Actions

Work Header

LA GARDE À VUE

Summary:

Prise en flagrant délit de vol à l'étalage par l'officier Ben Solo, Rey a quelques idées, durant sa garde à vue, pour qu'ils puissent... trouver une solution.

Notes:

ATTENTION, nouvelle fic très, très coquine x)

Je sais, c'est un "prompt" très populaire sur les sites X. MAIS à chaque fois, c'est toujours, bah... très male gaze. Comme d'hab. Et c'est le flic qui s'impose à la fille. J'avais envie de reprendre le fantasme en faisant une version FEMALE GAZE, en soulignant bien le consentement et en faisant en sorte que ce soit la fille qui initie le tout, qui fasse du rentre-dedans et qui le veuille vraiment. NA.

Et je sais, de toute façon, le prompt reste complètement immoral, mais c'est pour le fantasme :P Et c'est entre majeurs parfaitement consentants, alors...

ENJOY!

(See the end of the work for more notes.)

Work Text:

Image

   D’aussi loin que Rey s’en souvienne, elle avait toujours été kleptomane. Enfant, il lui arrivait d’escamoter les biens de ses camarades de classe, à l’école ou quand elle était invitée chez eux, en réalisant, seulement une fois rentrée à la maison, qu’elle n’avait pas reposé ce qu’elle avait pris. Et jamais elle ne leur rendait leurs biens. Peut-être par honte, au début. Un jour, au centre commercial, elle avait récupéré une boîte de diffuseur de parfum à bâtonnets senteur frésia, et comme le magasin où elle l’avait trouvé ne possédait aucun portique de sécurité, pour une raison obscure, ça n’avait pas sonné lorsqu’elle était sortie. Et dans la voiture, Rey avait découvert avec stupeur qu’elle avait toujours la boîte dans les mains, sans l’avoir payée. Tant pis. À quoi bon y retourner? Ce n’était qu’une boîte, après tout. Ça ne causerait pas la fin du monde.

  Puis, ça avait continué. Elle avait beau lutter, elle ne pouvait pas s’empêcher de voler. La plupart du temps, elle n’en avait même pas conscience, sur le moment. C’était comme un automatisme. Parfois, ce qu’elle volait avait un peu de valeur. Parfois, ça n’en avait pas la moindre. Loin s’en faut. Des pièces, des clés, des porte-clés, des pin’s, des couverts, des bonbons sur les comptoirs d’accueil dans les restaurants, des pancartes, des LEGOs, des goupilles d’extincteurs, des sonnettes de vélo, des petits sachets de ketchup, et ainsi de suite.

   Elle en amassait toute une collection dans sa chambre d’étudiante. Sans réellement utiliser tout ce qu’elle avait volé, la plupart du temps. Elle n’avait même jamais ouvert cette boîte de diffuseur de parfum à bâtonnets, malgré toutes ces années passées. Mais elle aimait en humer de nouveau les fragrances de frésia, occasionnellement. Les objets dérobés lui avaient toujours paru plus attrayants que ceux achetés. Il lui suffisait de les regarder pour revivre l’excitation du vol.

   Rey ne volait pas par pure malhonnêteté, par paresse ou même par manque d’argent, non. C’était surtout… par ennui. Sa kleptomanie rajoutait un peu de piment à sa vie morne. Au début, lorsqu’elle s’adonnait au vol à l’étalage dans les magasins, elle craignait de se faire prendre. D’être arrêtée. Et c’était parfois arrivé. Mais elle recommençait. Encore et encore. C’était plus fort qu’elle. Impossible de se raisonner. Cela lui procurait de telles bouffées d’adrénaline… Il lui en fallait plus. Toujours plus. La petite kleptomane n’en avait jamais assez. Elle était insatiable.

   Aujourd’hui, Rey avait dix-neuf ans. Et elle ne s’était pas affranchie pour autant de ses mauvaises habitudes. Même si de l’extérieur, elle renvoyait l’image d’une jeune fille modèle. Elle portait son uniforme à l’effigie de l’université de Jakku, parfait écrin pour sa silhouette aussi menue qu’élancée et svelte. Une chemise blanche sous un pull vert foncé, une cravate, une jupe plissée bleu nuit, de longues chaussettes noires s’arrêtant juste sous ses genoux et des chaussures Dr. Martens. Parfois, elle trouvait que ça lui donnait des allures d’élève de Serpentard. Sans doute en serait-elle une dans l’univers de Poudlard. Après tout, n’incarnait-elle pas à la fois la ruse, la détermination, l’ingéniosité, l’ambition, la rouerie, l’intelligence et un certain mépris des règles?

   Passant une main dans ses cheveux bruns, Rey sillonnait les rayons du supermarché, à la recherche d’items à rajouter à sa collection. Il faisait tard, tout fermerait bientôt, à dix heures du soir, et généralement, les agents de sécurité devenaient bien moins vigilants, épuisés par leur journée et pressés de retourner chez eux. Il suffisait de passer par les caisses automatiques.

   Rey ne voulait pas prendre beaucoup. Elle ne planifiait jamais réellement ses coups à l’avance. Mais une sorte de pression la comprimait lorsqu’elle se trouvait face à une telle tentation, comme à chaque fois. Et si elle y résistait, elle n’en souffrait que davantage. L’honnêteté était un effroyable supplice. En revanche, dès qu’elle se laissait porter par ses pulsions kleptomanes, un immense soulagement la submergeait une fois l’objet convoité en sa possession. Elle renaissait. Se sentait libre et exaltée. Elle n’y pouvait rien. Malgré toute sa bonne volonté. Pour elle, le vol agissait comme une drogue.

   Cependant, Rey prit moins de précautions alors qu’elle approchait des caisses. Son regard se porta sur des pastilles à la menthe, exposées sur une étagère. Enfin! Elle avait un mauvais goût dans la bouche depuis ce midi! La brunette se rua donc dessus, se saisit d’une boîte, retira l’emballage sans hésitation aucune, releva le couvercle, puis fit tomber quelques pastilles dans le creux de sa paume et les goba goulument. L’instant d’après, elle tourna la tête et croisa le regard éberlué de l’unique caissier. Un jeune d’environ seize ans.

   Il cligna des yeux, hébété par son comportement. Rey avala les pastilles à la menthe et se pourlécha dans son embarras, avant de lui faire signe, de lui sourire et de même lui décocher un clin d’œil. Il rougit. Elle referma la petite boîte et se dirigea vers la caisse. Ça ne la tuerait pas de payer au moins pour ça. Le garçon toussota et se remit à scanner les articles du client devant elle, tandis que Rey se mettait en file. Quelques secondes plus tard, elle entendit dans son dos un soupir découragé, suivi d’une voix grave, profonde et familière. Une voix qui la fit tressaillir.

- Tu comptes payer pour ça?

   À ces mots, la kleptomane se raidit. Un frisson glacé lui dévala l’échine. Il lui suffit de couler une brève œillade par-dessus son épaule pour distinguer la haute et imposante silhouette d’un véritable mastodonte, début trentaine, une épaisse masse désordonnée de cheveux d’ébène, encadrant un visage blafard, taillé à la serpe, constellé de grains de beauté, un bouc noir, et une chemise à carreaux digne d’un bûcheron. Le cœur de Rey bondit dans sa poitrine. Elle se pinça les lèvres, ferma les yeux et soupira intérieurement. Putain. Pas lui. D’où diable sortait-il, au juste?

- Bien sûr que oui, promit-elle néanmoins, comme si elle ne voyait pas de quoi il parlait, dans son meilleur jeu d’actrice, en secouant la boîte de pastilles qu’elle tenait toujours à la main.

   Derrière elle, Ben Solo croisa les bras et roula des yeux.

- Je parle de ce que tu as planqué dans ton sac.

- Je vous demande pardon? s’indigna la jeune femme.

- Payer tes études universitaires doit vraiment te mettre sur la paille si tu n’as même plus les moyens de t’offrir des bijoux en toc, du maquillage, une brosse à chiottes, un magazine People, trois sachets de Doritos et… cinq canettes de Monster Energy, à vue de nez? marmonna-t-il.

   Son ton s’imprégnait d’un ennui profond. Rey se mordit les joues. Ses mains se resserrèrent sur la bandoulière de son sac. Elle était certaine de l’avoir bien fermé. Il ne pouvait donc pas voir son contenu en ce moment. Ce qui voulait dire qu’il l’observait depuis tout à l’heure et avait attendu qu’elle fasse la queue pour la caisse avant de se manifester. Le temps que son butin soit assez conséquent. Le salaud. Depuis combien de temps la prenait-il en filature? Était-ce vraiment un hasard qu’ils se soient retrouvés dans ce supermarché au même moment? Quelle importance, à ce stade?

- Laissez-moi tranquille, bougonna Rey. Ou je porte plainte pour harcèlement.

- Ah, oui? s’amusa Solo. Et auprès de qui? Si tu n’as rien à te reprocher, ouvre ton sac. Et s’il n’y a rien dedans, tu auras droit à mes plus plates excuses.

- Je n’ai pas à vous montrer ce qu’il y a dans mon sac.

   Mais avant qu’elle puisse s’esquiver, le trentenaire perdit patience, agrippa sa besace et rejeta le rabat. Il tira sur un pan, dévoilant les preuves incriminantes du vol. Il y avait là tout ce qu’il avait énuméré plus tôt. Et même plus. Arborant les étiquettes compromettantes.

- Attends, ne dis rien, je vais le faire pour toi, sourit Solo d’un air triomphant. « Je suis désolée, m’sieur l’agent. Je sais pas ce que ça fait là. Ça a dû tomber dans mon sac par accident. »

- Mais non! insista Rey en lui arrachant rageusement son sac des mains. Je vous jure que j’allais payer! J’ai juste tout mis dans mon sac parce que c’était trop lourd à porter!

- C’est ça. Et mon cul, c’est du poulet. Et on en parle de ce que tu as caché dans tes poches?

   De l’index, Solo désigna les poches de sa veste. La voleuse le foudroya du regard et fantasma fugacement sur l’idée de lui arracher les yeux. Il avait vu ça aussi.

- D’accord, les apparences sont contre moi, continua-t-elle malgré tout de nier. Mais… Mais j’allais payer! Vous ne pouvez pas prouver que je n’allais pas payer!

- Peut-être, mais moi, je t’ai vue planquer chacun de ces items en vérifiant bien qu’il n’y ait personne aux alentours, rétorqua l’homme en haussant le ton. Plutôt louche, n’est-ce pas?

   Tout le tintamarre qu’ils faisaient dans ce supermarché assez peu bondé eut tôt fait d’attirer l’attention de la gérante. Une quinquagénaire du nom de Kalonia, selon son badge. À la seconde où elle aperçut le contenu du sac de Rey, en plus d’entendre les accusations de Solo, elle vit rouge. Car ce n’était pas la première fois qu’elle avait à faire à des voleurs à l’étalage.

- Voleuse… Mitaka! C’est une voleuse! s’écria-t-elle en direction d’un vigile, d’apparence plutôt chétive.

   Puis, elle se tourna vers le mastodonte à la chemise de bûcheron et le remercia de son intervention. Le jeune caissier de seize ans, témoin de la scène, demanda alors, naïvement, s’il fallait appeler la police. Ce fut là que Solo sortit son insigne de la poche de son jean et la présenta aux autres.

- Pas la peine.

- Vous… Vous êtes flic? balbutia Kalonia, abasourdie.

- Non, boulangère, maugréa-t-il dans son impatience. À votre avis?

   Confuse, la gérante s’excusa. L’officier Ben Solo se racla la gorge et se radoucit.

- Ne vous inquiétez pas, madame. Je prends le relai. Cette fille est connue des services de police. Vous avez de la chance que je sois passé par-là. Allez, viens, toi.

   Aussitôt, il agrippa Rey par le bras et l’emmena en retrait, afin de ne pas faire toute une scène devant les autres clients. La pauvre kleptomane n’avait même pas essayé de fuir. L’agent de sécurité lui bloquait l’accès. De toute façon, cela aurait prouvé sa culpabilité et un délit de fuite n’arrangerait pas son casier judiciaire. Elle suivit donc docilement Ben Solo jusque dans un coin, devant la porte du bureau de la gérante. Celle-ci s’empara du sac de Rey et récupéra les objets volés. Mitaka, le vigile, voulut procéder à une fouille pour s’assurer que leur voleuse n’avait rien dérobé d’autre, mais Solo l’arrêta d’un geste.

- Non, ne vous embêtez pas avec ça. Je m’en charge.

- Il veut être le seul à pouvoir me peloter, lança Rey, à peine se fut-il placé derrière elle et eut-il posé ses mains sur ses hanches.

- Pardon? s’offusqua le policier.

   Rey se fit soudain l’effet d’une petite souris prise entre les pattes d’un gros chat. Mieux valait faire profil bas. Même si ce n’était pas du tout son genre.

- Non, rien, bredouilla-t-elle, baissant timidement la tête.

- Je préfère ça.

   Or, elle ne put s’empêcher d’ajouter, en chuchotant :

- N’en profitez pas pour me tripoter. C’est tout ce que je dis, moi.

   Seul un long soupir d’exaspération lui répondit. Solo commença par fouiller les poches de sa veste. Il en tira plusieurs baumes à lèvres, des paires de chaussettes neuves et d’autres petits items encore étiquetés. Il ordonna ensuite à Rey de retirer sa veste et elle faillit lui demander dans toute son irrévérence et sa maussaderie s’il comptait procéder à une fouille à nu. Tant qu’à faire. Mais les mots restèrent bloqués dans sa gorge comme elle sentait ses deux grandes mains la palper.

   À leur simple contact, une kyrielle de frissons la parcourut. Partant de ses hanches, Solo remonta jusqu’à ses épaules, manqua d’effleurer ses seins au passage. Il effectuait la tâche de façon méthodique et professionnelle, évitant soigneusement les régions trop intimes. Et Rey trouva cela presque dommage. Bien malgré elle. Cette pensée la mortifia. Non. Mieux valait qu’il n’aille pas plus loin, ou il risquait de dénicher… Le policier l’incita à écarter les bras. Il palpa l’un, puis l’autre dans toute la longueur, à la recherche du moindre relief suspect.

   Ensuite, il s’accroupit et réserva le même sort à ses jambes, frôlant ses genoux, palpant ses mollets. Rey retint son souffle. Elle crut bien, l’espace d’un instant, qu’il en profiterait peut-être pour effleurer, « par mégarde », ses cuisses nues. Il n’en fit rien, vérifiant uniquement ses chaussettes et ses chaussures. Ne décelant rien d’autre, l’officier Solo finit par se relever et l’inspecta sous toutes ses coutures. La voleuse se maudit de regretter la caresse de ses mains si immenses. Tout son corps fourmillait, à présent. Sa peau lui brûlait. Ses joues prenaient feu.

   La voix de Mitaka la tira brusquement de son trouble. Sous ordre de sa supérieure et du policier, l’agent de sécurité venait de vérifier les caméras et si Rey apparaissait bien, à aucun moment on ne pouvait la voir en train de voler à l’étalage. Pour la bonne et simple raison que la kleptomane avait repéré lesdites caméras de surveillance et donc, scrupuleusement évité de se trouver dans leur champ de vision pour commettre ses larcins. Ce qu’elle se garda bien de révéler.

- Vous voyez? fanfaronna-t-elle, satisfaite. Vous n’avez aucune preuve concrète que j’avais l’intention de voler!

- Moi, j’en ai une, déclara Solo. En plus de t’avoir vue.

   Et sans aucune autre forme de procès, il sortit une paire de menottes et les lui passa.

- Non! C’est une erreur judiciaire! Je suis innocente!

- Ouais, on verra ça au poste. Allez, avance.

   Une fois que la gérante fut assurée d’avoir récupéré tout ce qui appartenait à son supermarché, elle rendit à la voleuse son sac et sa veste. Solo se faufila d’abord vers les caisses automatiques. Rey sourcilla en voyant ce qu’il était venu acheter. Plus tard, elle se retrouva sur le parking, menottée comme une criminelle, la main de l’officier posée dans le creux de ses reins. Il lui récitait machinalement ses droits, sans réelle conviction, puis la fit s’asseoir à l’arrière de sa voiture.

- Si j’ai le droit de savoir pourquoi on m’arrête, vous devez me montrer cette preuve que vous prétendez avoir! exigea Rey.

   Installé sur le siège du conducteur, le policier exhala longuement, se tourna vers elle, se pencha pour l’aider à attacher sa ceinture, puis lui montra son téléphone.

- La voilà, ma preuve. Tu es une petite futée, mais tu avais oublié une caméra, ma belle.

   Devant la vidéo défilant sous ses yeux, la jeune femme fit moins la maligne. Ses traits se figèrent. Il l’avait filmée pendant qu’elle se servait parmi les rayons, le bâtard! Et normalement, il aurait dû montrer cela à la gérante et à l’agent de sécurité avant de l’arrêter officiellement. De toute façon, ils ne semblaient pas s’en être souciés plus que cela. Ils la croyaient coupables quoi qu’il advienne. Alors qu’elle aurait pu sincèrement mettre tous ces articles dans ses poches et dans sa besace dans le but de les payer plus tard. Ça lui était déjà arrivé par le passé. De simplement… oublier de payer.

   Lorsqu’ils débarquèrent au commissariat, à onze heures moins le quart, l’endroit était pratiquement vide. Les officiers encore présents dans l’open-space ne levèrent même pas la tête pour saluer leur collègue. Ben Solo possédait son propre bureau, qu’il partageait avec son partenaire, évidemment absent à une heure si tardive. Il y mena sa voleuse, la défit de ses bracelets métalliques et l’invita à s’asseoir sur une chaise. Rey se retint de justesse de faire une blague du genre : « Alors, ça t’a plu, de me menotter, beau brun? » Car elle venait de réaliser que son geôlier lorgnait maintenant sur sa menue poitrine, les sourcils froncés.

- Euh… Ils sont plus haut, mes yeux, hein, souffla-t-elle, le visage cramoisi.

   Finalement, Solo soupira avec désespoir et se frotta la figure, excédé.

- Putain, j’y crois pas, mais c’est pas vrai… Ok. Enlève ce que tu as caché dans… ton soutif.

   Il toussota, visiblement embarrassé. Rey ravala sa salive. Et merde.

- J’ai rien mis dedans.

- Me prends pas pour un con, grinça-t-il, le regard noir. Enlève ce que tu y as caché. Tout de suite. Dépêche ou c’est moi qui le fais!

   La kleptomane ne put réprimer un petit rire désabusé.

- Vous aimeriez bien…

- Magne-toi!

  Face à la fureur du policier, la jeune femme s’efforça de prendre sur elle et d’obtempérer. Elle retira son pull, puis dénoua sa cravate, fourra sa main dans son corsage et sortit de son soutien-gorge des tubes de rouges à lèvres, des paquets de mouchoir, un paquet de chewing-gum au melon ainsi qu’un stylo à bille argenté. Dommage qu’il n’ait pas remarqué ça plus tôt. Désormais, il serait obligé de revenir au supermarché pour tout rapporter. Rey se moqua intérieurement de lui. Solo vint s’asseoir juste en face d’elle, derrière son bureau, et lâcha un énième soupir.

- Pff… T’as vraiment foutu mon vendredi soir en l’air. Tu le sais, ça?

   Un innocent haussement d’épaules.

- Relâchez-moi, dans ce cas.

- C’est pas si simple, la miss. Je t’ai prise en flagrant délit. Surtout que là, il y a récidive.

   Tout en parlant, il s’empara d’un rapport vierge, puis d’un stylo noir et se mit à griffonner.

- Mais tu fais chier, poursuivit-il en grognant. J’avais terminé mon service, je m’apprêtais à aller à un super rencard et au lieu de ça, je me retrouve coincé ici avec toi.

- Ah, d’accord, comprit Rey. C’est pour ça que t’as acheté des capotes au supermarché…

   À bout de nerfs, Solo frappa brusquement la table. La pauvre femme sursauta.

- De quoi je me mêle ?!

- Ok, mais… Pourquoi tu ne me refiles pas à un collègue plutôt que de poser un lapin à ta dulcinée? risqua-t-elle.

- Parce que c’est moi qui t’ai prise la main dans le sac. Et les autres ne savent pas y faire avec toi. Sans compter le fait qu’on est en sous-effectif, ce soir. Faut bien que je m’y colle.

   À son tour, Rey fronça les sourcils et le sonda du regard, l’étudia longuement. Puis, elle opina lentement du chef, songeuse.

- Mmh… Tu n’y tenais pas tellement, en fait. À ton rencard. Avoue-le. Sinon, tu te serais arranger pour y aller quand même.

   Le policier ne répondit rien, mais l’éclat mêlant colère et consternation dans ses sombres iris, et la façon dont il serra ses belles lèvres roses et pulpeuses, révéla à la brunette tout ce qu’elle avait besoin de savoir. Elle l’avait percé à jour. Sa bouche se fendit d’un large sourire.

- Ouais… Ça doit être ta mère ou tes potes qui t’y ont forcé pour que tu te cases enfin et arrêtes d’être un vieil ours mal léché. Tu préfères rester avec moi, au fond. Hein?

   Pleine d’audace, Rey osa même allonger la jambe et lui fit littéralement du pied, sous le bureau, tapotant son tibia du bout de sa chaussure. Solo frémit et serra les poings, si bien que ses doigts auraient pu casser son stylo en deux dans sa rage. Fière de son effet, Rey conclut en roucoulant :

- Et tu refuses que quelqu’un d’autre s’en charge parce que tu veux m’avoir rien que pour toi.

   Il arrima ses yeux couleur d’ambre, brûlant de sévérité, aux siens et demanda doucement:

- Qu’est-ce qui y’a, toi, tu veux m’énerver?

   Oui, depuis un bon moment, déjà, mais merci de l’avoir enfin remarqué, aurait pu répondre Rey si le timbre de sa voix suave, laquelle roulait sur sa peau, ne l’avait pas autant troublée. Elle se figea et blêmit. Ses joues chauffèrent. Une décharge électrique la traversa. Et une moiteur caractéristique, traîtresse, prenait naissance entre ses cuisses. Merde. La jeune femme s’humecta les lèvres. Ses doigts s’agrippèrent fermement à l’ourlet de sa jupe, sur ses genoux. Ses jointures blanchirent. Elle repensait à la fouille de plus tôt, à ses grandes mains sur son corps, et… Bientôt, Solo se leva de sa chaise et vint s’adosser au mur, les bras croisés. Il ne la quittait pas des yeux.

- Écoute… Tu n’as pas l’air d’une voleuse, déplora-t-il après un silence. Tu as l’air d’une jeune fille bien élevée qui ne cause pas de problèmes, justement. Pourquoi tu fais ça?

   Rey esquissa une moue contrite, puis haussa une fois de plus les épaules.

- Ma foi… Les apparences sont trompeuses, affirma-t-elle avant de désigner les items volés qu’elle avait placés sur la table. Je ne vole pas ces trucs parce que j’en ai besoin. C’est juste le fait de voler en lui-même qui est… grisant.

- Ah, ouais, acquiesça le policier, incrédule, en arquant un sourcil. Le vol, ça t’excite.

- C’est la définition même de la kleptomanie. J’y suis pour rien, moi.

- Je vois. Comme c’est pratique.

   Il se tenait à la gauche de sa voleuse, qui se tourna légèrement vers lui. Ce faisant, elle sentit l’ourlet de sa jupe remonter peu à peu, caressant sa peau nue. Cela lui arracha un frisson. Une étrange sensation l’étreignit subitement, se décupla drastiquement comme elle soutenait le regard de Solo. Une étouffante bouffée de chaleur. Son pouls s’emballa. Sa gorge s’assécha. Ses poils se hérissèrent sur sa nuque. Un peu plus audacieuse, et sans réellement y réfléchir, elle glissa ses doigts sur les plis de sa jupe, en saisit un pan et tira délicatement, afin de révéler un peu plus, juste un peu plus, ses cuisses. Cuisses qu’elle frotta ensuite subtilement l’une contre l’autre.

- Et vous savez quoi d’autre m’excite, officier Solo? fit-elle d’un ton innocent, le souffle court.

   Fugacement, l’officier baissa les yeux et cela suffit pour la griser davantage. Elle le vit blêmir, observa ses traits se décomposer, mais il secoua vivement la tête pour se rappeler à l’ordre.

- Non, mais moi, ça va être de t’offrir une garde à vue que tu n’oublieras pas de sitôt, maudite petite voleuse récidiviste, décréta-t-il d’un ton froid.

  Un gloussement lui répondit. Oh, mais elle espérait ne pas l’oublier de sitôt, vu sous cet angle…

- Vraiment? minauda-t-elle avec des yeux de biche. Ça vous excite de corriger les vilaines filles?

   Elle ponctua sa question en relevant sa jupe un peu plus, sans cesser de gesticuler sur sa chaise. Cette fois, le teint de Solo, déjà bien pâle d’ordinaire, vira du blanc craie au rouge pivoine.

- Je te prie de te taire, l’avertit-il en la menaçant de son index.

- Pourquoi?

   Emporté par un soudain élan, le mastodonte se redressa et marcha droit sur elle. Rey se recroquevilla sur sa chaise. Un mélange de frayeur et d’exaltation l’envahit.

- Je te jure, je suis à ça de…

- …de quoi? sourit-elle, une lueur de défi dans le regard.

   Jamais elle ne put savoir si Solo s’apprêtait vraiment à lui sauter dessus, car il s’arrêta net, déglutit et recula prudemment d’un pas.

- De… De rajouter outrage à un agent de police à la liste de tes délits.

- Ça fait longtemps que tu aurais dû le faire, lui fit remarquer Rey.

- Certes.

   Autre silence. Seul le tic-tac de la vieille horloge et le bruit de la ventilation se faisaient entendre. Sans doute la kleptomane en garde à vue ferait-elle mieux de ne pas continuer sur sa lancée. Elle risquait déjà une amende pouvant aller dans les 5000$, voire plus, et même une peine de prison, à cause de la circonstance aggravante de sa récidive. Bien qu’elle n’ait volé que des babioles sans valeur. Sincèrement, ils n’allaient tout de même pas la coffrer pour si peu!

   En tout cas, elle sentait maintenant une faille dans ce policier autoritaire. Une faille qu’elle pouvait exploiter pour se dépêtrer du bourbier dans lequel elle s’était mise. Et qui ferait en sorte qu’à l’avenir, l’officier Solo la laisserait tranquille. Elle risquait toujours d’échouer, mais c’était une occasion inespérée. Elle serait folle de ne pas la saisir. Et puis, surtout… elle en avait très envie. Diable, soudain, l’idée lui parut presque aussi excitante et irrésistible que le vol à l’étalage!

- Je crois que vous rougissez, monsieur l’agent, taquina Rey.

   La mâchoire de l’officier Solo se contracta. Si ses yeux avaient pu lancer des éclairs, la kleptomane serait probablement déjà morte foudroyée depuis longtemps. Rassemblant son courage, et son audace démesurée, Rey se leva alors également de sa chaise.

- On peut peut-être… s’arranger? Non?

   Elle s’approcha de lui, l’œil malicieux, et, instinctivement, le trentenaire recula. Ses yeux d’ambre brillaient de méfiance et d’appréhension.

- Je sais que t’es frustré de pas avoir pu t’envoyer en l’air ce soir, susurra la jeune femme, tout en s’avançant d’une démarche féline, lente, assurée. Dieu sait que t’aurais besoin de baiser un bon coup. Mais… je peux peut-être… compenser pour ton rendez-vous raté? Pour me racheter?

   Elle alla jusqu’à battre imperceptiblement des cils. Solo eut l’air de s’étrangler, comme s’il venait d’avaler sa propre langue. Il recula encore et se cogna contre la porte de son bureau dans un bruit sourd. Voilà le fier officier de police réduit au stade de proie aux abois, à la merci de la voleuse.

- Allez… Malgré tes grands airs, tu restes un homme, reprit cette dernière d’une voix enjôleuse. N’essaie pas de me faire croire que tu n’en as pas envie. Rien qu’un peu.

   Comme elle amoindrissait considérablement l’espace entre leurs corps, son odeur lui emplit délicieusement les narines. Il sentait le musc et le bois de santal. Ce parfum l’enivra.

- C’est une vision assez réductrice des hommes, ça, dit Solo avec un rictus méprisant.

- Mais j’ai raison…

   Et à peine Rey eut-elle prononcée ces mots qu’elle redoubla d’impudence, tendit une main et la resserra sur le renflement de son sexe, à travers son jean. Solo fut pris d’un tressaillement. Il se tendit et ferma les paupières. Un sourire aussi satisfait que soulagé illumina le visage de la brunette.

- Oh…, se réjouit-elle en un murmure sensuel. J’ai raison…

   Sa proie rouvrit les yeux, se pourlécha et lui décocha un regard assassin, qui décupla les frissons le long de son échine et les battements de son cœur fébrile. Solo serra les dents et rétorqua :

- Toi, tu n’en as pas envie, en tout cas. Tu te forces à me faire des avances et tu espères juste que je sois assez con pour te céder. Tu n’as pas à t’abaisser à ça.

  Ces paroles vexèrent Rey plus qu’elle ne l’aurait imaginé. Elle crispa les mâchoires et accusa le coup. Puis, elle plongea ses prunelles noisette déterminées dans celles de Ben Solo et déclara:

- Je te jure que c’est vraiment ce que je veux. C’est sûrement très ironique pour une voleuse récidiviste telle que moi, mais…

   Sa main libre se referma par la suite sur un de ses pectoraux, si massif, si ferme au toucher. Elle pouvait sentir son cœur palpiter furieusement contre sa paume. Rey loucha alors sur ses clavicules, déjà recouvertes d’un fin film de sueur, luisant sous les néons, le col à moitié déboutonné de sa chemise, si intriguée qu’elle était par l’impressionnante musculature qu’il devait cacher dessous. Aussi remarqua-t-elle qu’il portait une petite étoile de David autour du cou, assez discrète.

- J’ai toujours fantasmé sur les beaux policiers bien baraqués dans ton genre, confessa-t-elle.

- Bien sûr, ironisa Solo, peu convaincu.

   Alors, Rey poussa un profond soupir d’exaspération. Elle ne se serait jamais attendue à ça, mais en ce moment même, elle voulait cet homme. Ici et maintenant. Plus que tout. Si irrémédiablement attirée par lui qu’elle était, tel un aimant. Et si elle pouvait joindre l’utile à l’agréable, quitte à croupir dans ce commissariat en garde à vue… Lui aussi en mourrait d’envie. Elle le sentait, à la honteuse protubérance durcissant contre sa main. Mais il y résistait. Car il se persuadait qu’elle jouait les allumeuses uniquement pour qu’il la relâche. Et elle trouvait ça diablement insultant. Ignorait-il donc l’effet qu’il lui faisait? Même le vol ne lui avait jamais procuré un désir aussi ardent. Son corps réclamait tant celui du mastodonte que c’en devenait douloureux.

- D’accord, marmonna-t-elle dans sa frustration. Tu sais quoi? Garde-moi ici autant que tu veux. Pas de problème. Mais permets-moi d’avoir au moins ça avant de m’envoyer dans le couloir de la mort. S’il te plaît!

   Solo étouffa un rire désabusé et roula des yeux.

- Pff… Le couloir de la m…

   Jamais il ne put terminer sa phrase. Car Rey répondit brusquement à une impulsion et, n’y tenant plus, elle se jeta à son cou, enroula ses bras autour de sa nuque et écrasa sa bouche sur la sienne. Sa bouche aussi douce, chaude, moelleuse, divine, délicieuse qu’elle l’escomptait. Oh, Seigneur. Le pauvre homme gémit, se plaqua contre la porte et se raidit complètement. Portée par son ardeur, Rey lui prit la main et la guida aussitôt sous sa jupe, vers le haut de sa cuisse. Et à son grand bonheur, après quelques secondes de confusion et d’hésitation, Solo lui agrippa la fesse droite. Son toucher l’électrisa. Elle poussa un petit cri d’exclamation, qui mourut contre les lèvres du policier.

   Petit à petit, il lui rendit son fougueux baiser. D’abord, maladroitement, par automatisme, puis de plus en plus avidement. Puis, en un instant, il arracha sa bouche de la sienne, la saisit par les épaules et la repoussa. Les deux se dévisagèrent, pantelants, tremblants, aussi décontenancés l’un que l’autre face à ce qui venait tout juste de se produire. Rey peinait encore à croire qu’elle avait vraiment fait une telle chose. Une partie d’elle désirait malgré tout recommencer. Bon sang, quelle bouffée d’adrénaline ça avait été! Digne de ses meilleurs vols! Ça lui avait redonné vie!

   Mais soudain, la jeune femme fut prise d’un doute, alors qu’elle se perdait dans les iris ambrés de son partenaire essoufflé. La honte colora ses joues. L’angoisse lui serra la gorge. Et si elle s’était fourvoyée? Ben Solo avait peut-être une réaction purement physiologique, mais pourrait pour sûr passer outre. Elle venait vraisemblablement d’aggraver son cas en agressant de la sorte un officier de police. Celui-ci parut enfin retrouver ses esprits. Ses traits se durcirent. Son visage s’assombrit.

- Putain… Tu vas finir par me rendre complètement dingue!

   Penaude, Rey replaça une mèche brune derrière son oreille, ravala sa salive et planta ses dents dans sa lèvre inférieure, les épaules voûtées. Elle s’en voulait, maintenant. Elle n’aurait pas dû faire ça. Mais qu’est-ce qui lui avait pris ?! Elle baissa les yeux d’un air piteux, dans l’attente des remontrances, écoutant la respiration saccadée du policier se réguler. Puis, elle entendit autre chose. Le bref son métallique d’un verrou que l’on met. Perplexe, Rey sourcilla et leva la tête.

   Ben se figea. Pourquoi diable avait-il verrouillé la porte? Il n’avait pas réfléchi un seul instant. Qu’est-ce qui lui prenait, bon sang? Que faisait-il? Il n’envisageait quand même pas de…? Il fixa la jeune femme devant lui, luttant autant que possible contre le maëlstrom d’émotions et de sensations qui le tourmentait, et se fit mentalement la liste de toutes les raisons pour laquelle c’était une très mauvaise idée d’enfin laisser libre cours à l’envie qui le rongeait depuis des semaines.

   Aussi jolie et charmante fusse-t-elle, aussi incandescente soit la brûlure du souvenir de ses lèvres rosées sur les siennes, cette fille n’était qu’une délinquante. Certes, elle l’obsédait inlassablement, tant elle l’intriguait malgré tout. Certes, récemment, elle était même parvenue à s’immiscer dans ses rêves les plus intimes. Certes, lorsqu’il se trouvait si près d’elle, qu’elle le provoquait à sa manière bien à elle, il manquait de peu de perdre tout contrôle. Mais ceci ne devait pas arriver. Jamais. Il avait un devoir. Des principes. Il lui fallait s’y tenir. Et ne surtout pas profiter des étranges fantasmes de cette pauvre fille! Ce serait malsain! Abject! Tout à fait immoral! Diable, c’était sa plaque et même pire qui était en jeu si on venait à les surprendre!

   Mais… Enfin, le commissariat était presque désert. Personne ne ferait attention à eux. Personne n’en saurait rien. Et puis, depuis le temps qu’il rêvait de lui flanquer une bonne fessée, à cette sale petite peste, ce serait… Merde. Merde! Un terrible sentiment d’impuissance l’envahit. Une vague de détresse. Rey avait peut-être raison. Il n’était qu’un homme. Il se sentait si faible, soudainement.

   Pour sa part, la brunette continuait de l’observer, en haleine. Un feu gronda dans son bas-ventre dès que Ben Solo accrocha son regard. Ses pupilles étaient dilatées, noirs de désir. Ses étroites narines frémissaient. Un nerf tressautait sous son œil gauche. Il avait encore la main sur la poignée de la porte. Il venait de les enfermer dans son bureau. La voleuse pâlit, galvanisée par ce simple geste. Ce simple espoir. À l’agacement qu’affichait Solo se coupla de la détermination.

- Et pis, merde.

   Une fraction de seconde plus tard, il fondit sur sa cible, emprisonna son visage entre ses mains et l’embrassa à pleine bouche. Agréablement surprise, Rey hoqueta et lui rendit fiévreusement son baiser. Un baiser sauvage, au goût d’urgence. Affamé. Le cœur de Rey explosa dans sa poitrine. Elle ne rêvait pas. C’était réel! Il avait à son tour cédé à la tentation, prêt à laisser le flot de la passion les emmener à la dérive vers le grand large, corps et âmes. Il avança, elle recula et Rey se retrouva très vite coincée entre le bureau et le mastodonte qui lui dévorait présentement les lèvres.

- Très bien, gronda-t-il entre deux baisers. Voyons voir ça.

   Sur ces mots, Ben la détacha de lui, la retourna, balaya du plat de la main la paperasse accumulée sur son bureau, en plus des objets volés, et la plaqua sur la surface de la table. Sa partenaire en eut le souffle coupé. Il attendit de longues secondes. Peut-être pour s’assurer qu’il n’y était pas allé trop fort, qu’elle allait bien.

   En tout cas, le grand sourire béat qu’elle esquissait lui servit de réponse. Ben se pencha alors sur elle. Elle sentit son poids dans le creux de son dos. Puis, sa paume large et chaude s’aventurer sur sa cuisse. La sensation lui donna la chair de poule. Rey frémit, le cœur battant, tandis que le policier relevait lentement, très lentement, sa jupe, comme pour lui laisser le temps de changer d’avis. Puis, il se faufila entre ses jambes.

- Mmh… Au moins, tu n’as rien caché là…

   À ce commentaire, Rey éclata de rire. Et son fou rire s’évanouit, se noya dans un chapelet de gémissements, car Ben ne tarda pas à glisser ses doigts sous l’étoffe de sa culotte, entre les pétales humides de sa fleur, couverte de sa rosée naturelle.

- Tu es déjà bien trempée, en effet, constata-t-il dans un murmure rauque. C’est à cause de « l’excitation du vol » ou c’est pour moi?

   La jeune femme gloussa encore. Il continua de la caresser distraitement, titillant parfois, du bout de son majeur, la perle sensible de son bourgeon. Rey se mordilla la lèvre, de plus en plus fort, et resserra les poings sur le rebord du bureau. Aussi sentait-elle le désir qu’il lui vouait se durcir davantage contre ses fesses. S’y frotter. Ben grogna.

- Bon, d’accord, soupira-t-il. Admettons que je te croie. Tu sais ce que je fais aux vilaines filles qui mouillent leur culotte?

   La respiration de Rey trembla. Sa voix ne fut plus qu’un faible feulement.

- Non…

   Mais je brûle d’envie de le savoir, songea-t-elle. Ce fut là que son partenaire repoussa sa jupe et lui donna une claque sur la fesse droite. Elle tressaillit tout en étouffant un petit cri. Ensuite, elle apprécia la rémanence de la délicieuse brûlure lancinante sur sa peau.

- Ça va? s’enquit Ben.

   D’abord, le fait qu’il se montre aussi prévenant, attentif à ses besoins et envies, guettant la moindre de ses réactions, l’étonna. Puis, cela l’émut. Rey hocha la tête avec enthousiasme. Ben tira alors sur l’élastique de sa culotte et la descendit au niveau de ses cuisses. Elle gémit à la sensation de l’air caressant son cul dénudé. Son beau policier la fessa encore. Et encore. Déclenchant à chaque fois une onde de plaisir à travers l’entièreté de son être.

- T’en as assez?

- Non!

   Elle eut aussitôt droit à une nouvelle fessée, à sa plus grande joie. Elle se mordillait l’index et se mit à agiter son majestueux séant, quémandant une énième correction. Face à son manège, Ben pouffa avec incrédulité, mi-troublé, mi-amusé.

- T’aimes ça, en plus? s’exclama-t-il. T’es une vraie petite salope, toi…

- Ouais… Et pour un policier aussi droit que toi, tu es plutôt facile à corrompre, argua fièrement Rey, tout sourire. Toi aussi, t’es une vraie salope. Je suppose qu’on est quitte.

   Son insolence ne lui valut qu’une petite claque supplémentaire sur la fesse gauche. Ben peina à se retenir de rire.

- T’as pas tort, reconnut-il, tout en caressant doucement sa peau rougie aux endroits où il l’avait fessée. Tu sais pas ce que je risque en te cédant… Mais à ce stade, pour un cul comme le tien, je suis prêt à brûler. Pour tout le reste aussi, d’ailleurs.

   À présent, la kleptomane délurée s’attendait à ce que l’officier contourne le bureau afin qu’elle le prenne en bouche. Elle mourrait d’envie de le prendre en bouche, jusqu’au fond de sa gorge. Mais Ben avait d’autres idées. Il posa ses mains immenses sur les splendides fesses galbées de sa voleuse et s’accroupit. Rey rougit. Elle comprit qu’il tournait le dos à son bureau, puis il l’incita à lever une jambe et à caler son genou sur son épaule. Ses doigts s’ancrèrent à ses cuisses. Et lorsqu’il embrassa sa nèfle, la jeune femme crut bien défaillir.

   Un cri silencieux. Suivi d’un soupir d’extase. Elle se cambra, s’accrocha fermement à la table pour ne pas sombrer dans le néant, les paupières closes. Elle se mordit si férocement la lèvre qu’elle aurait pu en saigner. Elle faillit glousser aussi, comme les cheveux, le bouc et la moustache de son partenaire chatouillaient sa peau sensible. Sa bouche si fabuleuse et sa langue exploraient ses plis et replis. Il lapait goulument ses sucs comme s’il s’agissait du plus exquis des nectars.

   Il était doué. Tellement doué… C’était parfait. Soudain submergée par une intense vague de délice, pire que toutes les précédentes, Rey frappa sur la table, étouffant un long gémissement, les lèvres serrées. Ondula lascivement du bassin pour venir à la rencontre de son talentueux amant inopiné. C’était si bon qu’elle ignorait si elle allait survivre à l’orgasme imminent. Peut-être était-ce justement le but du policier, pour la punir de ses délits. Elle pensait qu’une gâterie lui ferait plaisir. Mais la faire jouir sur sa langue lui plaisait davantage, apparemment.

   À un moment, Rey sentit une des mains de Ben relâcher sa cuisse. Sensation glaciale sur sa peau brûlante. Malgré la brume de plaisir lui engourdissant l’esprit, la brunette réalisa, les joues rouges, au faible son régulier qu’elle crut percevoir, ainsi que les grognements rauques de ce cher officier Solo, que celui-ci devait être en train… d’astiquer son mât. Tout en s’évertuant à la combler.

   Cette constatation décupla en Rey la sensation que de la lave en fusion lui irriguait les veines. Mais avant qu’elle subisse la petite mort, tout s’arrêta brusquement. Ben la fit reposer son pied au sol, s’éloigna et se remit debout. Pour la bonne et simple raison qu’il n’allait pas tenir encore bien longtemps et refusait de finir avant même d’avoir commencé.

- Tu as de la chance que j’aie ce qu’il faut, grommela-t-il.

   À la suite de quoi il récupéra un préservatif dans la boîte qu’il avait achetée au supermarché. Rey fut ravie qu’il les… essaie avec elle. Et non avec la pouffiasse à qui il avait posé un lapin. Parce qu’il préférait passer la nuit avec sa kleptomane préférée. À moitié allongée sur le bureau, encore toute frémissante, Rey coula une œillade vers lui, dans l’espoir de discerner… le nouvel objet de sa convoitise. Qu’elle désirait plus que tout. Qu’elle voulait avoir rien que pour elle.

   Malheureusement, elle n’en eut qu’un bref aperçu avant que son mastodonte n’enfile la protection. Il était circoncis. Elle tendit vers lui une main tremblante. Elle voulait toucher, prendre, caresser, observer de plus près. Il ne lui en laissa pas l’occasion. Il se plaça derrière elle, la saisit par la hanche de sa main bouillante et la jeune femme se mordit la langue en sentant son gland taquiner son entrée. Du pied, il l’incita à davantage écarter les jambes.

- Prête?

   La voix grave, si sensuelle, la pénétra au plus profond. Rey, la joue collée contre le bois frais de la table, le visage à moitié enseveli par ses cheveux pêle-mêle, acquiesça, impatiente. Qu’attendait-il? Pourquoi la torturer ainsi? Sa réponse ne convint pas au policier.

- Dis-le. Prête?

- P… Prête, parvint-elle à articuler.

   Ben émit un râle de satisfaction. « Bien » fut tout ce qu’il prononça. Aussi ne la fit-il pas languir plus longtemps. Dès qu’il s’enfonça en elle, Rey se redressa légèrement, cessa de respirer, puis s’efforça à se détendre. Centimètre par centimètre, elle l’accueillit en son sein, jusqu’à se sentir emplie, parfaitement comblée. Une fois de plus, elle se mordit les lèvres et ronronna de plaisir. Dans un premier temps, Ben attendit qu’elle apprivoise la bête, s’habitue à sa présence en elle. Puis, il effectua un premier coup de reins en grognant. Si puissant qu’il lui en coupa le souffle. Elle fut prise d’un hoquet, puis gémit. Et ce fut comme si le monde entier disparaissait.

   D’une main, son partenaire s’appuya sur le bas de son dos. De l’autre, il lui agrippa le crâne, enroula quelques mèches brunes autour de ses doigts, les tira lorsqu’il poussa une seconde fois en elle. Cette fois, Rey cria. Tant d’ardeur lui fit voir trente-six chandelles. Ben se retira presque complètement, puis la pénétra encore. Et encore. D’un rythme diaboliquement lent et régulier. Mais la fureur de ses assauts s’accroissait délectablement. Rey était complètement à sa merci et s’en complaisait, consumée par un brasier dévorant. Puis, brusquement, la voix du mastodonte, soudain si rauque, la tira de sa torpeur.

- Et maintenant, je vais y aller plus fort. C’est bon pour toi?

   La jeune femme écarquilla les yeux. Plus fort que ça? Oh, Seigneur… Ahanante, Rey hocha la tête avec fébrilité. Mais Ben soupira d’exaspération.

- Je n’ai rien entendu.

- O… Oui…

   Le propre son de sa voix, presque inaudible, la surprit grandement. Son amant ne fit toujours rien. Diable, fallait-elle qu’elle supplie? Il semblait soucieux.

- Tu dois me le dire, si je peux…

- Oui! l’interrompit-elle. Baise-moi plus fort. S’il te plaît…

   Ben ne se fit pas prier davantage. Il lâcha un autre soupir, et subitement, il accéléra la cadence de ses coups de reins. Sa passion était brutale. Pourtant, il se montrait aussi prévenant que bestial. Rey aimait ça. Elle se laissa vite engloutir par ce violent océan de volupté. Le concert de ses feulements, cris étouffés et soupirs d’aise, en harmonie avec les grognements de son amant, emplit le bureau, couplé aux claquements réguliers et humides de leurs peaux moites de sueur. La vieille table grinçait également. Rey eut l’impression de perdre la tête tandis que son beau policier continuait de la tringler avec ferveur. Ses bourses martelaient furieusement son con. Elle ne se souvenait pas avoir déjà vécu quelque chose d’aussi intense, merveilleux et parfaitement immoral. Pourtant, elle avait de l’expérience dans le domaine.

   Bientôt, Rey se redressa de nouveau, bombant le torse, s’appuyant sur ses avant-bras, tel un sphynx. Ben lui tirait encore les cheveux et plantait ses ongles dans la chair de sa hanche, mais elle n’en avait cure. Au contraire. Qu’il laisse donc sa marque! Au fil de ses assauts, son amant la menait dangereusement au bord du précipice. Et Rey n’attendait que ça. De chuter avec lui dans un puits sans fond pour l’éternité. Ses yeux se révulsèrent dans ses orbites. Le sang battait à ses tempes. La chaleur se répandant en elle l’étouffait. Ses vêtements lui collaient atrocement à la peau. Elle aimerait tant s’en délester, qu’il les lui arrache, pour se coller nue contre lui.

   Mais elle dut se contenter d’ouvrir d’une main maladroite le col de sa chemise imbibée de sa propre transpiration, manquant de faire sauter quelques boutons. Par la suite, elle libéra sa menue poitrine de son soutien-gorge et la tripota machinalement, afin d’accentuer son plaisir, d’atteindre la délivrance tant espérée. Ben la vit faire et eut envie de l’imiter. Il se pencha soudain, pressant son large torse musculeux contre son dos, changeant l’angle, plongeant encore plus profondément en elle.

   Rey glapit. Il fureta dans ses cheveux de son grand nez, gronda contre sa nuque, alors qu’il se saisissait de ses petits seins à deux mains, les pétrit dans ses paumes, en fit rouler les pointes durcies sous ses pouces. De telles caresses enflammèrent la pauvre femme. Et ce fut tout ce qu’il fallut à Rey pour enfin monter aux cieux. Quelque chose se rompit en elle. Telle la valve d’un immense barrage cédant sous la pression de l’eau. Et alors, un puissant torrent se déversa sur eux, les emporta au loin, sans qu’ils ne puissent rien y faire.

   Ben étouffa un long râle contre sa peau tremblante. Dans la rémanence de leur jouissance mutuelle, ils demeurèrent étroitement enlacés, collés l’un contre l’autre, à tenter de retrouver leur souffle et de recouvrer leurs sens. Un silence s’installa. Puis, le policier soupira un juron et murmura, déconcerté :

- Mais pourquoi t’as volé une brosse à chiottes, sérieux?

   Il fallut un bon moment à Rey pour comprendre à quoi il faisait référence. Elle se mit alors à glousser comme une dinde. Dire que cette question lui trottait dans la tête depuis tantôt!

- Je la voulais, se justifia-t-elle. Je la trouvais sympa.

- Putain, pouffa Ben, à la fois hilare et découragé. Tu m’étonneras toujours. T’es pas croyable, toi… Ma petite voleuse à l’étalage… Ma klepto à moi…

   Tout en lui susurrant ces tendres mots, il raffermit son étreinte autour d’elle et embrassa avec adoration la courbe délicate de sa gorge, le creux de son cou, l’arrondi de son épaule. Rey frissonna, rosit de plaisir. Son rythme cardiaque s’accrut. Un essaim de papillons s’envola dans son ventre. Elle sourit faiblement, touchée. N’était-ce pas ironique, pour un policier tel que lui, d’avoir le béguin pour une délinquante récidiviste? Allait-il sous peu l’accuser d’avoir volé son cœur?

   La brunette s’esclaffa intérieurement à cette pensée. C’était le comble de l’ironie pour elle aussi. Car c’était réciproque. Les deux amants restèrent encore un moment ainsi. Puis, Ben se retira. Le rêve était fini. Mieux valait retourner à la réalité, à présent. Rey se releva, reboutonna sa chemise, remonta sa culotte et remit sa jupe en place, jupe qu’elle épousseta ensuite.

- Alors… Tu as vu quelque chose au supermarché? minauda-t-elle ensuite, l’air de rien.

   Occupé à reboucler sa ceinture, Ben lui accorda une œillade avant de soupirer avec impuissance. Comme s’il venait de se rappeler ce qui les avait conduits ici. Il alla récupérer par terre le rapport qu’il avait à peine commencé à rédiger et le déchira. Au fond, il ne pouvait rien lui refuser.

- Rien du tout.

- Et il n’y a pas la moindre vidéo dans ton téléphone qui pourrait… m’incriminer?

- Non plus.

  Pour preuve, Ben se saisit de son téléphone, cliqua sur l’icône de sa photothèque et lui montra l’écran tandis qu’il supprimait définitivement la vidéo compromettante. Rey vit qu’il possédait d’autres photos d’elle. Il la surveillait donc bel et bien. Dans le cadre d’une filature professionnelle. Et d’une obsession personnelle. La kleptomane sourit, plutôt fière de le hanter ainsi depuis un bon moment déjà. Et comme aucune de ces photos ne pouvait être utilisées contre elle, elle ne fit pas la moindre remarque. Même si Ben lui adressa un regard anxieux, gêné et un peu honteux.

- Donc, c’était bien une erreur judiciaire, conclut Rey.

- Oui, mais ne t’avise pas de réclamer quoi que ce soit en compensation, marmonna-t-il.

- T’inquiète. Tu as déjà rempli cette partie-là, mon grand.

  Joignant le geste à la parole, elle fronça le nez, les yeux brillants, s’approcha et glissa sa main dans son pantalon. Ben étouffa un son fort peu viril et se crispa, soutenant son regard, les dents serrées. Elle lui offrit un petit sourire mutin, enroula délicatement ses doigts autour de son membre au repos, le caressa légèrement, comme elle rêvait de le faire depuis tout à l’heure.

   C’était chaud et épais. Palpitant. Parfait. Absolument parfait. Mais quel dommage qu’elle n’ait pas pu y goûter. Quel dommage qu’ils n’aient pas pu s’y adonner davantage, sans barrière textile. D’abord, Ben ferma les paupières et respira profondément, sensible à ses attentions. Soupirant au rythme de ses caresses comme un instrument dont elle jouerait. Puis, il se ressaisit, lui prit le poignet et l’enjoignit à laisser la bête tranquille. Bien qu’un peu déçue, Rey obéit.

- Du coup… Je peux y aller?

- Oui, vas-y, se désespéra l’officier. Débarrasse-moi le plancher, maintenant.

   Cette phrase fut ponctuée par une nouvelle claque sur sa croupe rebondie. Surprise par la fessée, la jeune femme sursauta, poussa un petit cri de protestation, puis se mit à rire. Elle renfila son pull, puis sa veste, ramassa sa cravate tombée par terre durant les ébats et avisa alors les quelques objets qu’elle avait volés au supermarché. Et que Ben n’avait dénichés que trop tard. Elle échangea un regard avec lui, puis récupéra prudemment son butin et le rangea à nouveau dans son soutien-gorge. Son beau policier l’observa avec un air amusé. Attendri. Et trop fatigué pour lui faire un sermon. La kleptomane revint ensuite vers lui en se tortillant nerveusement les mains.

- Mais… chez moi, c’est plutôt loin d’ici, souligna-t-elle, mal à l’aise. Il n’y a plus de bus à cette heure et… c’est dangereux pour une fille comme moi, de se promener seule dans les rues la nuit.

   Pour être honnête, ce détail l’angoissait réellement. Mais cela l’arrangeait aussi, dans ce contexte. Voilà une excuse pour qu’ils restent ensemble plus longtemps. Avec un peu de chance, peut-être parviendrait-elle à, à nouveau, joindre l’utile à l’agréable?

- J’aurais peut-être besoin… d’un beau policier pour me raccompagner?

   Affichant une moue tristounette, elle battit des cils et promena ses doigts sur le torse de Ben, remontant jusqu’à son épaule, lui arrachant un frémissement. Son souffle chaud lui balayait plaisamment le visage.

- J’aurais moins peur avec lui. Tant qu’il est là pour me protéger. Et j’envisagerais probablement de… l’inviter à monter boire un verre chez moi? Pour le remercier de sa générosité?

   Troublé par pareille proposition, alors qu’il s’imaginait que tout s’arrêtait ici, Ben fut ensuite immensément soulagé. Il s’éclaircit la gorge pour masquer l’air bienheureux qui apparaissait sur sa figure, arqua un sourcil dubitatif et esquissa un sourire en coin.

- Oh? Juste un verre, hein?

   Rey sourit également, les yeux pétillants de malice, puis leva le menton pour l’embrasser encore une fois. Il l’étreignit en lui rendant langoureusement son baiser.

- Bien sûr, répondit-elle d’un air faussement innocent, contre ses si savoureuses lèvres charnues. Quoi d’autre…?

   Aussi plaisant que cela fût, ce qui venait de se passer entre eux, au sein de ce misérable commissariat, ne lui suffisait aucunement. Il lui en fallait plus. Toujours plus. Elle était insatiable.

 

FIN

Notes:

La fin reste ouverte, mais dans ma tête Rey va arrêter de voler maintenant qu'elle a trouvé une source d'adrénaline plus saine et légale 🥲 Avec son flic préféré ^^

N'hésitez pas à mettre un petit kudo/commentaire si cette lecture torride vous a plu^^