Archive of Our Own ^beta

Ils sont allongés devant la maison d’Otomaï, à même le sol, et contemplent les étoiles qui brillent au-dessus de leurs têtes, quand Qilby demande soudain:

-Hé, Otomaï?

-Hmm?

-Quel est ton plus grand rêve, à toi?

-Mon plus grand rêve?

-Oui.

Le Féca y réfléchit un moment, les yeux rivés sur la voûte céleste. Une étoile filante traverse son champ de vision, suivie par d’autres et d’autres encore. C’est pour ça qu’ils se sont installés ici ce soir après tout. Ce spectacle suffit à remplir ses yeux de joie, tandis qu’il cherche ce que pourrait bien être son plus grand rêve. Enfin, il glisse sa main sur celle de Qilby et annonce d’une voix douce:

-Que le monde soit enfin en paix. Qu’il n’y ait plus ni guerre, ni famine, ni maladies, ni violence, ni haine… 

-Un très beau rêve, commente l’Eliatrope et Otomaï sent son sourire dans sa voix.

-Et toi? Quel est le tien? interroge le Féca au bout d’un petit moment, après qu’un silence confortable se soit abattu sur eux.

-Mon plus beau rêve… Voyons voir… Fut un temps, je t’aurai répondu que je rêvais de découvrir le monde entier. Ou bien que j’aurai aimé perdre la mémoire, au moins une fois, lors de l’une de mes naissances. Mais aujourd’hui… Hm. Ma réponse risque de te faire rire.

-Je te promets que non.

-Vraiment?

-Vraiment.

-Bien. Dans ce cas, je n’ai pas de plus grand rêve que de vieillir ici, avec toi. Et Ogrest, bien entendu.

Otomaï sent ses yeux s’écarquiller sensiblement à cette annonce. Il les garde fixés sur le ciel, alors qu’un sourire idiot étire peu à peu ses lèvres. Qilby, pour sa part, caresse le dos de sa main avec son pouce.

-C’est un rêve magnifique aussi, tu sais, finit par murmurer le Féca. Un rêve dont je suis très heureux de faire partie. Et j'espère sincèrement qu'il se réalisera.

Un petit frisson le parcourt quand l'Éliatrope appuie un baiser sur sa joue.

-Moi aussi je l'espère, de tout mon coeur, dit Qilby contre sa peau, la voix pleine de douceur.

Otomaï ferme les yeux pour mieux savourer ce moment.

Au-dessus d’eux, les étoiles filantes continuent de pleuvoir en silence, comme autant de rêves innocents.