fois depuis longtemps.

Puis le Jabberwocky avait été capturée, emmenée et enfermée au Pays des merveilles, et Maléfique ne l’avait plus jamais revue.

Et elle n’avait plus jamais été la même après ça.

Chapter Text

Ce n’était pas censé se passer comme ça.

Son entrée dans l’équipe n’aurait pas dû se passer de cette manière, pas ainsi, ça aurait dû être magnifique, magique, grandiose, spectaculaire, elle aurait dû être là et les rejoindre sous les regards approbateurs des membres de la ligue, et le regard fier de son père, et au lieu de ça…

Au lieu de ça, elle était dans sa nouvelle chambre, en train de pleurer toutes les larmes de son corps, parce que son père avait décidé de se sacrifier pour la sauver elle.

Ça n’aurait jamais dû arriver, son père était encore vivant, mais en même temps, ce n’était plus lui, et elle allait devoir vivre avec ça durant le restant de ses jours, et elle n’était pas sure d’en être capable.

Cela faisait déjà plusieurs jours que son père était devenu le Docteur Fate, et pourtant, elle n’arrivait pas à s’y faire.

Elle qui avait pourtant tant voulu qu’il cesse d’être en permanence sur son dos, désormais, elle le cherchait partout dès qu’elle en avait l’occasion, lorsqu’elle réussissait à lancer un sort, ou qu’elle voulait lui poser une question.

Et puis, elle se rendait compte qu’elle cherchait dans le vide, qu’il n’y avait rien ni personne, et qu’il n’y aurait plus jamais rien, et son sourire se fanait.

En entendant quelqu’un frapper à la porte de sa chambre, elle essuya ses larmes.

« Entrez, dit-elle, et en constatant qu’il s’agissait d’Artémis, elle essaya de sourire. Salut.

- Hey, lui répondit l’archère. Je voulais savoir si tu avais besoin de quelque chose ou même de parler. Si c’est le cas, on est là.

Zatanna hocha la tête, bien consciente qu’elle ne devait guère faire illusion.

- Non, ça va… Enfin, ça ne va pas, mais tu vois ce que je veux dire, je…

- Je peux te laisser seule si tu veux, lui offrit la blonde, mais la brune secoua la tête.

- Non, je… Tu peux rester si tu veux mais… Je crois que je n’ai pas vraiment envie de parler en fait. »

Artémis acquiesça, un sourire compatissant sur le visage.

Elle comprenait ce que ressentait Zatanna, même si ironiquement, ça ne lui aurait rien fait si c’était son père à elle qui avait subi cela, mais si c’était arrivé à sa mère, ou même à sa sœur…

Elle ne l’aurait pas supporté.

Alors elle se tut, s’assit à côté de Zatanna, la laissa pleurer sur son épaule et lui donna l’étreinte réconfortante dont elle avait besoin.

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La Forêt Enchantée n’était pas Storybrooke.

Emma ne comptait plus le nombre de fois où, depuis son arrivée, elle s’était faite cette réflexion, ça tombait sous le sens bien sûr, mais surtout, cela montrait bien à quel point elle n’était pas adaptée à ce monde.

C’était son monde pourtant, elle y était née, elle aurait dû y grandir, y vivre, s’il n’y avait pas eu la malédiction, mais elle ne savait rien de cet endroit, de tout cet espace inconnu qu’il lui fallait découvrir et où elle était censée survivre pendant encore au moins quelques jours.

Là où sa mère, qui n’y était pourtant pas retournée depuis vingt-huit ans, s’était immédiatement acclimatée aux lieux, elle s’y sentait terriblement…

Elle n’était pas une princesse, elle n’était pas une habitante de la Forêt Enchantée, et elle ne le serait jamais, elle était Emma Swan, et ça, c’était une chose qui ne changerait pas.

Sa mère avait tué un ogre et elle n’avait absolument rien fait.

«  Quelque chose ne va pas ?

Emma sursauta, avant de croiser le regard de Mulan.

Voilà une autre personne qu’elle n’aurait jamais pensé rencontrer de sa vie avant d’être réunie avec Henry.

- Je pensais juste au fait que… je suis totalement inadaptée à cet endroit. C’est censé être mon monde, et pourtant, je ne m’y sens pas à ma place.

La guerrière haussa la épaules.

- C’est compréhensible, tu as vécu durant toute ta vie dans le monde sans magie, tu ne peux pas t’habituer à la Forêt Enchantée en seulement quelques jours. Et surtout, toi et ta mère n’avez aucune raison de rester.

Emma acquiesça.

Elle avait finalement mis le doigt sur ce qui lui posait vraiment problème.

- Oui… Cet endroit… ce n’est pas chez moi, ce n’est pas ma maison. C’est Storybrooke ma maison maintenant.

Ironique, quand on savait pourquoi la ville avait été créée à l’origine.

- Je crois… que je n’ai pas vraiment de maison, lui répondit Mulan avec hésitation. Ici, je ne me sens pas à ma place. Aurore a Philippe, mais moi… Je n’ai personne. Et je n’ai rien à moi non plus.

- Tu pourrais venir avec nous si tu veux, je sais que le monde sans magie n’a rien à voir avec ce que tu connais, mais honnêtement… c’est pas trop mal.

- Je crois que j’aimerais bien ça, lui répondit Mulan avec un sourire hésitant. »

Emma lui sourit en retour et n’essaya pas de comprendre pourquoi elle avait le sentiment qu’une nuée de papillons venait de s’envoler dans son ventre.

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Elle n’était pas censée être là.

Elle était reine, et les reines étaient supposées rester au château, pas se rendre dans un village pour se faire passer pour ce qu’elle n’était pas, à savoir tout sauf la reine de ce royaume.

Personne ne faisait attention à la reine de toute façon, ils n’avaient d’yeux que pour le roi et pour Blanche-Neige , et elle savait que c’était simplement sa haine et sa rage qui parlaient, mais elle ne pouvait pas s’en empêcher.

Son mariage n’avait eu lieu que quelques jours plus tôt, et sa mère était loin désormais, piégée dans un autre royaume, et elle aurait pu s’enfuir, mais elle n’avait pas pu.

Elle n’en avait tout simplement pas été capable.

Un jour peut-être le pourrait-elle, mais sans doute pas aujourd’hui.

Au fond, c’est aussi bien que je sois une autre ce soir .

Elle faisait semblant d’être quelqu’un qu’elle n’était pas, mais ironiquement, elle n’avait également jamais été aussi sincère.

Ici, dans cette taverne, elle n’avait pas à faire semblant, elle n’avait pas à faire comme si elle était heureuse, comme si son cœur n’avait pas été réduit en cendres en même temps que celui de Daniel.

Ici, elle pouvait faire tomber le masque.

Ici, elle pouvait oublier, ou croire qu’elle pouvait le faire.

Elle ne savait pas depuis quand elle venait à cette taverne quand elle la vit pour la première fois, une femme habillée en guerrière, elle n’en avait pas beaucoup vu dans sa vie.

Mulan s’appelait-elle, et puis elle la côtoyait, plus elle avait envie d’oublier sa vengeance.

Regina ne lui avait pas dit qui elle était mais elle lui avait parlé de son sentiment d’être prisonnière d’une vie qu’elle n’avait pas choisi, elle lui avait dit qu’elle aurait aimé pouvoir partir, qu’elle aurait aimé pouvoir voir la mer.

Mulan lui avait proposé de l’emmener loin d’ici, et la reine avait souri avec tristesse .

Peut-être…

Peut-être qu’un jour, elle saurait être assez courageuse.

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Dorothy n’avait jamais fait de road trip avant.

Mul an non plus d’ailleurs, elle n’était pas sure de savoir ce que c’était mais Ruby (qui n’en avait jamais fait non plus soit dit en passant, que ce soit en tant que Scarlett ou en tant que Ruby, puisque sa grand-mère ne la laissait jamais sortir de chez elle dans les deux cas) leur avait assuré que ce serait amusant à faire.

Après tout, elles étaient toutes les trois des aventurières, elles rêvaient de parcourir le monde, et la Forêt Enchantée était l’endroit l’idéal à visiter, surtout maintenant qu’elles n’étaient plus que toutes les trois et que les différentes menaces avaient été vaincues.

Alors elle et Mulan avaient dit oui à la louve, l’américaine avait pris son arc et ses flèches, Mulan avait pris son épée, et elles étaient toutes les trois parties sans savoir réellement où elles allaient.

Avec un peu de chance, ce serait effectivement amusant.

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Elle avait besoin d’aventure.

C’était un fait, une certitude, c’était ce que Mulan avait toujours voulu, alors, puisqu’elle n’était pas à sa place chez elle, ni dans l’armée, ni nulle part en réalité, elle était partie.

Elle voulait voir le monde, voir ce que la Forêt Enchantée avait à lui offrir.

Jamais elle ne se serait attendue à tomber sur un tour abandonnée, elle aurait pu en rire tellement c’était improbable.

Mais surtout, elle ne s’attendait pas non plus à tomber sur une princesse prisonnière de ses propres cauchemars, qui avait besoin d’aide et d’être sauvée d’elle-même.

Même si dans le fond, elle s’était finalement sauvée toute seule, quand Mulan y réfléchissait deux minutes, parce qu’il n’y avait pas vraiment de monstre à détruire.

Juste une jeune fille effrayée qui avait eu besoin d’aide.

Mais dans le fond, ça avait permis à la guerrière de trouver l’amour, alors elle ne s’en plaignait pas vraiment.

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Elle était complètement folle.

Il ne pouvait pas y avoir d’autre explication, pensait la blonde princesse, déjà qu’elle avait pu constater son inconscience lorsqu’elle lui avait couru après pour récupérer ce que la bandite leur avait volé, à elle et au prince James.

Mais voler des bijoux dans un carrosse royal était une chose.

Débarquer à une fête costumée organisée par la méchante reine en était une autre, et certes, elle était méconnaissable ainsi, déguisée en princesse (ce qu’elle était réellement d’ailleurs, Abigail appréciait l’ironie), mais si la blonde l’avait reconnue, alors qui disait que quelqu’un d’autre ne le ferait pas ?

Que Regina ne comprendrait pas que sa belle-fille était ici ?

« Qu’est-ce que tu fais là, dit-elle à Blanche-Neige, une fois qu’elles se furent isolées de la foule, sortant sur le balcon. Pourquoi tu ne m’as rien dit ?

- Parce que sinon ça n’aurait pas été une vraie surprise, lui rétorqua la hors-la-loi avec un sourire malicieux sur son visage qui la fit fondre, et fit momentanément disparaître sa colère et sa peur.

Abigail croisa les bras.

- Tu sais ce que tu risques en venant ici.

- Oui, mais ça n’a pas d’importance, parce que tu es là. Je suis venue pour te voir.

Son amante soupira.

- Blanche, je refuse de te faire prendre le moindre risque tu n’aurais pas dû venir ici.

Son masque toujours sur le visage, la princesse sourit à nouveau.

- Ne t’en fais pas, je vais y aller, je voulais juste te parler un peu. Et faire ça, ajouta-t-elle avant de l’embrasser. Je t’aime.

- Je t’aime aussi. Maintenant file d’ici, lui commanda la princesse, et Blanche-Neige lui offrit un autre sourire, avant qu’Abigail ne l’embrasse une dernière fois. »

Puis la voleuse s’en alla, et Abigail ne put que prier pour qu’un jour, elles puissent enfin être heureuses ensemble, sans l’épée de Damoclès pesant constamment au dessus d’elles.

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Catra aurait nié le fait qu’elle était nerveuse si quelqu’un lui avait posé la question, mais le fait est qu’elle l’était.

Et en même temps, comment ne pas l’être ?

Ce n’était pas vraiment tous les jours qu’on demandait sa petite-amie en mariage, devant un beau coucher de soleil (oui elle avait choisi l’ambiance la plus romantique et clichée possible, officiellement pour Adora, officieusement parce qu’elle aimait bien ça elle aussi), et évidemment il fallait qu’Adora soit en retard pour leur rendez-vous !

Bien sûr, alors si jamais elle lui faisait sa demande alors qu’il faisait nuit, la guerrière n’aurait qu’à s’en prendre à elle-même.

Cependant, lorsqu’elle vit sa petite-amie enfin la rejoindre, Catra sentit sa colère entièrement disparaître, tandis que son impatience grandissait.

« Hey.

- Salut, lui dit la blonde en souriant, et Catra prit une profonde inspiration.

Ça allait bien se passer.

- Je voulais te demander quelque chose.

- Ah hé bien moi aussi en fait.

- Est-ce que tu veux m’épouser ?

- Veux-tu m’épouser ? »

D’accord…

Ça, ce n’était pas vraiment prévu.

Elles éclatèrent de rire en même temps, le sourire aux lèvres, toute trace de stress ayant complètement disparue.

« Je suppose que c’est oui dans ce cas-là ? Lui dit Adora avec assurance.

Catra pouffa.

- A ton avis ? Lui lança-t-elle avant de l’embrasser. »

Bien sûr que sa réponse était oui.