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Récit du mercenaire

Summary:

Quand un mercenaire n’ayant connu qu'une existence guerrière et marchande toute sa vie, se retrouve au cours d’un contrat malencontreux propulsé dans un nouveau monde… Il doit alors s’adapter à diverses nouvelles réalités, ainsi qu’à ses étranges habitants.

Pragmatique et ne désirant pas finir sur un autel sacrificiel ou dévoré par une quelconque bête, le mercenaire cherchera évidemment autant à trouver une nouvelle place dans ce monde, qu’à assurer aussi bien sa survie, que sa prospérité…

Heureusement, il sait se battre et se débrouiller, mais cela suffira t-il ?

Notes:

Comme je doute que grand monde lise cette histoire ou s'y intéresse longuement je ne sais pas si des notes sont très utiles, mais j'en fais quand même.

C'est la réécriture complète d'une tentative d'histoire que j'ai déjà fait récemment, avec un titre similaire, mais je ne savais pas trop où aller et je n'était ni satisfait de mon style, ni de la manière dont j'avais procédé. De plus n’étant pas habitué à jouer le mensonge et la manipulation au long cours dans un récit, je n’étais pas certain que ce soit très bien écrit.

Cette histoire est un délire personnel et une forme d'entraînement à l'écriture je précise, je ne suis pas certain que ce soit très qualitatif ou intéressant.

Le personnage principal est un mercenaire issue d'un univers high fantasy et d'un pays inspiré de la renaissance italienne, ce n'est pas un héros au début du récit, mais ce dernier l'aura comme personnage point de vue. Le personnage humain est clairement assez fort et deviendra très fort sans doute, mais selon une logique de rpg type "stoneshard" pour ceux qui connaissent, en somme un mercenaire faiblard au début, qui à la fin devient capable de vaincre des trolls et manticores en duel, non sans mal, mais qui reste un humain « ordinaire ».

Je vais prendre mon temps de développer les choses et les mettre en place, il va sans doute falloir quelques chapitres pour que le personnage se rattache fluidement à la trame principale que suit le jeu du culte de l’agneau.

Je traduirai probablement en anglais, même si je ne suis pas sûr que ça intéresse grand monde, mais je prendrai le temps de faire quelque chose de propre niveau traduction.

Chapter 1: Un nouveau monde

Chapter Text

Lazio n’aurait pas dû accepter ce contrat pour ce mage invocateur, ça avait été clairement une mauvaise idée… La belle solde promise aurait dû attirer sa méfiance dès le départ, mais comme beaucoup de mercenaires originaires de sa contrée natale, l’humain était malheureusement des fois un peu trop cupide pour son propre bien.

Certes, il était probable que le mage n’avait pas prévu que le portail se ferme derrière le mercenaire, notamment car l’érudit avait sans doute réellement désiré savoir ce qui se trouvait derrière ce portail écarlate inquiétant qui était apparu dans un champ reculé. Il supposait donc qu’il n’avait pas été totalement stupide d’avoir quand même accepté le boulot, surtout que son employeur avait réellement négocié sa paye et non pas expédié la chose, ce qui aurait été en effet suspect, mais ça ne changeait rien au fait qu'il aurait dû faire preuve de davantage de prudence...

Qu’importe de toute façon, se dit-il au bout de quelques heures de marches dans ce qui semblait être une forêt inquiétante et profonde où les bruits alentours de la faune et de la flore suffisaient aisément à couvrir les légers cliquetis qu’émettaient son armures de plaques alors qu’il marchait. Il était coincé ici maintenant et il ne savait vraiment pas où il se trouvait… Et en plus, il n’avait pas été payé pour sa peine, heureusement il avait un peu de sous sur lui, mais ça l’aurait arrangé d’avoir été payé d’avance si jamais il retrouvait la civilisation.

Il avait pas mal voyagé au cours de sa vie, il n’avait pas non plus traversé le monde entier, mais il n’avait jamais marché dans une forêt comme celle-ci… Il y avait quelque chose d’inquiétant et de chaotique qui semblait régir l’ordre naturel des choses dans les environs, du moins plus que l’habituel chaos désorganisé de la nature sauvage.

La végétation était luxuriante et diverse, les quelques animaux qu’il croisait pour certains lui rappelaient ceux qu’il croisait habituellement dans son monde natale, d’autres non… Et pourtant les créatures étranges et magiques ce n’est pas ce qui manquait par chez lui… Mais ici, certaines bêtes avaient simplement trop de dents à son goût.

Il eut heureusement le réflexe lorsqu’une sorte de vers géant surgira du sol pour tenter de le dévorer, de tirer avec son arbalète, plutôt que de bêtement regarder la bête lui sauter dessus… L’avantage quand quelqu’un se jette directement sur vous, c’est qu’il est dur de rater votre cible et il n’avait fallut que peu d’efforts au mercenaire pour l’achever ensuite...

Au moins il ne manquerait pas de viande grâce à cette première rencontre désagréable pensa t-il un peu cynique, autant trouver un peu de bonheur dans son malheur. Il avait certes dû prendre le temps ensuite de dépecer le ver pour récupérer de la viande, mais il aurait été stupide de ne pas le faire, il aurait été bien embarrassé de devoir chasser en terrain inconnu après tout.

Une journée était rapidement passée ensuite, alors qu’il progressait tant bien que mal dans la forêt, cherchant un sentier ou une route sans en trouver, n’importe quoi qui pourrait le faire espérer en le suivant qu’il finirait par tomber sur un village ou mieux une ville… Mais visiblement cette forêt était vraiment sauvage et profonde.

Il détestait ça, il était habitué aux contrées citadines ou du moins à ne pas devoir passer de longues journées loin de toutes civilisation, il n’était pas comme certaines explorateurs téméraires qui s’enfonçaient dans l’inconnu dans l’espoir de découvrir, et piller au passage, d’anciennes ruines et vestiges de civilisations disparues.

Heureusement, ou plutôt malheureusement pour lui, le soir finirait par tomber lorsqu'il tomberait sur trois individus inquiétants en robe, qui semblaient en train de patrouiller dans la forêt… Il fut en vérité autant surpris qu’eux, moins par le fait d’entrevoir que ça semblait être des animaux bipèdes, il avait déjà croisé ce genre de créatures dans son monde, que par le fait de rencontrer une telle bande ici.

« Que fais tu dans cette forêt ? Es tu là pour rendre hommage au vers ? » Demandera alors l’un des zélotes d’un ton inquisiteur et sombre, après quelques secondes de silence… Lazio ne savait absolument pas de quoi l’autre parlait évidemment, mais supposa qu’il valait mieux répondre vite et bien.

« Évidemment, pour quelle autre raison serais-je ici ? » Répondra simplement le mercenaire, espérant que les choses s’arrêteraient là et que les zélotes lui ficheraient la paix… Puis leur supposé chef dira quelque chose , d’un ton enthousiaste que n’appréciera guère entendre l’humain.

« Oh, dans ce cas je suppose que nous avons un volontaire pour l’autel sacrificiel... »

Le mercenaire ne les laissa même pas faire mine de bouger, qu’il décida d’attaquer, car il sut dès cet instant qu’il valait mieux éviter de négocier avec ces fous… Surtout qu’ils ne manqueraient à personne si c’était le genre à sacrifier des inconnus pour leur culte étrange.

D’un geste il tourna son arbalète lourde vers le zélote venant de parler et libéra le carreau qui percuta en plein torse la créature. Celle-ci ne portait pas d’armure et n’avait rien fait pour tenter de se protéger de l’attaque à cause de la surprise... Le fanatique s’écroulera alors par terre lourdement après que le tir ait transpercé sa chair sur quelques bons centimètres…

Lazio jettera ensuite son arbalète sur le côté alors que les deux autres zélotes réagissaient à cette attaque surprise, pour dégainer son marteau de guerre et son bouclier…

Il interceptera ensuite avec aisance l’attaque du premier fanatique qui se jeta sur lui, il ne bloqua pas de son bouclier, mais dévia le coup, déséquilibrant le fanatique qui fut entraîné dans son propre élan maladroit… Le mercenaire impitoyable frappa alors de son marteau de guerre sur le crâne de son adversaire, qui fut étourdit par le coup.

Puis Lazio dû orienter en urgence son bouclier pour parer l’attaque du second fanatique qu’il dû bloquer cette fois-ci… Néanmoins l’autre fit une erreur que le mercenaire exploita, il resta au contact…

L'humain lui fit donc un simple croche pied d’un coup de bottes violent, qui envoya son adversaire au sol… Le premier fanatique étant encore étourdit par le précédent coup de marteau, le mercenaire qui savait à regret qu’il ne pouvait plus reculer, acheva donc celui tombé à terre… Il posa sa bottes sur le ventre du zélote sous lui pour le maintenir au sol et frappa froidement de son marteau au niveau de son crâne.

Il détestait devoir achever ses ennemis ainsi, mais il n’avait pas le choix. C'était lui ou eux...

Ensuite, le dernier fanatique se remettait à peine de son coup sur la tête, que le mercenaire fut sur lui… Lazio lança une nouvelle attaque que l’autre n’arriva pas à esquiver, fendant son crâne déjà fragilisé et le faisant s’écrouler mort sur le sol.

Il n’avait même pas envie de prendre la peine de fouiller les cadavres pensa t-il alors avec dégoût en voyant les trois dépouilles au sol…

Mais il le fera quand même, le mercenaire qui pesta intérieurement sur les zélotes qu’il venait d’affronter et d’abattre fouillera alors leurs dépouilles pour récupérer tout ce qu’il y avait de valeur sur eux. En somme des pièces d’or, d’un format différent de celui auquel il était habitué et quelques colifichets religieux…

Puis il partit, espérant ne pas retomber sur de tels fanatiques sur le chemin, mais ne sachant toujours pas où aller pour retrouver la civilisation.

Au bout de quelques heures, alors que la nuit commença à tomber, il tomba sur une créature étrange, mais il avait une certaine tolérance à l’étranger et l’exotique dira t-on, il ne venait pas d’un monde uniquement peuplé d’humains…

Une sorte de serpente géante portant un chapeau conique violet, plusieurs pans de tissus sur elles et un voile au niveau de son visage. Le mercenaire devina que c’était une personne et non un animal aux équipements de campements placés à côté d’elle et à la manière dont elle le regarda en le voyant arriver…

« Curieuse créature... » Dira alors la serpente en le voyant d'une voix féminine, parlait-elle de son armure lourde qui le couvrait entièrement ? Sans doute. Quoiqu'il en soit, le mercenaire s’approchera donc prudemment et en essayant de ne pas paraître menaçant tout en disant… Sa voix légèrement déformée par son casque.

« Je vous renvoie le compliment, salutations à vous, madame ? » La serpente qui n’avait pas l’air d’humeur très enjouée, mais pas désagréable pour autant répondra simplement de sa voix sifflante et d'un ton légèrement empreint de curiosité.

« Flinky et vous, comment vous nommez-vous, guerrier ? » Le mercenaire content de voir quelqu’un préférant discuter que dégainer l'épée, répondra donc simplement et cordialement.

« Lazio, je cherche à sortir de ces bois étranges, sauriez vous où aller par hasard ? Sans que je tombe sur d’autres fanatiques en robes ? » La serpente qui sembla en partie amusé par les propos du mercenaire, pour une raison inconnue, lui répondra d'un ton intéressé.

« Vous savez jouer au dé ? » Le mercenaire trouvant la question curieuse, hochera la tête et dira avec un peu autodérision.

« Il se pourrait même que j’aime un peu trop cela... » La serpente lui dédiera alors un sourire légèrement prédateur, mais pas malveillant avant d’ajouter.

« Je vais voir un ami qui n’est pas un fanatique en robe et qui aime beaucoup jouer au dé, il appréciera sans doute que j’amène un autre joueur avec moi. Il pourra vous aider sans doute et qui sait ? Ce sera peut-être une opportunité pour vous de gagner quelques sous, ou d’en perdre ? » Puis elle ajoutera de l’air du défi. « Je parierai sur le fait que vous en perdrez, je ne suis pas du genre à perdre. »

Le mercenaire qui trouvait la proposition intéressante et déduisait qu’il n’y avait pas l’air d’avoir de tromperie derrière, répondra simplement et bon joueur à cela…

« Comptez sur moi pour vous accompagner, mais aussi pour vous détrousser au jeu madame... »

De plus, c’était sans doute sa meilleure chance de retrouver la civilisation ou de sortir de ces bois étranges, alors autant saisir cette opportunité… Que pourrait-il faire sinon, continuer à errer dans ces bois sans savoir où aller ?

Chapter 2: Les maîtres du knucklebones

Chapter Text

Il ne fallut heureusement qu’une demi journée pour rallier leur destination, ce sans que Lazio ou Flinky rencontrent quelqu'un d’hostile sur le chemin… Ils ne discutèrent pas beaucoup au passage, notamment pour rester discrets, mais le mercenaire put constater que la serpente ne lui était guère désagréable. Elle avait du caractère et pas qu'un peu, mais les femmes et hommes et caractères dans son métier c’était plus que courant, donc ce n’est pas comme si la chose le déstabilisait.

Leur voyage les mena jusqu’à une sorte de demeure camouflée par la végétation un peu à la frontière des « bois sombres » et qui se situait dans une petite clairière discrète où il y avait quelques tombes, une sorte d’autel religieux un peu étrange et pas grand-chose de plus… En soit le tout n'avait pas l'air désagréable, quoique légèrement sinistre, mais c'était probablement dû à la pénombre alentours causée par les arbres imposants les entourant.

Le mercenaire laissera alors la serpente avancer vers la demeure, alors qu’il se tenait un peu à l’arrière et surveillait les environs par habitude professionnelle… Celle-ci dira alors à voix haute d’un ton mêlant amabilité et autorité.

« Ratau, je suis là pour payer mes dettes aux dés ! Vas tu m’ouvrir ou me laisser attendre dehors ? » Le mercenaire sourira un peu en entendant cela, puis releva la partie amovible de son casque pour dévoiler son visage, alors que rapidement la porte de la demeure s’ouvrit et qu’un grand rat se présenta à l’entrée…

Est-ce qu’il est habillé comme un mendiant ? Pensa alors l'humain devant l’habillement de ce fameux Ratau… Puis il se fit la réflexion que ces vêtements étaient propres même si d’un style assez original et que ça allait plutôt bien en vérité à cet homme rat borgne qui dégageait un air de vieil homme respectable. C’était juste un peu plus excentrique que ce à quoi il était habitué, surtout avec cette couronne de papier lui servant de couvre chef…

« Oh Flinky, c’est toujours un plaisir de te voir ! Je me languissais justement de jouer aux dés avec toi ! » Dira alors l’homme rat d’un ton aimable et convivial, Lazio sentira aussi une pointe de sagesse dans sa voix et son attitude, ce fameux Ratau était un vieil homme mais dans le sens noble du terme... Il semblait être de ces personnages âgées profitant de leur crépuscule pour passer du bon temps et savourer l’existence. Le mercenaire aimerait bien vieillir ainsi...

« Je me doute qu’il est difficile de se passer de ma compagnie ! D’ailleurs, j’ai amenée quelqu’un pour jouer aux dés avec nous... » Répondra sinon Flinky avec une petite pointe de fierté, avant de désigner ensuite le mercenaire plus loin, qui salua le vieux rat de la main droite, lui valant un regard curieux mais sympathique de Ratau...

« Curieuse créature dîtes donc, c’est la première fois que je vois quelqu’un comme vous, mais après tout je ne connais pas toutes les espèces vivant sur cette terre... » La première fois qu’il voyait quelqu’un comme lui ? Un humain ?

Lazio se demanda alors s’il y avait d’autres humains dans cette contrée où il venait de tomber… Il espérait bien que oui, cela ferait un peu bizarre d’être le seul humain des alentours… D’un autre côté, il ne serait pas traumatisé ou désespéré que ce soit le cas. Lazio était le genre de personne qui avait tendance à considérer qu’en dehors de quelques détails, les gens n’étaient pas si différents que cela quelque soit leur espèce, leur contrée de naissance, leur sexe ou autre… Donc au pire, il saurait sans doute s’adapter et s’intégrer plus ou moins.

Quoiqu’il en soit, comme il n’avait pas répondu tout de suite à cause de la surprise, Flinky prit l’initiative de le faire à sa place, d’un ton amicalement sournois.

« C’est un guerrier errant qui était perdu dans les bois profonds, il n’avait rien contre de me suivre pour venir jouer aux dés avec nous et s’éloigner des adeptes de Leshy, ainsi j'ai fais une bonne action et aurais moins de scrupules quant à ce qui va suivre... » Le vieux rat dédiera alors un sourire complice à son amie serpentine, ce avant de répondre aimablement à l’égard de Lazio.

« Tu as bien fais en effet, mais en attendant je crois que notre ami ici présent n’a pas encore pu se présenter, à qui ai-je l’honneur ? »

Autant se présenter en effet pensa le mercenaire, qui s’avança alors.

« Qui suis-je ? Nul autre que celui venu vous détrousser de tout votre or au jeu, le redoutable Lazio Esperanzia, dont les faits d’armes ne sont égalés que par l’habileté aux dés. » Dira donc l'humain d’un ton se voulant exagéré et un peu comique, avant que ne tombe la chute sur un ton remplit d’autodérision de sa part.

« Du moins c’est que j’aimerai être, mais je risque de devoir boire après quelques parties pour me consoler de mes précédentes défaites et oublier l’or que j’aurais perdu. » Il leur adressa alors un air comiquement penaud et constatera avec appréciation qu’ils ricanèrent à son trait d’esprit, du moins Flinky tenta de le cacher alors que Ratau lui, ne se gêna guère pour s’amuser de la chose… Un amusement qui se poursuivit dans les propos qu’il énonça en réponse à ceci.

« J’aime bien votre esprit Lazio, j’en déduis que vous êtes du genre bon perdant ? Cela me changera… » Répondra donc l’homme rat en lançant un regard moqueur à Flinky, qui se contentera de rétorquer d'un ton un peu acide.

« Tsss, je ne suis pas mauvaise perdante, seulement investie dans le jeu. »

« Je concède que tu n’es pas la pire parmi mes amis… » Dira alors le vieux rat avec bon esprit à la serpente, ce avant de glisser avec sympathie au mercenaire. « Quoiqu’il en soit vous êtes le bienvenu pour jouer aux knucklebones avec nous mon ami, ainsi qu’à d’autres jeux. D’ailleurs, j’ai d’autres convives qui se joignent à moi de temps en temps, si ça vous plaît je n’aurais rien contre de vous compter parmi les habitués de ma table de jeu... » Visiblement le rat était du genre à vraiment aimer ce genre de loisirs et avoir des habitués venant y jouer avec lui, sans doute que ça devait être une sorte de passion…

Lazio n’avait rien contre cette idée en soit, après il était trop tôt pour s’engager à ce sujet sur le long terme, mais la possibilité en elle-même ne lui déplaisait pas… Après tout avoir un endroit où revenir pour passer du bon temps et se changer les idées n’était jamais une mauvaise chose !

Cela et il adorait les jeux d’argent… Certains mercenaires aimaient boire, lui aussi mais pas à l’excès, d’autres des passes temps plus violents, mais pas pas lui. Par contre les jeux d’argent ou de hasard, il adorait ça, même un peu trop...

« Pourquoi pas ? Reste à voir si votre invitation sera toujours valable après quelques défaites... » Répondra donc le mercenaire avec amusement, avant de reprendre ensuite plus sérieusement. « Il faudra juste que je prenne mes aises, je viens disons d’une terre très lointaine et je ne suis guère familier avec cette contrée... » Autant être sincère après tout, et puis qui sait ? Le vieux rat semblait du genre sympathique, donc peut-être pourrait-il l’aider ? D’ailleurs à ce sujet, il ne s’était pas trompé.

« Oh vous n'êtes pas originaire des terres de la vieille foi ? Si vous avez besoin d'aide je vous l’offre volontiers, néanmoins si ce n’est pas urgent nous en discuterons plus tard si cela vous convient, mais sachez que vous pouvez loger ici en attendant, considérez les parties que nous jouerons ensemble comme un remerciement pour mon hospitalité. » Répondra donc Ratau avec sympathie et du ton du vieil homme appréciant rendre service… Cela changeait le mercenaire des vieillards dont l’âge n’égalait que l’amertume du caractère...

« C’est trop aimable à vous, je suis presque tenté de vous laisser gagner pour ne pas me montrer ingrat, ça et puis il faut respecter ses aînés… » Répondra donc l’humain avec l’air et le ton le plus « petit malin » de son répertoire, ce qui amusera Ratau et fera siffler d’amusement Flinky...

« La victoire sera plus douce si vous ne me ménagez pas. » Achèvera alors le vieux rat d’un ton faussement implacable…

Lazio décida alors que décidément il aimait bien ce fameux Ratau, ainsi que Flinky, ils étaient amusants et visiblement de bonne compagnie. Certes, il restait un mercenaire cynique qui se liait difficilement aux autres en profondeurs, mais il appréciait la bonne compagnie et savait la savourer...

Ils jouèrent donc quelques parties pour s’échauffer et rapidement, si l'humain en gagna une ou deux, il apparut rapidement que même si les règles du knucklebones étaient simples, il perdait la plupart de ses parties… Et évidemment, il finira par dire, assez frustré au bout d’une autre de ses défaites.

« Mais par la peste ! Comment tu as fais pour enchaîner les six trois fois d’affilés ! Ces dés sont truqués ou quoi ?! » Oui il s’était mit à tutoyer soudainement Ratau qui venait de remporter une autre partie, Lazio faisait des fois ça quand il avait un peu bu et venait de se faire rouler au dé une énième fois de suite. Heureusement qu’il avait fait preuve d’autodérision avant, sinon il aurait l’air bien fin car il enchaînait bien plus les défaites que les victoires...

« Pas si bon perdant que cela finalement ? Mais c’est mieux que la chèvre qui avait faillit jeter la table sur le côté de rage la dernière fois... » Rétorquera alors Ratau avec esprit, tirant un sourire amusé au mercenaire...

« J’attends toujours de vous voir me détrousser aux dés, je suppose que je devrais attendre une autre soirée ? » Ajouterait ensuite Flinky avec le ton de la personne qui avait gagnée précédemment et prenait un malin plaisir à vous frotter du sel sur la plaie de votre défaite… Mais c’était de bonne guerre pensa Lazio amusé, car il aurait fait de même dans le cas inverse.

« Qui vous dis que je ne vous laisse pas gagner par égard pour vous ? Après tout, vous avez eu la bonté de m’amener à bon port. » Répondra d’ailleurs Lazio pour jouer le jeu et tendre une perche à la serpente, que cette dernière ne se priva pas de saisir…

« Si vous êtes du genre à laisser quelqu’un gagner à un jeu d’argent et ainsi vous délester de vos économies, je pense que vous avez bien fait d’être guerrier et non marchand. » Bonne remarqua pensa t-il en encaissant le coup et se servant un verre de vin… Il se faisait tard après tout, autant boire un peu, il n’en dormirait que mieux, ricana t-il intérieurement avec lucidité concernant la fausseté de cette croyance.

« Oh c’est vrai quand j’y pense, vous êtes un guerrier ? Mais quel genre de guerrier ? Surtout que même si vous rôdiez dans les bois sombres vous n'avez guère l'air d'un adepte de Leshy heureusement... » Demandera sinon soudainement Ratau, comme s'il se rappelait qu'il aurait dû poser la question avant... Lazio pour sa part se demandait vraiment qui était ce fameux Leshy, mais il se renseignera plus tard à ce sujet sans doute, en attendant autant satisfaire la curiosité du vieux rat.

« Moi ? Je ne sais même pas si le terme de guerrier me conviendrait, je suis juste une sorte de combattant à louer qui vend ses services à ceux qui peuvent se les payer et me demandent pas de faire des choses trop discutables on va dire… Si quelqu’un a besoin de protection par exemple je peux l’offrir, ou si un monstre ou un brigand inquiète des paysans sans défense, je peux m’en charger. » Expliquera donc le mercenaire de l’air de dire quelque chose de banal et ordinaire. Ce que c’était à ses yeux, comme il l’avait dit c’était juste son métier, il ne se définissait pas tant que ça comme un guerrier en vrai, ni se sacralisait le fait de vivre par l'épée... Certains étaient boulangers et vendaient du pain, lui était mercenaire et vendait ses compétences martiales, rien de plus, rien de moins.

« Il faudra sans doute que je cherche du travail d’ailleurs assez vite, ces quelques parties ont pas mal vidées ma bourse… » Ajoutera t-il ensuite en pensant à voix haute, ce qui incita visiblement Ratau à lui glisser avec sympathie.

« Si vous cherchez un travail, je connais une marchande qui n’aurait rien contre un peu de compagnie, elle n’a pas vraiment besoin de protection en général, mais elle voyage souvent seule… Elle devrait apprécier quelqu’un d’aussi sympathique que vous. »

Plus il fréquentait ce Ratau visiblement, plus il l’appréciait pensa Lazio avec amusement… En tout cas, suivre cette Flinky avait décidément été une bonne idée, comme quoi être sympathique envers les autres ne coûtait rien.

« Oh ? Cela me rendrait service en effet… Nous n’aurons qu’à en parler demain, je ne tiens pas à vous embêter avec mes problèmes ce soir, cela et puis je suis certain de pouvoir me refaire avec quelques parties… » Glissera donc le mercenaire amicalement, lui valant une dernière pique de Flinky, avant qu’ils ne se remettent à jouer.

« L’agneau disait cela la dernière fois, ça a rendu sa dernière défaite d’autant plus cinglante... »

Et la serpente avait malheureusement raison une nouvelle fois, car il n’arrivera pas à gagner plus qu’il avait perdu en ce jour, s’il ne finira pas ruiné lorsqu’il irait se coucher après avoir un peu bu et perdu une bonne partie de son or aux dés, ce serait avec la bourse plus légère et non plus lourde...

Chapter 3: Escorte d’une grande marchande

Chapter Text

Lazio s’était attendu à bien des choses, quand après quelques jours à fréquenter la demeure de Ratau et à jouer aux dés avec lui et Flinky, à boire et à aider à quelques corvées comme l’entretien du jardin du vieux rat pour ne pas avoir l’impression d’être juste un pique assiette… Il alla à la rencontre de la fameuse marchande qu’il devra escorter.

Mais le mercenaire ne s’était sûrement pas attendu à ce que la marchande qu’il doive escorter soit une chatte noire géante, bien plus grande que lui...

« Bonjour, est-ce c’est vous Lazio ? Ce cher Ratau m’as dit que vous pourriez m’accompagner au cours de ce voyage, j’espère qu’il saura nous êtres agréable à tous les deux. » Dira alors la grande chatte joyeusement. Une grande chatte, qui avait la taille d’un ours ce qui était assez impressionnant pour lui… Mais elle avait un air gentil et doux qui la rendait un peu mignonne malgré tout, comme un animal de compagnie serait mignon…

Bien entendu, Lazio s’abstint d’exprimer cette pensée à voix haute, ce serait impoli et possiblement insultant, comme dire à un loup garou que c’était un bon toutou dans son monde natal…

« Oui c’est moi et je suppose que vous devez être dame Forneus, j’espère ne pas vous décevoir. » Dira t-il donc aimablement et avec une humilité polie, ce qui sembla amuser la grande chatte qui répondra avec bonne humeur.

« Les gens qui ont le cœur bon ne me déçoivent jamais, n’ayez crainte. » Lui le cœur bon ? Il supposait qu’elle devait être du genre à avoir une bonne image de son prochain… En soit ça ne le dérangeait pas, il imagina qu’au moins la fréquenter au cours de cette escorte ne serait pas désagréable.

Et en effet ça ne sera pas désagréable, après un court échange, ils se mirent donc en route à travers les bois sombres, ce sans rencontrer personne de dangereux sur le chemin, ils faisaient de temps en temps des haltes et Lazio tâchait évidemment de rester vigilant, y compris quand des clients arrivaient et achetaient des marchandises à la grande chatte, qui les traitait avec une bonne humeur apparente assez agréable...

En vérité, il avait l’impression avec son armure complète, son air martial et sa vigilance qu’il tâchait évidemment de faire discrète pour ne pas déranger les clients, qu’il faisait un peu tâche dans le décor malgré tout… Et dame Forneus semblait l’avoir remarquée elle aussi car elle finirait par lui dire après qu’un client soit partit, satisfait d’avoir acheté des gâteaux...

« Détendez vous, mes clients sont mes amis et des personnes ayant du cœur, vous n’avez pas besoin de paraître si sévère en leur présence. » En soit pensa Lazio, un garde était censé paraître sérieux et sévère, mais il supposait qu’il pouvait faire un effort, surtout qu’elle n’avait pas l’air d’avoir vraiment besoin d’être escorté la plupart du temps… Il lui était de plus en plus évident qu’elle savait tout simplement où aller pour éviter les mauvaises rencontres...

« Comme vous le désirez dame Forneus, je vais être plus détendu, j’essayai juste de bien faire mon travail mais en ais peut-être trop fait. » Répondra t-il donc d’un ton cordial, ce à quoi elle répondra avec un amusement non feint.

« Prenez vos aises, pourquoi ne pas regarder ce que j’ai à vendre ? Peut-être que vous aurez envie d’acheter quelque chose avant que nous nous séparions à le fin de ce voyage. » Lazio était d’accord avec cela et prendra donc le temps de regarder un peu la marchandise qui semblait composée de beaucoup de biens de luxes accessibles, tels que des pâtisseries, colifichets et bijoux, alors que la marchande était sollicitée par de nouveaux clients.

Décidément, cette dame Forneus était de très bonne compagnie.

Mais Lazio avait l’impression qu’elle en faisait peut-être un petit peu trop… Celle-ci ne semblait pas inquiète au cours de ce périple dans les bois sombres et pourtant le mercenaire avait le sentiment que c’était un peu faux. Pas totalement, mais il avait l'intuition que dame Forneus était plus joyeuse et paraissait plus insouciante qu’elle l’était vraiment ou pouvait se permettre de l’être dans un tel monde… Après tout de ce qu’il avait compris ils traversaient un territoire rempli de fanatiques et de bêtes féroces et elle semblait y naviguer sans mal et sans faire la moindre mauvaise rencontre. Elle savait donc comme faire et avait donc une certaine expérience de ces dures réalités…

Ce n’était pas quelqu’un de naïf qui allait prochainement regretter son insouciance.

Après ce n’était pas vraiment ses affaires, il venait à peine de la rencontrer et n’était pas du genre indiscret… Et pour tout avouer si tous ses futurs clients à lui pouvaient avoir si bon caractère il n’irait pas se plaindre, c’était plus agréable de travailler pour quelqu’un d’aimable que l’inverse.

Puis alors que la soir approchait, un client bien singulier de la marchande, finirait par se présenter.

Lazio qui surveillait en retrait les alentours pour ne pas déranger, vit alors une sorte d’agneau plus grand que lui d’une bonne tête, rentrer d’un bon pas dans la clairière où ils faisaient halte. La créature était contradictoire rien que dans son apparence et attitude, elle semblait à la fois bienveillante et presque innocente par son sourire et son apparence douce, mais aussi sinistre et dangereuse par son habillement et l’imposante lame dans son dos…

Cet agneau portait un vêtement qui ne surprit pas spécialement le mercenaire, la toison rouge allait bien à une créature à la laine blanche qui n’avait pas besoin de beaucoup se couvrir pour cacher quoique ce soit et lui donnait une certaine élégance… Par contre il trouva la couronne que portait cette créature sur son crâne dérangeante… Il ne fallait pas être un expert pour deviner sa nature magique quand il vit que l’œil de celle-ci bougeait. Et cette couronne n’avait vraiment pas un regard qui donnait confiance, la dernière fois qu’il avait vu un regard aussi intimidant, c’était celui d'une liche furieuse qu’il était venu tailler en pièces avec d’autres mercenaires...

Tout cela le perturbait un peu et lui donnait juste envie de voir ce client faire rapidement ses affaires avec la chatte et repartir assez vite, d’ailleurs c’est ce qu’il sembla faire.

« Oh agneau, je suis toujours heureuse de te voir, choisis ce qui te plaît, le voyage est après tout plus sûr dans les bois sombres grâce à toi. » Dira d’ailleurs dame Forneus avec son habituelle bonne humeur, le dit agneau répondra alors d’une voix féminine douce, mais qui résonnait comme le calme avant la tempête…

« Merci Forneus, je ne reste pas longtemps car je dois vite finir ce que j’ai à faire et rentrer, mais je suis heureuse de voir que tu te portes bien. » Lazio écoutait tout cela sans en avoir l’air, pas tant par indiscrétion que parce que c’était son métier, il se pencha d’ailleurs juste après sur une caisse à côté de lui comme pour se changer les idées et qui semblait contenir diverses pâtisseries au miel… Sans doute qu’il devra en acheter une ou deux avant de quitter la compagnie de dame Forneus, une petite douceur faisait toujours du bien après une mission menée à bien.

Puis quand il relèvera le regard, il vit l’agneau juste en face de lui et manqua de sursauter, par la peste il était rare qu’on le prenne par surprise ainsi !

« Salutations ? Que puis-je pour vous madame ? » Demandera t-il néanmoins poliment et sans paraître décontenancé, après tout elle semblait s'intéresser à lui...

Mais pourquoi cette créature étrange s’intéressait à lui d'ailleurs ? Lazio n’était que garde de caravane actuellement, d’habitude les clients d’un commerçant ne venaient pas parler aux gens qui surveillaient la marchandise ou qui assuraient la sécurité… A part certains excentriques évidemment.

« C’est la première fois que je vois quelqu’un accompagner dame Forneus, qui êtes vous ? » Demandera alors l’agneau d’un air qui avait l’air trop innocent et curieux à la fois pour paraître totalement sincère. Du moins Lazio y croirait plus sans l’énorme épée dans le dos de l’agneau et sa couronne à l’œil écarlate qui le fixait avec intensité.

« Je suis juste un garde là pour protéger la caravane de dame Forneus et éviter que quiconque ne tente de voler sa marchandise. » Répondra simplement l'humain, de son ton le plus professionnel en regardant l’agneau, ce avant d’ajouter aimablement pour ne pas trop avoir l’air sévère, envers une cliente visiblement apprécié de la grande chatte. Aussi perturbante que soit cette cliente...

« Visiblement elle n’a pas vraiment besoin de moi, mais c’est un travail honnête et sa compagnie est agréable… Et vous pouvez m’appeler Lazio sinon. » Osera t-il donc dire avec un peu d’autodérision, tout en resta professionnel

L’agneau sembla alors amusée par ses propos, mais d’autant plus curieuse à son regard, elle demandera alors d’un ton apparemment gentil. Apparemment car Lazio refusait de croire qu’une créature portant un couvre chef aussi inquiétant soit parfaitement bienveillante...

« Et donc Lazio, vous vendez vos services de guerriers pour protéger les marchands ? » Une question logique et auquel il avait eut déjà le droit par le passé, exprimée de bien des manières différentes et pas toujours sur un ton aussi aimable. Le mercenaire y répondra donc presque par réflexe, du ton de l’homme qui parlait d’un travail quotidien et banal.

« C’est mon métier en effet, je vends mes services à qui peut se les payer et me propose un travail honnête, les gens auront toujours besoins de bras forts sachant manier une arme et mes bras sont à louer pour un prix honnête. Il faut bien gagner sa vie après tout et il y a plus malhonnête pour gagner son pain quotidien. » Il avait un peu développé sa réponse car il supposait que la dame à la laine blanche avait envie de détails, alors autant les lui donner, puis ça ne dérangeait pas Lazio de discuter un peu. Après tout savoir parler, se vendre ou ne pas passer pour un crétin auprès d’autres mercenaires était aussi une partie non négligeable de son métier...

C’était effrayant après tout, le nombre de mercenaires qui étaient morts car ils avaient provoqués ou s’étaient fais détester de la mauvaise personne...

Par contre, pensa Lazio alors que l’agneau semblait légèrement réfléchir à ses propos, cette couronne rouge qui le fixait le perturbait de plus en plus… Ce n’était pas la première fois qu’il voyait quelque chose d’étrange ou sinistre, mais il avait l’impression que cette couronne était sensible et tentait vraiment de scruter dans son âme. Il se surprit même l’espace d’un instant à lui renvoyer un sale regard, mais arrêta vite quand il eut l’impression que le regard de la dite couronne se fit plus, perçant ? Heureusement l’agneau ne semblait pas l’avoir remarquée ou bien s’en fichait...

« Je vois, dans ce cas je suppose que nous nous recroiserons bientôt, je suis une cliente fréquente de dame Forneus. Bon voyage à vous ! » Dira alors l’agneau en prenant congé soudainement et d’un ton enjoué, sans doute car sa curiosité avait été satisfaite, puis en allant visiblement prendre congé auprès de dame Forneus avant de repartir...

« Bon voyage à vous aussi, c’était un plaisir ! » Dira Lazio au passage en se forçant un peu pour parler plus aimablement et de façon plus enthousiaste qu’il n’avait vraiment envie de l’être en cet instant. Après tout cette client ede dame Forneus aussi étrange lui paraissait-elle être n’avait rien fait de mal et s’était comportée de façon sympathique.

Le mercenaire avait juste trouvé cela un peu perturbant et n’arrêta pas de penser les heures suivantes à cette rencontre et à cette couronne à l’œil écarlate qui l’avait fixé avec intensité… Mais arrivera tout de même au bout d’un certain temps à penser à autre chose.

Il n’était pas un jeune mercenaire facilement impressionnable, juste que cette créature l’avait étrangement marquée aussi bien par son apparence, son attitude, que la dangerosité qui semblait émaner d’elle alors qu’elle n’avait guère été agressive… Néanmoins la vie continuait et puis elle n’avait pas parlée de façon insultante ou déplacée. Si ça se trouve, le mercenaire la recroiserait et apprendrait à l’apprécier avec le temps ou à la considérer comme n’importe quelle personne excentrique mais sympathique malgré tout ?

De toute façon il devait continuer à escorter dame Forneus jusqu'à à bon port, même si plus sa mission avançait, plus il avait surtout l’impression d’être payé pour lui tenir compagnie, plutôt que pour la protéger…

En soit ça ne le dérangeait pas d’être de temps en temps payé pour ne pas faire grand-chose et sans doute qu’il n’aurait rien contre de retravailler pour la marchande à l’avenir, mais il espérait que ses prochains contrats seraient plus stimulants...

Chapter 4: Premier travail pour le contrebandier

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Lazio suite au contrat avec dame Forneus qui avait été assez agréable finalement et qui lui avait permit de repartir avec un peu d’or et diverses sucreries… Chercha le marché noir et repaire de contrebandiers qu’avait mentionnée Flinky au cours d’une de leurs nombreuses parties.

Ce serait sans doute un bon endroit pour dépenser son or, mais surtout trouver du travail, après tout les contrebandiers et les mercenaires faisaient souvent bon ménage, surtout quand il avait le sentiment que les autorités gouvernant ces terres, celles de la vieille foi, étaient du genre peu respectables…

Peut-être qu’en travaillant avec ces gens là il ferait une bonne action tout en s’enrichissant ? La pensée l’amusa en tout cas, lorsqu’il arriva enfin dans ce qui semblait être un petit port discret et dissimulé par les bois alentours… Il apprécia alors l’odeur salée et un tantinet désagréable typique des ports, non pas car il appréciait vraiment cette puanteur, mais parce que pour lui c’était riche en promesses…

A peine arrivé, il vit une sorte de pou de mer qui fumait la pope et habillé comme un pêcheur ou un marin, à vrai dire Lazio n’était pas très au fait des habitudes vestimentaires des gens de la mer, surtout dans ces contrées... Trouvant qu’il avait l’air d’un homme d’affaires intéressant, le mercenaire s’approcha alors, ce qui lui valut des salutations aimables.

« Tiens, est-ce un client ? Je ne vous ai jamais vu par ici, mais sachez que si cela vous intéresse j’ai bien des merveilles et antiquités de la vieille foi à vendre… Toutes acquises légalement. » Ricana alors la créature, Lazio qui aimait ce qu’il entendait, s’arrêta alors à quelques pas de lui, puis répondra d’un ton avenant.

« Appelez moi Lazio et non... Je suis plutôt une sorte de commençant qui cherche des partenaires d’affaires qui pourraient bénéficier de mes talents. Et vous avez l’air de quelqu’un qui sait saisir les opportunités intéressantes. » Le pou de mer sembla alors légèrement surprit par la tournure que prenait cette rencontre, mais finira par répondre de bonne humeur.

« Et moi c'est Plimbo. Quel genre de talents vous offrez Lazio ? Pas que je doute de votre compétence, mais ma belle mère m’a appris à me méfier un peu avant d’accepter ce genre d’offres ! » Dira en ricanant à nouveau le contrebandier, Lazio qui évida de relever le trait d’humour qu’il ne comprenait pas trop, répondra alors simplement avec assurance.

« Je suis un guerrier louant ses services et j’offre mes talents martiaux à qui peut les payer, vous avez un problème à gérer qui nécessite de la fermeté ? Je peux vous aider. Vous voulez de la protection ? Je vous l’offre… Et je suppose que quelqu’un d’avisé comme vous imagine déjà les innombrables services que quelqu’un comme moi peut vous rendre. » Le pou de mer sembla réfléchir et répondra alors intéressé.

« C’est original ! Personne ne m’a jamais proposé cela, malheureusement les guerriers en ces terres sont trop préoccupés par les dieux ou autre pour s’adonner à ce genre de commerce… Je bénéficie bien de la protection d’un porteur de couronnes, mais il n’est pas vraiment à mon service ! » Il n’y avait donc peu ou pas de mercenaires en ces terres ? Lazio supposait que le contexte n’était pas trop propice à ces derniers pour une raison ou une autre.

C’était inquiétant, mais d’un autre côté ça voulait dire qu’il avait une sorte de monopole… Une idée qui ne lui déplaisait guère.

« Dans ce cas là, laissez moi juste vous prouver ma valeur et nous pourrons faire affaire ? » Répondra donc l’humain cordial au marin, qui finira alors par ajouter d'un air pensif.

« Justement, vous tombez à pic… J’ai dû abandonner une partie de ma marchandise il y a peu aux abords d’ancre profonde en fuyant quelques disciples de Kallamar, une caisse contenant des cristaux… Ramenez la moi, je vais vous indiquer où elle se trouve à peu près et nous parlerons affaire… Et évidemment vous serez payé... » Le mercenaire fit mine de réfléchir un instant, puis tendit la main comme pour sceller un accord, ce avant de dire…

« Considérez que vous l’avez déjà récupérée, je reviens vite... »

C’est ainsi que Lazio se retrouvait à entrer dans ancre profonde pour chercher la marchandise du contrebandier, et il devait avouer que les lieux étaient… Inquiétants et beaux. Inquiétants car l’humain vit au loin le spectacle de plusieurs scènes macabres, que ce soit des squelettes empalés en grand nombre ou des cimetières contenant les carcasses de bêtes marines… Et car les lieux étaient des fois plongés dans une obscurité peu rassurante.

Et beaux car en dehors de ces scènes morbides dont il n’approcha pas par pure prudence, il avait l’impression de se balader sous l’eau sans être sous l’eau, avec toute la faune et flore marine qui impliquée… C’était étrange, comme s’il avait plongé sous la mer et pouvait respirer, et en plus il y avait des sortes de méduses volantes un peu partout.

Malheureusement ces lieux étaient certainement trop dangereux pour se permettre de s’y attarder plus longtemps que nécessaire et heureusement il n’eut pas à rôder longtemps par ici, car il retrouva rapidement la marchandise qu'il cherchait…

Sous la forme d’une petite caisse contenant des cristaux autour de laquelle trois fanatiques habillés différemment de ceux des bois profonds priaient… Ce à son grand déplaisir.

« Oh Kallamar, veuillez accepter notre offrande et puisse vos serviteurs marins prospérer ! »

Le mercenaire qui s’approcha de la scène d’un pas prudent, mais se doutait qu’il allait devoir se battre, se disait qu’il pouvait peut-être tenté de négocier tout de même… De toute manière, ça ne coûtait rien de chercher à discuter avant de frapper en général.

C’est alors que soudainement, une créature surgira des flots alentours non loin des trois zélotes, une sorte de parodie terrifiante d’homme poisson grotesque, avec autant de dents qu’un requin et devant laquelle les zélotes se retournèrent soudainement effrayés, mais admiratifs avant que l’un d’eux ne dise presque exalté.

« Oh divin Kallamar, merci de nous avoir envoyés un de tes serviteurs, merci de... » Puis ses paroles furent interrompues lorsque la créature l’attrapa soudainement de ses mains griffues et squameuses avant de tout simplement commencer à le dévorer à vif devant tout le monde... Un spectacle terrifiant qui fit frissonner d'horreur l'humain.

Ces crétins se faisaient attaquer par une créature qu’ils avaient tentés d’amadouer et vénérer ! Pire, l’un d’eux se faisait dévorer par elle, au moins les deux fanatiques survivants eurent assez de lucidité pour décider de fuir plutôt que de rester… Laissant rapidement le mercenaire qu’ils avaient à peine remarqués, seul avec la bête qui tourna alors son regard vers lui, un regard affamé et emplit de haine.

Ils n’étaient plus que deux sur ce petit îlot au dessus des flots et il était clair et net qu’une seule des deux personnes présentes sortirait d’ici vivante...

« La mort ou la gloire ! » Dira alors le mercenaire d’une voix ferme en rassemblant son courage et en levant son arbalète, ce serait lui ou elle et il ne comptait sûrement pas périr ainsi perdu au milieu de nul part.

Et alors que la créature commença à s’approcher de lui d’un bon pas et en dévoilant ses dents bien trop nombreuses et aiguisées, il visa une partie du corps qu’il n’était jamais une erreur d’attaquer quand on pouvait le faire, les yeux...

Heureusement Lazio était un excellent tireur, son carreau d’arbalète atteignit sa cible qui rugira de douleur et porta ses mains griffues à l’œil qu’elle venait de perdre de façon brutale, laissant l’occasion au mercenaire d’en profiter pour prendre l’avantage...

L’humain jeta son arbalète sur le côté, dégaina son bouclier et son marteau et adopta alors une stratégie que beaucoup de créatures de petites tailles dans son monde appliquaient contre les adversaires plus grands… Surtout quand elles avaient un marteau ou une masse d’armes en main.

Attaquer les genoux de la grande créature pour les briser, car un adversaire rampant au sol comme un vers est toujours moins dangereux à affronter…

Il approcha rapidement et porta un violent coup de marteau au genoux gauche de la créature encore en train de se remettre du fait qu’elle était soudainement devenue borgne… Puis un autre qui provoqua un bruit de craquement écœurant, avant que la bête en réaction ne tente de le lacérer de ses griffes aiguisées et hideuses… Lazio arrivera heureusement à repousser de son bouclier le coup de griffes maladroit et porta un troisième coup de marteau qui acheva de brise un os.

La bête dû mettre alors un genoux à terre et hurla de douleur et de haine à l’état pure à l’égard du mercenaire qui venait de la blesser gravement…

Il ne fit aucun doute pour Lazio, que l’instant décisif approchait… La bête souffrait terriblement de ses blessures, mais tenta alors de le saisir pour entreprendre de le dévorer… Et elle y arriva de peu, faisant grincer les plaques de son armure alors qu’elle tentait de l’attirer à elle de sa main gauche surdimensionnée.

Mais le mercenaire était réactif et surtout il avait un marteau… Il fit mine un temps de résister à la traction, pour forcer la créature à mettre plus de force dans son geste, puis se laissa faire pour profiter de l’élan pour donner plus de puissance à son attaque qui atterrit lourdement sur le crâne de la créature… Étourdit, l’abomination le lâcha alors et mettrait sans doute quelques bons instants à reprendre ses esprits.

Il profita du peu de temps qui lui était offert pour frapper le genoux indemne de la créature en saisissant son marteau à deux mains et en frappant de toutes ses forces, il porta deux coups avant de reculer…

Et ce fut heureusement suffisant, car l’imposant triton s’effondra alors au sol, incapable de se tenir debout à nouveau… Il était encore en vie, mais avait l’air tout de suite bien moins intimidant face au mercenaire, qui n’avait fait que frapper vicieusement et ce à raison pour l’affaiblir.

Se battre salement était après tout une manière de faire qui avait toujours réussie au mercenaire, pourquoi ferait-il autrement ? Il y avait certes quelque chose de triste dans cette scène ou pitoyable, mais Lazio ne ressentait ni pitié, ni sympathie pour ce triton carnassier qui avait tenté de le dévorer, juste l’envie de tuer cette chose rapidement pour finir sa mission.

La créature était beaucoup moins dangereuse avec ses genoux brisés, sans parler de son œil en moins, si elle tentait encore de griffer ou saisir Lazio de ses griffes, elle avait du mal à le faire sans tomber au sol lourdement ensuite… Et elle était évidemment bien plus lente maintenant qu’elle rampait, si le mercenaire désirait fuir, ce serait maintenant trivial...

L’humain néanmoins n’était pas le genre à prendre des risques excessifs et comptait bien finir ce qu’il avait commencé… Il recula simplement pour s’éloigner de l’imposant triton et alla récupérer son arbalète lourde au sol et rechargea celle-ci, puis tira simplement… Il lui fallut trois carreaux d’arbalètes pour en finir, mais il put ainsi achever la bête sans risques supplémentaires… Et en ne cachant guère un soupir mêlant soulagement et fatigue suite à tout cela…

Il n’avait pas été blessé, louée soir la fortune, mais il était fatigué… Il ferait sans doute mieux de récupérer la marchandise et de partir d’ici avant qu’une autre créature du genre ne s’en prenne à lui… Néanmoins, il y avait aussi la carcasse de cette abomination qui se trouvait non loin de lui.

« Hors de question que je reparte d’ici les mains vides après ça... » Marmonna t-il avec agacement, il approcha alors d’une lame de boucher qu’avait fait tomber l’un des cultistes et se dirait qu’une preuve de sa victoire ne serait pas de trop, ainsi que quelques petites choses qu’il pourrait éventuellement revendre. Après tout, il y avait certainement quelqu’un qui serait prêt à acheter ça...

C’est ainsi que bien plus tard, en début de soirée il retrouva le contrebandier qui le regardait avec intérêt, alors qu’il marchait d’un pas assuré vers lui, la caisse sur son dos et un sac en toile contenant quelque chose de lourd et vaguement sphérique, qu’il tenait de la main gauche...

« Visiblement les zélotes qui t’ont pris tes marchandises avaient tentés d’amadouer une créature, j’ai dû la tuer après qu’elle en ait dévoré un... » Glissera le mercenaire du ton du guerriers endurci une fois proche, avant de jeter au sol le sac qui contenait la tête de la créature au sol, une preuve de ce qu’il avait accomplit…

Plimbo recula un peu d’abord en voyant le sac jeté au sol, puis approchera timidement et l’ouvrira avant de dire en le renfermant aussitôt et d'un ton aussi dégoûté que très intéressé.

« Oh, jolie prise, j’en connais qui seraient prêt à payer cher pour la tête d’une telle bête… Si un peu plus d’or t’intéresses, je suis preneur. » Le mercenaire esquissa alors un sourire cupide derrière son casque, avant de dire aimablement...

« Si vous me payez pour, elle est à vous, je ne comptais pas en faire un trophée de toute façon. »

Le pou de mer qui était soudain devenu très intéressé, comme s’il imaginait déjà tout l’or qu’ils pourraient gagner ensemble, répondrait avec entrain et bonhomie.

« Tu es fort mon ami, cette bête est presque aussi terrifiante que ma belle mère ! Si ta proposition de travailler pour moi tiens toujours, sache que je suis partant, toi et moi, je suis certain qu’on pourra accomplir de grandes choses ensembles… » Il tendra alors l’une de ses quatre mains au mercenaire, qui la serrera en répondant d'un ton complice.

« Je vous connais à peine Plimbo, mais je sens qu’en effet nous sommes déjà à l’aube d’une grande amitié, fondée sur le profit mutuel et le sens des affaires… » Et des affaires il comptait bien en faire. Il ne savait guère s’il pourrait retourner chez lui, il n’avait pas vraiment cherché à le faire, mais tant qu’il restait coincé ici, il comptait bien en profiter pour prospérer autant que possible…

Quoiqu’il en soit, maintenant que ceci avait été fait, il avait accumulé un peu d’or avec ses quelques contrats, il ne restait plus qu’à le dépenser pour entretenir et si possible améliorer son équipement, profiter un peu de l’existence et retourner chez Ratau parier le reste…

Il était d’ailleurs curieux de voir les autres partenaires de jeux qui servaient d’amis à Ratau, même s’il supposait que ça viendrait assez vite. Mais étant donné la bonne impression que lui avaient fait Flinky et le vieux rat, il se doutait que ce serait des personnes intéressantes.

Chapter 5: Le gang du knucklebones s’agrandit

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Lazio avait décidé après ses deux premières missions de revenir à la demeure de Ratau, aussi bien pour remercier le vieux rat et Flinky, que pour jouer quelques parties de dé avec eux. Après tout, le mercenaire n’était pas un ingrat et il fallait bien qu’il dépense l’or qu’il lui restait après ses divers achats de provisions.

Rien n’avait changé ou presque quand il arriva, si ce n’est qu’il croisa un nouveau joueur, une sorte de corbeau portant un grand ver de terre sur sa tête qui avait l’air sympathique et qui avait un bras en moins… Du moins c’est ce qu’il vit en entrant dans la demeure, après que Ratau l’ait invité à entrer.

« Lazio, cela fait plaisir de te revoir, alors cette escorte s’est bien passée ? » Demandera d’ailleurs le vieux rat avec sympathie alors que l’humain entra et retirait son casque, lui valant le regard curieux des trois personnes attablées autour de la grande table de jeu.

« Très bien, encore merci à toi d’avoir parlé de moi à Forneus, d’ailleurs j’ai apporté quelque chose pour te remercier et aussi fêter la réussite de mon premier contrat... » Il sortira alors une bouteille de vin d’assez bonne qualité qu'il avait acheté à la chatte avec sa solde… Il déposera alors celle-ci à table avec précaution, alors que le vieux rat glissait avec sympathie et amusement.

« Oh, c’est gentil à toi, mais ce n’était pas nécessaire. Quoiqu’il en soit, je suis content que tu viennes jouer avec nous, surtout que deux autres de vieux amis se sont joints à nous ! » Il désignera alors rapidement du regard le corbeau qui dirait avec bonhomie et d’un ton sympathique.

« Klunko et Bop, c’est toujours agréable de voir Ratau se faire de nouveaux amis ! J’ai déjà hâte de pouvoir jouer quelques parties avec vous. » Le mercenaire eut une bonne impression concernant ce corbeau, mais se demanda par contre pourquoi lui aussi portait une sorte de voile devant son visage, était-ce une sorte de mode ? Difficile à dire…

Après il trouvait que ça allait mieux à Flinky qu’au corbeau, mais s’abstiendra évidemment d’énoncer ses pensées à voix haute, il répondit plutôt d’un ton aimable et sincère.

« Et j’ai hâte de me faire prendre mon or par quelqu’un de plus gentil que dame Flinky... » Il dira évidemment un sifflement faussement contrarié de la serpente, ainsi qu’un ricanement des deux autres, il ne saurait pas dire si le ver ricanait ou non ou était même capable de parler, ce avant qu’elle ne dise avec une légère impatience.

« Cela tombe bien que tu sois venu jouer avec nous, j’ai besoin d’or pour finir de rembourser certaines dettes ! Et d'ailleurs, pourquoi ne pas continuer où nous en étions ? » Et comme tout le monde fut assez rapidement d’accord avec elle, ils ne tardèrent donc pas à jouer aux dés…

Lazio remarquera alors que Klunko, car ça devait être le nom du corbeau, sauf si c’était Bop, il ne saurait dire et hésita à le demander, était sans doute le meilleur joueur de la table, du moins celui qui remportait le plus de parties. Quant à lui, l’humain devait reconnaître qu’il avait un nombre de victoires plus proches de celui de Ratau et que plus le temps passait, plus les économies qu’il avait prévu de perdre aujourd’hui commençaient à disparaître…

Néanmoins il passait un moment agréable et puis cela permettait d’avoir un peu de temps pour discuter, pendant ou entre les parties…

« Et du coup Ratau, vous avez décidés de passer votre retraite à jouer aux dés avec des amis à vous ? Ce n’est pas une mauvaise façon de passer ses vieux jours. » Demandera alors par hasard le mercenaire poliment et aimablement, en espérant que sa question ne soit pas trop indiscrète, ce qui sembla être le cas car le vieux rat répondra simplement.

« Oui, c'est exactement ce que j'avais envie de faire ! J’étais chef d’un culte il y a longtemps, mais ça n’a pas très bien marché... » Alors qu’il disait cela et que ses paroles inquiétaient un peu le mercenaire, Flinky répondrait avec aigreur.

« Ce n’est pas ta faute, tu étais un chef de culte exceptionnel. » Cela surprit légèrement le mercenaire, car il n’avait pas encore vu la serpente faire ainsi des compliments ou l’éloge de quelqu’un de façon aussi franche, il supposait que ça devait leur tenir à cœur… Quoiqu’il en soit, le rat reprendrait pensif.

« De toute façon j’ai trouvé un successeur qui est prometteur, me libérant de mes responsabilités et me permettant de consacrer mes vieux jours à autre chose. » Le rat semblait alors un tantinet triste en disant cela, le mercenaire qui n’était pas quelqu’un d’insensible et se sentait légèrement mal d’avoir peut-être ouvert une plaie sans le savoir, glissera avec amusement.

« Peut-être que je ferais comme vous quand j’atteindrais mes vieux jours, si c’est le cas vous serez tous les bienvenus dans ma demeure, du moins si vous arrivez à toujours supporter d’ici là le jeune mercenaire exubérant que je suis. » Il dira alors un sourire au vieux rat et aux deux autres, même à Flinky qui semblait contente de changer de sujet… Puis celle-ci demandera à l’humain de sa voix serpentine.

« Et toi sinon, tu es arrivée à trouver le repaire des contrebandiers ou tu as besoin d’indications plus précises ? Après tout nous avons pu voir l'ampleur de ton sens de l’orientation dans les bois sombres... » Lazio qui avait envie de se vanter un peu et en avait l’occasion dira alors.

« Oui et j’ai même trouvé un autre client, une sorte de contrebandier de bon caractère que je suis arrivé à impressionner malgré moi et qui aura d’autres tâches à me proposer. Avec lui et Forneus, je commence déjà à avoir quelques clients qui pourraient me permettre de gagner ma vie décemment... » Il s’apprêta alors à raconter son aventure, quand la porte de la demeure s’ouvrit soudainement, pas de façon brutale, mais disons que ça semblait clairement être quelqu’un d’habitué à venir ici et à ne pas avoir besoin de faire annoncer sa présence…

Le mercenaire se retourna et vit alors l’agneau qu’il avait croisé il y a quelques jours, et l’agneau l’avait vu lui aussi, d’un regard surprit par sa présence et son apparence, tout comme la couronne sur son crâne qui semblait avoir le regard écarquillé…

Puis la surprise de l’agneau passa et elle dira avec entrain et bonne humeur à l’assemblée.

« Ratau, je suis venu jouer quelques parties avec vous ! De ce que je vois Klunko et Bop sont déjà là ? Et il y aussi Lazio avec vous... » Elle semblait alors sincèrement contente de la situation malgré le fait qu'elle était étonnée de sa présence… Le mercenaire ne savait pas trop quoi en penser, mais de toute façon Ratau réagira avant lui, ce pour dire aimablement.

« Oui, presque tous mes vieux et récents amis sont présents ici, il ne manque la chèvre et Shrumy… Je suis content d’ailleurs de voir que tu as déjà rencontrée Klunko et Bop, ainsi que Lazio. » Il désignera alors le mercenaire, avant de dire avec indulgence.

« Il joue à peine mieux que moi au dé, mais il a de la passion et de l’or à dépenser. » Le mercenaire saisira alors l’occasion, ce pour ajouter avec le ton de la provocation amicale à l’agneau… Après tout s'il fallait que dernière vienne souvent jouer avec eux, pourquoi ne pas essayer de bien s’entendre avec elle ?

« Vous savez quoi ? Je me sens soudainement favorisé par la fortune… Je monte les enjeux à cinquante pièces d’or si tu me défie aux dés. » L’agneau sembla alors légèrement surprise par cela, puis finira par dire d’un sourire mi féroce, mi amusé en s'approchant de la table de jeu…

« Je prend le pari… Je ne suis pas du genre à refuser un défi. »

Et cette partie fut, intense ou du moins passionnante pour eux deux visiblement, car cette agneau semblait vraiment du genre investie dans le jeu et lui aussi… Aussi intimidante qu’elle soit et qu’elle continue à l’être à cause de son inquiétante couronne notamment, cela la rassurait un peu la concernant.

Disons qu’il était plus facile de considérer quelqu’un de façon plus sereine et moins angoissée quand vous avez joué au dé avec et que vous le voyez ne pas cacher son agacement quand vous faisiez un lancé de dé astucieux qui permettait de lui voler beaucoup de points d’un coup… Ou se réjouir inversement quand c'était elle qui prenait l'ascendant.

« Je veux une revanche. » Dira d'ailleurs soudainement l’agneau d’un ton étonnamment féroce et presque implacable lorsque le mercenaire et il en fut le premier surprit, gagna la partie et empocha cinquante pièces d’or… Ce en le fixant d’un regard intense qui aurait de quoi effrayer une salamandre et qu'il avait l'impression de voir devenir peu à peu écarlate.

Il aurait put être effrayé alors et il le fut l’espace d’un instant, mais le fait que Ratau non loin semblait s’en amuser et que Flinky contrairement à Klunko et Bop levait légèrement les yeux au ciel, semblait indiquer que ce n’était pas une réaction inattendue et dangereuse…

De toute façon, le mercenaire n’était pas du genre à refuser de jouer une nouvelle partie. Il répondra alors du ton du petit malin qui voulait provoquer gentiment.

« Et bien, je ne vais pas refuser une occasion supplémentaire de m’enrichir... » Et ils jouèrent donc une nouvelle partie, mais cette fois-ci le chance ne fut pas du côté de Lazio et c’est lui qui perdit cinquante pièces d’or… L’agneau semblait alors particulièrement ravie et le mercenaire décida qu’il pouvait bien la féliciter pour cela indirectement, du ton du faux mauvais perdant.

« Moi qui espérait pouvoir ressortir d’ici plus riche que je n’y étais entré, il faut croire que ce n’est pas moi auquel la fortune sourit. » L’agneau lui sourira alors joyeusement avant de dire moqueuse.

« Vous vous inclinez à la première défaite contre moi ? J’avais cru que vous étiez quelqu’un ayant du courage et ne renonçant pas facilement, il faut croire que je me suis trompée... » Lazio se releva alors, non pas vexé, mais en prenant un air sérieux et investit, ce avant de dire du ton du défi à l'agneau fière d'elle.

« L’un de nous deux ressortira d’ici la bourse vide… Et ce ne sera pas moi. » Ce qui lui valut un regard mêlant défi et amusement, alors que l’agneau lui répondit avec un ton teinté de provocation encore une fois.

« J’espère que tu te souviendras de ce que tu viens de dire en cet instant, lorsque c’est toi qui ressortira d’ici appauvri... »

Et autant dire qu’ils s’y mirent de plus belles, que ce soit en jouant entre eux ou avec les autres aux dés… Lazio s'y mit d'ailleurs avec acharnement, mais au final ce fut lui qui perdit son petit défi, mais de peu et non sans bien s'être amusé au passage... Et c'était le plus important, même s'il dû concéder sa défaite de mauvaise grâce et ce face à l'amusement visible de l'agneau victorieuse.

« Tu as gagnée cette fois-ci, mais il y aura une prochaine fois... » Avait-il dit alors légèrement agacé par sa défaite, ce à quoi l'agneau répondra simplement, un peu moins moqueuse, peu avant que la journée ne soit terminée.

« Evidemment, je suppose que nous nous reverrons souvent ici après tout. »

Bien entendu pensa alors Lazio, il comptait bien devenir un habitué des lieux et visiblement personne n'y été opposé.

Et d'ailleurs, probablement était-ce dû aux parties qu’ils avaient joués ensemble ou le fait qu’il avait put fréquenter avec cette créature dans un contexte plus amical ou informel, mais il trouvait maintenant cette dame agneau plus sympathique et moins inquiétante. Même s'il continuait à trouver qu'elle avait quelque chose d'inquiétant et dangereux qu'il avait du mal à définir... Néanmoins, beaucoup d'êtres inquiétants et dangereux n'étaient pas forcément des mauvaises personnes après tout.

Cela et la manière dont sa couronne au regard écarlate comme le sang l’avait souvent fixée au cours de la soirée, plus souvent qu’elle avait fixée les autres et ce d’un regard qui ne semblait pas tant sévère ou inquiétant, que curieux, perturba un peu le mercenaire avant qu’il n’aille dormir dans le lit que lui offrait gracieusement Ratau pour ce soir.

Au fond néanmoins, ça n’avait pas été une mauvaise journée, bien au contraire.

Chapter 6: Confrontation avec le renard

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Lazio était le genre de personne à se croire des fois plus malin qu’il ne l’était vraiment, sans doute était-il plutôt intelligent d’ailleurs, mais il y aurait sans doute réfléchit à deux fois s’il avait sut que les inquiétudes des dévots vivants au phare du passage du pèlerin l’ayant engagés pour les protéger de ce qui avait fait disparaître leur cheffe disparue était fondées.

Le mercenaire s’était simplement dit en explorant ces lieux paisibles habités par des gens pacifistes, mais visiblement fort pieux, même s’ils semblaient pour beaucoup rendre hommage à l’agneau depuis peu… Qu’il avait affaire à des clients possiblement crédules, surtout quand il s’était rendu au phare et qu’on lui avait parlé de la cheffe de leur petite congrégation qui aurait disparu…

Le mercenaire s’était dit qu’elle devait s’être possiblement perdue ou avoir été agressée par une bête errante ou un zélote de l’ancienne foi… Il n’était pas encore très au fait de bien des réalités de ce nouveau monde, mais les gens qui disparaissent il savait que ça pouvait arriver n'importe où, surtout quand on est assez imprudent pour se balader sans expérience guerrière particulière et seul. En somme, pour lui ça avait surtout eut l’air d’un contrat facile.

Il s’était donc retrouvé à fouiller les abords du passage du pèlerin dans l’espoir de retrouver une dépouille, ou une bête sauvage agressive qu’il aurait tôt fait de tuer, avant de ramener sa tête et de dire, qu’il avait réglé le problème… Néanmoins, il eut le droit à une rencontre bien plus désagréable que ce qu’il aurait espéré.

« C’est un gibier bien singulier qui se présente à moi, mais nul doute que sous cette carapace d’acier, la chair doit être savoureuse... » Entendit-il alors qu’il s’enfonçait dans les bois alentours,, sous la forme une voix prédatrice et bestiale extrêmement inquiétante et affamée. Lazio se raidira alors, mais n’étant pas le genre d’hommes à se figer de peur ou fuir, notamment car tenter de distancer un poursuivant avec son armure serait une idée stupide, il réfléchira donc à toute allure…

Pour décider d’instinct d’une solution qui marchait souvent quand vous affrontiez quelqu’un se pensant plus fort que vous et visiblement désireux de vous tuer… Menacer avec assurance malgré votre peur.

« Et nul doute que les pèlerins du passage payeront cher pour ta tête… Sors de là où tu es lâche, que je puisse t’étriper. » Il y avait une chance après tout que son adversaire doute ou soit moins confiant, néanmoins cela n’eut pas du tout l’effet escompté…

Au contraire la créature qui avait eut des propos sinistres se révéla alors, comme si elle surgissait des ténèbres entourant le mercenaire, sous la forme d’une entité imposante habillée d’un habit sombre recouvrant tout son corps, sauf son visage de renard rouge inquiétant… Son apparence semblait simple d’ailleurs, mais la créature fit l’impression à Lazio de sortir d’un cauchemar et jamais il n’aurait pu imaginer plus terrible prédateur à cet instant... Il y avait définitivement quelque chose de surnaturel concernant ce prédateur féroce face à lui.

« Je suis là proie, les pèlerins du passage t’ont envoyés me tuer ? Cela suffira à peine pour satisfaire un temps ma faim... » Dira alors la créature avec un mélange de sadisme et férocité qui effraya l’humain.

Mais le mercenaire sut aussi parfaitement qu’il serait impossible de négocier ou se défiler et qu’il allait devoir se battre… Allait-il gagner le combat ? Difficile à dire, mais il n’aurait pas le choix, de toute manière quitte à mourir, autant le faire avec panache. Qui vit par l’épée, meurt par l’épée...

« Tu veux faire couler mon sang ? Sois prêt à le payer avec le tiens ! » Dira alors l'humain qui prit son courage à deux mains malgré la peur qui enserrait son cœur et se lança métaphoriquement dans la gueule du loup… Il leva son arbalète et tira, jetant son arme sur le côté immédiatement après que le carreau soit partit.

Carreau qui ne toucha que le vide et arrêta sa course sur un arbre, alors que la figure inquiétante semblait avoir disparue en un instant dans la ténèbres en esquissant un sourire particulièrement dément…

Il eut à peine le temps de prendre en main son bouclier et son épée, qu’elle surgirait juste à côté de lui pour lui porter un redoutable coup de griffes qu’il arriva à peine à encaisser, avant qu’elle ne disparaisse à nouveau.

Il eut alors une désagréable impression, quand la créature fit cela plusieurs fois encore, l’obligeant à se défendre avec grande peine, celle qu’elle retenait ses coups et jouait avec lui. Et pourtant, c’est avec difficulté que Lazio arrivait à parer ses attaques, sont bouclier était déjà bien endommagé et son bras était douloureux… Cette créature avait une force impressionnante, bien supérieure à celle d’un humain ordinaire.

Mais ainsi, cette bête sanguinaire retenait ses coups ? Il allait en profiter décida t-il, de toute façon il ne pouvait pas se permettre de juste se défendre, il devait attaquer dès qu’il la voyait et espérer que son armure suffirait à la protéger, les crocs d’une bête ordinaire ne pouvaient déchirer l’acier trempé, mais cette bête-ci ne semblait guère ordinaire… Néanmoins s’il restait sur la défense, il n’aurait aucune chance.

Et au pire, il se satisferait de la faire saigner avant de périr, il y avait pire façon de mourir pour un mercenaire qu'au combat.

Cela sembla surprendre le renard au moins, quand ce dernier vit le mercenaire lui porter un coup de marteau et ne guère chercher à se défendre du coup de griffes qui laboura donc lourdement son poitrail, mais heureusement ne le perça pas de peu… Lazio sentit alors son coup percuter quelque chose et le bec de son arme se teinter de sang, puis l’entité maléfique disparue à nouveau.

« Assez, je suis satisfait… » Entendra t-il alors soudainement, alors que la créature apparut à quelques mètres face à lui, affichant toujours un sourire prédateur et inquiétant, mais visiblement plus calme… Que voulait-il dire par là ? Lazio n’osa pas demander, mais son adversaire le lui expliqua tout simplement.

« Très peu osent me faire face, la plupart implorent pitié ou fuis quand je décide de me repaître d’eux, mais je n’ai encore vu aucune proie ainsi réagir face à moi… Tu es intéressant. »

Comment Lazio devait répondre à cela ? Difficile à dire, mais il profita du répit qu’il eut pour souffler un peu et garder son adversaire en vie et peut-être espérer que le combat était terminé… Quoiqu’il en soit, le renard ajouta avec morgue.

« Tu n’auras pas ma tête, tu es trop faible pour me vaincre. Néanmoins, peut-être seras tu assez fort un jour pour me défier ? Ou du moins me tenir tête. » Le renard s’approcha alors doucement, Lazio serra le manche de son marteau de sa main mais n’attaque pas, la créature non plus, elle dira simplement alors avec intérêt.

« Je t’ai vu il y a quelques jours tuer cette créature contre laquelle tu aurais dû périr… Peut-être as tu de quoi être un chasseur, un prédateur comme moi, mais tu n’es encore qu’un louveteau, il faut que tu fasses les crocs, que tu me prouves ton potentiel… »

Où cet être inquiétant voulait-il en venir ? Il ne savait pas si les sous entendus que cela impliquait lui plaisaient, mais de toute manière le renard finira par ajouter simplement, en laissant paraîtra sa faim féroce dans sa voix...

« Je vais te parler un langage que tu peux comprendre. Il y a certaines bêtes redoutable qu’une proie comme toi n’est pas censée pouvoir tuer et vaincre en combat, comme l’enfant des profondeurs que tu as vaincu… Je t’enverrais en traquer une et si tu me rapportes son cœur, je te récompenserai et d’autres traques suivront… Je veux voir si tu as l’étoffe d’un véritable prédateur, traque et tue, deviens le véritable chasseur et démontre que tu n’es pas une proie. »

Si on analysait froidement les paroles de ce renard sanguinaire et qu’on traduisait selon la manière de voir les choses du mercenaire… Il voulait qu’il fasse de la chasse aux monstres ? Pour lui ? Ce n’était pas vraiment le cœur de métier de Lazio même s'il en avait déjà fait contre des nécrophages et autres prédateurs communs, mais si cela lui permettait de vivre un jour de plus et de gagner sa vie il valait mieux accepter. De toute façon, il était assez pragmatique pour savoir qu’il n’avait aucune chance contre le renard et que contrarier celui-ci serait stupide.

« Si vous désirez que je vous nourrisse en chassant des bêtes, et en échange vous n’attaquez plus les pèlerins du passage et me récompensez, alors ainsi soit-il... » Répondra donc le mercenaire en ayant un peu de mal à reprendre sa contenance...

Le renard accentua alors encore plus son sourire carnassier et ajouta.

« Ils sont nourrissants, mais le cœur du gibier que tu chasseras l’es encore davantage… Considère que notre pacte est entendu, mais sache aussi une chose... »

Le renard se rapprochera alors de Lazio, se penchera à son nouveau et ajouterait avec un ton prédateur en exhibant pleinement sa dentition aiguisée. Une dentition bien trop développée au goût de l’humain.

« Que tu triomphes ou périsse je serais amusé, mais maintenant que tu t’y es engagé… Si tu fuis, que tu ne tue pas les bêtes que je t’envoie chasser, que tu ne me nourris pas de leur cœur, sois certain que je satisferai ma faim autrement… » Le mercenaire sentira alors un frisson le parcourir, mais il répondra simplement, en essayant d’être professionnel, mais il n’arriva pas à avoir un ton cordial. La bête était juste trop inquiétante pour qu’il se comporte de façon aimable envers elle.

« Ne doutez pas de ma réussite future, réfléchissez juste à la récompense que vous m’offrirez pour mes bons et loyaux services. » Après peut-être qu'elle appréciera qu'il ait un peu de répondant ?

Le renard s’éloignera alors soudainement de lui et reculerait jusqu’à arrivée à un coin d’ombre épais au travers duquel le mercenaire ne voyait pas grand-chose, avant de finir d'ajouter avec des mots emplis de gravité...

« Tant d’arrogance, espérons que tu ne me déçoives pas… Nous nous reverrons très bientôt... » Et il disparut sans mot dire...

Chapter 7: Contrat pour Plimbo : Les catacombes oubliées

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Lazio commençait à avoir une situation un peu stable, ou du moins à pouvoir prévoir l'avenir sur le moyen terme, il avait quelques clients ou pistes de clients à disposition même s’il n’était pas certain qu’il fallait considérer l’effrayant renard qu’il avait croisé il y a peu de temps comme un « employeur »… Et il savait à peu près comme obtenir des provisions, entretenir son équipement et où dormir.

Soit chez Ratau concernant le fait e dormir, soit dans un petit campement qu’il avait installé non loin du passage du pèlerin, sous la forme d’une tente et d’un matériel de campement assez simple qu’il avait placé dans un coin un peu reculé et discret… Ce n’était pas le grand luxe, mais il avait l’habitude de dormir ainsi et puis il n’avait pas envie d’exagérer en passant toutes ses nuits chez Ratau quand il n’était pas en mission. Le vieux rat était aimable, mais le mercenaire ne préférait pas avoir l’air de trop profiter de sa bonté.

Bien entendu, il avait aussi installé quelques pièges à cordes reliées à des casseroles autour du campement par sécurité… Il avait hésité à mettre en place des pièges à loup, mais il préférait éviter qu’un promeneur un peu idiot perde une jambe, il s’était donc contenté de quelque chose qui lui permettrait de remarquer quelqu’un venant le déranger en pleine nuit, mais sans broyer la jambe de l’importun au passage.

Il était donc plutôt bien partie pour mener un train de vie de mercenaire acceptable dans les environs, en attendant de voir s’il y avait possibilité de rentrer chez lui un jour, ou si des opportunités plus intéressantes finiraient par se présenter…

Et en parlant d’opportunités, Plimbo avait peut-être du travail pour lui pensa t-il avant de se rendre au repaire des contrebandiers, soupçon qui se confirma lorsque le contrebandier l’accueillit avec bonne humeur.

« Ah Lazio, je te cherchais justement ! Un travail honnête et légal t’intéresserais ? » Dira alors le contrebandier avec son habituel ricanement grinçant, le mercenaire répondrait alors simplement et avec amusement.

« Le travail honnête m’intéresse toujours. » Plimbo ne perdra donc pas de temps et ajoutera simplement avec entrain.

« Leshy le seigneur des bois sombres a périt il y a peu de temps… » Leshy, le fameux évêque du chaos ?

Lazio évidemment n’avait pas passé son temps dans ce nouveau monde à ne rien faire pour en apprendre davantage sur celui-ci. Tout était encore assez obscur, mais il avait compris que les évêques étaient de sortes de dieux vivants qui gouvernaient les terres de l’ancienne foi dans lesquelles il était coincé et qu’ils n’étaient guère des dieux amicaux et bienveillants.

Une forme de théocratie en somme, dont l’une des figures dirigeantes avait donc périt récemment. Autant dire que ça devait être une véritable crise politique et religieuse qui frappait les bois sombres actuellement...

« Je pensai donc que tu pourrais profiter du fait que les disciples de Leshy soient encore sous le choc de la mort de l’évêque du chaos pour aller visiter une ruine des bois sombres, d’anciennes ruines mystérieuses… Elles ont toujours été très surveillées, mais elle n’ont pourtant jamais été un temple du dieu du chaos. Pourquoi ne pas profiter du fait qu’ils ne la surveillent plus pour aller récupérer ce qu’il y a à l’intérieur ? » Du pillage de ruines donc ? Des ruines qui attiraient l’intérêt de fanatiques religieux sinistres ?

Pourquoi pas, si les fidèles de Leshy avaient cessés de la surveiller, il pourrait donc y aller et peut-être y trouver un butin très intéressant…

« Je pense que je vais revenir vite avec ce que j’aurais pu trouver là-bas, prépare juste une bourse bien remplie pour m’acheter ce que j’aurais ramené. Indique moi juste où à se trouve et j’y vais immédiatement... » Dira donc le mercenaire en tendant une main au pou de mer qui la serra donc, ce avant de dire.

« C’est toujours un plaisir de faire affaire avec un vrai professionnel ! Si tout le monde était comme toi Lazio, je n’aurais pas tout le temps au bord de la ruine ! » Ricana alors aimablement le contrebandier en exagérant un peu ses malheurs comme toujours, le mercenaire hochera donc la tête à ces propos, puis ne tardera pas à se mettre en route...

Et c’est ainsi que plus tard, après avoir traversé les bois sombres prudemment, en suivant un sentier que lui avait conseillé de prendre le contrebandier et rarement patrouillé par les fanatiques, il tombera sur l’entrée de ces fameuses ruines…

Elle n’avait rien d’exceptionnel, c’était une sorte de lourde porte de pierre, visiblement du granite qui devait mener à un escalier s’enfonçant dans les profondeurs d’une petite colline boisée ordinaire. Du moins elles n’aurait rien d’exceptionnel, si des écrits écarlates n’étaient pas apparues soudainement une fois que le mercenaire se trouverait à quelques mètres de ces fameuses portes… Des écrits qu’il s’empressa de lire immédiatement, notamment par curiosité.

« Quiconque désire pénétrer dans le dernier lieu de repos des fidèles, doit démontrer sa loyauté à celui qui attend. Celui qui désire honorer la mort, doit savoir lui confier sa vie. » Lira alors Lazio, inscrit dans la roche qui constituait la porte d’entrée… Il vit alors une fiole se matérialiser en lévitation devant lui, elle contenait un liquide de couleur ambrée et il devina qu’il était censé la prendre et en faire quelque chose...

Est-ce que c’était une épreuve permettant d’entrer dans ces ruines ? Il ouvrira la fiole et reniflera prudemment l’odeur émise par celle-ci… Elle était sucrée et acide à la fois.

C’était clairement du poison, ce n'est pas qu'il le devinait rien qu'à l'odeur, mais le mercenaire devina aisément qu’il était censé boire cette chose pour être digne d’entrer dans ces catacombes… Allait-il donc s’amuser à boire du poison pour pénétrer dans ces ruines ?

Son instinct premier était de se dire que non, qu’il serait stupide de boire ainsi du poison. D’un autre côté ça semblait être une épreuve initiatique et de foi, pas quelque chose conçu pour tuer ceux qui buvaient ce poison, il était probable que la dose était insuffisante pour tuer ou bien que ce n’était pas une toxine mortelle…

De plus, il se sentait audacieux, c’était potentiellement une idée stupide, mais il y avait quelque chose d’amusant et brave de boire un poison d’une traite pour réussir une épreuve de foi devant d’anciennes ruines. Comme une manière de défier la mort, plus que de la vénérer.

Il regarda donc la fiole et prenant son courage à deux mains, il but celle-ci d’une traite, déversant le liquide ambré inquiétant dans son corps.

L’effet fut presque immédiat, Lazio sentit alors une lourde douleur enserrer sa poitrine, puis rapidement une sorte de froid engourdissant recouvrir tout son corps, de ses extrémités à son tronc… Il eut alors en effet l’impression qu’il allait mourir et eut presque du mal à rester debout devant la rapidité et intensité de ces sensations. Il n'avait sincèrement, jamais ressentit de sensation plus atroce de son existence...

Puis tout aussi soudainement, la douleur et la sensation funeste disparut, Lazio sentit son corps se remettre rapidement de la douleur, mais aussi de cette froideur qui l’avait enveloppé, il se sentait alors étrangement en forme et léger, comme si pour avoir ainsi affronté la mort en face, il était aussi pour un temps capable d’encore mieux savourer la douceur de la vie. Il oublia presque d'ailleurs, la douleur atroce qu'il avait ressentit juste avant, grâce à cette euphorie étrange.

Il était encore en vie et la porte s’ouvrit alors face à lui, en disparaissant simplement, permettant à l’humain d’entrer dans ce qui s'avéra rapidement être des catacombes sans plus de difficultés, ce qu’il fit avec prudence et vigilance, s’attendant aussi bien à la présence de pièges éventuels, que de morts vivants en maraude.

Mais il dû se rendre compte après de longues minutes de marches et après s’être enfoncé assez profondément dans ces catacombes péniblement éclairées par la lanterne qu’il avait apporté avec lui, que rien n’était venu l’importuner, alors qu’il avançait au milieu de couloirs contenant divers sarcophages, ossuaires et crânes de diverses bêtes pensantes peuplant ces terres, notamment des crânes d’agneaux... Seul le silence régnait en ces lieux.

Ces ruines étaient vides, il n’y avait même pas de pièges qui empêchaient de s’y enfoncer davantage, personne ne les gardait et personne n’osait y entrer… Il pouvait comprendre pourquoi néanmoins, les lieux étaient sinistres et inquiétants et oppressants, mais en dehors de cela le mercenaire devina qu’il n’était pas en danger ici. Il n’avait pas envie de rester plus longtemps que nécessaire dans ces catacombes, mais il n’avait pas le sentiment que s’il le faisait, il périrait douloureusement.

Il se demandait pourquoi aucun des fanatiques de l’ancienne foi n’avait pillé les lieux depuis le temps, mais il supposa que ça devait être justifié par une certaine forme de superstition… Ou l’énigme à l’entrée qu’il avait dû résoudre, il supposait que des zélotes d’un culte sanguinaires préféraient ne pas démontrer leur « loyauté » à une autre divinité, même de façon non sincère.

D’ailleurs en parlant de superstition, le mercenaire en voyant que sa vie n’était pas en danger, prendra la peine de contempler les lieux alors qu’il parcourait ces catacombes d’un pas prudent, mais plus assuré… Les lieux étaient anciens et poussiéreux, mais assez beaux, même si morbides.

On pouvait y trouver de nombreuses statues représentant des agneaux qui semblait dormir ou prendre des postures dignes ou macabres quoique paisibles… Des vases anciens et des fresques murales quasiment effacées par le temps, mais où il pouvait contempler pour certaines un grand chat à l’air divin et inquiétant… Des agneaux et des crucifix.

Il ne saurait pas contre déduire le contexte de ces peintures ou ce qu’elles représentaient vraiment, car il ne restait vraiment pas grand-chose d’elles et ces rares restes étaient plus que lacunaire, comme si on brisait un vase en mille morceaux et que l’on en conservait seulement dix.

Il y avait aussi des braseros depuis longtemps éteints et ce qui semblait servir de stèles pour des sacrifices divers dispersés de ci et de là. Cela ressemblait autant à un lieu de repos des défunts au final, que pour honorer le divin, du moins selon la perception d’un mercenaire qui était en général peu instruit sur la chose spirituelle.

Il hésitait à vrai dire à piller les lieux, mais… Il n’avait pas forcément besoin d’ouvrir les sarcophages pensa t-il, en voyant divers réceptacles ou vases dans lesquels se trouvait diverses babioles, gemmes ou bijoux. Il pouvait se contenter de récupérer cela, ce n’était pas bien lourd et ça pourrait se revendre assez aisément.

De plus, ayant poussé son exploration jusqu’au bout et fouillé divers vases ou poteries sur son chemin, il finirait par tomber sur quelque chose de très intéressant, lévitant au dessus d’une stèle taillée dans la roche et se tenant sous une alcôve où trônait une peinture depuis longtemps effacé.

C’était une sorte de crucifix fait d’os blanc qui semblait émettre une légère lueur dorée, mais surtout… Il y avait une substance noirâtre étrange qui semblait s’en écouler et tomber au goutte à goutte sur l’autel au dessus duquel elle lévitait.

C’était sans doute un artefact magique puissant, mais pouvait-il la prendre ainsi… C’est alors qu’il remarqua à nouveau une écriture lumineuse, faîte de lettres rouge sang qui apparut sur le mur en face lui…

« Celui qui aspire à la bénédiction de celui qui attend, doit mêler son sang au saint ichor de la relique, alors sa dévotion sera reconnue et son âme dévouée au seigneur de l’au delà. »

Le mercenaire réfléchira alors à ces écrits et supposa que ça devait être une sorte d’épreuve initiatique et de foi très symbolique. S’il voulait ce crucifix, il allait donc devoir le toucher avec son sang ?

L'humain n’aimait pas l’idée de se faire saigner soi-même, surtout qu’il fallait faire la chose avec doigté pour ne pas risquer une blessure durable à la main, mais cette relique valait sans doute ce petit sacrifice… Il retira son gantelet et le gant de maille l’entourant et sortira donc son poignard… Puis très doucement il se coupera la main pour faire couler un peu de sang, puis touchera avec la relique.

Celle-ci émettra alors courtement une lumière quasiment aveuglante… Lazio par réflexe retirera alors sa main, puis verra que la légère coupure qu’il s’était fait était déjà cicatrisée…

Quant à la relique elle-même, elle semblait autant recouverte de cet ichor noir étrange, que de sang maintenant, bien plus que ce que le mercenaire avait put poser sur elle par un léger toucher. L’humain hésita alors puis la récupéra avec précaution, rien de néfaste ne lui arriva après cela… La relique était dans sa main et entreprenait déjà de tâcher celle-ci aussi bien d'ichor que de sang, sans que cela ne semble l'affecter autrement qu'en lui faisant éprouver la sensation désagréable d'avoir la main droite poisseuse.

Il supposait qu’il avait réussit l’épreuve en quelque sorte ? Quoiqu’il en soit cette chose était maintenant à lui et il espérait bien que le contrebandier serait intéressé par ceci...

Quant il fut de retour un jour plus tard au repaire des contrebandiers, il fut d’humour plutôt enthousiaste, tout autant que le contrebandier qui le salua.

« Lazio, je suis heureux de te voir de retour, alors tes fouilles ont été fructueuses ? »

Le mercenaire plutôt content de lui, sortirait la relique de sa sacoche, celle-ci était enroulée dans un drap qu’elle avait déjà bien tâchée, avant de dire avec bonne humeur.

« Plus que fructueuses, regarde ce que j’ai trouvé, je ne sais pas ce que ça fait, mais ça a l’air puissant et précieux. »

Le sourire du mercenaire, sera néanmoins rapidement dissipé par l’air presque horrifié du contrebandier en voyant cela, surtout quand après quelques secondes d’observation, Plimbo demanderait...

« Je… Y avait-il des signes de la présence des agneaux dans ces catacombes ? »

L’humain trouvait la question curieuse, mais se contentera de répondre simplement.

« Oui, notamment des ossements et statues en représentant mais qu’est-ce que ça change ? »

Plimbo qui prit un air davantage inquiet dirait alors simplement.

« Tu n’es pas au courant ? Les agneaux ont été massacrés pour les évêques, c’était un peuple très pieux et pacifique, mais dévoué à celui qui attend… Il y avait une prophétie concernant son retour, ils ont décidés de les exterminer pour empêcher celui-ci. » Le contrebandier secouera alors la tête avant de dire. « Ce n’est pas une bonne idée d’avoir une relique qui a été conçue par eux ou dédiée au seigneur de la mort avec soi, ça risque d’attirer l’attention des évêques, et je préfère encore moins attirer leur attention que celle de ma belle mère… Tu ferais mieux de t’en débarrasser, j'aurais du mal à trouver un partenaire d'affaire aussi efficace si tu disparaissais. »

L’humain se sentait alors très agacé, mais le mercenaire était quelqu’un de patient et diplomate… Donc plutôt que de s’énerver, il demandera simplement et calmement.

« Tu es en train de dire que je me suis aventuré dans les bois sombres et des catacombes sordides pour rien ? Tu sais, j’ai trouvé d’autres choses là-bas, moins reconnaissables, cela ne t’intéresserais pas ? Au moins je n’aurais pas l’impression d’avoir fait tout ça à perte. » Plimbo qui sembla reprendre sa contenance alors, surtout quand le mercenaire montra les gemmes et bijoux qu’il avait récupéré, dira simplement avec assurance.

« Oh, ça je peux te l’acheter… Cela a l’air à la fois anciens et précieux ! Et si tu veux je peux te faire un prix, pour m’excuser de la déconvenue. » Puis, alors que le contrebandier sortira sa bourse pleine d'or, il ajoutera tout de même avec sérieux au mercenaire, mais du ton de l'avertissement amical. « Par contre, crois la parole d'un vieux loup de mer, il vaut mieux que tu te débarrasses de cette relique… Elle ne peut que t’attirer le mauvais œil. »

Le mercenaire put ainsi au moins revendre une bonne partie du butin qu’il avait récupéré auprès du contrebandier, mais il était toujours en possession du crucifix inquiétant alors qu’il quittait le repaire des contrebandiers...

Devait-il s’en débarrasser comme le lui avait conseillé de Plimbo ? Ce serait sans doute la solution simple, mais le mercenaire n’en avait pas envie, tout simplement car il avait dû boire du poison, puis procéder à un rituel étrange pour récupérer cette maudite relique… Il ne comptait certainement pas s’en débarrasser sans obtenir quelque chose en retour...

Peut-être que Ratau saurait qui pourrait s’intéresser à cette relique ou ce qu’elle pouvait faire ? Lazio hésitait à demander à l’agneau aussi étant donné qu’il était l’un des survivants de ce peuple massacré de ce qu’il savait, mais serait-ce vraiment une bonne idée ? Il faudrait sans doute qu’il évite de dire qu’il avait légèrement pillé une ancienne catacombe de son peuple… Mais sinon, peut-être que celui-ci serait intéressé ? Cela, et ce serait une bonne action d'une certaine manière, il se sentait après tout sympathique envers l'agneau maintenant qu'il avait appris pour cette histoire de massacre et qu'il pouvait y repenser au calme. Peut-être devrait-il être plus gentil ou prévenait envers elle à l'avenir ? Sans doute, ce serait la moindre des choses...

De toute façon, il n’avait pas d’autres pistes et il supposait qu’il pourrait toujours broder une histoire en jouant sur les mots, si jamais on tenait à savoir comment il avait obtenu ce crucifix.

Ainsi, le mercenaire légèrement agacé par tout ceci, plutôt que de rentrer à son campement pour la nuit, se rendrait vers la demeure de Ratau, ce en espérant que l’agneau y serait lui aussi.

Chapter 8: Parties de dés et nouveaux enjeux

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Lazio comme il l’avait prévu, se retrouvait le lendemain de sa dernière mission pour Plimbo, réunit avec Ratau, Flinky, Klunko et Bop, mais aussi l’agneau pour jouer aux dés avec eux et passer du bon temps. Il avait une nouvelle fois amené de l’alcool avec lui et quelques douceurs et l’ambiance était évidemment détendue. Clairement tout le monde était ici pour s’amuser et passer du bon temps et le mercenaire n’était guère contre cela.

Il n’était guère contre aussi de perdre au jeu la somme d’argent qu’il avait prévu de perdre tout simplement, après tout il avait l’habitude de toujours prévoir une somme d’argent à parier et ne pas la dépasser… Cela lui évitait de perdre plus qu’il n’était à perdre, mais aussi de savoir combien il pouvait parier et comment sans s'en inquiéter outre-mesure.

Le mercenaire, petit détail à préciser sinon ne portait pas son armure, il avait déposé celle-ci dans la chambre d’ami où il était hébergé et n’avait même pas gardé son gambison sur lui. Il avait enfilé des vêtements du quotidien de sa contrée natale qu’il gardait avec un matériel de couchage sommaire dans son sac de voyageur… C’était un costume noir et blanc, plus précisément un pourpoint surmonté d’un manteau court nommé casaque dans les mêmes coloris. Au niveau de ses bas il avait un haut de chasse bouffant affichant les mêmes couleurs, le tout, sans oublier un chapeau de feutre qu’il portait qui était purement noir pour sa part, lui donnait l’air d’un petit bourgeois assez bien habillé.

Ce n’était pas plus mal, Lazio aimait être bien habillé, comme beaucoup de gens de sa contrée natale. Que ce soit les pauvres ou les riches, un goût qu’il avait partagé avec ses compatriotes et qu’il conservait ici. De plus, comme il n’avait pas de fourrure, plumes ou écailles, comme la plupart des gens des environs, il avait tendance à penser qu’un bel habillement l’aidait à ne pas paraître nu comme un ver en comparaison… Et puis, comme c'était assez exotique selon leurs standards, il avait l'impression d'être un peu unique sans faire grand chose pour.

Et évidemment alors que les parties s’enchaînaient, que l’argent s’échangeait et que le vin et autres breuvages étaient consommés, certaines discussions se firent, par exemple entre l’agneau et Ratau.

« Ratau, j’ai suivis tes conseils et réfléchis à une solution pour rapidement apaiser et contenter mes disciples en cas de nécessité ou si quelque chose de désagréable venait à les faire douter… Comme l'or n'est pas un problème à obtenir, j’avais notamment pensée au rituel de la charité... »

Le rat qui semblait alors écouter patiemment, répondra pensif et du ton du conseil amical envers son amie.

« Je dirais que c’est une excellente idée, cela te coûtera un peu d’or, mais pas énormément, ça apaisera tes fidèles et te permettras de pouvoir économiser tes ressources pour d’autres rituels. De plus, ce n’est pas comme si tu manquais d’or en effet mon amie. » Et alors qu'il parlait, le vieux semblait réellement avoir un air de professeur, ce alors que l’agneau l’écoutait presque religieusement. Le fait qu’il soit son maître à penser et elle son élève était fort visible et plutôt attachant à observer. On dirait presque plus une relation père-fille, que de maître à élève d'ailleurs.

D'ailleurs, plus il passait du temps ici en compagnie de l’agneau, plus Lazio la considérait de manière sympathique et moins il s’inquiétait de ses côtés inquiétants et dangereux… Sans doute était-ce dû à l’habitude ou le fait qu’il la voyait passer son temps dans un cadre amical et informel.

« J’ai aussi cet adepte, Webber, il est le seul membre du culte qui préfère vivre de nuit plutôt que de jour, j’ai un peu peur que cela l’isole des autres, mais d’un autre côté il ne s’en est jamais plaint, mais c’est peut-être dû à son caractère facile à vivre… Que ferais tu pour ta part ? » Demandera sinon l’agneau assez contente concernant les conseils précédents, mais soucieuse concernant cette difficulté qu’elle soulevait.

« Je dirais que tu devrais un peu lui consacrer du temps, comme tu n’as pas besoin de dormir, tu fais souvent des corvées de nuit je crois ? Pourquoi ne pas en faire quelques-unes à ses côtés. » L’agneau hocha alors légèrement la tête d’un air pensif, ce avant de répondre satisfaite.

« C’est une bonne idée, les adeptes apprécient souvent que je travaille à leurs côtés, même si j’ai tendance à plutôt faire des tâches qu’ils ne peuvent pas eux-mêmes faire. » Elle était donc du genre travailleuse ? Lazio aimait bien cette idée, après tout quitte à être un chef, autant mettre un peu les mains dans la gadoue comme les autres, à ses yeux ça permettait de montrer qu’on ne demanderait pas à quelqu’un, ce dont on était pas capable soi-même...

Et ils continuèrent ainsi pendant un petit moment de parler tout les deux du culte de l’agneau, Ratau donnant des conseils et avis et l’agneau parlant de certaines choses auxquelles il était confronté… Le mercenaire pour sa part écoutait la conversation avec curiosité, mais sans paraître y donner beaucoup d’importance, comme quelqu’un qui écouterait une conversation ayant lieu à côté de lui, mais plus pour passer le temps, que pour vraiment s’en mêler.

Lazio comme toujours quand des gens parlaient de religions faisait l’effort de ne pas paraître fermé en entendant cela et surtout de ne rien dire concernant ses propres opinions à ce sujet. Pas qu’il en avait vraiment, le mercenaire n’avait jamais été du genre spirituel, mais il n’était pas non plus un incroyant acharné… Disons juste qu'il restait ouvert et cordial à ce sujet car il serait stupide de brusquer les gens sur ce genre de questions, ça lui attirerait des inimités inutiles et le mettrait possiblement en danger...

De plus, il avait remarqué depuis un petit moment que Ratau, l’agneau et leurs amis semblaient tous plus ou moins membres d’un culte, celui de cette divinité nommée « celui qui attend », un titre assez prestigieux en soit et qui était donc celui du dieu vénéré par le peuple des agneaux avant leur "massacre" de ce qu'il avait compris. Une raison de plus de ne pas les brusquer à ce sujet… De toute façon, plus il passait de temps dans ces terres de l’ancienne foi, plus il avait l’impression qu’il fallait se lever tôt et bien chercher pour trouver un athée ou quelqu’un aussi désintéressé de ces questions que lui.

Comme le disait un dicton populaire par chez lui « à Akkaton fait comme les Akkatoniens », ce qui pouvait évidemment être interverti avec le nom de tout autre empire et ses sujets. Peut-être devrait-il d’ailleurs finir par se convertir ? Il ne savait pas, il attendait de peser le pour et le contre, mais si jamais on lui demanderait il dirait sans doute qu’il était ouvert au sujet, mais avait encore besoin d’y réfléchir. Cela suffirait sans doute à lui donner le temps de vraiment y réfléchir...

Quoiqu’il en soit, au bout d’un temps Klunko finira par demander, avec amusement à Flinky.

« Et sinon tes dettes mon amie, tu as enfin pu rembourser tes dettes ? » La serpente qui siffla alors de façon un peu contrariée, répondra simplement. « C’est toi qui le demande ? Tu es sans doute la principale raison pour laquelle je n’ai pas encore remboursée mes dettes au jeu ! Tu te comporte comme si tu étais le meilleur ami au monde, mais tu es impitoyable au jeu. »

Le corbeau répondra alors, au grand amusement de Lazio, qui s’était intéressé à cette conversation alors qu’il venait de se servir un verre de vin et le buvait de manière détendue.

« Serait-ce aussi amusant et satisfaisant pour toi si je te laisses gagner facilement ou annulait tout simplement tes dettes ? » La serpente siffla alors à nouveau, avant de dire un peu contrariée. « Je n’ai pas besoin de ta pitié, au pire je n’aurais qu’à continuer à détrousser Lazio et l’agneau, je ne sais pas lequel des deux est la meilleure source d’or à cette table... » Le mercenaire qui avait entendu cela alors qu’il buvait son verre, manqua alors d’avaler de travers et toussa, alors que l’agneau qui avait entendu cela elle aussi, affichait un air démontrant qu’elle était un peu contrariée et dévoilait le fait qu'elle était un peu mauvaise joueuse...

« Oh mais j’y pense, Lazio ne nous a jamais parlé de ses aventures pour le moment ?! » S’exclama alors soudainement Klunko, comme s’il venait de se rappeler quelque chose d’important...

Ainsi les regards se tournèrent vers Lazio et Klunko lui ajoutera alors avec une curiosité amicale sincère.

« C’est vrai après tout, vous devez avoir quelques anecdotes à nous raconter en tant que guerrier errant, peut-être sur vos aventures récentes ? » Lazio qui n’avait rien contré cette idée, sourit avec un peu de fausse modestie avant de dire.

« Oh, ce n’est rien de bien fabuleux, le travail, les affaires, les habituelles aventures d’un mercenaire. » Il s’amusa alors de l’air soit faussement agacé qu’il tira de Flinky, de l’amusement qu’il tira de Ratau et du roulement d’yeux qu’il suscita chez l’agneau, mais surtout de la manière dont Klunko insista.

« Allez, racontez nous une de vos aventures... » Le mercenaire alors désireux de se mettre un peu en valeur dira simplement...

« Eh bien, je devais récupérer il y a quelques temps une caisse de marchandises pour un client, de simples cristaux… Ce à ancre profonde. J’ai eu alors la désagréable surprise de voir trois zélotes de Kallamar prier autour de la caisse. Je m’approcha alors dans l’idée de les convaincre fermement de me laisser la marchandise, quand une véritable abomination est sortit des flots alentours... » Il fit alors un geste de ses deux mains, comme pour désigner quelque chose d’impressionnant.

« Un imposant triton, un poisson sur pattes qui faisait quasiment deux fois ma taille, il avait plus de dents qu’un requin et l’air affamé. Il a dévoré vif un des zélotes devant moi alors que les autres fuyaient ! Puis je sus quand il me regarda avec haine et faim, que la confrontation serait inévitable... » Il sortira alors quelque chose, une dent grande et aiguisée qu’il déposa sur la table de jeu, avant d’ajouter.

« Je n’ai pas hésité, j’ai visé l’œil et lui ai décroché un carreau d’arbalète dedans, alors que la bête agonisait de son œil perdu, j’ai pris mon marteau en main et lui ai brisé un genou. Lorsqu’elle a tentée de m’attirer à elle pour me dévorer, je l’ai sonnée d’un coup de marteau sur la tête, puis je lui ai brisé l’autre genou… Une fois au sol et à ma merci, j’ai récupéré mon arbalète et l’ai achevé de loin, ce n’était pas glorieux, mais je suis au moins vivant pour vous le raconter... » Le mercenaire qui voyait alors qu’il avait un peu impressionné tout le monde avec son exploit, sans doute car ils ne se seraient pas attendus à ce qu’il en soit capable, conclura simplement avec un faux agacement.

« C’est ça la vie de mercenaire, on vous paye pour un travail, vous pensez que le contrat sera facile, mais des fois vous faîtes face à un imprévu ! Je n’ai jamais affronté quelque chose d’aussi ou féroce seul, j’espère bien ne pas recommencer de sitôt. » Puis il regardera l’agneau et se disant que c’était peut-être le bon moment pour parler de la relique…

Il sortit celle-ci qu’il avait enveloppé dans un tissu qu’elle avait tâchée, déposant le crucifix souillé d’ichor et sang sur la table.

Tout le monde regarda alors la relique avec un air mêlant la surprise, l’immense intérêt ou une forme de frayeur… Le mercenaire se demanda alors si ça avait été une bonne idée, surtout lorsque l’agneau lui demandera avec une grande gravité, alors que la couronne rouge sur sa tête fixait l’humain avec une intensité perturbante.

« C’est, une relique de mon peuple… Elle est faîte d’os d’agneau, où as tu trouvé cela ? » Lazio qui fut un peu perturbé par ton soudainement très sérieux, répondra alors sans vraiment réfléchir.

« Une catacombes qu’un employeur m’avait envoyé fouillé, j’ai trouvé celle-ci dedans. » L’agneau sembla alors continuer à le fixer avec intensité, avant de finir par demander, d’un ton apparemment dangereux qui ne sembla plaire à personne autour de la table.

« Tu as, pillé, un ancien lieu de repos de mon peuple ? » Le mercenaire répondra alors d’instinct, en dévoilant une grande partie de la vérité, mais pas certains détails qu’il ne valait mieux pas exposer.

« Je ne savais qu’elles appartenaient à ton peuple avant d’y entrer, je pensai juste que c’était une ruine étrange que surveillaient les fidèles de Leshy pour une raison ou une autre… Je n’avais aucune intention de souiller la mémoire des agneaux et de toute manière je ne l’ai pas fait, je n’ai touché à aucun ossement et aucune tombe. » L’agneau sembla alors légèrement s’apaiser devant les propos du mercenaire, mais restait méfiant, Lazio ajoutera alors aimablement.

« Quoiqu’il en soit, j’ai trouvé ceci là-bas… Cette relique était en lévitation au dessus d’un autel et semblait attendre que quelqu’un réussisse une petite épreuve pour la récupérer. Je suppose que si je ne l’avais pas fais, ce crucifix serait resté là-bas pour encore quelques siècles. » L’agneau et sa couronne semblèrent alors le regarder avec un mélange de curiosité et étonnamment, avant que l’agneau n’ose demander simplement et avec plus d’amabilité qu'avant.

« Quel genre d’épreuve ? » Le mercenaire qui se sentait alors plus détendu et moins sous pression, fit mine de réfléchir...

« Si je me rappelle bien des paroles exactes… Celui qui aspire à la bénédiction de celui qui attend, doit mêler son sang au saint ichor de la relique, alors sa dévotion sera reconnue et son âme dévouée au seigneur de l’au delà. » Dira alors Lazio pensif, il remarqua alors le regard sidéré que lui lança tout le monde, aussi bien l’agneau, que Ratau et Flinky et Klunko, et il ajouta légèrement gêné…

« J’ai donc fait une coupure sur ma main et touché le crucifix… Celui-ci s’est mit alors à secrété du sang en plus de cette substance noire étrange et j’ai pu le récupérer. Mais j’avouerai ne pas savoir quoi en faire maintenant... »

L’agneau semblait alors ne pas savoir quoi en penser, elle réfléchira pendant de longs instants avant de reprendre la parole.

« Ton sang est mêlé à celui de la relique, tu as proclamé ton allégeance à celui qui attend en faisant cela… Si tu n’étais pas encore l’ennemi proclamé des évêques, c’est maintenant chose faîte. » Dira alors l’agneau d’un ton sombre et étonnamment grave, le mercenaire ressentit alors un léger frisson lui chatouiller la colonne vertébrale, mais il décida tout de même de répondre avec le cynisme de la personne qui faisait avec ce qu’il avait.

« Je n’étais de toute façon pas vraiment leur ami vu le nombre de leurs fidèles avec qui j’ai eu des problèmes depuis que je suis ici... » Il vit alors l’agneau légèrement grimacer d’amusement en entendant cela, puis soudainement ce dernier sembla concentré et fermera les yeux, alors que l’œil de sa couronne se fermait…

Lazio se demanda alors ce qui se passait et surtout à quoi il pensait, quand soudainement l’agneau qui avait le regard rouge noir et rouge, finira par lui dire de sa voix habituelle, mais avec plus de gravité… Ce alors que sa couronne ouvrait à nouveau les yeux et fixait le mercenaire avec bien plus d’intérêt que ce dernier aurait accepté qu’elle lui consacre.

« Celui qui attend, désire te récompenser pour ce que tu as accomplis… Et que je récupère la relique perdue, dis moi mercenaire, pour combien serais tu prêt à la céder ? »

Lazio oublia alors pour un temps l’idée de s’inquiéter de ce qui était en train de se passer, en entendant ce qui équivalait pour lui en une opportunité de se débarrasser de cette relique soit disant dangereuse et être payé pour… Il répondra donc en essayant d’avoir le ton le plus sérieux et professionnel possible..

« Combien serais tu prêt à payer en or pour ceci ? L’agneau ne prit même pas la peine de réfléchir et répondra simplement.

« Milles or, celui qui attend est généreux envers ceux qui le servent bien comme tu le constateras rapidement… » Milles or ? Le mercenaire entendit surtout cette somme et pas vraiment les mots qui suivirent ou si peu, il serait payé milles or pour cette relique ? C’était trop beau pour être vrai.

Trop beau pour faire l’affront à l’agneau de négocier cela.

« Considère donc que la relique est tienne... » Dira alors le mercenaire, il vit alors l’agneau faire apparaître une bourse contenant beaucoup d’or, presque trop pour que Lazio puisse la transporter, avant de tendre ensuite sa main pour récupérer la relique… Que l’humain ne se fit pas prier pour lui remettre.

L’agneau prit alors à peine le temps de la contempler, avant de sourire de façon mi joyeuse, mi sinistre, avant qu’elle la dite relique s'élève dans l'air et ne disparaisse soudainement en émettant une lueur violette étrange… Puis l’agneau satisfaite se tournerait vers Lazio et ajouterait... Soudainement un peu plus timide.

« Je… Dois te remercier tout de même pour cela, je suis heureuse de récupérer une ancienne relique de mon peuple, même si tu ne l’as pas fais gratuitement, tu aurais pu ne pas m’en parler pour une raison ou une autre. » Le mercenaire devina alors qu’elle confiait un peu certaines choses qu’elle avait sur le cœur, sans doute en rapport avec le massacre de son peuple… Il eut donc le réflexe de glisser, avec une certaine prévenance.

« C’est normal, à vrai dire je me sens un peu mal de te l’avoir vendu, mais suis content que tu ais pu la récupérer… Si jamais j’obtiens une nouvelle relique du genre, je penserai immédiatement à te la remettre. » L’agneau sourira avec une pointe de joie nostalgique en entendant cela, d’un sourire qu’il percevait comme dénué de cette aura sinistre habituelle qui semblait entourer la dame à la toison rouge.

« Et je t’en serais reconnaissante… D’ailleurs, j’y pensai depuis quelques jours, mais si jamais tu désires te rendre dans le village que je dirige pour y dormir ou que je t’y confie du travail à l’avenir, n’hésite pas. J’ai toujours besoin d’aide et tu ne peux pas dormir que chez Ratau après tout... » L’humain réfléchira à cela et se dit que ce serait une proposition intéressante, ce avant de répondre amusé et avec un peu d’humour, notamment pour continuer à détendre la situation.

« Il est vrai que je redoute la jour où ce cher vieux sage se dira que je fréquente un peu trop sa chambre d’amis, il faut dire sa demeure est si accueillante. » Cela sembla amuser le rat qui était content lui aussi que la conversation soit redevenue plus légère.

« Mes amis sont toujours les bienvenus ici. De plus avec tout l’or que tu perds en jouant avec nous, je suppose que je n’ai pas besoin de te faire payer l’hébergement... » Le mercenaire renifla alors avec fausse contrariété, ce avant de glisser ensuite faussement imbu de lui-même.

« Lorsque je serais riche, croulerais sous les contrats bien rémunérés et que mon nom sera connu à travers toute cette contrée je vous promet mes amis de ne pas vous oublier… J’installerai sans doute une table de jeu dans mon immense palais fait de marbre noir et vous inviterai à venir y jouer aux dés. » Bien entendu, il venait ainsi de tendre une perche que Flinky s’empressa de saisir pour lui dire.

« Pour l’instant tu risques surtout d’être connu comme « Lazio le malchanceux » et à ce rythme vu tout ce que tu perds au jeu, c’est Ratau qui aura un palais de marbre et toi une hutte en boue... » Tout le monde rira alors un peu, le mercenaire faussement vexé s’assiéra alors et conclura avec esprit et bon joueur.

« Ne change jamais mon amie, après tout c’est les dames comme toi qui empêchent les idiots comme moi de trop prendre la grosse tête. Un peu comme ces anciens généraux conquérants des temps anciens dans ma contrée, à qui l’on assignait un esclave lors des défilés pour qu’il leur glisse sans cesse à l’oreille « rappelle toi que tu es mortel », on a toujours besoin de quelqu’un pour vous remettre à votre place après tout. » Des propos qui semblèrent finir d'amuser tout le monde et les parties de dés reprirent ensuite de plus belle...

Chapter 9: Visite et installation au culte

Notes:

Je continue et me sens toujours assez inspiré, je pense que la nouvelle version de l'histoire est un peu mieux fignolée que la précédente, mais après je ne suis pas non plus sûr que ce soit vraiment qualitatif.

Chapter Text

Le lendemain de leur dernière soirée de jeux, Lazio avait donc suivit l’agneau jusqu’au fameux culte que dirigeait celle-ci… Ce qui avait été étonnamment plus rapide qu’il ne l’aurait imaginé, la dame à la toison rouge lui avait simplement désigné une sorte de dessin d’étoile sur le sol se trouvant non loin de la demeure de Ratau… Devinant que c’était magique ou quelque chose du genre, le mercenaire ne se fit donc pas prier pour marcher au niveau de ce « pentagramme ».

L’instant d’après ils avaient été tout les deux soulevés dans les airs de façon inquiétante, avant de se fondre dans un trou écarlate s’étant ouvert en grand sous eux… Puis, ils réémergèrent au sommet des marches d’un escalier donnant sur un petit village paisible.

« Efficace... » Commentera alors le mercenaire qui sans vraiment être choqué du concept de téléportation magique, il avait connut ça même si c’était plutôt un truc de riche ou de gens qui tenaient à dépenser beaucoup d’or pour voyager vite là d’où il venait… N’avait pas forcément trouvé l’expérience très confortable.

L’agneau lui sourit simplement et en désignant du sabot son village, glissera avec une fierté joyeuse et sincère.

« Voici mon culte, les adeptes doivent à peine se réveiller à cette heure, mais seront sans doute curieux concernant ta présence. Viens, je vais te le faire visiter... » Le mercenaire qui portait son armure pour rester professionnel et impressionnant, mais aussi par prudence hochera simplement de la tête et suivra donc la chef de culte d’un bon pas...

Et sincèrement, il ne savait pas qui était l’équivalent de l’architecte local, peut-être l’agneau, mais cette personne aimait mêler le pratique à l’esthétique visiblement et Lazio ne pouvait qu’approuver cela, il avait bien vu trop de personnes faire dans le soit disant efficace et pratique pour juste produire quelque chose de laid et sans âme qui ne plaisait à personne après tout. Quoiqu'on en dise, faire beau et agréable à l'œil avait son importance aussi.

Pourquoi pensa t-il cela ? Parce qu’il vit rapidement en approchant du village qu’il semblait y avoir des sortes de petits quartiers dédiés à des activités précises, l’agriculture, l’artisanat, la spiritualité et le logement, mais aussi que diverses décorations, sculptures et aménagements visant le confort et l’esthétique diverses étaient dispersées un peu partout.

Il trouva même l’imposante statue d’un style inquiétant qui représentait l’agneau et qui se trouvait au centre du village, très belle, quoique un peu effrayante.

« C’est autour de cette statue qu’a été fondée le village et c’est autour d’elle que les adeptes prient et génèrent de la dévotion. Qu’en pense tu ? » Dira alors l’agneau sans cacher une certaine satisfaction justifiée devant ce bel ouvrage, mais visiblement fort curieuse de ce qu’allait répondre le mercenaire…

Ce dernier avait envie de dire deux choses, qu’il formula donc avec un peu d’amusement.

« Magnifique statue je dois dire, mais je croyais que c’était celui qui attend qu’on vénérait par ici et non toi... » Il aurait peut-être dû s’en abstenir pensa t-il alors qu’elle le regarda soudain d’un air sidéré. Puis sembla ensuite gênée, comme s’il avait soulevé quelque chose qui n’était peut-être pas totalement faux, la couronne que portait l’agneau sur sa tête sembla alors tout aussi gênée qu'elle, ce qui était assez agréable à constater d’ailleurs. Le mercenaire devait avouer avoir un plaisir mesquin à tirer autre chose qu’un regard inquiétant ou effrayant de ce couvre chef sinistre...

« Je suis sa prophète en quelque sorte et sa représentante en ce monde, mais il est vrai que nous n’avons pas encore beaucoup de représentations de lui dans les environs... » Finira quoiqu’il en soit par répondre la chef de culte un peu embarrassée, avant de finir par se reprendre et dire avec satisfaction en l’invitant à le suivre, sans doute pour changer de sujet au passage.

« Je suis contente néanmoins que cela te plaises ! Viens, je dois te montrer le temple, et qui sait ? Tu finiras peut-être par beaucoup le fréquenter. » Il ne parierait pas là dessus pensa le mercenaire, sauf si les rituels et cérémonies y ayant lieu étaient divertissants, l’humain n’aimait pas perdre son temps à écouter un prêtre austère parler de choses ennuyeuses pendant des heures après tout…

Néanmoins il n’avait rien contre de visiter le temple et il devait avouer qu’il avait une certaine esthétique une fois entré dedans… Certes, cela lui faisait se demander si l’agneau aimait bien l'art de type macabre ou inquiétant, car même s’il ne vit rien le choquant en entrant dans le temple, disons que tout ce rouge, ces sculptures de cette couronne sinistre et ces statues de l’agneau pleurant du sang n’étaient pas des plus, rassurant ?

Après, le mercenaire avait connut bien des gens et des riches qui avaient des goûts étranges ou excentrique, il avait aussi connu des nécromanciens pourtant bienveillants qui passaient leur journée à triturer des cadavres ou vivaient dans des catacombes effrayantes. Il n’avait donc jamais visité un temple du genre certes, mais il avait une grande tolérance à ce genre d’imaginaire ou de représentation un peu sombre. Cela ne voulait rien dire après tout concernant leur éventuelle bienveillance ou malveillance, si ça se trouve l’agneau et son dieu avaient juste une espèce de goût excentrique pour ce qui était sinistre ou faisait un peu peur…

Puis il devait avouer que ça avait une certaine beauté, comme la grande statue dehors et une certaine audace. Dans sa contrée natale on aimait bien les artistes qui tentaient des choses, qui avaient de l’imaginaire, qui brisaient les conventions tout en produisant du sublime… Et sincèrement il aimait bien l’esthétique de ce culte pour le moment. Après si l’agneau n’avait pas sut attirer sa sympathie, sans doute qu’il serait très méfiant en voyant tout ceci...

« C’est ici qu’ont lieu les cérémonies, rituels et sermons. Si tu quand tu es au culte tu n’es pas obligé d’y assister, ta présence y sera apprécié. Qui sait ? Il y a même certains services que je peux rendre par l’intermédiaire des rituels dont tu pourrais bénéficier... » Lui expliquera d’ailleurs l’agneau d’un ton toujours assez fière de tout cela, mais aussi avec un air volontairement un peu mystérieux.

Est-ce que c’était des sortes de rituels magiques, comme dans son monde où on pouvait les mages pour qu’ils vous rendent des services avec leurs sorts ? Il faudra qu’il en demande plus, mais le mercenaire décida avant tout de se comporter comme un invité respectable.

« Je dois avouer que j’aime beaucoup l’esthétique des lieux ! » Dira t-il donc avec entrain et tout à fait sincère, l’agneau et la couronne le regardèrent alors avec intérêt, légèrement surpris mais appréciant ce qu’ils entendaient sans doute alors que le mercenaire s’avançait et dirait en regardant les statues, les sculptures, les vitraux, en somme la décoration.

« C’est assez original et il y a une âme évidente là dedans. Je devine la main de maître qui a pu concevoir cela et ses intentions, je ne suis pas un grand critique d’art ou mécène, mais j’aime beaucoup, c’est audacieux et un peu sinistre, mais clairement impressionnant et marquant. » Ajoutera t-il alors avec entrain, peut-être un peu trop mais après tout ça faisait un petit moment qu’il n’avait pas pu s’attarder sur ce genre d’œuvres d’arts, alors autant en profiter…

Il se retournera néanmoins au bout d’un moment vers l’agneau et la couronne et eut l’impression que les deux étaient de très bonne humeur tout d’un coup. Y compris la couronne donc qui le regardait de façon moins sévère ou sinistre que d’habitude, était-elle impliquée d’une façon ou d’une autre dans tout cela ? Difficile à dire, mais il fallait reconnaître quand quelqu'un avait du talent après tout, y compris une créature aussi inquiétante...

« Je suis heureuse que cela te plaises autant, c’est moi et la couronne qui avons conçus et imaginés tout cela. En plus, tu as l’air d’être un connaisseur en matière d’arts malgré ce que tu dis ? » Il supposait que cela devait rendre ce qu’il disait d’autant plus agréable ? Il ajoutera donc avec une douce nostalgie.

« Disons que dans ma contrée natale les riches et puissants aiment bien les arts et quand ils ne sont pas eux-mêmes artistes, ils font du mécénat envers les peintres, les musiciens et les sculpteurs notamment, là-bas quiconque s’élève socialement ou veut aller haut comme moi fait donc mieux de s’y intéresser au risque sinon de paraître juste médiocre. » Il attarda alors légèrement son regard sur une sorte de colonne au sommet de laquelle se trouvait une représentation en pierre de la couronne, ce avant d’ajouter pensif.

« Et je dois dire, j’envie un peu votre sens du beau et votre talent artistique… Si je n’avais pas été mercenaire, j’aurais bien aimé être sculpteur ou peintre. » L’agneau qui était toujours d’excellente humeur répondra alors avec enthousiasme.

« Je suis certaine que tu pourrais t’y essayer si tu as envie, pour ma part je t’avouerais que c’est la couronne qui fait l'essentiel du travail, je suis plus adepte du tissage et de la fabrication de vêtements... » Lazio qui lui dédia à nouveau son attention, eut alors une petite idée… Après tout il semblait avoir attiré la sympathie de l’agneau, alors pourquoi ne pas en profiter pour parler de la foi pratiquée ici ?

D’expérience, les gens croyants aimaient bien qu’on soit curieux de leur foi après tout. Et sauf s’ils étaient des espèces de fanatiques butés et encore, ils aimaient encore plus quand un incroyant s’intéressait à leur foi, souvent car ils avaient l’espoir de pouvoir le convertir. Cela ne dérangeait guère le mercenaire, car s’il n’était guère spirituel, pour lui les religions avaient des aspects philosophiques qui pouvaient êtres intéressants… D’autres bien moins intéressants aussi, mais personne n’était parfait après tout.

« Quand j’y pense, même si j’en ai déjà une petite idée, personne ne m’a encore parlé en détail du culte qui se pratique ici et dont tu es la cheffe ? J’avouerai être curieux à ce sujet, surtout que le dieu vénéré dans ce temple ne doit pas manquer de prestance. » Formula t-il donc avec politesse, amabilité et une dose de flatterie bien mesurée. Cela sembla faire son petit effet car l’agneau glisserait avec une joie non feinte.

« Si tu veux en savoir plus, je me ferais un devoir de t’en parler, nous vénérons celui qui attend, le seigneur de l’au delà et évêque de la mort qui a été bannit par ses frères et sœurs. Ici nous sacralisons donc la mort, ce qu’elle représente et l’importance qu’elle a pour chaque être. » Un culte de la mort donc ? Cela lui faisant penser un peu à un culte typique de nécromanciens… Quoiqu’il en soit, le mercenaire Ajoutera donc d'un ton pensif.

« Et c’est sous l’angle du cycle de la vie et de la mort, de la renaissance, du destin des âmes après la fin inévitable de leur être physique ? » L’agneau hochera la tête et ajoutera avec enthousiasme.

« Oui en quelque sorte, je développe cela plus en profondeur pendant mes sermons et prêches, mais cela concerne le fait que la mort n’est pas la fin même si le destin inévitable de toute chose, qu’elle donne une certaine beauté à la vie par le caractère éphémère qu’elle lui impose, mais aussi que la mort recèle une certaine beauté en elle-même. » Ces gens étaient donc très centrés sur le sujet de la mort ?

Ce n’était pas vraiment le genre de chose qu’aurait envie de faire le mercenaire, penser toute sa vie à la mort, mais il avait l’ouverture d’esprit de considérer cela comme une façon tout à fait légitime de voir les choses… Pour sa part si on pouvait lui offrir l’immortalité il ne dirait pas non, surtout s’il pouvait le faire en évitant de devenir une liche comme les plus puissants nécromanciens de sa terre natale.

Et puis si cela convenait à ces gens et qu’ils s’épanouissaient dedans, il n’allait pas les juger…

« C’est intéressant, j’avouerai préférer éviter de penser à tout cela comme je risque presque de périr tous les jours avec mon métier, mais il y sans doute beaucoup de réflexions profondes et riches à faire à ce sujet… Je n’aurais rien contre d’en discuter davantage avec toi ou tes adeptes. » Et comme il l’espérait, il vit que l’idée intéressait pas mal l’agneau.

Il avait eut raison en supposant que l’idée de parler de sa foi lui plairait, ainsi que la possibilité implicite qu’elle puisse arriver à le convertir. Pas qu’il avait l’intention de se convertir, mais il est vrai que cela ne fermait pas la porte à cette possibilité étant donné qu’il ne se comportait pas comme un anti-théiste acharné.

« Et j’en serais heureuse d’en discuter plus avant avec toi, mais avant nous avons une visite à finir… » Répondra quoiqu’il en soit la chef de culte en lui faisant signe de le suivre cordialement, alors que le mercenaire remarqua que maintenant la couronne qu’elle portait le fixait moins qu’avant. Peut-être avait-il suscité un peu sympathie chez cette chose étrange ? Peut-être…

Le reste de la visite fut assez intéressant quoique pas forcément aussi marquant, on lui montra les fermes, les mines, les camps de forestiers, en somme les diverses infrastructures de travail, mais aussi celles pour se restaurer se faire soigner et il put saluer au passage quelques adeptes qui le saluèrent cordialement, quoique avec prudence, mais ne vinrent pas l’aborder lui ou l’agneau, peut-être car ils ne préféraient pas déranger leur chef.

Ils avaient l’air tous plutôt bien nourris, des gens laborieux qui travaillaient sans rechigner, ce qu'il n'était pas pour sa part, mais qui ne ressemblaient guère aux esclaves maltraités et des fois affamés qu’il avait put observer dans les mines de sa contrée natale… Il ne fréquentait pas le culte depuis bien longtemps, mais supposa que l’agneau n’était pas une dirigeante cruelle envers eux, mais resterait à voir si cette première observation s’avérerait juste.

Quoiqu’il en soit, l’après midi était bien avancée lorsque leur visite se termina devant une sorte de maison de bois raffinée, un peu à l’écart des autres où l’agneau lui dira d’un ton un peu malin.

« Et voici là où tu dormiras quand tu seras au culte, je me disais que cela te changera du fait de camper dans les bois ou de dormir chez Ratau. Cette maison est à toi et tu peux l’aménager comme tu veux… N’hésite pas à me demander d’ailleurs si tu veux que je modifie certaines choses quant à son apparence. » Le mercenaire regarda alors la chose en ayant du mal à y croire, ce avant de demander un peu, abasourdi.

« Tu m’offres une maison comme ça ? J’ai même pas encore commencé à travailler pour toi, mais ma foi je suppose que le travail que tu m’assigneras me permettras de payer le loyer. » L’agneau le regarda alors comme s’il venait de dire quelque chose d’un peu étrange, avant de glisser avec amusement. « Un loyer ? Non cette maison est à toi, personne ne paye son logement ici et puis tu accompliras mieux tes missions si tu es bien reposé et en forme après tout. »

Le mercenaire avait un peu de mal à imaginer qu’on lui donne un logement sans contrepartie et qu’on lui dise que c’était à lui… Il venait d’une contrée où les rapports marchands étaient un peu omniprésents et où tout se payait.

Néanmoins l’idée ne lui déplaisait pas, notamment car il n’aurait pas à payer pour.

« Je ne sais pas quoi dire, c’est généreux de ta part l’agneau. Je tâcherai de ne pas te décevoir. » Répondra donc le mercenaire qui était en effet un peu touché par cela, mais aussi d’un ton sincèrement reconnaissant.

« C’est normal. Installe toi, prend tes aises et repose toi. J’ai à faire ce soir, mais j’aurais sans doute une tâche à te confier dans les jours qui viennent. » Lui répondra alors simplement l'élue de la mort comme si ce n’était pas grand-chose…

« Ah et n’hésite pas à parler aux adeptes, ils sont accueillants pour la plupart et au pire je ne doute pas que tu sauras remettre à leur place les quelques fortes têtes des environs... » Conclura t-elle ensuite avec un ton complice avant de prendre congé pour aller assurer ses devoirs de dirigeante des lieux supposa t-il.

L’humain supposa que sa situation continuait juste de s’améliorer, il resterait néanmoins à démontrer qu’il méritait un tel traitement...

Chapter 10: Première traque pour le renard

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Lazio après sa première nuit au culte, puis sa première journée là-bas, comme l’agneau n’était pas revenue le voir pour lui donner du travail et semblait fort occupée, avait décidé d’aller au passage du pèlerin pour se ravitailler et passer un peu de bon temps, ce alors que la nuit commençait à tomber.

C’est alors que le renard vint le voir, ce pendant qu'il s'asseyait aux bords des quais près du phare pour contempler paisiblement l'horizon, comme il aimait des fois le faire lorsque le voile de la nuit recouvrait le monde de sa calme splendeur… Le mercenaire manquera alors de sursauter en voyant l’effrayante bête surgir de l’eau et être étrangement peu trempée alors que celle-ci le regardera avec un sourire féroce, avant de dire avec une satisfaction prédatrice.

« J’espère que tu es prêt chasseur, car l’heure de ta première traque est arrivée... » Il fallait rester professionnel pensa le mercenaire, ne pas penser au fait que son interlocuteur était terrifiant et menaçant et répondre comme il le ferait lorsque n'importe quel employeur lui confiait une mission.

« Je suis prêt, tant que la récompense est à la hauteur des risques... » Répondra alors l’humain avec sérieux, le renard sembla s’en amuser au vu de la manière dont son sourire carnassier s’accentua alors, ce avant qu’il n’ajoute d’un ton inquiétant.

« Elle le sera, tout au Sud des bois sombres, il y a une chauve souris carnassière et sordide qui terrifie même les fidèles de Leshy, elle s’attaque souvent aux imprudents qui font l’erreur de s'égarer seuls là-bas, rapporte moi son cœur et je serais satisfait. » Lazio mémorisera les informations données et demandera alors simplement.

« Et comment vais-je la trouver rapidement ? Cette traque n’implique pas que je doive me frayer un chemin à travers les adeptes de Leshy tout de même ? » Le renard en disparaissant dans les ténèbres alors, conclura simplement et avec un sombre amusement.

« Contente toi de rôder à l’extrême Sud des bois sombres, là où les patrouilles de fanatiques se font rares, si tu ne la trouves pas, elle te trouvera. »

Ainsi sa première traque débutait ? Il supposait qu’il valait mieux ne pas faire attendre le renard et alla donc se préparer consciencieusement, après tout il valait mieux être bien équipé, même s’il supposait que son premier contrat serait plus « facile » que les suivants... Avec une partie de l’or qu’il avait obtenu de l’agneau, Lazio décida notamment d’acheter une nouvelle arme qui serait fort utile contre une grande bête…

C’est ainsi qu’il n'apporta ni le bouclier ou son marteau de guerre cette fois-ci, mais un imposant fléau d’armes à deux mains… Une arme qui à une époque l’aurait fait rire, jusqu’à ce qu’il voit un chevalier pulvériser avec la tête d’une goule et qu’il savait parfaitement manier. C’était certes plus risqué qu’un marteau de guerre et ça demandait plus d’espace pour frapper, mais comme il ne se battait pas en formation et affronterait une grande créature, utiliser une arme qui demandait de prendre de l’élan pour cogner fort n’était pas un problème… Du moins tant qu’il ne se prenait pas la tête en métal de sa propre arme en pleine figure !

C’est ainsi équipé de son arbalète lourde et de cette arme intimidante que le mercenaire se rendit là où se trouvait cette fameuse chauve souris géante, s’attendant à une sorte de créature vampirique géante plus ou moins répugnante ou coriace…

Et en effet là où il se rendit, il ne croisa quasiment aucune patrouille de fanatiques et il n’était pas bien difficile de les éviter, par contre il voyait plus de cadavres décomposés au sol qu’il ne l’aurait aimé. Pas qu’il n’en voyait pas assez souvent en voyageant sur les terres des évêques, mais ces derniers avaient l’air d’avoir été tués par une bête sauvage, non exécutés de façon rituelle...

Ce n’est pas lui qui trouva la bête d'ailleurs, mais l’inverse, alors qu’il s’engageait dans une petite clairière des bois sombres où se trouvait une dizaine de cadavres à moitiés décompensés et là depuis un certain temps…

Lazio entendit alors un rugissement de colère et vit quelque chose fondre depuis le plafond forestier… Il leva immédiatement son arbalète et tira au jugé sur la grosse forme qui descendit vers lui, plus soucieux de la toucher pour casser son élan, que de viser un point faible particulier.

Il entendra alors une sorte de glapissement de douleur et arriva à peine à ne pas tomber au sol en faisant un petit bond en arrière peu avant que la bête ne soit sur lui… Il vit alors la créature frustrée et furieuse avec le carreau d’arbalète plantée dans sa fourrure face à lui.

Une chauve souris géante faisant la taille d’un petit ours noir même si bien moins musclée, qui semblait à moitié cadavérique et à la fourrure verte… Elle était tout simplement répugnante et aurait donnée des hauts les cœurs à quelqu'un n'étant pas aussi solide que Lazio...

Mais il fut surprit de constater que cette bête n’était pas, si grosse qu'il s'y serait attendu… Néanmoins, ce n’est pas pour autant qu’il allait se relâchait pensa t-il en prenant en main son fléau d’armes à deux mains et en commençant à légèrement faire tournoyer la tête de celui-ci alors qu’il approchait de la bête.

La bête se jeta alors sur lui et le mercenaire évaluant que ce monstre était sans doute moins solide que lui grâce à son armure et bien trop rapide à son goût, décida de camper sur sa position en confiant sa protection aux plates d’acier l’entourant; frappa brutalement pour pouvoir espérer porter un coup douloureux.

Et il eut raison de le faire, si certes la bête le jeta violemment au sol, ce qui ne l’empêcha pas de se relever assez rapidement en roulant sur le côté, son fléau d’armes avait percuté brutalement le crâne de la créature et lui avait tiré un autre hurlement de douleur.

Le combat débutait donc plutôt en sa faveur pensa t-il avec une pointe d'optimisme.

Puis, il vit la chauve souris putréfiée émettre une sorte de fumée violette et plusieurs des cadavres autour de lui commencèrent à se relever en gémissant… Des foutus zombis ?

Est-ce que cette abomination était en train de ranimer des morts vivants ? Lazio avait certes commencé à se dire qu'elle n’était pas si dangereuse que cela en comparaison du triton qu’il avait affronté, mais visiblement cette bête avait des pouvoirs de nécromancien… Ou du moins un équivalent de ces derniers dans ce monde-ci !

« Et moi qui espérais être débarrassé des contrats contre des cadavres... » Maugréa t-il avec frustration alors que la chauve souris ne se repliait guère, pendant que des sortes de zombis aux yeux et lèvres exhalant une substance noire inquiétante s’approchaient… Heureusement ce n'est pas la première fois qu'il affronterait des non-morts, le combat contre des zombis n’avait rien de compliqué, car même s’ils étaient différents de ceux son monde, ils avaient l’air d’avoir certains points communs, ils étaient lents, stupides, sans peur et impitoyables… Il devait leur exploser leur crâne avec son fléau avant qu’ils ne s’approchent trop ou le submerge, sinon il faudrait qu’il sorte la dague et cette satanée chauve souris en profiterait.

Le mercenaire commença alors à faire tournoyer de façon plus large, mais lentement son fléau d’armes à deux mains… Pas tant pour intimider quique ce soit, les zombis étaient trop stupides pour avoir peur en général, y compris en ce monde, mais pour pouvoir frapper avec violence dès qu’il pourrait…

Et il priorisa évidemment l’attaque de la chauve souris mort vivante qui s’était à nouveau jetée sur lui, le mercenaire arriva de peu à faire un pas de côté lui évitant un nouveau choc qui l’aurait jeté au sol et frappa en même temps, faisant résonner un bruit de craquement inquiétant issue sans doute d’une fracture qu’il venait de causer à la bête.

Puis un premier zombi se jeta sur lui ! Lazio qui avait vu venir ce risque avait déjà recommencé à faire tournoyer la tête de son fléau et frappa avec une violence douloureuse sur le crâne de ce qui semblait être une sorte d’araignée bipède à la fourrure rouge… Jetant celle-ci au sol et avec de la chance, l’ayant renvoyée au repos éternel.

La chauve souris en avait profitée pour repasser à l’attaque, elle le chargea mais au lieu de le percuter comme il s’y entendit en se préparant à l’impact, elle le saisira et tentera alors de lui planter ses crocs acérés à travers la cotte de mailles protégeant le bas de son cou...

« Espèce de ! » Dira alors le mercenaire ne pouvant plus user de son fléau d’armes qui eut néanmoins le réflexe alors que la bête le saisissait et commençait à transpercer la maille au niveau du bas de sa gorge et le faire saigner, de prendre en main son poignard et de planter celui-ci dans un tympan de la créature…

Celle-ci le relâcha alors en criant de douleur, Lazio fut alors tenté d’en profiter mais un second zombi passait à l’attaque…

L’humain récupérera en urgence son fléau d’arme au sol et fit tomber le mort vivant en frappant avec férocité ses jambes, avant ensuite de l’achever au sol d’un mouvement tournoyant de son arme.

Mais le monstre putréfié en avait profité pour repasser à l’attaque, le mercenaire fut alors projeté au sol alors qu’elle le percuta à nouveau…

Il se sentait sonné et douloureux, mais avait envie de tenter quelque chose, après tout elle avait toujours une lame enfoncée dans son tympan.

Ainsi alors qu’il se relevait à peine et la voyait repasser à l’assaut, il porta le coup le plus puissant et habile dont il était capable en se décalant sur le côté. La fortune fut alors avec lui, car la tête de son fléau percuta brutalement le poignard qui pénétra alors plus profondément dans la crâne de la créature...

Elle tombera alors au sol de façon à la fois impressionnante et pitoyable, son agonie dura alors peu de temps au vu de ses grognements de douleurs qui cessèrent rapidement et permit au mercenaire d’enfin souffler un peu, surtout qu’elle n’avait pas eut le temps de ranimer d’autres zombis... Il décida alors de s'asseoir un peu au sol le temps de souffler un peu.

Il était tellement fatigué... Il était arrivé à ne pas se faire blesser gravement, mais il serait bien incapable de mener un autre combat comme ça et puis son équipement avait besoin de réparation… Ne restait plus qu’à récupérer le cœur de cette bête et tout ce qu’il pourrait obtenir de précieux sur sa carcasse et s’en aller sans doute...

« Haha, c’était glorieux ! » Dira alors soudainement une voix masculine et puissante non loin de lui, emplie d’une jubilation guerrière impossible à ignorer. Il entendra alors un bruit de pas, ou plutôt de sabots qui se rapprocha, alors que le mercenaire était encore en train de se remettre de l’épuisement dû à son récent combat...

Lorsqu’il releva la tête, il vit une créature qui était à la fois très différente et très similaire à l’agneau… Très similaire dans le fait qu’elle arborait une toison mais violette et qu’elle avait une couronne étrange sur sa tête, mais au regard violet. Ah et sa couronne semblait le regarder avec une légère indifférence, contrairement à celle de l’agneau au regard plus inquiétant et sévère à son égard.

C’était une sorte de chèvre bipède qui même si Lazio se tenait debout, le dépasserait d’une et deux têtes et elle semblait très dangereuse et puissante, mais pourtant il la trouvait moins inquiétante que l’agneau quand il l’avait rencontré. Peut-être était-ce le fait que l’autre semblait aux premiers abords, prévisible ? Du moins, le mercenaire avait l’impression rien qu’en le voyant, qu’il n’aurait aucun mal à le cerner rapidement.

Et ce qu’il devina être « la fameuse chèvre », mais sans doute avait-il un autre nom, comme l’agneau d’ailleurs… Et sinon il n’avait visiblement pas finit de parler et lui glissera avec sa bonne humeur enthousiaste et martiale.

« Tu as vaincu ce monstre et ses séides ! Et tout seul en plus ! J’hésitai à venir t’aider, mais je ne voulais pas te priver de ton moment de gloire. » Que de générosité, pensa alors Lazio avec un cynisme amusé qu’il ne manifestera pas par ses propos néanmoins… Il n’aurait rien eut contre qu’on vienne l’aider en vérité, mais d’un autre côté ce n’était pas désagréable d’impressionner son prochain.

Il décida donc de répondre avec un peu d’humour et d’un ton aimable.

« Désolé si vous vouliez la tuer vous même, mon employeur m’a engagé pour le faire et j’ai juste fait mon travail. » Et cela sembla amusé son interlocuteur qui regarda alors la carcasse de la chauve souris géante d’un air un peu plus carnassier, avant de répondre avec entrain.

« Je voulais la terrasser en effet, mais aucune excuse n’est nécessaire.. C’est plaisant de rencontrer un autre vrai guerrier, brave et fort, je ne connais que peu de monde à part un porteur de couronne qui serait capable de cela... » Il y avait quelque chose de particulier avec les porteurs de couronnes ? Lazio se disait qu’il en savait fort peu à ce sujet, mais il est vrai que ce n’était que la deuxième personne portant une de ces couronnes étranges qu’il rencontrait...

« J’ai juste fait mon métier et j’ai faillis mourir en essayant… Mais merci du compliment, je suppose que j’aurais bien mérité ma paye aujourd’hui. » Dira alors Lazio avec peine en arrivant à reprendre son souffle, ce combat l’avait vraiment épuisé… Heureusement que son vis à vis porteur de couronne, semblait du genre amicale envers lui quoique visiblement un peu trop assoiffé de combat, il n’était pas certain sinon qu’il aurait pu lui tenir tête...

Porteur de couronne qui sans même lui demander s’il en avait besoin ou l’autorisation l’aida à se relever d’un geste un peu brusque mais pas violent ou douloureux.

« Ton métier ? Ton métier c’est de chasser les bêtes comme celle-ci ? Tu vas avoir une vie courte mais glorieuse. » Dira alors la chèvre avec une approbation féroce qui fit se rendre compte au mercenaire, qu’en effet son vis à vis avait l’air du genre passionné par la bataille… Avait-il envie de taire cet intérêt qu’il semblait manifester pour lui à cause de ceci ? Pas vraiment, mais autant s’expliquer tout de même.

« Non, je suis quelqu’un qui vend ses services de combattants contre de l’or, traque de brigands, bêtes ou zélotes fanatiques, escorte de marchand et tout ce qui peut nécessiter quelqu’un avec une épée de combattant et pour lequel quelqu’un est prêt à payer. » Expliquera t-il donc d’un ton se voulant cordial, mais un peu plus calme, faisant légèrement grimacer de réflexion son vis à vis… Qui se mettra alors à sourire de façon plus accentuée encore et avec férocité.

« Ah mais c’est toi Lazio ? L’agneau m’avait parlée de toi, mais j’étais trop occupé avec les croisades pour aller jouer aux dés avec le vieux Ratau, surtout que ce qu’elle racontait sur toi n’était pas aussi intéressant que ce que je viens de voir. » Le mercenaire se demanda alors en quels termes l’agneau avait parlée de lui, mais supposa que ça devait surtout tourner autour de leurs parti de knucklebones… De toute manière la chèvre ne lui laissa pas le temps d’y réfléchir, avant d’ajouter avec entrain en regardant le carcasse de la bête vaincue.

« Que dirais-tu que nous rentrions au culte ensemble ? Tu as l’air fatigué et tu auras sans doute besoin d’aide pour transporter cette carcasse, il faut après tout que tout le monde voie ce que tu as accomplis… Un tel exploit ça se fête ! » Lazio se demanda alors si l’autre ne voulait surtout pas une excuse pour faire la fête, mais en soit l’idée lui plaisait, il répondra donc en se voulant complice.

« Pourquoi pas, le repos du guerrier je suppose ? J’espère que l’alcool est autorisé au culte car je prévois de boire jusqu’à plus soif… Puis de dormir comme une enclume » Après tout rien de mieux après une bataille difficile ? Avoir ainsi côtoyé la mort vous rappelait si bien que la vie devait être savourée...

« En plus d’être un grand guerrier, tu es un pêcheur ? Je sens que les choses vont devenir plus intéressantes avec quelqu’un comme toi qui rôde dans les parages. » Glissera alors la chèvre légèrement moqueuse mais toujours avec autant d’approbation, visiblement elle aimait bien s’amuser...

« On a qu’une vie et c’est à chacun de décider comment il veut la mener, j’ai décidé de savourer la mienne comme un bon verre de vin et je compte m’en délecter jusqu’à la dernière goutte... » Cela faisait-il de Lazio une sorte d’hédoniste ? Absolument, quitte à risquer sa vie pour de l’or et à ne pas savoir quand la chance tournera et qu’il finira avec une épée enfoncée à travers ses entrailles, autant savourer l’existence tant que c’était possible.

De toute manière ça ne sembla pas déplaire à son vis à vis, qui en soulevant la carcasse de la chauve souris, puis en ouvrant la marche, ne manquera pas de glisser avec un amusement guère dissimulé, mais surtout une certaine hâte, visiblement l’autre était impatient à l’idée de la petite fête qu’ils allaient organiser au culte.

« J’aime cette façon de penser, allez viens, sauf si le grand guerrier a besoin que je le porte ? » Jamais de la vie, pensa Lazio un peu défiant face au ton un peu moqueur de son interlocuteur, ce avant de suivre l’autre malgré le fait qu’il était encore assez fatigué.

Chapter 11: Fête des récoltes

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Ils ne mirent guère longtemps à retourner au culte, ce malgré un petit contre-temps, Lazio était arrivé à convaincre en chemin la chèvre de le laisser récupérer le cœur de la chauve souris et le mettre dans un bocal rempli de vinaigre qu'il avait prévu à cet effet, ce avant qu’ils ne poursuivent leur route jusqu’à la secte… En se rappelant pour sa part qu’il devra penser à apporter le cœur plus tard au renard.

Tout simplement car la chèvre usa de la même astuce que l’agneau, un de ces pentagrammes étranges qu'elle employa pour se téléporter avec le mercenaire à l’entrée du village qu’elle dirigeait sans doute avec l’autre porteuse de couronne…

Néanmoins, avant qu’ils ne pénètrent dans le village où certains adeptes curieux commençaient déjà à a se rassembler pour les regarder, Lazio pensa soudainement à quelque chose… L’agneau et la Chèvre avaient peut-être un autre nom que la manière dont tout le monde les appelait formellement ? Ratau les connaissait sans doute, mais il valait mieux demander aux concernés...

« Au fait, quand j’y pense, je n’ai jamais demandé à l’agneau comment elle s’appelait et toi comment dois-je te nommer ? » Son interlocuteur qui portait toujours la carcasse de la chauve souris avec aisance, le regarda alors légèrement surpris et glissera ensuite amusé.

« Goatfrey, tu es l’un des rares qui me l’a demandé depuis mon ascension. » Le mercenaire faillit alors demander pourquoi, par simple curiosité, quand il remarqua que l’agneau venait de les rejoindre et dira avec un grand amusement à Goatfrey.

« Tiens tiens, je pensai que tu allais m’amener une carcasse pour la fête des récoltes, pas aussi un mercenaire errant. Je suppose que je n’ai pas besoin de vous présenter l'un à l'autre ? » Le second chef de culte à la toison violette répondra alors amusé en commençant à descendre les escaliers, avec l’humain à a sa suite.

« Il a tué la bête avant moi, je ne pouvais pas récupérer la carcasse sans l’inviter à la fête ! Je suppose que les préparatifs sont bientôt finis ? » Quelle fête d’ailleurs ? Il avait cru comprendre qu’il y allait avoir une fête, mais visiblement son sujet principal n’était pas le fait qu’il venait de tuer un monstre…

Le mercenaire remarqua alors du regard que les adeptes du culte en dehors de ceux les observant un peu, semblaient pas mal occupés à rassembler des provisions diverses, à embellir un peu les environs ou tout simplement à s’affairer de diverses manières, ce avant que l’agneau ne reprenne en regardant Lazio avec un air légèrement surprit et amusé à la fois.

« Oh ? Tu fais de l’excès de zèle Lazio ? » L’humain haussera les épaules et répondra simplement avec honnêteté.

« Un employeur m’a demandé la mort de cette bête, et j'ai juste besoin du cœur pour prouver son trépas, ce n'est qu’une heureuse coïncidence je suppose. » Allait-il parler plus précisément de ce dit employeur ? Il supposa qu’il valait mieux éviter, il n’avait pas encore décidé si ce renard était trop dangereux pour travailler avec lui sur le long terme, ou un trop bon client pour prendre ses distances avec d'une façon ou d'une autre… Cela dépendra sans doute de comment il allait le récompenser pour tout ça.

« Mais quoiqu’il en soit, je ne savais pas qu’une fête devait avoir lieu aujourd’hui, il faut dire je n’était pas là depuis bien longtemps. C’est en l’honneur de quoi si ce n’est pas indiscret ? » Ajoutera ensuite l’humain avec curiosité et amabilité, lui valant une réponse assez enthousiaste de l’agneau.

« Les récoltes ! Elles ont été particulièrement fructueuses et il est bon que tous puissent en profiter ! Et bien sûr je comptais t’inviter, même si je ne m’attendais pas à ce que tu y apportes ta contribution ainsi. » La chèvre qui déposa alors la carcasse non loin de ce qui devait être des cuisines, dira alors avec un enthousiasme féroce.

« Un peu de viande ne fait jamais de mal et je me demande quel goût a la chair de cette créature... » Puis Goatfrey se tournera vers le mercenaire et lui dira simplement. « Par hasard aurais tu des connaissances en dépeçage ? D’habitude c’est moi et l’agneau qui faisons ça, mais aujourd’hui on a bien trop à faire... » Lazio hochera la tête et sortira une lame à dépecer qu’il avait sur lui juste avant de dire avec sérieux.

« Oui, mais si vous avez mieux comme ustensiles je dirais pas non... » Goatfrey arbora alors un sourire satisfait et légèrement inquiétant à cause de ses crocs avant de lui tendre une lame de boucher assez imposante et de rajouter simplement en sortant. « Sauf si tu as besoin d'autre chose j'y vais, il faut s’assurer qu’on a assez de bois à brûler pour pouvoir danser après le banquet ! » Et voyant que l’agneau s’apprêtait à faire de même sans doute, le mercenaire demandera alors poliment.

« Au faîte j’y pensai, mais comment tu t’appelles ? Je ne peux pas t’appeler uniquement l’agneau, sauf si tu préfères qu’on se parle de façon impersonnelle. » L’agneau sembla alors surprise par cela, puis dira avec un léger sourire.

« Tu peux m’appeler Lambert, sur ce moi aussi je te laisses à ton dépeçage, j'ai malheureusement beaucoup à faire ! Ah d’ailleurs, si cela te vas je voulais t'offrir des vêtements que tu pourrais porter au cours des festivités et au quotidien, tu les préfères de quelles couleurs ? » Vraiment ? Il supposait qu’il ne dirait pas non à des vêtements offerts comme ça, mais il espérait que ce serait une bonne coupe...

« Je dirais du pourpre si ce n’était pas une teinte trop précieuse, mais l’écarlate suffira. » Répondra alors le mercenaire mi sérieux et mi amusé en prenant en main la grande lame de boucher qu’il commença à aiguiser. Et à sa grande surprise Lambert répondra amusée juste avant de sortir de la tente.

« Ce sera donc du pourpre, je reviens plus tard pour te donner tes habits ! » Ils pouvaient se permettre de faire des vêtements pourpres comme ça ? Certes, de là où venait Lazio les alchimistes avaient déjà depuis certains temps conçus des teintes violettes moins coûteuses que celles obtenues en élevant des coquillages, mais il se serait attendu à ce qu’ici ce soit hors de prix… Il y a une raison pour laquelle dans les teints anciens le pourpre était réservé aux rois et empereurs !

Il n’allait pas s’en plaindre néanmoins, il aimait beaucoup le violet, c’était une couleur assez rare et de bon goût de plus…

Et il ne fut pas déçu lorsqu’on lui fit apporter ses vêtements peu après qu’il ait finit de dépecer la chauve souris géante… Il eut alors la surprise de voir l’agneau lui apporter ce qui ressemblait à un costume d’officier, pas d’un style auquel était habitué Lazio, mais aux teintes violettes et sobres élégantes tout en paraissant bien habillé. Et puis ça semblait pratique aussi bien pour l’apparat que le quotidien, car évidemment le mercenaire était du genre à porter ce genre de choses couramment si c'était possible...

Il aimait donc bien ces nouveaux habits, l’agneau ne resta néanmoins pas assez longtemps pour recevoir ses félicitations, celle-ci semblait vraiment avoir beaucoup à faire en ce jour. Comme tout bon chef devrait le faire en soit, Lazio avait bien assez vécu en tant que mercenaire pour savoir que les chefs les plus inspirants sont ceux qui savent mettre la main à la pâte, pas uniquement ceux qui ordonnent sans rien faire.

Quoiqu’il en soit, à peine sortit t-il de la tente de dépeçage, qu’un adepte qui avait une bouche au sommet de son crâne qui ressemblait à celle d’un vert, ce qui était étrange, vint le voir pour lui dire aimablement.

« Bonjour, l’agneau m’a dit de venir vous voir pour vous demander si vous pourriez venir nous aider à cuisiner. Vous n’êtes pas obligé, mais ce serait apprécié... » Lazio qui se fit la réflexion que ses vêtements actuels n’étaient pas le mieux pour cuisiner, mais qu’au pire il savait ne pas se salir répondra simplement.

« Pourquoi pas, et à qui ai-je l'honneur ? Tu peux m'appeler Lazio d'ailleurs... » La créature très bizarre lui faisant face, après tout il avait une bouche au sommet de son crâne, c’était même un peu effrayant, répondra avec enthousiasme et entrain.

« Barbatos, je suis un membre récent du culte et merci de nous aider ! J’ai cru comprendre que vous étiez un allié du culte ? J’espère que la fête sera à votre goût. » Lazio se dit que ça devrait aller, ce n’était pas sa première fête des récoltes, mais ce n’était pas désagréable en soit, il répondra alors simplement.

« Je n’en doute pas, montrez moi les fourneaux... »

Et, heureusement les ingrédients ici étaient assez variés, mais constitués surtout de citrouilles, betteraves, choux et baies quelconques, ainsi que de poissons et viandes diverses issues d’insectes et chauve souris… Il y avait de quoi faire donc, mais Lazio déplora un peu le manque d’épices autre que quelques herbes récoltées dans la forêt proche sans doute. Néanmoins, il fut satisfait du résultat comme pas mal de monde sans doute lorsque l’heure du banquet arriva.

Il était aussi assez fatigué, il se rendait compte qu’il avait passé la journée à aider les gens du culte à préparer les festivités et non simplement à se reposer… Il supposa que c’était une façon de les remercier de leur hospitalité à son égard, mais avait légèrement l’impression de s’être fait avoir... Néanmoins cuisinier n'était pas une activité qui le dérangeait, bien au contraire.

Ainsi, il fut comme tout le monde présent lorsque les tables de banquet et les plats furent installées devant le temple et la grande statue de l’agneau qui supervisait la scène de son regard un peu sinistre… L’agneau et la chèvre lui firent alors signe de venir à leurs côtés, ce que l’humain ne manqua pas de faire, il n’allait pas après tout vexer de futurs employeurs, surtout quand l’une de ces employeurs était capable de mettre milles pièces d’or sur la table.

« Mes chers fidèles, remercions celui qui attend, ainsi que vos efforts mutuels à tous pour ce festin et les récoltes abondantes qui ont été nôtres. Ils sont déjà déjà bien lointain les temps où notre culte survivait à peine et devait se construire à partir de rien. » Dira alors soudainement l’agneau lorsque tout le monde fut en place et que le mercenaire fut assit à gauche de Goatfrey qui lui restait debout pour l'instant tout comme l'agneau. Lambert ajoutera alors avec un certain entrain et il faut dire un charisme notable.

« Aujourd’hui nous pouvons faire plus que survivre et envisager un avenir meilleur, ici vous êtes libres de la tyrannie des évêques et pouvez contribuer à construire quelque chose de plus grand et de plus beau. Ici se bâtit une nouvelle ère qui débutera lorsque celui qui attend sera libéré de ces chaînes. En attendant ce jour glorieux, célébrons les bienfaits qui sont nôtres et nos efforts mutuels ! » Et à ces paroles emplies de conviction, visiblement du moins, les adeptes ne manquèrent pas de répondre.

« Loué soit celui qui attend, loué soit l’agneau et la chèvre ! » Dirent alors les adeptes avec un certain enthousiasme, Lazio ne les imita pas, mais visiblement personne ne s’attendait à ce qui le fasse, parce qu’au lieu de lui faire des reproches, Goatfrey prit alors la parole pour ajouter avec la même conviction.

« Portons aussi notre verre aux combats à venir et aux batailles qui ont été victorieuses et celles qui le seront ! Nous avons triomphés de Leshy et bientôt Hecket suivra ! Et dans ce combat féroce nous avons des alliés, en ce jour nous profitons notamment de la présence d’un simple mortel qui a déjà su prouver sa valeur ! La preuve que si les porteurs de couronnes sont certes ceux qui accompliront la prophétie de celui qui attend, les mortels ont aussi un grand rôle à jouer et cela le seigneur de la mort en est bien conscient ! »

Goatfrey laissa alors un petit silence s’installer, visiblement lui aussi savait parler à ses dévots même si ça avait l’air moins son genre, ce pour ajouter avec une satisfaction guerrière évidente en désignant Lazio qui prenait un air professionnel et empli de gravité tout en arborant son costume d’officier.

« Si celui ci n’est pas vraiment membre de notre culte, il est l’ennemi des évêques et a déjà commencé à bien aider notre cause ! Pour cela nous devons l’estimer, mais surtout rappeler que nous devons rester ouverts à ceux voulant nous aider et savoir qu’ils doivent êtres récompensés pour cela. Et n’en doutez pas, celui qui attend à des projets pour lui comme il en a pour nous tous... » Le mercenaire eut alors le sentiment, pendant que les zélotes continuaient à écouter le discours qu’il avait attiré peut-être plus d’attention qu’il n’aurait voulu avec cette histoire de relique… Car on lui donnait sans doute un peu plus d’égard à cet instant qu'on en témoigne habituellement à un simple mercenaire, même d'élite comme lui.

Lazio se demanda alors dans quoi il s’était embarqué l’espace d’un instant, puis se dit qu’il verrait bien et que si l’intérêt des puissants pouvait certes représenter des risques et périls nombreux, il pouvait aussi signifier des opportunités à venir…

Certes à trop vouloir s’approcher du soleil on peut brûler, mais on peut aussi profiter de son éclat et briller au firmament. Ou bien assit sur un tas d'or gagné à la pointe de l'épée !

Chapter 12: L'ancien adepte de Leshy

Notes:

Je compte faire des chapitres plus long et détaillés donc ils seront postés plus lentement, sans doute un tous les deux ou trois jours selon les aléas de ma vie quotidienne.

Chapter Text

Cette matinée, se déroulant deux jours après le grand banquet et la fête des récoltes était plutôt calme, au sein du village les adeptes finissaient à peine leur messe du matin et commençaient à s’atteler à leurs diverses tâches quotidiennes, ce alors qu’un doux soleil se levait au dessus du hameau et éclairait celui-ci d’un éclat plutôt indulgent. Les températures douces typiques du printemps dans une contrée tempérée encourageaient à la bonne humeur et certains vaquaient à d’autres occupations que le simple labeur.

Notamment un certain mercenaire qui n’était pas vraiment concerné par le le labeur quotidien qu’il fallait effectuer pour assurer la pérennité du culte. Celui-ci assit un peu à l’écart et à l’orée d’un petit bois souvent visité par les bûcherons qui y récoltaient du bois, profitait d’un peu de solitude et du temps calme pour tuer la temps avec une activité solitaire qu'il affectionnait.

Lazio sculptait simplement un bout de bois avec un couteau aiguisé, il aimait bien faire ça, c’était un passe temps qui prenait du temps et qu’on pouvait pratiquer presque partout. Il suffisait de trouver un bout de bois un minimum consistant, avoir un bon couteau et ça lui permettait de s’occuper les mains et l’esprit sans trop de difficultés. Un passe temps pratique quand il faisait chauffer quelque chose pour manger après avoir voyagé une longue journée ou se reposait simplement près d’un feu, que ce soit celui de la cheminée d'une chambre d'auberge ou d'un feu de camp dans les bois.

Et puis il aimait ça en dehors de ces quelques considérations, ce n’était pas du grand art, mais il aimait bien l’idée de produire quelque chose de beau avec un peu de temps et d’efforts. Certes ses petites sculptures improvisées finissaient en général vendues pour trois sous, données à quelqu’un que ça intéressait vaguement ou jetées comme il n'avait pas pu les garder en tant qu'ancien mercenaire nomade, mais il aimait tout de même les concevoir.

Et il pouvait sculpter de tout dans les faits, selon ses inspirations, étonnamment le mercenaire avait pas mal d’imagination, même s’il évitait en général de sculpter des gens qu’il connaissait, il ne se pensait pas assez doué pour ça et puis ça pourrait être gênant. Du moins si la personne concernée trouvait le résultat final laid, insultant ou prenait à tort cela pour une marque d’intérêt romantique… Quoiqu’il en soit et en dehors de ces considérations, il était plutôt satisfait de la sculpture qu’il venait tout juste de terminer.

Et soudainement, il apprit qu’il n’était pas le seul dans les environs à bien aimer ses sculptures.

« Joli travail. » Le mercenaire eut alors bien du mal à empêcher un sursaut de surprise en entendant la voix de l’agneau non loin de lui, emplie de bonne humeur et entrain, une attitude si courante chez elle qu’il se demande si ce n’était pas un peu forcé des fois.

Et par la peste, elle était toujours aussi douée pour le prendre par surprise !

« Oui, que puis-je pour toi ? » Arriva t-il néanmoins à formuler poliment et avec cordialité malgré tout, alors qu’il posa la statuette sur une souche de bois non loin, ainsi que son couteau. La cheffe de culte dont la couronne rouge attardait un regard indifférent sur les alentours, ajoutera alors avec une aimable curiosité.

« Je ne savais pas que tu étais un artiste. » L’humain regarda alors avec un léger dédain ce qu’il venait de créer avec ses talents "d’artistes", puis il reprit la statuette en main avant de dire avec une certaine humilité.

« Pas vraiment, c‘est juste un passe temps, même si je suppose qu’à force j’ai acquis un peu de savoir faire... » Dira t-il donc en faisant tournoyer la sculpture en bois qui représentait une fleur éclose, un camélia comme il en voyait tant à chaque fois qu’il allait aux bois sombres… Puis il ajoutera ensuite d'un air sympathique à la dame à la toison rouge. « Encore merci quand j’y pense pour les vêtements que tu m’as offerts, ils sont bien taillés et plutôt confortables en faisant habillés, puis ça rappelle bien à tout le monde que je suis un militaire. » Ce en chassant d’un geste un peu de poussière qui s’était incrustée sur sa tenue d’officier pourpre.

« Je suis contente que la tenue te plaises, c’est moi qui l’ait confectionnée. » Répondra alors l’agneau avait une petite fierté compréhensible, visiblement elle savait tailler les vêtements et pas qu’un peu. Le mercenaire en rajouta d’ailleurs une couche en glissant avec sincérité...

« Tu sais vraiment y faire en couture, j’aimerai bien être aussi doué, je sais juste recoudre les vêtements abîmés comme tout bon guerrier errant... » Après tout un mercenaire qui ne saurait pas prendre soin de ses affaires perdrait juste de l’argent à aller les faire réparer chez un tailleur ou un forgeron plus souvent que nécessaire...

« Je pourrais t’apprendre un jour si tu veux ? » Proposera alors soudainement la cheffe de culte avec un léger entrain qui indiquait que l’idée semblait lui plaire… Et dans les faits elle plaisait aussi à Lazio qui répondra simplement.

« Pourquoi pas ? C'est toujours utile de développer ses compétences. » Après il ne comptait pas devenir tailleur, mais l’idée ne lui semblait guère bête après tout, alors pourquoi ne pas le faire ?

« Attend, c’est toi qui a taillée la plupart des vêtements que portent les adeptes du culte ? » Finira t-il sinon par demander soudainement en la regardant avec attention, car il se disait que ça n’avait pas l’air d’être elle-même qui profitait le plus de ses talents de couturière. Pas que sa toison n’était pas élégante, surtout qu’il l’avait vu la porter dans différents coloris, mais disons qu’il avait plus complexe que ça dans les environs…

« En dehors de la tenue rouge ordinaire que tu les vois souvent porter, oui. » Répondra t-elle alors assez satisfaite à ce sujet, ce qui pouvait se comprendre. Il est vrai qu’il avaient pas mal de vêtements différents… Il se dit alors que ça devait être une sorte de petit plaisir qu’elle avait d’offrir aux fidèles de son culte divers vêtements différents pour qu’il les porte.

Il y avait pire comme passe temps et passion en soit.

« Il reste que ce que tu sculptes est beau, si jamais tu ne sais pas quoi en faire je veux bien récupérer tes sculptures… » Finira sinon par préciser son interlocutrice en changeant de sujet et d’un ton assez amical, alors qu’elle regardait avec un réel intérêt la sculpture en forme de camélia.

Cela l’intéressait ? Tant mieux, il aurait sans doute put au pire mettre cette fleur sculptée dans son abri maintenant qu’il avait une résidence fixe, mais il était agréable que quelqu’un apprécie ce qu’il avait sculpté...

« Maintenant que quelqu’un est intéressé, elles ont étrangement plus de valeurs à mes yeux. » Répondra néanmoins Lazio avec amusement, ce qui sembla amuser aussi Lambert qui malgré le fait qu’elle percevait le second degré, répondra tout de même avec indulgence.

« Si je te donnes une pièce symbolique pour, cela suffira ? »

Sérieusement ? En vérité il avait envisagé de la donner sans rien demander en retour, mais comme elle avait proposée de le payer pour ça… Quel mercenaire serait-il s’il refusait un peu d’argent facile ?

« On va dire que ça conviendra pour cette fois-ci… En plus je l’avais terminée. » Dira t-il donc en tendant la camélia sculptée à l’agneau qui la récupéra volontiers et lui donna une petite pièce en échange, avant d'ajouter d'un ton amical.

« N’hésite pas à montrer les autres sculptures que tu feras à l'avenir, à moi ou aux à mes adeptes, je pense que cela en intéressera certains. » Pourquoi pas pensa le mercenaire. Puis supposant qu’elle n’était pas venue purement pour parler sculpture même si ce n’était pas déplaisant, il glissera avec curiosité...

« Sinon, je suppose que t’es pas vraiment venue me voir avec l’intention de simplement discuter art avec moi ? Sinon, j’ai rien contre que l'on continue à le faire. » L’agneau prit alors un air légèrement plus sérieux et ajoutera simplement.

« Non, malheureusement, j’ai besoin de ton aide... » Elle regarda alors si le mercenaire l’écoutait, ce qu’il faisait attentivement, avant de rajouter avec réflexion.

« Deux missionnaires que j’ai envoyé dans les bois sombres ont disparus sans donner de nouvelles depuis peu, je comptais aller les chercher, mais je ne sais pas où ils sont exactement. Je voulais donc que nous y allions tous les deux, chacun de notre côté, nous aurons plus de chance de les retrouver rapidement ainsi… Je doute que tu ne puisses gérer le problème seul si tu devais combattre, mais au pire tu pourras te replier au culte et demander à la chèvre de te suivre. »

Le contrat semblait honnête, clair et intéressant, le mercenaire demandera donc simplement.

« Un indice d’où ils pourraient se trouver exactement ? »

Lambert réfléchira alors et répondra légèrement à regret.

« Pas vraiment, mais je doute qu’ils soient allés bien loin, je te donnerais quelques indications sur les sentiers qu’ils empruntent souvent, tu n’auras qu’à enquêter à partir de là. »

L’humain hochera alors la tête simplement, puis posera une autre question importante.

« Et admettons que je les retrouves et ramène au culte avant toi, comment je te préviens pour que tu ne perdes pas plus de temps à les chercher ? » L’agneau qui sourit légèrement à cette marque de prévenance répondra alors aisément.

« Je le saurais, disons simplement que je suis au courant quand un de mes adeptes est en danger ou de retour au village, je rentrerais donc immédiatement si je sens qu’ils sont revenus. »

C’était pratique pensa l’humain, il se leva donc et répondra avec sérieux et professionnalisme.

« Eh bien je suis partant pour m'y mettre rapidement, je suppose qu’on à qu’à se préparer et y aller ? J’ai peut-être quelques autres questions à poser d’ici qu’on parte, mais ça devrait aller en dehors de ça. »

Quelques heures plus tard, l’humain se retrouva donc à nouveau à errer dans les bois sombre et à un suivre un sentier habituellement emprunté par les missionnaires du culte, il n’y rencontra heureusement aucune bête hostile ou zélote errant, par contre il finira par trouver des indices au bout d'un temps… Visiblement quelqu’un avait renversé une petite cargaison de bois qu’il transportait et celle-ci formait une petite piste.

Le mercenaire qui trouva cela étrangement facile à suivre, décida quand même de s’engager prudemment sur le chemin ainsi indiqué, peut-être que les malfrats ayant faits cela avaient juste pris de précaution ?

Ce pour tomber fort rapidement sur un duo d’adeptes du cultes de l’agneau, un chien à la fourrure grise et un cacatoès à la fourrure rouge qui étaient attachés, ce alors qu’un zélote solitaire de la taille de Lazio, portant une grande épée et avec des vêtements assez ouvragés regarda celui-ci arriver calmement…

« Tu n’es pas l’agneau... » Dira alors le zélote agacé qui abaissa sa capuche pour dévoiler le fait qu’il était un lapin à la fourrure noire… Le mercenaire en voyant cela, haussa les épaules.

« Non, mais je suis venu récupérer ses adeptes, si tu les relâches on peut en rester là. » Répondra simplement l’humain avec un peu de diplomatie, mais ne s’attendant pas vraiment à ce que l’autre accepte si aisément… D’ailleurs celui-ci ajouta simplement avec agacement.

« Je veux voir l’agneau, je veux faire couler son sang, va la chercher. » Pouvait-il se permettre céder au caprice de son interlocuteur au risque que les deux adeptes soient morts d’ici son retour avec l’agneau ? Absolument pas.

« Je vais devoir insister, relâche les, si tu veux j’irai chercher l’agneau après pour qu’il ait une petite discussion avec toi, si c’est ce que tu veux... » Le zélote pour toute réponse dégainera alors et rétorquera avec détermination.

« Peut-être que si je te fais prisonnier toi aussi, elle viendra enfin me faire face. » Ce avant de se jeter sur le mercenaire qui leva par réflexe son arbalète et tira…

L’autre eut le réflexe rare de se décaler juste avant que le carreau d’arbalète ne tire, forçant le mercenaire à rapidement abandonner son arme de tir et dégainer marteau et bouclier pour se défendre.

S’ensuivit une mêlée étonnamment difficile, où pour une fois Lazio fit face à quelqu’un qui usait de sa lame avec compétence et surtout savait à la fois être agressif et défensif lorsqu’il le fallait. Le mercenaire néanmoins n’était guère un novice et s’il se considérait plus comme un arbalétrier, qu’un fantassin de contact, il ne se laissa guère dominer par ce zélote agressif qui frappait de son inquiétante lame noire comme la nuit avec habileté.

Il était évident qu’il n’avait pas affaire à n’importe quel zélote pris au hasard quoiqu'il en soit, son vis à vis était un vrai guerrier, ou un soldat professionnel un peu trop impétueux à cause de sa jeunesse dans le métier, pas juste un lunatique comptant sur son zèle et son imprévisibilité pour triompher.

Néanmoins il tenait donc bon et tous les deux étaient des mortels et évidemment après quelques minutes de combat assez intense mais vain ils durent souffler un peu...

« C’est plaisant tu sais... » Dira alors Lazio en tournant autour de son adversaire qui avait reculé prudemment, le lapin légèrement surprit rétorquera alors en ne se laissant pas déstabiliser.

« Qu’est-ce qui est plaisant ? Vous devriez avoir peur, seul l'agneau pourra vous sauver... » L’humain répondra alors amusé et un peu provocateur.

« Combattre un vrai guerrier comme toi, un peu inexpérimenté mais sachant manier une arme de la bonne manière, et non, je ne vais pas être vaincu par un jeune zélote prétentieux, mais libre à toi te faire de ton mieux pour me donner tort... » Son assurance moqueuse sembla alors faire son petit effet car l’autre grogna de colère et repassa à l’assaut avec sa lourde lame…

Les jeunes combattants avaient tendance à manquer de sang froid, s’ils voulaient survivre dans le métier il valait mieux apprendre pour eux à le contenir… Autant dire que le mercenaire avait vu le coup venir, il attendit le dernier moment et dévia le lourd coup d'épée de son interlocuteur pour que celui-ci soit déséquilibré...

Puis il donna un violent coup du plat du marteau au niveau du ventre du lapin noir, coupant le souffle de ce dernier qui ne portait pas d’armure, ce qui le rendait certes bien plus agile mais aussi vulnérable à toute attaque le touchant. Le zélote en eut alors le souffle coupé et l’humain sut alors qu’il serait facile d’en profiter pour porter un coup si ce n’est mortel, très douloureux à son adversaire.

Il y avait néanmoins une autre solution, l’humain qui voyait son adversaire se fatiguer et faiblir, le poussa simplement et décidera donc plutôt que d’en profiter pour tenter de l’achever, de discuter… Avec un ton se voulant gentil et sympathique malgré tout.

« Tu sais, c’est un peu vain tout ça... Tu veux que l’agneau vienne te combattre et la tuer, juste pour avoir un instant fugace de satisfaction avant qu’elle ne revienne à la vie. »

Le lapin à la fourrure obsidienne le regarda alors avec un mélange de surprise et contrariété face à cet adversaire qui parlait plutôt que d’attaquer et répondra simplement légèrement aigre.

« Je n’ai pas d’autres choix, Leshy est mort, tout semblant d'organisation et discipline a disparu par ici, ironiquement le chaos n’a jamais plus régné dans les bois sombres que depuis la mort du dieu l’incarnant. Tout cela est la faute de l’agneau. » Le mercenaire sentit alors qu’il y avait une forme de léger doute dans les paroles du lapin, comme si c’était plus son ressentiment qui parlait, qu’une conviction fanatique, il décida donc d’insister avec le ton de la perplexité.

« Et tu as donc décidé de consacrer ton existence à une vengeance vaine contre quelqu’un qui ne peut pas mourir et qui va sans doute te balayer assez rapidement ? C’est un peu du gâchis, tu as encore toute ta vie devant toi. » L’humain fut alors surprit de la réponse agressive du lapin qui était toujours épuisé, mais laissa alors parler son ressentiment avec dureté.

« Vous ne pouvez pas comprendre, je n’ai que ça ! Je suis le seul qui a été épargné lorsque l’ancienne foi a fait détruire mon village natale, j’ai bien servi Leshy en échange de la punition de ceux qui ont fait cela et de sa protection, j’étais malgré tout devenu un membre respecté du culte, et l’agneau m’a tout pris ! »

Eh bien, tu parles d’une manière chaotique et inefficace de recruter des fidèles ou s'assurer leur loyauté par la peur pensa Lazio au sujet de ce fameux Leshy… L’humain répondra donc avec un tantinet d’aigreur, voyant un angle d’attaque qu’il pouvait saisir pour faire flancher son interlocuteur.

« Moi j’ai plutôt l’impression qu’elle t’as délivrée, c’est au nom de Leshy que ton village natal a été détruit, c’est lui qui a fait de toi son esclave et au lieu d’en profiter pour être enfin libre, tu te lances dans une vengeance inutile qui pourrait coûter ta vie. » Le lapin sembla alors pris par des émotions contradictoires et répondra, mettant en avant que lui-même devait déjà douter depuis un certain temps.

« Je ne suis rien sans l’ancienne foi, l’agneau m’a pris cela, que puis-je faire d’autres ? » Le mercenaire soupira alors légèrement à ses propos et répondra d’un ton se voulant plus sympathique et empathique.

« L’agneau est comme toi, elle a tout perdu contre les évêques, son peuple qu’elle a vu massacré avant d’être capturée et exécutée, elle a souffert comme toi et a fait le choix de se battre pour se venger et changer les choses… Et pourtant a t-elle fais le même choix que toi ? »

Voyant que le lapin l’écoutant attentivement, Lazio ajouterait alors avec détermination et une conviction assez sincère.

« Il n’y a aucune raison que tu ne soit pas capable si elle peut le faire, de suivre le même chemin, tu n’es pas porteur de couronne, mais elle a ouvert la voie, elle veut bâtir un monde débarrassé de l’ancienne foi, un monde où ton village n’aurait pas été massacré par caprice. Vas tu lutter contre ça et mourir inutilement ? Ou la rejoindre et donner un nouveau sens à ta vie ? »

En vérité ce genre de discours n’aurait pas convaincu le moins du monde un mercenaire cynique comme Lazio, mais il parlait un registre auquel serait plus sensible un ancien zélote en perte de repère et pas assez individualiste et égoïste pour considérer comme lui, que consacrer sa vie à sa petite personne était un choix d’existence fort valable.

« Vous avez raison… Je suis libre maintenant de faire mes propres choix et, tout cela était bien inutile et vain... » Finira alors par dire le lapin noir qui s’était grandement apaisé et lâcha son arme, sans doute en signe d’abandon… L’humain qui fut un peu soulagé de voir, dira donc avec amabilité.

« Et donc, maintenant que tu es un lapin libre, quel est ton premier choix ? » Et il eut le droit à une réponse empli de détermination et plutôt admirable du lapin, du moins si on ne considérait pas cela de manière désabusée et cynique.

« Je vais vous suivre et faire amende honorable auprès de l’agneau, j’aimerai l’aider à bâtir ce nouveau monde. »

Autant dire qu’il ne fut guère difficile de libérer ensuite les deux missionnaires et de rentrer avec eux, ainsi que le lapin à fourrure noire au culte. Il fallait d’ailleurs le souligner, à leur mérite, s’ils semblaient un peu intimidés par ce dernier, il n’avaient guère l’air rancuniers, mais plutôt sympathiques envers lui aux regards qu’ils lui jetaient. Peut-être étaient-ils empathiques pour une raison ou une autre à son histoire un peu tragique ?

Le retour au culte fut ensuite assez rapide et alors que les deux adeptes sauvés attendirent avec Lazio et le zélote repenti le retour de l’agneau, celui-ci ne mettra que quelques minutes à les rejoindre, apparaissant soudainement à partir du pentagramme…

Elle avait l’air en forme et pas vraiment blessée, elle adressera alors un sourire à Lazio en voyant ses adeptes en bonne santé, tout en regardant avec prudence le zélote à ses côtés, ce avant de dire avec bonne humeur au mercenaire.

« Félicitations Lazio, je savais que je pouvais te faire confiance. Tu pourrais néanmoins m’expliquer qui est le lapin à tes côtés ? » Le mercenaire hochera la tête et dira simplement.

« C’est un ancien zélote de l’ancienne foi qui voulait te combattre, c’était lui qui avait capturé les adeptes pour t’affronter en duel, je l’ai convaincu de les libérer et d'envisager les choses différement… Il a lui-même choisit de m’accompagner pour... » Puis l’humain fut interrompu par le lapin noir qui s’avança et s’agenouilla humblement devant la cheffe de culte surprit qui le laissera néanmoins faire, avant de dire avec contrition.

« Je voulais m’excuser pour tout cela, avoir voulu vous nuire alors que l’ancienne foi est la seule fautive de mes souffrances, votre combat contre eux est le miens aussi, c’est grâce à vous que j’ai été libéré de Leshy, je jure de vous êtres fidèle et de suivre vos préceptes... »

Un long silence un peu inconfortable s’ensuivit, où le mercenaire observa quelle serait la réaction de l’agneau à cela, celle-ci fixant le lapin noir avec une expression insondable et très sérieuse...

« Je crois aux secondes chances sache le, tu es pardonné mon enfant. » Dira donc Lambert d’un ton empli de gravité, en posant doucement son sabot au sommet du crâne du lapin noir comme pour le bénir, elle ferma alors les yeux quelques instants d'un air paisible, avant de les rouvrir, ces derniers arborèrent alors un éclat rouge légèrement inquiétants.

« Néanmoins ne recommence plus jamais, tu as mis la vie de deux de mes adeptes en dangers, adeptes qui sont maintenant tes frères et sœurs de foi, je ne tolérerai aucune autre faute d’un tel acabit, est-ce compris ? »

Elle était tout à coup mortellement sérieuse dans ses propos, mais pas inquiétante. Visiblement elle ne tenait pas à effrayer le nouvel adepte, mais mettre les choses au clair, même si une fermeté peut-être légèrement excessive aux yeux de Lazio. Cela sembla convenir néanmoins au lapin, qui hochera humblement de la tête en réponse à ceci...

Le mercenaire quoiqu’il en soit resta silencieux et écoutera juste ce qu’ajouta Lambert avec attention. Celle-ci d’ailleurs, reprit la parole avec un ton plus bienveillant et avec le charisme qui convenait à une cheffe de culte comme elle.

« Je te promet que tu seras en sécurité ici et surtout que tu y trouveras ta place, tu n’as pas à me craindre si tu n’as aucune intention néfaste dans ton cœur. Et ici, tu pourras reconstruire ta vie. »

Le lapin qui approfondissait alors sa posture pour paraître humblement répondrait avec une sincère gratitude.

« Merci divin agneau, je jure de suivre votre dogme et de vous servir avec la même loyauté que j’ai consacré à Leshy, voir une plus grande encore car vous êtes plus digne de mon dévouement. »

Lambert sourit alors légèrement à cela et répondra avec un ton paisible.

« Vas te reposer, tu dois être fatigué, nous discuterons demain des tâches qui seront les tiennes. » Le lapin à la fourrure noire un peu rassuré, mais aussi emplit de détermination prit donc congé et alla dormir sans doute. Lazio espérait évidemment que sa nouvelle vie sera épanouissante, mais au pire il le saura comme il vivrait au village du culte dorénavant.

« Merci Lazio d’avoir réglé cela, je suppose que je dois te féliciter d’y être arrivé sans effusions de sang. » Dira ensuite l’agneau alors que l’humain regardait l’ancien zélote de l’ancienne foi partir dormir, sortant le mercenaire de ses pensées… Celui-ci répondra alors un peu professionnel, mais cordial.

« C’est normal, en plus d’être une résolution plus heureuse, ne pas avoir à faire couler le sang limite la possibilité que le miens coule. » Elle sembla alors doucement s’en amuser et répondra avec bonne humeur.

« Cela mérite tout de même des félicitations, tu as ramené deux adeptes perdus et en a recruté un autre indirectement, je suppose que cela mérite que je te payes un peu plus qu’attendu pour ce service... » Elle sortira alors une petite bourse rempli de pièces que le mercenaire empocha volontiers, tout à fait content d’avoir affaire à une cliente honnête et qui n’était guère radine une fois le travail accomplit. Tout à sa bonne humeur, il eut même envie de dire quelque quelque chose par simple curiosité.

« Pour être sincère, je m’attendais à ce que tu sois plus dure ou ferme avec lui, pas à ce que tu le chasses du village ou veuille sa mort, mais comme il avait servit tes anciens bourreaux... » Glissera alors le mercenaire avec prudence, espérant ne pas marcher sur des œufs ou être trop indiscret. Néanmoins Lambert ne sembla pas vexée par la chose, au contraire elle parut alors sous la coup d’une certaine mélancolie et après un temps de silence et réflexion, répondra d’une voix dans laquelle résidait une poignante tristesse.

« Je ne suis pas comme les évêques, je désirai être ferme sur le fait que je ne tolérerai pas de trahison de sa part, mais je suis sincère sur le fait que je lui accorde une seconde chance, j’ai permis à des adeptes moins dignes de pouvoir se racheter, comme celui qui attend m’a offert une seconde chance en ma ramenant en ce monde après mon exécution, j’aspire à en donner une à ceux pouvant se racheter ou que je peux aider. » Elle était plutôt du genre bon samaritain ? C’était tout à son honneur pensa t-il, il glissera même simplement pour la forme et par sympathie.

« C’est tout à ton honneur et je pense que peu seraient capables de faire de même. » Après tout les gens voulant vraiment bien faire ce n’était pas si courant que ça en vérité… Alors autant louer la chose.

« Cela demande un effort constant d’être meilleure que les évêques, il serait si facile de juste faire couler le sang et m’abandonner à ma colère, mais si je veux me venger d’eux, je ne veux pas devenir comme eux, je suppose que tu me comprends ? » Demandera alors l’agneau du ton de la confession timide et un peu hésitante… Comme si elle avait peur que quelqu’un qui semblait avoir plus de recul sur tout ceci la juge ? Ou car son avis lui importait un petit peu ?

« Je ne suis qu’un mercenaire, je vois pas pourquoi mon opinion sur la manière dont tu mène ta croisade personnelle t’importe tant que je fais bien mon travail pour toi. » Répondra alors l’humain par réflexe et par automatisme professionnel. Et sans doute aussi car il était lucide sur ce qu’il était, un simple mercenaire et une lame à vendre, elle le payait pour ses services, cela le surprenait un peu qu’elle semble se soucier même légèrement de son avis.

Lambert sembla alors un peu sous le coup de ce qu’il avait dit, comme s’il lui avait mit une légère claque, puis elle se reprit rapidement.

« Tu as sans doute raison. » Répondra t-elle donc froidement, pas de façon menaçante ou inquiétante, mais comme quelqu’un qui était un peu blessé par ce que vous aviez dis. Même la couronne se mit à regarder Lazio plus durement alors...

Ce qu’il avait dit avait visiblement été maladroit ou indélicat, il se rendit compte qu’il venait peut-être de la couper dans son élan alors qu’elle commençait à un peu se confier à lui… L’humain qui se sentit alors très bête pour cela, eut au moins le réflexe de tâcher de réparer les pots cassés

« Oublie ce que j’ai dis, le mercenaire a parlé avant le partenaire de knucklebones, d’ailleurs je pensai aller jouer aux dés chez Ratau juste après notre discussion, sauf si tu as mieux à faire, pourquoi ne pas venir ? Et peut-être en ramenant Goatfrey ? J’ai entendu dire qu’il était encore moins doué aux dés que toi… Et puis. » Lazio ajoutera complice. « Je me demande comment il prend la défaite... Cela doit être amusant à voir. »

L’agneau sembla alors légèrement partagée et en en conflit au regard qu’elle lui renvoya, pendant que sa couronne surveillait passivement les environs, comme à la recherche de quelque chose d'intéressant ou suspect.

« Il ne la prend pas bien du tout… Je vais le convaincre de venir. » Finira néanmoins par répondre Lambert légèrement souriante et un peu moins froide d'attitude. Le mercenaire conclura donc avec entrain en tapant légèrement dans ses mains gantés, ce qui dérida encore un peu plus l’agneau face à cette marque d’entrain de sa part.

« Magnifique ! On se retrouves là-bas dans ce cas. »

Chapter 13: Des tâches anodines et une résolution

Chapter Text

Lazio n’avait pas oublié le renard et le fait qu’il était censé boucler le contrat avec ce dernier, ou plutôt lui rapporter le cœur pour que le terrifiant prédateur puisse le consommer et se considérer ou non satisfait du travail de l’humain. Rien qui ne serait très sain ou agréable à voir, mais le mercenaire n’était pas non plus du genre à rendre son repas aisément...

Il alla donc retrouver le renard de nuit, là où ce dernier lui avait confié sa première traque, aux abords du quai non loin du phare du passage du pèlerin. Le renard cette fois-ci ne surprendra pas le mercenaire en décidant comme la dernière fois de sortir de l’eau et de dire avec un sombre amusement, faisant doucement frissonner le mortel d’une peur animale désagréable.

« Tu es revenu, même si tu as un peu tardé, mais je sais que tu as réussis ta mission chasseur... » Le mercenaire hochera alors la tête et sortira le bocal rempli de vinaigre contenant le cœur, il vit alors une sorte d’énergie violette entourer le cœur et sortir celui-ci du bocal… Avant de le projeter en direction du renard qui le dévora tout simplement.

Lazio détourna alors le renard légèrement dégoûté par cette scène, jusqu’à ce que son terrifiant interlocuteur cesse de mastiquer et avale… Puis lorsqu’il regarda à nouveau son inquiétant « employeur », celui-ci reprendra la parole avec un amusement prédateur.

« Je suis satisfait… Laisser moi te récompenser, approche. » Dira alors le renard de son sourire inquiétant et aux dents bien trop aiguisées, néanmoins le mercenaire approcha ce qui sembla plaire au renard qui accentua son sourire, avant de dire une fois qu’il fut à seulement à un mètre de distance…

« Reçois mon don... » Et l’entité malveillante lèvera alors sa main droite et des sortes de volutes de ténèbres émergèrent du sol pour ensuite se précipiter, non pas sur Lazio, mais sur le carquois de ce dernier… L’humain regarda alors avec étonnement les ténèbres s’accumuler sur son carquois, avant de se dissiper soudainement.

« Tes traits n’auront jamais été aussi meurtriers, qu’ils soient les crocs avec lesquels tu déchires la chair de tes proies. » Dira alors le monstre amusé lorsque le mercenaire sortir un de ses carreaux d’arbalètes et vit celui-ci entouré au niveau de sa pointe d’une aura de ténèbres malsaine.

Il supposait que le renard avait « enchanté » son carquois en quelque sorte, un sacré cadeau et une belle récompense en effet, si les enchantements étaient courants là d’où venait le mercenaire et que tout guerrier en possédait un quelques uns sur certaines pièces d’équipements, ceux d’aussi bonne qualité coûtaient souvent plus cher que la pièce d’équipement concernée… Du moins il le présumait.

« Vous êtes un employeur inquiétant, mais généreux. Travailler pour vous est un réel plaisir, vous savez reconnaître le talent d’un professionnel à sa juste valeur... » Décida alors de dire Lazio avec sérieux et professionnalisme, autant pour surprendre le renard peut-être, que parce qu’il venait de décider que travailler pour celui-ci était définitivement rentable, trop pour qu’il cesse, alors autant manifester son intention de continuer...

« Le chasseur est satisfait de ce que le chasse lui a rapportée ? Bien... » Répondra alors le renard très amusé et visiblement guère surprit par la réponse de l’humain, au léger agacement de ce dernier évidemment… Ce avant d’ajouter ensuite avec son même amusement sinistre.

« Tu n’emploies pas les mêmes termes que moi et te caches derrière ta façade de « mercenaire », mais tu un prédateur comme moi, la vie de ces bêtes peut se monnayer contre une assez belle récompense et je suis certain qu’il en est de même pour ton prochain... » Sûrement pas pensa Lazio, il était un soldat professionnel, pas un vulgaire tueur à gages ou assassin, il n’accepterait jamais un contrat exigeant un meurtre pur et simple, tout au plus de ramener mort ou vif un criminel… Néanmoins, allait-il débattre de son éthique de travail ou de ses scrupules avec cette bête ? Sûrement pas.

« Et tu seras récompensé, je reviendrais prochainement vers toi pour une autre traque, en attendant profite de ce que t’as rapportée celle-ci et n’oublie jamais, toi qui te rapproches des porteurs de couronnes... » Ajoutera ensuite le renard sombrement, alors qu’il disparaissait progressivement dans les ténèbres.

« Le prédateur d’hier peut devenir la proie de demain, et il n’y a pas pire prédateur et proie plus tentante que les dieux et leurs élus. » De quoi causait-il pensa Lazio ? Difficile à dire, mais s’il sous entendait qu’un jour il lui dirait de tuer Lambert ou Goatfrey ? ce serait non dans un tel cas, pourquoi s'en prendrait-il à ceux qui avaient été plutôt bienveillants envers lui pour le moment ?

Si ça arrivait néanmoins, il espérait ce jour là être assez fort si nécessaire pour pouvoir défier le renard et l’obliger à de meilleures « dispositions », peut-être pas le tuer car c’était visiblement un employeur qui payait bien, mais il fallait savoir quand nécessaire, persuader son prochain avec fermeté...

Quoiqu’il en soit, le mercenaire était à nouveau seul et il décida de ne pas traîner… Il hésita néanmoins en se dirigeant vers le pentagramme des lieux entre aller dormir à son camp installé à côté du passage du pèlerin ou rentrer au culte.

Du moins, il aurait hésité si quelqu’un qui heureusement n’était pas discret surgira au niveau du pentagramme de téléportation pour le rejoindre, Goatfrey...

« Lazio ! Je te cherchais justement, où étais tu passé ? » Demandera alors le chef de culte à la toison et couronne violette avec son habituel entrain guerrier et ce sourire denté qui faisait se demander si l’autre était de bonne humeur ou avait juste envie de faire couler du sang… Lazio guère décontenancé par cela car il commençait à s’y habituer, se sentit d’humeur idiote et décida de répondre d’un ton théâtral.

« Oh mon seigneur, je ne savais pas que j’étais censé vous informer de tous mes faits et gestes, dois-je comprendre que je dois aussi vous demander l’autorisation quand je vais aux latrines ou procéder à mon hygiène personnelle ? Désirez vous aussi venir me surveiller quand je vais répondre à l’appel de la nature ? Il faut croire que vous avez plus de temps libre que je ne l’imaginais. » Goatfrey fut alors, fait rare, décontenancé par les propos de l’humain et le regarda quelques instants d'un air interdit, avant de demander d’un ton difficile à discerner.

« Est-ce que tu te fiches de moi ? » L’humain qui avait décidé d’en rajouter une couche, s’inclinera alors de façon exagérée, alors que la couronne de son interlocuteur, aussi bien que ce dernier le fixèrent avec intensité...

« Moi ? Jamais, vous ai-je vexé sans le vouloir ô mon bon seigneur ? Que puis-je faire pour obtenir votre pardon ? Brosser votre fourrure ? Nettoyer vos sabots ? J’affirme que cela vous ferait le plus grand bien, les deux ont l’air d’avoir besoin d’attention. »

Quelques instants passèrent alors, Lazio se sentit même légèrement stressé, puis Goatfrey éclata d’un rire sincère quoique légèrement effrayant pendant de longues secondes, sincèrement amusé par l’audace de l’humain, avant de finir par dire en donnant une bourrade amicale au mercenaire qui manqua alors de tomber au sol.

« Quel crétin… Le jour où tu voudras être bouffon et plus mercenaire dis le moi, tu as une carrière prometteuse devant toi… Mais plus sérieusement, j’aimerai juste savoir où te trouver quand je te cherches, ce sera plus facile pour te donner du travail, toi qui aimes tant l’or après tout ? » L’humain décida alors de reprendre son sérieux et dira avec amabilité.

« Si je suis pas en mission ou en train de commercer, tu me trouveras soit au hameau, soit chez Ratau, soit à mon campement aux abords du passage du pèlerin. » Son interlocuteur toujours amusé par le petit numéro précédent hochera alors la tête simplement avant de dire.

« Quoiqu’il en soit, j’ai du travail pour toi, pas le plus passionnant, mais utile ! Selon toi, à quel point est-ce dur d’être un chef de culte ? » L’humain en armure haussa alors les épaules et répondra simplement.

« Pas mal je suppose, mais tu te doutes que j’ai aucune expérience là dedans ? Et si tu cherches quelqu’un d’inspiré pour écrire tes discours ou sermons à ta place, je ne suis pas sûr que je sois la bonne personne... » Achèvera t-il tout de même avec une pointe d’humour… Ce à quoi son interlocuteur et peut-être futur ami rétorquera moqueur.

« Pourtant tu as une si grande gueule et tu aimes tant l’ouvrir pour offrir au monde ton auguste avis… Mais plus sérieusement, tu as déjà prouvé que tu avais pas mal de talents différents et pour répondre à la question que j’ai posé, c’est assez dur, mais certaines tâches sont plus difficiles que d’autres… Il faut notamment satisfaire les adeptes. » Le mercenaire se demanda où il voulait en venir et demandera simplement, comme pour inviter l’autre à préciser sa pensée.

« Et ? » Cela sembla suffire à pousser Goatfrey à dire simplement.

« Ils font souvent des demandes diverses que moi et Lambert essayons de satisfaire, certaines amusantes, d’autres bizarres, certaines faciles à satisfaire, d’autres bien moins et évidemment certaines sont inacceptables. Il est important néanmoins de tâcher de les accomplir quand c’est possible, cela les aides à se sentir appréciés et enthousiastes, néanmoins moi et Lambert avons d’autres responsabilités actuellement, pourrais tu t’en charger pendant quelques jours ? Le temps que nous menions ensemble une croisade dans le territoire d’Hecket... »

Lazio fixa alors son vis à vis quelques secondes, avant de demander mi sérieux, mi moqueur.

« Tu me demandes de jouer la nourrice avec tes fidèles ? Ma foi, j’ai une petite expérience fort courte de propriétaire de taverne, ça ne doit pas être bien différent de gérer des clients éméchés et pas forcément très honnêtes et les fidèles d’un culte de la mort. » Le trait d’humour sembla amuser le chef de culte à la toison pourpre qui répondra simplement.

« Tu n’as qu’à ta dire que c’est un contrat de protection du village aussi, alors cela te vas ? Ne t’inquiète pas tu seras bien payé... » Il tendra alors son appendice moitié main, moitié sabot à Lazio qui le serra de son gantelet d’acier… En effet ils avaient un accord…

C’est ainsi qu’il se retrouva le lendemain dans le village du culte, alors que Goatfrey étaient partis en mission avec Lambert et que les cultistes avaient étaient informés, de ce qu’il savait, que c’était à lui le responsable le temps de leur absence. Aussi bien pour faire la loi, que pour répondre à leurs diverses demandes.

Cela n’avait même pas débuté que Lazio avait l’impression que Goatfrey avait intérêt à bien payer pour ceci, sinon il allait lui souffler dans les bronches, élu divin ou non...

De toute manière il n’eut pas beaucoup à attendre qu’un cultiste qui ressemblait à une sorte de papillon bipède, assez joli quoique légèrement fragile vint le voir avec un grand sourire. Visiblement guère intimidé par le fait que le mercenaire était revêtu de pied en cap d’une lourde armure d’acier.

« Hé bonjour, c’est vous Lazio ? Je voulais vous demander quelque chose ! Heureusement vous êtes faciles à remarquer, même si vous n’avez pas la même aura que Lambert ou Goatfrey, vous êtes plutôt exubérant... » L’humain qui par réflexe toucha le plumet bleu azur sur son casque, glissera alors amusé.

« Exubérant ? Le terme me plaît, je craignais d’avoir l’air aussi ridicule qu’un vulgaire lansquenet, mais bon... Alors, que puis-je pour toi ? » Après tout il était censé répondre à leurs demandes ? Et visiblement le papillon était du genre direct car il demandera simplement.

« Des camélias des bois sombres ! Pourriez vous m’en obtenir ? » Le mercenaire regarda sur le côté en direction des fermes et dira alors avec prudence. « Comme les camélias qui sont cultivés au culte avec des graines souvent obtenues aux bois sombres ? Pourquoi ne pas en prendre quelques-uns dans la réserve ? Vous n’avez pas l’air d’en manquer. » Le papillon fit un signe de négation de la tête et glissera alors timidement.

« Non, je veux qu’ils soient cueillies aux bois sombres… J’en suis originaire voyez-vous et si je préfère ma vie au hameau, plus sûre et moins angoissante, j’avais envie d’un souvenir de mon enfance. » Il voulait donc qu’il aille possiblement se mettre en danger pour récupérer quelques camélias spécifiques pour satisfaire un sentiment de nostalgie ? L’humain hochera la tête simplement à cette idée et répondra avec un mélange d’amusement et amabilité.

« Tu sais quoi ? Pourquoi pas, certains pourraient trouver ça un peu trop dangereux juste pour satisfaire la nostalgie d’un fidèle, mais j’aime bien l’idée que les gens ici soient assez exigeants ou aisés pour se permettre ce genre de caprices, ça me rappelle ma terre natale… Je vais aller te récupérer tes camélias des bois sombres. » Le papillon lui sourira alors et lui dira.

« Merci, j’ai hâte de votre retour ! »

Et il revint ainsi quelques heures plus tard avec un sac chargé d’herbes qu’il avait ramassé dans les bois sombres, pas que des camélias, en étant arrivé par miracle à ne pas se faire agresser en chemin, mais il faut dire le mercenaire avait emprunté un chemin qu’il avait déjà parcouru au cours d’un de ses contrats...

Il ira directement voir le fidèle lui ayant demandé des camélias des bois sombres et ira donc les tendre à ce dernier en disant avec sympathie et amusement. « Tiens c’est pour toi, bien la première fois que je tend un bouquet de fleur à quelqu’un sans envies romantiques. » Le papillon légèrement rougissant à ses propos, mais amusé glissera alors reconnaissant.

« Oh vous n’êtes pas mon genre, mais plutôt charmant. Merci en tout cas, bénit soit l’agneau de vous avoir amené parmi nous ! » Lazio hochera la tête et laissera le cultiste à sa tâche qui était visiblement l’agriculture…

Il eut à peine le temps de faire quelques pas une fois sortie des chants, qu’un cultiste qui était un ours assez costaud, même si moins intimidant que certains que Lazio avait rencontré dans son monde… Lui dira étonnamment timide.

« Bonjour, c’est vous Lazio ? Je voulais vous faire une demande que j’hésitai à faire à Lambert ou Goatfrey, vous me promettez de ne pas leur dire ce que je vais vous demander ? » Le mercenaire qui se demanda alors quel genre de demande étrange ou douteuse on allait lui faire, répondra prudemment.

« Je connais le principe de secret professionnel, ils ne sauront rien de ce que tu vas me demander, mais je me réserve le droit de refuser si c’est dangereux pour le culte. » L’ours secouerait la tête et dira alors gêné.

« Non, rien de dangereux, juste que je veux, manger quelque chose d’inhabituel voyez-vous… Je... » Il sembla alors chercher les mots, le mercenaire resta silencieux le temps que l’ours reprenne sa contenance, ce pour dire d’un ton légèrement empressé. « Je veux manger du caca, je me suis toujours demandé quel goût ça avait, voilà ! »

L’humain dont le casque cacha heureusement le regard stupéfait, ne put s’empêcher de fixer longuement son vis à vis qui semblait presque se décomposer devant lui face à la honte dû à son aveu, puis Lazio finira par dire simplement.

« Quoi ? Tu veux bouffer de la merde ? » L’ours qui ne savait pas quoi dire hochera simplement la tête, inspirant un peu de pitié à l’humain qui glissera simplement.

« Écoute, dans mon pays on a une devise "détourne les yeux si tu n’es pas payé pour t’en mêler", donc tu peux avoir les goûts bizarres que tu veux, tant que tu ne fais de mal à personne cela ne m’intéresse pas… Mais comme on m’a demandé de répondre dans la limite du raisonnable à vos demandes, je vais te préparer ton repas à base de merde. » Et pour ne pas ajouter à la gêne de l’autre, il quitta sa compagnie pour aller se concentrer sur cette tâche étrange.

Il revint plus tard avec un bol contenant un plat principalement constitué de caca en effet, mais visiblement enrichis de beaucoup d’épices et condiments pour relever le goût… Il le tendra à l’ours qu’il avait retrouvé à l’écart.

Et qui s’empressa de le dévorer pendant que Lazio comme si sa vie en dépendait détourna les yeux pour ne pas contempler cette scène qui lui donna un haut le cœur… Heureusement ça ne dura pas très longtemps, car rapidement le cultiste qui avait finit son étrange repas glisserait avec hésitation.

« C’est bon et fort, mais on ne sent pas beaucoup le goût des crottes... » Le mercenaire n’eut qu’une chose à répondre simplement. »

« Heureusement, j’ai tellement mis d’épices dedans que même l’excrément le plus puant est camouflé » Une initiative qui allait décevoir ou satisfaire l’ours ? Le satisfaire visiblement ca rce dernier répondra un peu timide.

« Eh bien, même si ce n’est pas ce que j’avais demandé exactement, je suis satisfait… Vous pensez que L’agneau divin pourrait me préparer cela de temps en temps ? » Ainsi il avait donc perdu son hésitation à ce sujet ? Lazio n’allait pas s’en plaindre, il préférait éviter de devoir refaire ce genre de préparation à l’avenir...

« Essaye, pour ma part je t’avouerais que je préfère éviter... »

Et quatre jours passèrent ainsi, assez calmes même si ponctués de demandes des fois étranges ou anodines, puis sa mission se termina lorsque Goatfrey vint le voit après son retour au culte avec l’agneau, visiblement satisfait aussi bien de sa croisade, que du travail du mercenaire.

« Comme toujours tu ne m’as pas déçu, j’ai sentis un grand afflux de foi au cours des derniers jours pendant notre croisade. » Visiblement l’autre était d’humeur à la féliciter et non se moquer, pourquoi ne pas en profiter ?

« Ah tu es donc particulièrement satisfait ? Tu sais il est de coutume par chez moi quand un mercenaire rend encore plus service à son client que prévu… » Répondra alors simplement l’humain avec amabilité.

« De payer davantage, c’est ça ? Pourquoi pas, je ne manque pas d’or et Lambert est très contente de toi elle aussi. » Goatfrey sortira alors une bourse bien remplie de pièces qu’il tendra au mercenaire qui l’empocha sans broncher, avant de glisser avec un léger amusement et une certaine sincérité.

« Tu sais Goatfrey, je m’en doutais déjà à notre première rencontre, mais je sens que nous sommes promis à une longue et profitable collaboration toi et moi… » Cela sembla amuser le chef de culte caprin qui répondra avec un sourire légèrement narquois.

« Tu es vraiment peu commun Lazio, la plupart des mortels auraient peur ou se sentiraient méfiants, ou humbles devant un porteur de couronnes, mais tu me parles comme si je n’étais rien de moins, ou rien de plus que ton égal. » L’humain qui ne savait pas trop si c’était un reproche ou des paroles pleines d’approbation, répondra prudemment.

« Je suis capable de me faire plus humble ou formel si nos rapports informels te dérangent, je ne tiens pas à instaurer des tensions entre nous. » Cela sembla légèrement vexé son vis à vis néanmoins, qui répondit un peu sèchement, mais pas méchamment.

« Sûrement pas... » Goatfrey regarda alors les alentours d’un air vigilant comme s’il faisait attention à ce que personne n’écoute ce qu’il allait dire au mercenaire, avant d’ajouter d’un ton plus bas. « Au contraire continue, ça compte pour moi et pour Lambert... » Le mercenaire se demanda alors si son vis à vis était au courant de certaines choses que Lazio ignorait, sans doute en effet, mais aussi de sa récente conversation avec l’autre membre du duo dirigeant le culte… De toute manière, Goatfrey poursuivra avec sérieux.

« Elle a peur d’oublier ce que ça fait d’être mortelle, je suppose qu’avoir une fréquentation comme toi qui la traite avec respect, celui qu’on témoigne à une égale lui fait du bien. C’est un peu comme si elle était toujours une mortelle et non une élue divine à qui on demande tant et qui n’a pas le droit d’échouer. » Lazio comprenait alors mieux certaines choses et demandera alors avec politesse et toujours un peu de prudence.

« N’entretiens tu pas ce genre de rapport avec elle toi aussi ? Vous vous parlez comme des égaux après tout et vous vous soutenez pour tout ou presque. » Goatrey qui adopta alors une attitude sérieuse et solennelle lui ressemblant peu sembla réfléchir, avant de glisser avec gravité.

« Si, mais je suis comme elle, plus vraiment un mortel et devant accomplir la même mission. Cela et je ne sais pas si tu peux le comprendre, mais je suis un peu son reflet opposé et non quelqu'un de totalement différent d'elle, même si cela semble sans doute un peu étrange selon ton point de vue. » Le mercenaire qui ne savait pas alors si ce serait adroit de demander des précisions, se contenta de rester silencieux et réfléchir.

Devrait-il faire des efforts à ce sujet avec Lambert et Goatfrey, de ce qu’il comprenait Lambert désirait se rapprocher de lui, mais pas vraiment pour le convertir à sa foi ou son culte… Après ça restait une cliente et Lazio savait fort bien que selon si elle continuait à l’employer ou non, ou s’il était forcé de partir pour une raison ou une autre, leurs rapports pourraient évoluer, ce serait plus prudent donc de rester cordial mais d’éviter de trop s’engager avec elle.

D’un autre côté il était conscient de toutes les souffrances qu’elle avait pu ressentir et en soit s’il pouvait évidemment garder une certaine indépendance, il pouvait bien faire l’effort de tendre la main, en plus d’être une bonne action, il est vrai qu’il l’appréciait bien, peut-être pourrait-elle devenir une amie… Après tout malgré ses côtés intimidants, un peu étranges, elle semblait être une bonne personne selon lui, du moins quelqu’un qu’il pouvait apprécier. Et puis ce n'est pas comme s'il connaissait grand monde en dehors d'elle et du cercle proche de Ratau dans les alentours. Lazio était un peu seul dans ce nouveau monde et ses seuls soutiens de confiance étaient constitués de Ratau, Lambert et leur entourage proche...

« Pourrais-tu... » Finira alors par dire Lazio un peu hésitant, attirant l’attention de son vis à vis, avant d’ajouter pensif. « Convaincre Lambert de prendre sa journée demain ou après demain ? J’aimerai la passer avec elle pour faire connaissance et l’aider à se changer les esprits en dehors du hameau et de sa tâche de cheffe de culte. Je suppose que ça lui ferait le plus grand bien. » Goatfrey sembla alors songeur quelques instants, puis dirait d’un ton mélangeait amusement et satisfaction.

« Bonne idée ! Et puis je suis capable de gérer le culte seul pendant une journée. » Lazio ne savait pas alors dans quoi il s’embarquait, mais il se doutait déjà qu’il ne regretterait rien, même si les conséquences de tout cela seraient sans doute diverses et peut-être pas que positives…

D’ailleurs, il avait le sentiment que Goatfrey était peut-être plus malin qu’il en donnait l’impression, avait-il prévu tout cela ? Ou du moins visé à ce que le mercenaire veuille bien faire en lui parlant de tout ceci ? Peut-être...

Chapter 14: Faire vraiment connaissance avec Lambert

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« C’est un bel endroit, cela m’étonne que personne n’ait déjà revendiqué les lieux, c’est discret, paisible, joli, idéal pour des contrebandiers... » Commentera l’agneau avec amusement en regardant avec appréciation la petite crique dans laquelle l’avait amené Lazio le lendemain de sa discussion avec Goatfrey, Lazio qui répondra alors d'un ton légèrement comique et comploteur.

« Il se pourrait que j’ai appris l’existence de cet endroit à l’aide d’un client, peut-être qu’il est possible qu’il y avait quelques personnes utilisant ces lieux pour leurs affaires encore fort récemment que j’ai dû convaincre fermement de partir… Laissant l’endroit libre pour aujourd’hui. » Lambert sourira alors davantage avec amusement à ces propos, avant de répliquer avec légèreté.

« Et ce matériel de campement installé ici, il leur appartenait ou c’est le tiens ? Surtout que tu as l’air d’avoir fais le pleins de provisions... » Le mercenaire ricana et répondra simplement à cela.

« Je me disais qu'une journée un peu seuls, éloignés de nos soucis ou petits tracas quotidiens nous ferait du bien à tous les deux ça et... » Il sortira un sac de farine et une cruche contenant un liquide blanc et laiteux, qui attira un regard troublé de la part de Lambert...

« Je me disais qu’on pourrait s’adonner à quelques passe temps paisibles ici, pêcher, sculpter, jouer de la musique, des parties de cartes ou dés, mais peut-être aussi cuisiner ? J’avais cru comprendre que tu aimais ça et moi aussi… Et j’avais envie de remanger certaines spécialités de ma terre natale, peut-être que ça t’intéresserais ? » Lambert qui l’avait écoutée d’une oreille intéressée, continuait néanmoins à fixer la cruche avant de dire avec amabilité, mais prudence...

« L’idée ne me déplaît pas, au contraire, mais… Dis moi Lazio, est-ce du lait ? Comment en as tu obtenu ? » Le mercenaire qui se doutait de la raison pour laquelle Lambert était troublée, après tout dans un monde où la plupart des mammifères semblaient êtres des créatures pensantes se tenant sur deux jambes, il pouvait comprendre que le fait qu’il ait du lait en sa possession amène diverses questions… Heureusement il avait une réponse rassurante à offrir.

« Ah ça ? C’est du lait d’amande, ça se conserve bien, dans mon pays on l’utilise souvent pour cuisiner ou pour le boire à la place de l’eau. » Il n’irait pas détailler que par chez lui le lait de ruminant servait plutôt à faire du fromage entre autre, mais oui le lait d’amande était quelque chose de très courant. On savait en faire depuis l'époque où il n'y avait aucun humain dans sa terre natale, seulement des elfes qui s'amusaient à bâtir le plus gros empire possible au détriment des orcs et des nains locaux.

« Oh, je ne savais pas qu’on pouvait faire du lait avec des amandes... » Glissera donc Lambert un peu rassurée et avec un intérêt accru. L’humain gloussera légèrement et précisera alors avec une légèreté contrariété.

« Ne m’en parles pas, je ne suis pas arrivé à en acheter déjà fait malgré tous mes efforts, le mieux que j’ai pu obtenir c’était avoir le matériel pour broyer et filtrer les amandes… Tu veux en goûter ? Tu me diras si le résultat est satisfaisant ? » Dira t-il alors en versant le tout dans un verre de bois avant de le tendre à Lambert qui contempla courtement le liquide avant d’ensuite le boire et de dire avec amusement.

« C’est particulier, mais pas désagréable… Et en effet on sent le goût de l’amande, je suppose qu’il faudra que je te demandes demain comment tu en fabriques, ça m’intéresse. Je me demande aussi quel genre de plats tu comptes cuisiner avec ceci. » L’humain qui sourira légèrement avec appréciation, répondra simplement.

« Tu verras le moment venu, la journée ne fait que commencer après tout… Pourquoi ne pas pêcher quelques poissons ? On m’a dit que tu aimais bien la pêche et certains plats que j’ai en tête nécessitent du poisson. » Lambert sourira alors avec enthousiasme avant de transformer son inquiétante couronne en canne à pêche qui avait l’air étrangement plus raffinée que celle que Lazio sortit… Et elle n’avait pas besoin d’appât d'ailleurs pour pêcher ? Qu’importe pensa le mercenaire alors qu’il alla avec elle jeter sa ligne avant d’attendre ensuite…

Etablissant ainsi situation qui était idéale évidemment pour converser et Lambert en profita pour demander assez directe, mais aimablement.

« Je suis contente que tu ais voulu passer ainsi du temps avec moi Lazio, il est vrai que ce n’est pas une mauvaise idée de consacrer une journée à autre chose que mes devoirs, mais je me demandais, pourquoi ? » L’humain qui n’était pas vraiment étonné de cette question, même s’il ne s’était pas forcément attendu à cette formulation précise, glissera d’un ton amical.

« La vrai question c’est plutôt, pourquoi pas ? Tu es après tout une dame intéressante mon amie, d’agréable compagnie et je me disais que quitte à devoir se fréquenter pas mal dans les temps qui viennent, j’aimerai apprendre à te connaître davantage. » Des paroles sincères et franches qui semblèrent faire leur effet, la cheffe de culte accentuera son sourire alors et répondra avec l'air légèrement joueur.

« Oh, c’est attentionné de ta part. Et l’idée d’apprendre moi aussi à te connaître davantage n’est pas déplaisante… Tu es plutôt excentrique j’avouerai. » Elle voulait probablement dire étrange, en comparaison de la plupart des habitants des terres de l’ancienne foi, mais Lazio supposa qu’elle avait peur de le vexer.

Mais bon, elle finirait par comprendre très prochainement que l’humain n’était pas le genre de personne à se vexer d’un rien...

« Je ne suis qu’un guerrier errant vivant un peu au jour le jour, rien ne dit que je ne mourrais pas demain alors pourquoi ne pas profiter de l’existence ? Je veux vivre en appréciant ce que la vie a à offrir, mais aussi sans regret et sans être dégoûté de moi-même. Certains trouveront ça un peu angoissant ou triste, mais j’apprécie au contraire la liberté que me donne cette existence… Et j’essaye ma foi, d’être quelqu’un de correct en menant cette existence, je suppose que tout ça explique un peu le genre de personne que je suis ? » Répondra t-il donc d'un air malin, il vit alors que Lambert continuait toujours à sourire doucement, mais que son regard s’était fait légèrement nostalgique avant de dire.

« Ce n’est pas le genre d’existence auquel j’aspire, mais je trouve ta confiance envers l’avenir admirable, tu donnes l’impression de ne pas douter, tu n’as jamais de regret ? »

L’humain marqua alors un temps de silence à ce propos et se demanda s’il devait se confier sur certaines choses ? Le genre qu’il ne parlait évidemment pas avec des collègues mercenaires, mais il avait l’impression que Lambert voulait peut-être entendre une confession de sa part, comme pour créer une proximité entre eux. Après tout, tout le monde savait ou presque ce qu’elle avait endurée dans son cercle proche, mais elle, que savait-elle de lui ou des autres ?

« En vérité si, mais tout le monde fait des erreurs… Cela ou des fois on ne peut pas réussir tout ce qu’on entreprend... » Il fouilla alors un peu dans ses souvenirs… Puis se rappela de quelque chose de douloureux, devait-il en parler ?

Lambert avait souffert le massacre de son peuple et tant de tragédies, s’il voulait essayer de créer une connexion avec elle, autant ne pas hésiter à révéler une des choses qu’il regrettait le plus, elle apprécierait sans doute ce signe de confiance envers elle.

« Je… Ma mère était esclave et fille de joie dans un bordel, mon père un mercenaire comme moi, c’est lui qui m’a élevé, mais lui et moi avons longtemps eu l’espoir de pouvoir racheter sa liberté… »

Ce n’était pas le genre de chose dont il parlait en général avec quiconque, c’était assez personnel, mais il supposait que Lambert pouvait comprendre et ainsi elle saurait qu’il pouvait un peu comprendre ce qu’elle ressentait.

« J’ai appris le jour où j’avais la somme suffisante pour, bien des années après la mort de mon père, qu’elle était déjà morte... » Conclura t-il donc avec amertume en serrant les dents, alors qu’il crut l’espace d’un instant qu’un poisson allait mordre à la prise, mais heureusement ce ne fut pas le cas, ça aurait eut de quoi légèrement briser l’émotion de l’instant.

« Je suis désolé pour toi Lazio. » Répondra alors Lambert qui sembla sincèrement compatir et assez triste pour sa part, alors qu’elle le regardait avec une certaine empathie, avant de finir par reprendre avec une infinie tristesse...

« Quand ils m’ont finalement capturée, alors que j’étais la seule et unique survivante de… Ma famille. J’ai cru que c’était la fin, mais j’étais prête à accepter cela pour en finir. Je suis reconnaissante envers celui qui attends de m’avoir sauvée, mais d’un autre côté il m’arrive de regretter de ne pas les avoir rejoints. » Le mercenaire vit alors des larmes de sang se mettre à couler des yeux de la dame à cornes, ce qui était à la fois touchant et un peu effrayant, avant qu’elle n’ajoute en serrant ses dents aiguisées comme des rasoirs, ce qui était intimidant, mais… Lazio avait fréquenté des gens avec des dentitions encore plus terrifiantes heureusement, donc il pouvait s’y faire.

« J’aimerai pouvoir les sauver, les ramener, mais c’est impossible, tout ce qu’il me reste c’est la vengeance… Et faire en sorte de bâtir quelque chose de meilleure sur les ruines de l’ancienne foi. » L’humain qui sentit alors qu’il ne pouvait pas juste bêtement ne rien dire et compatir, posa sa canne à pêche et s’approcha de la cheffe de culte pour poser sa main sur son épaule avec précaution et dire avec le plus d'empathie qu'il pouvait mobiliser.

« Je sais pas si j’aurais été capable d’en subir autant que toi et me relever… » Puis sachant qu’il n’était pas vraiment un grand expert dans l’art de consoler les gens, il opta pour la stratégie de légèrement détourner le sujet, sans pour autant en changer.

« Tu m’avais parlé de vouloir m’enseigner la couture il n’y a pas si longtemps, c’était un art que pratiquais beaucoup ton peuple ? » Lambert resta alors silencieuse quelques instants, semblant contempler l’horizon, avant de répondre d’un ton pensif.

« Oui, souvent nous faisions des vêtements de toutes sortes avec notre laine, ma mère me racontait même qu’avant la purge, nous en faisions souvent le commerce, d’une certaine manière je fais un peu ce que mon peuple faisait en des temps plus paisibles. » Le mercenaire eut alors une idée, qu’il crut bon à tort ou à raison d’exposer avec un léger enthousiasme amical.

« Si cela peut t’aider à faire vivre ton peuple à travers ça, je serais honoré que tu me l’enseignes, comme tu me l’avais proposée… » Avant d’ajouter avec un peu d’amusement. « Et puis ça m’évitera de devoir aller t’importuner à chaque fois qu’un coup de griffes ou lame déchire un des vêtements que tu m’auras soigneusement conçu… Malheureusement mes adversaires n’ont pas le même respect que toi et moi pour l’élégance vestimentaire. »

Elle sembla deviner où il voulait en venir et accepta de se laisser embarquer dedans, car la cheffe de culte essuya alors d’un geste ses larmes avant de dire avec amusement et un entrain partagé avec l’humain.

« Oui, ce serait un plaisir de te l’enseigner. En retour, tu m’enseigneras la cuisine de ta terre natale ? De la manière dont tu en parles souvent, je devine que tu ne pourras jamais y retourner. » L’humain soupira alors et répondra de l’air de l’homme fataliste mais qui s’y faisait.

« Oui, j’ai passé un portail qui était apparu au milieu de nul part sans savoir où il menait, pour le compte d’un client et il s’est refermé derrière moi. Soyons réaliste, les chances que je revienne chez moi un jour sont dérisoires, mais bon. Comme on le dit, des fois la fortune avec toi, des fois elle ne l'est pas ! » Lambert hochera alors la tête légèrement sans rien ajouter, devant supposer qu’il ne semblait pas vouloir trop y penser...

C’est alors qu’elle eut une prise !

Lazio qui se sentait un peu frustré qu’elle arrive en premier à attraper quelque chose, remarqua aussi fort rapidement alors qu’elle semblait lutter pour ramener le poisson, que ça devait être une assez belle prise.

Il eut bien raison car elle il n’avait jamais vu un aussi gros… Un quoi c’était déjà ? Disons qu’il ne s’y connaissait pas beaucoup dans ce domaine, mais les écailles argentées de celui-ci et sa bonne taille, presque aussi long que lui étaient grand étaient plutôt prometteurs...

Il dira donc d’un ton bon perdant, au grand plaisir de la cheffe de culte qui afficha son plus beau sourire mêlant fierté et amusement.

« Visiblement t’as plus de succès que moi à la pêche… Je suppose qu’il est si gros que ça suffira pour le moment, que dirais-tu qu’on se mette à cuisiner un peu ? Le temps que ça chauffe ensuite on pourra bien s’y remettre ou faire autre chose.

« Pourquoi pas ? Je suis curieuse de voir quels plats tu comptes nous faire préparer. » Dira alors Lambert enthousiaste en portant sans mal d’un sabot l’imposant poisson qu’elle avait ferrée et en se montrant ensuite un public fort attentif et curieux concernant ce que le mercenaire avait à lui dire...

La journée se passa ainsi plutôt bien quoiqu’il en soit et ils finirent après des discussions plus légères, de la cuisine, quelques parties de cartes par arriver au soir où ils avaient put préparer un petit festin à force de cuisiner qui serait visiblement plus consistant que ce qu’ils avaient pu préparer rapidement pour le repas de midi… Et de couleur différente de ce à quoi il était habitué, mais c’était le souci quand on devait remplacer les œufs de poule par des œufs d’araignées, de ver géant ou de crapaud.

« Macaronis à la Vinchoise, Bombolinis au miel et aux baies et Ribollita aux légumes locaux… Cela fais longtemps que j’ai pas mangé de ça et passer ma journée ou presque à cuisiner m’a donné faim. » Dira alors l’humain avec satisfaction et une légère impatience. Ce à quoi sa complice du jour glissera avec amusement.

« Moi aussi, même si avant aujourd’hui je n’avais jamais entendu auparavant le nom de ces plats... » L’humain gloussera légèrement de satisfaction en entendant cela et proposera donc avec un ton légèrement fraternel…

« Dans ce cas mangeons avant que ça ne refroidisse... »

Il eut ainsi rapidement la confirmation d’une intuition qu’il avait concernant la prophétesse de la mort...

Il mangeait pas mal évidemment en tant que mercenaire errant et guerrier professionnel, son corps avait besoin de pas mal d’énergie pour se maintenir et ainsi Lazio avait évidemment pas mal cuisiné.

Mais visiblement l’agneau même si elle n’avait pas besoin de manger pour vivre, son corps étant visiblement maintenue en vie par la magie, du moins c'était son intuition, n’avait rien contre le fait de manger quand ça lui plaisait et en fort grosse quantité… Il se demandait même si elle avait une limite quant à la quantité de nourriture qu’elle pouvait consommer du coup ? Car même si elle était imposante de carrure, il y avait des limites quant à la contenance d’un estomac et elle ne semblait pas pour autant repue d’avoir autant mangée.

« C’est toujours agréable de voir quelqu’un apprécier ainsi votre cuisine. » Commentera alors l’humain avec complicité, tirant un sourire amusé à son interlocutrice qui répondra du tac au tac, en ayant pris soins d’avaler avant de parler.

« Je ne sais pas si je t’ai déjà fais la proposition, mais si un jour tu veux abandonner la voie des armes et devenir cuisinier dans mon culte, la proposition est faîte. Je suis certaine que les fidèles te mangeront rapidement dans la main si tu leurs prépares ce genre de plats... » Avant de demander ensuite avec curiosité.

« C’est courant chez les mercenaires de cuisiner aussi bien ? » L’humain haussera légèrement les épaules alors et glissera amusé.

« Plus ou moins, la plupart savent au moins se réchauffer quelque chose sur un feu de camp ou agrémenter avec quelques herbes ramassées sur le chemin, du moins ceux comme moi qui voyagent beaucoup et seuls. Je fais partie de ceux plus rares qui se sont dis que quitte à devoir se débrouiller soi-même pour manger de temps en temps, autant que ce soit agréable, surtout quand on a rien à faire de mieux après une longue journée de marche. Cela et puis quand j’étais jeunot j’avais commencé mon service de mercenaire dans la compagnie dans laquelle mon père était engagé, en tant que cantinier, ça t’apprend pas mal de choses sur comment cuisiner pour beaucoup de guerriers nomades avec des ingrédients différents, variés et avec une quantité aléatoire du tout... » Puis l’humain voulant être sincère et pas non plus ne faire que se vanter, glissera avec amabilité.

« Après, pour avoir goûté ce que tu prépares, tu cuisines très bien toi aussi, aussi bien que moi je suppose et des plats que je n’ai pas forcément déjà goûtés pour certains. » Lambert sourira alors en réponse, sans trop afficher son sourire digne d’un tigre, avant de finir par dire avec curiosité en apercevant du regard une bouteille de vin bleutée qui se trouvait dans le matériel de campement du mercenaire.

« Je me demandais sinon, pourquoi tu n’as pas apporté cette bouteille pour que nous la buvions ? Visiblement tout ce qui est destiné à être consommé ou bu ce soir tu l’as rapproché, sauf ça. » L’humain qui se rappela alors l’existence de la dite bouteille, se sentit légèrement gêné répondra.

« C’est du vin glacé, une boisson que seuls certains érudits ou mages de ma terre natale peuvent produire, sans doute la seule trouvable du genre dans les terres de l’ancienne foi… Je l’avais avec moi quand je suis apparu dans ces terres depuis ce portail et je me disais que je la garderai pour fêter quelque chose de beau… Tu veux y goûter ? J’avais pu l’obtenir au cours d’une mission, bien de mes compatriotes seraient prêts à vendre leur âme rien que pour boire une gorgée de ça… »

Étonnamment ou non, Lambert qui fixait la bouteille avec un grand intérêt, répondrait alors avec un amusement amical, en faisant signe à Lazio de la poser.

« Non, c’est gentil mais on devrait la garder pour une grande occasion... » Elle semblera alors réfléchir, puis ajoutera d’un air songeur, un peu rêveur aussi.

« Pourquoi pas… Quand nous en aurons finis avec la tyrannie des évêques et de l’ancienne foi ? Lorsque celui qui attend sera libre et les ombres qui pèsent sur mon âme se dissiperont… Oui, je pense que ce sera le parfait moment pour boire un nectar pour lequel certains se damneraient d’après tes propres mots… »

L’idée plaisait au mercenaire, qui à cela n’eut donc qu’une chose à répondre, avec un enthousiasme guère feint.

« Tout ce que j’ai à dire, c’est que j’ai déjà hâte que ce jour vienne, en plus d’être une belle occasion de se réjouir, je pourrais savourer un breuvage que seuls les riches et puissants de ma terre natale peuvent espérer boire au moins une fois dans leur existence... » Déclara t-il donc en passant sa main sur la bouteille de vin glacé qui en effet était presque glaciale au touché, un froid que seul certaines altérations alchimiques pouvaient imposer à un breuvage pourtant gardé à température ambiante… Une raison pour laquelle il serait impossible de trouver une autre bouteille de vin glacé duchéen dans les terres de l’ancienne foi.

Sauf si Lazio tentait de jouer les alchimistes improvisés, une idée intéressante, mais qui ne risquait pas d’être dépourvues d’obstacles et embûches au vu du manque de matériel, formateurs et ingrédients nécessaires à l’alchimie dans les environs pour le moment… Alors autant oublier l’idée, du moins à l’heure actuelle.

De toute façon il avait d’autres choses auxquelles penser pour le moment !

« Quoiqu’il en soit, il faudra organiser d’autres sorties du genre, pas forcément pour la journée si tu ne peut pas te le permettre, mais pour une matinée, une après midi, ou une soirée ? » Proposera sinon naturellement l’humain, après tout ça n’avait pas été une mauvaise idée et guère désagréable… Et au vu de la réponse de Lambert qui suivit, il était clair qu'elle semblait partager ce sentiment.

« Cela me plairait beaucoup… J’aimerai pour la prochaine fois choisir où on va et ce qu’on fera si tu es d’accord, je pense que tu ne le regretteras pas. » Le mercenaire ricana un peu à cette idée avant de répondre d’un ton complice.

« Pourquoi pas ? J’aime bien les surprises et j’ai l’impression que tu sais en faire des bonnes... » Puis le regard du mercenaire se laissa légèrement dériver par la pleine lune qui commençait à dominer le ciel au dessus d’eux, indiquant que l’heure était déjà assez tardive.

« Et Lazio... » Dira sinon son amie soudainement et avec une légère timidité, alors qu’il commençait à se faire tard et qu’ils devaient tous les deux envisager de rentrer dormir, même si l’idée de passer une nuit dans la crique n’était pas dérangeante, des fois on était jamais mieux que dans son lit après tout...

« Oui ? » Demandera le mercenaire avec un ton mélangeant curiosité, amusement et amabilité, c’était décidément assez amusant de voir la cheffe de culte en temps normal si assurée, confiante et intimidante un peu plus timide que d'habitude. Sans doute que cette timidité finirait rapidement par disparaître s’ils continuaient à se fréquenter ainsi, mais d’ici là ils auraient appris à mieux se connaître.

« Merci pour ça encore. Cela m’a fais du bien d’oublier le temps d’une journée mes responsabilités et devoirs, tu as visiblement un don quand il s’agit de se changer les idées Lazio. » Ajoutera donc la dame à la toison écarlate à l'adresse de l’humain d’un ton où il pouvait ressentir dorénavant une pointe d’affection… Démontrant en effet que tout cela avait compté pour elle...

« Ce n’est rien, pour ma part j’ai du mal à oublier que je suis un mercenaire exubérant dont la compétence n’est égalée que par la charmante personnalité. » Répondra donc avec une fausse arrogance le mercenaire, ce qui attira un sourire amusé et fin de Lambert...

« Si tu le dis. Et sinon, si cela te vas, rentrons ensemble ? » Soulignera alors la cheffe de culte en voyant que la nuit commençait à tomber, ce à quoi le mercenaire répondra amicalement en l’invitant à ouvrir la marche. « Pourquoi pas, la journée a été agréable, mais toute bonne chose a une fin après tout. »