Archive of Our Own ^beta

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Notes de l'Auteure :
J'ai eu une idée d'histoire, juste une vague idée, notamment de l'endroit précis où je voulais que ça se déroule, lors de mes quatre jours de vadrouille à Belfast.
Effectivement, ma sœur et moi avons passé trois jours entiers dans la capitale de l'Irlande du Nord, et nous avons visité la Queen's University. Lors de cette visite, j'avais vraiment l'impression de me trouver à Kendricks Academy. Nous avons visité le campus et marcher dans les couloirs en pierres, et je me voyais en étudiante, avec Mick, au milieu de Kendricks.
Voici les photos :

Donc, j'ai eu une esquisse d'histoire en tête...
Je prends le temps de l'écrire...

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Comme souvent à Londres, il ne faisait pas spécialement soleil. Le vent s'engouffrait dans les couloirs extérieurs, tels des fantômes traversant les vieux murs en pierre rougeâtres. Malgré le mois d'avril bien entamé, les élèves portaient encore des vestes pour se protéger du froid et de la pluie. Néanmoins, ce mauvais temps rendait heureux un jeune et joli petit couple.
Mick Davies et Alisone Blackthorn.
Mick avait désormais vingt ans, tandis que sa fiancée venait de fêter ses dix-neuf hivers. Ils étaient tous les deux étudiants dans la prestigieuse école de 'Kendricks Academy', au cœur de la capitale Anglaise. Une Université qui formait les futurs 'Hommes de Lettres'. Une organisation si ancienne que le nom 'Hommes de Lettres' était encore utilisé, et ce, même si des femmes en faisaient partie.

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Alisone se mit à courir en essayant de ne pas glisser sur les flaques d'eau, surtout qu'elle portait des ballerines noires aux pieds, une robe tout aussi sombre, avec des collants couleur chair. Ce qui, dans son cas, assombrissait sa peau, puisqu'elle avait le teint blanc, presque trop pâle. Elle avait une simple veste bleu marine pour se protéger du vent qui soufflait avec violence dehors, faisant danser les nuages ténébreux dans le ciel gris. Ses longs cheveux châtains, attachés en une imposante tresse, tanguaient dans son dos à chacun de ses pas. Autour de son cou, pendait un magnifique pendentif en forme de cœur, d'une profonde couleur bleu océan, tenu par une chaîne en argent.
'Le cœur de l'océan', un cadeau offert par Mick, bien évidemment.
Elle portait un sac contenant des dizaines de poches extérieures, de son côté gauche, tandis que sa main droite tenait fermement une épaisse valise étanche. Dans cette valise, se trouvait son bien le plus précieux : un violon.
Un magnifique instrument, au bois matte et foncé, de taille 4/4, fabriqué à la main par un Luthier Irlandais sur un modèle d'un Stardivarius. Alisone nomma son violon 'Kilgharrah', comme le Grand Dragon des Légendes Arthuriennes.
Elle étudiait la musique au sein même de l'Académie. En plus des autres cours obligatoires.
Alisone traversa la grande porte en bois sombre, courut le long du couloir en pierre et de son haut plafond ocre, puis trottina sous les arcades de pierres qui entouraient le campus émeraude, avec ses nombreux arbres en fleurs et ses jardins à l'anglaise.

Elle reprit son souffle en arrivant enfin devant un immense battant, sur lequel des lettres en or indiquaient :
'Bibliothèque'.
Elle sourit en poussant la porte, puis entra dans son petit paradis : une pièce aux dimensions impressionnantes, infinies. Un plafond si haut qu'il était difficile de discerner les lustres. Les étagères en bois grimpaient jusqu'aux cieux, chacune d'elles croulants sous le poids de milliers de livres, grimoires et encyclopédies en tout genre. L'éclairage tamisé de la bibliothèque, avec de véritables bougies, donnait un côté mystique, presque magique. Des épaisses et longues tables en bois trônaient çà et là, avec des chaises aux moulures élégantes. Plusieurs étudiants se trouvaient dans ce havre de paix, mais Alisone se dirigea vers un groupe précis, directement sur sa gauche.
Elle posa la mallette contenant son violon sur le sol en pierres grises, son sac sur la table et se pencha vers le jeune homme sur sa gauche pour lui voler un baiser.
Oui, il s'agissait de Mick Davies.
Un fin garçon, une tête plus haute que sa fiancée, portant une simple chemise blanche, froissée, ainsi qu'un jean usé. Il avait les cheveux noirs ébène, en bataille, le menton rasé de près, et de profond yeux translucides, aussi limpide et pure que les plus bleues des mers du Monde.
Son visage afficha un sourire en découvrant Alisone, mais il questionna :
- Hey, tu en as mis du temps. Tout va bien ?
- Désolée, c'est l'Apocalypse dehors.
- La routine... marmonna un autre jeune homme en face d'eux.
Il s'agissait d'Arthur Ketch, leur meilleur ami.
Un homme imposant, très grand, mais surtout très musclé, qui aimait porter des costumes luxueux, avec une cravate écarlate, un mouchoir de poche en soie et des chaussures cirées. Il avait les cheveux coupés à la militaire et des yeux couleurs orage. Son accent sonnait à 100% Londonien.
Contrairement à celui de Mick, qui possédait quelques intonations Irlandaises.
Alisone tira la chaise et s'installa entre son chéri et son ami, en expliquant :
- Mon cours de violon s'est éternisé. Ma professeure veut que je joue ma composition sur scène, pour le bal de fin d'année.
- C'est super ça ! s'exclama Mick, en enroulant ses doigts autour de ceux de la jeune fille.
Néanmoins, Alisone esquissa un sourire forcé, puis rajouta :
- Mouais... Attends que ça arrive aux oreilles de Hess, et mon solo disparaîtra comme le soleil à Londres...
Tout le monde se tut.
Elle avait raison.

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Dr Hess était une Directrice sans pitié. Venant d'une riche famille Londonienne, elle dirigeait 'Kendricks Academy' d'une main de fer et méprisait tous ceux qui étaient différents d'elle. Elle était grande, élancée, portant toujours un impeccable tailleur, ses cheveux dorés tirée en un chignon et ses talons aiguilles claquaient incessamment sur les dalles des couloirs, comme un présage funeste de son arrivée.
Mick Davies et Alisone Blackthorn n'étaient pas comme la plupart des étudiants de Kendricks. Une année d'école coûtait des milliers de Livre Sterling. Une somme que le couple ne possédait absolument pas, déjà parce qu'ils ne venaient pas de Londres.
Certes, ils étaient Britanniques, mais ils étaient nés et avaient grandi à Belfast, la capitale de l'Irlande du Nord, d'où l'accent que Mick traînait encore, des années plus tard.
Ils avaient grandi tous les deux dans un orphelinat, du nom de 'Cripplegate' et s'étaient connu là-bas, tombant amoureux l'un de l'autre, tel un coup de foudre.
Le véritable amour des contes de fées.
Pourtant, le début de leurs vies n'avait rien d'un conte de fées. L'orphelinat était un endroit austère, pauvre et impitoyable.
Entre la famine, le froid et les coups physiques des dirigeantes, il vint très vite à l'esprit de Mick et Alisone de quitter 'Cripplegate' le plus rapidement possible.
Une nuit de pleine lune, ils s'enfuirent de l'orphelinat et quittèrent l'Irlande du Nord, sans se retourner.
Voyageant comme des hors-la-loi, cachés dans les cales sombres d'un Ferry, ils ont traversé le Canal du Nord de la Mer d'Irlande, pour arriver clandestinement en Écosse. Après ça, ils ont marché et voyagé en train, jusqu'à Londres.
Néanmoins, une fois arrivés au cœur de la capitale d'Angleterre, Alisone et Mick commencèrent à survivre de petits larcins : faisant les poches des touristes riches, volant de la nourriture dans les grands magasins et dormant dans des bâtisses abandonnées.
Cette survie perdura durant plusieurs mois, jusqu'à ce fameux jour où Mick décida de faire les poches d'un homme un peu trop musclé. Bien que l'adolescent était une véritable armoire à glace, ce dernier portait un magnifique costume hors de prix, ce qui attira le couple d'orphelins pour lui voler son argent.
Malheureusement, leur victime les repéra rapidement et décida de les traîner au poste de Police le plus proche. Sous les suppliques incessantes de Mick, âgé de quinze ans à l'époque, le Londonien écouta et réfléchit attentivement durant le trajet jusqu'au building des forces de l'ordre. Alisone n'avait que quatorze ans, et elle était tout aussi maigre et débraillé que Mick.
Arthur, car oui, c'était bien lui qui avait coincé les deux voleurs, prit la plus importante décision de sa vie ce jour-là :
Il n'amena pas le jeune couple à la Police et il ne porta pas plainte contre eux. Au lieu de cela, il les conduisit dans son immense manoir familial pour les aider.
La famille Ketch était une des plus riches familles de Londres, aussi influente que les Hess, et il était donc facile pour le fils unique de cacher des amis dans ce château ancestral. Avec le temps, un fort lien d'amitié se créa au sein du trio, et Arthur aida Alisone et Mick a entrer à 'Kendricks Academy'. Il leur paya une chambre d'étudiant dans l'école et de quoi commencer une nouvelle vie. Les Académiciens pouvaient dormir à Kendricks, ou vivre dans un appartement à quelques rues de là. Mick et Alisone choisirent le plus simple : une simple, mais belle, chambre dans le château. Tout aussi magique et ancienne que le reste de la demeure. Ils pouvaient vivre tous les deux dans leur chambre, dans le même lit, partager leur vie comme le jeune couple amoureux qu'ils étaient. Ils retrouvèrent le sourire, et Alisone commença à montrer une réelle passion, un appel mystique pour le violon. Il y avait une classe de musique à Kendricks, et Alisone s'est amusée, un jour de pluie, à passer les grandes portes de la salle pour regarder tous les instruments, lorsque son attention se porta sur un violon usé par le temps. Comme un appel, elle posa ses doigts sur les cordes, tandis que sa main droite tenait l'archet, d'une main sûre, sans trembler. La première fois qu'elle joua, une mélodie ancestrale sortit du bois. Une harmonie si profonde, si pure, qu'elle pouvait faire revenir les fantômes dans le Royaume des vivants.
C'était de la belle magique, et de la belle musique.

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Arthur Ketch, Mick Davies et Alisone Blackthorn passèrent leur après-midi à la bibliothèque, tantôt faisant des recherches pour leurs thèses de fin d'année, dont le sujet était l'arrivée et la création du Rougarou, tantôt, ils discutaient entre eux, tout en riant à voix basse.
Mick jetait des coups d'œil incessants vers Alisone, il voulait savoir si elle pourrait réellement jouer sur scène lors du bal. Néanmoins, il savait pertinemment qu'elle avait raison, une fois que Dr Hess le saurait, elle ferait tout pour l'annuler.
Pour l'instant, ils profitèrent de leur moment entre amis, avant de quitter la librairie, pour se diriger vers leur chambre. Seul Arthur quitta Kendricks, pour rentrer dans son appartement d'étudiant, à quelques mètres de l'Académie.

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La nuit se passa le plus calmement du Monde, aussi calmement que le vent et la tempête de Londres puissent l'être. Néanmoins, cela n'empêcha pas Mick et Alisone de dormir comme des bébés, dans les bras l'un de l'autre, rêvant de magie et de musique.
Le lendemain matin, ils revêtirent des vêtements similaires à ceux qu'ils portaient la veille, puis ils descendirent les énormes et hauts escaliers en pierres sombres, aux marches recouvertes de tapis épais pour ne pas tomber quelques mètres plus bas.
Les intempéries stoppèrent enfin, dans les rues de Londres, bien que le soleil ne se décida pas à revenir. Le ciel était gris, les nuages bas et l'air encore un peu froid.
Pourtant, Arthur Ketch revint à l'Académie, portant toujours son impeccable costume sombre, ses cheveux coiffés, et un sourire aux lèvres. Il trouva rapidement ses amis, toujours collés l'un à l'autre. Mick portait un sac noir sur une seule bretelle, tandis qu'Alisone avant une besace en bandoulière.
Arthur, malgré son immense et imposante carrure, se glissa en face du couple. Au moment où il s'apprêtait à entamer une discussion quelque peu banale, le jingle de l'Académie retentit, signifiant que la Directrice avait une énième annonce à faire. Comme toujours, Mick sentit une boule d'angoisse vriller son estomac, mais il attendit les propos de Dr Hess :
- Miss Alisone Blackthorn est attendue dans le bureau de la Directrice.
Mick souffla de dépit.
Arthur essaya de briser l'ambiance pesante, en raillant :
- Je ne sais pas comment elle fait, même sa foutue voix sonne aussi hautaine qu'elle.
Voyant que sa répartie ne pouvait pas détendre ses amis, Arthur assura :
- OK, allons-y, montons dans l'antre du Diable...

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Ils grimpèrent d'autres escaliers en pierres, en colimaçon cette fois-ci, jusqu'à monter dans une tour précise. Les murs sombres et les bougies qui éclairaient les couloirs donnaient un côté Château de Poudlard. Mick tenait fermement la main d'Alisone, tandis qu'Arthur ouvrait la marche.
Une fois en haut du beffroi, le trio d'étudiants se dirigea vers le fond du corridor, pour s'arrêter devant une haute porte en bois, aussi ébène que les cheveux de Mick. Aussi sombre que le cœur de Dr Hess.
Une angoisse soudaine s'empara de la pauvre Alisone. Mick l'embrassa avant de la laisser toquer à la porte du Diable. Ni lui, ni Arthur ne pouvaient entrer dans le bureau sans convocation. Étrangement, jamais personne ne voulait être convoqué dans cette tanière.
L'intérieur était terne, sans fenêtre, aux murs nus, un sol en pierre sur lequel Dr Hess aimait faire claquer ses talons aiguilles était aussi froid que le reste, et son bureau se situait tout au fond de la salle, tapis dans le noir, tel un Démon.
Ce qu'elle était.
- Miss Blackthorn...
Alisone s'avança péniblement dans l'obscurité. Elle se posta devant le bureau. Il n'y avait aucune chaise pour elle, elle resta donc debout, tandis que Dr Hess l'observa de la tête au pied, un sourire machiavélique sur son visage sévère. La Directrice sembla comme se délecter du moment présent, faisant durer la convocation pour torturer mentalement Alisone, qui tortilla ses doigts pour se calmer.
- Miss Blackthorn, ta professeure de musique m'a annoncé son envie de te voir jouer un solo de violon sur scène, lors du bal de fin d'année. J'ai cru comprendre que c'était d'ailleurs une de tes compositions personnelles. Nonobstant cette demande, je suis en regret de t'annoncer à mon tour, que cela ne sera pas possible.
Elle sourit en crachant le mot "regret", preuve qu'elle ne le pensait absolument pas. Le cœur d'Alisone battait si fort dans sa poitrine, qu'elle crut qu'il allait exploser. Elle savait que cela ne servirait à rien de plaider, de poser des questions ou de parlementer. De plus, l'orpheline voulait avidement quitter cette infâme salle au plus vite, elle toussota simplement en répondant avec politesse :
- Je comprends.
C'était faux. Elle ne comprenait pas. Certes, elle savait pourquoi, mais la raison était tout simplement injuste. Pourtant, elle s'apprêtait à partir, se retourner vers la sortie pour s'enfuir, lorsque Dr Hess reprit, avec tout autant de malice :
- Inutile de lutter, tu ne seras jamais personne, Alisone...
Alisone quitta le bureau de l'horrible Directrice au plus vite.

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Une fois à l'abri dans les ténèbres du couloir, Alisone se jeta dans les bras de Mick pour faire couler ses larmes. Le jeune homme la rassura du mieux possible et, lorsqu'elle expliqua à ses amis ce qu'il venait de se passer, Arthur serra son poing, prêt à en découdre. Il serra les dents en lâchant :
- Restez là, je vais terrasser ce Dragon.
Avant que Mick et Alisone ne puissent lui poser plus de questions, Arthur disparut dans l'antre du Diable...

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L'entrevue fut relativement courte.
Trois minutes plus tard, le jeune Ketch sortit du bureau, le sourire aux lèvres, l'air triomphant et repositionnant sa cravate avec malice.
Sous les regards interrogateurs de ses amis, il déclara :
- C'est bon, Alisone. Tu joueras ton solo sur scène, ta propre composition, et tu auras le temps le plus long du bal. Amuses-tu bien !
- Arthur ? s'inquiéta Mick. Qu'est-ce que tu...?
L'Anglais souffla et confessa son secret :
- Très bien... Je ne voulais pas spécialement vous le dire, j'avais peur, mais... Je sais que vous êtes mes amis et que vous ne jugerez pas. Notre amitié ne changera pas, donc... Hum... J'ai dit à Dr Hess que ma famille, les Ketch, sont puissants et que... Nous allons l'être encore plus, lorsque mon mariage sera officialisé.
Alisone sourit :
- Avec cette fameuse demoiselle que nous n'avons jamais rencontrée ?
- Exactement... Pour la simple et bonne raison qu'il s'agit de... Zara... Zara Anne Elizabeth Phillips.
Mick plissa des yeux, cherchant la connexion de ce nom avec les écrits qu'il avait en mémoire.
- Attends, Zara Anne Elizabeth Phillips... Ce n'est pas...?
- Si... avoua Arthur. C'est la fille d'Anne. La Princesse Anne. Du Royaume-Uni.
Mick et Alisone firent les gros yeux, sans réussir à parler, seul Arthur reprit :
- Yep, mes amis... Je vais m'unir à la Famille Royale d'Angleterre. C'est cool, hein ? Autant que ça nous serve !

THE END

20.04.2024
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