Chapter Text
Fantasio attendait, sa pipe à la main, que Spirou revienne avec les couvertures. Il est vrai que la perspective de dormir dans la Quick Super ne l'enchantait guère, mais lorsque son ami avait évoqué son intention de le faire, il n'avait pas eu le cœur à le laisser seul. Après quelques minutes d'attente, le rouquin revint chargé des couvertures promises mais aussi de son pyjama et de deux oreillers.
– Quitte à dormir dans ces conditions, autant rendre l'expérience la plus confortable possible. Tu pourras écrire dans ton article que tu l'as vraiment testé à 100%, ajouta-t-il, un petit sourire complice aux lèvres.
Cette remarque déclencha l'hilarité du reporter.
– C'est vrai qu'on ne pourra pas m'accuser de ne pas aller au bout de mon travail !
Ils rentrèrent ensemble dans le garage. Fantasio s'occupa de le verrouiller avant de se diriger vers la voiture.
– Alors comment allons nous procéder ?
– J'avoue, je n'y avais pas trop pensé quand j'ai proposé l'idée tout à l'heure... répondit Spirou, une pointe d'embarras dans la voix.
- La banquette arrière est plus grande, essayons de voir si elle peut se baisser. Il plongea dans la voiture, fouillant entre les sièges et commença à grommeler :
- Je ne vois aucun mécanisme.
- Laisse-moi regarder, va, répondit son compagnon en le poussant gentiment sur le côté.
Fantasio se décala pour lui faire de la place. Quelques secondes plus tard, un claquement sec qui pourrait se qualifier d'inquiétant se fit entendre.
- C'est bon ! cria le groom, triomphant.
- Bien joué ! Mais... tu n'as pas cassé quelque chose, hein ? ne put s'empêcher de demander le blond en tentant de jeter un coup d'œil à l'intérieur de la voiture.
- Mais non voyons, arrête de t'inquiéter, lui fit son ami en le repoussant légèrement pour l'empêcher de regarder.
Spirou repartit chercher les affaires qu'il avait déposées un peu plus tôt. Il revint avec les couvertures et d'entre elles, sortit un pyjama bleu soigneusement plié.
– Tiens, change-toi pendant que j'arrange notre cocon.
Ce geste était tout à fait anodin mais Fantasio en fut touché. Il avait pensé à lui prendre un pyjama ! Et pas n'importe lequel : son préféré !
– Merci... dit-il en se détournant pour masquer sa joie.
Mais ce n'était pas nécessaire, Spirou était de nouveau dans la voiture.
– C'est normal, voyons. C'est déjà assez peu confortable, je n'allais pas en plus te laisser dormir dans tes habits de jour, lança-t-il, la voix étouffée depuis l'intérieur du véhicule.
Fantasio ne trouva rien à répondre. Après s'être assuré plusieurs fois que le groom ne regardait pas, il entreprit de se changer. Cette tâche faite, il se retourna et vit dans le coin de sa vision, un éclat vif, rouge... un mouvement ? Pourtant, quand il se fut complètement retourné, Spirou était toujours en train de traficoter dans la voiture. Haussant les épaules, il se rapprocha :
–Tu as besoin d'aide ?
– Non c'est bon, j'ai terminé ! Est-ce que tu pourrais éteindre la lumière du garage ?
–D'accord !
Le reporter appuya sur l'interrupteur. Le noir complet se fit, seulement percé par un fin rai de lumière en provenance de la rue filtrant à travers les joints des portes.
– Hum... Spirou ? Je veux bien venir, mais je ne suis pas nyctalope. Et avec tous les outils qui traînent...
– La faute à qui, franchement ? Je te signale que je ne vis pas ici ! Mais ne t'en fais pas, j'ai pensé à tout, ajouta-t-il sur un ton très fier de lui.
Sur ces mots, une puissante lumière jaillit, éblouissant la nuit... ainsi que notre reporter.
– Pas bête, je te l'accorde, dit-il, en clignant des yeux, le temps de se remettre de cette agression visuelle.
Il entreprit d'avancer prudemment en direction de la voiture, mais son cerveau resta bloqué sur la remarque de Spirou. C'est vrai, son ami ne vivait pas ici. Mais ces derniers temps, il avait tendance à l'oublier. Il venait si souvent... Ce n'était en rien un reproche ! Fantasio n'aurait pu rêver mieux. Simplement, cela le frappait d'autant plus par le fait que Spirou connaisse l'emplacement de ses affaires personnelles : son pyjama, sa lampe poche... comme s'il était chez lui.
Perdu dans ses pensées, Fantasio en oublia la prudence... et son pied buta contre un outil. Un petit pouffement s'échappa de la voiture. Un peu honteux et bien content que personne n'ait vu sa maladresse, il atteignit tant bien que mal la portière. Spirou avait fait du bon boulot ; les couvertures recouvraient l'entièreté de la banquette, et les oreillers étaient disposés avec soin. Cela semblait presque confortable. Spirou se décala pour le laisser entrer puis referma doucement la portière.
– Beau boulot ! siffla le blond en se tortillant pour avoir une vision d’ensemble de l'aménagement.
– Merci, répondit Spirou avec modestie.
Une fois Fantasio allongé, Spirou n'attendit pas une seconde pour l'enrouler dans une couverture et le border soigneusement. Fantasio remercia l'obscurité qui masquait les rougeurs soudaines de son visage.
Son ami ne remarqua effectivement rien. Il s'enroula à son tour dans son duvet avec un soupir de contentement.
Fantasio se mit alors à remarquer quelque chose qui ne fit qu'accentuer la rougeur de ses joues : l'exiguïté de la banquette. Une évidence qu'il aurait pu facilement prévoir, s'il avait réfléchi avant d'agir. Le rouquin était à quelques centimètres tout au plus. Il pouvait sentir la chaleur qu'émettait son corps, distinguer dans la pénombre la constellation de taches de rousseur parsemant son visage. Spirou en revanche ne semblait pas s'en être aperçu ou alors il ne s'en souciait guère car lorque leurs regards se croisèrent, il lui souria.
Fantasio détourna aussitôt les yeux. La pensée qui lui avait traversé l'esprit à ce moment-là était tellement ridicule. Et pourtant, il ne pouvait ignorer que ce sourire-là illuminait bien plus l'habitacle que n'importe quelle lampe.
Pour couper court à ses pensées qui se dirigeaient sur un territoire dangereux, il proposa :
– On devrait éteindre la lumière, non ? On a du pain sur la planche demain !
– D'accord, répondit son ami. Puis d'un geste, l'obscurité se déversa dans la pièce.
–Très bien, bonne nuit, Spirou.
– Bonne nuit, Fantasio !
Le silence se fit, troublé seulement par la respiration régulière de son compagnon. Mais très vite, Fantasio réalisa que l'obscurité était bien moins salvatrice que prévu. Au contraire, toutes ses sensations s'en trouvaient décuplées. La chaleur du corps juste à côté du sien. L'odeur familière. Le froissement des couvertures. Chaque sensation semblait plus réelle. Quelques minutes s'écoulèrent dans cette torture, jusqu'à ce que la voix douce de son ami rompe le calme.
– C'est tout de même une des aventures les plus tranquilles de ces derniers temps...
Fantasio sauta aussitôt sur cette diversion bienvenue et répondit avec empressement :
– C'est sûr ! Un voleur, c'est bien plus reposant qu'un séjour en prison ou une menace de noyade par des bandits !
– Le pire, c'était quand [...]
Leur discussion s'étira, longue et paisible, ponctué de souvenirs et de rires. S'ils avaient dû la résumer, aucun n'aurait su quoi en dire.
Mais pour Fantasio, restait cette impression diffuse, tenace... celle d'avoir partagé un instant irréel. D'avoir été compris. Et de comprendre en retour.
~~~
Ce ne fut pas la douce lumière traversant la minuscule ouverture du garage, ni le chant des oiseaux qui réveilla Fantasio ce matin-là... Mais un poids sur sa poitrine.
Un poids chaud, loin d'être désagréable. Un poids qui respirait.
Il ouvrit d'un coup les yeux, son cœur se mit à tambouriner face à la vison tout droit sortie d'un rêve qui s'étalait devant ses yeux.
Spirou.
À un moment de la nuit, le groom avait dû bouger pour se retrouver si près de lui. Sa tête reposait maintenant sur la poitrine du blond, et leurs jambes étaient enchevêtrées. Fantasio n'osait plus respirer. Il ne voulait pas troubler l'instant. Depuis sa position, il essaya d'enregistrer tous les détails de ce moment hors du temps : la chevelure de feu de son ami illuminée par les premiers rayons du soleil, sa myriade de taches de rousseurs, ses longs cils...
Mais soudain, il s'arrêta net dans sa contemplation. Il venait de franchir une ligne intérieure. Et il ne pouvait pas le nier.
Cela faisait plusieurs mois que Fantasio avait compris ce qu'il éprouvait pour le groom. Et il s'était juré de ne jamais y céder. Leur amitié comptait plus que tout à ses yeux. Sa plus grande peur n'était pas le rejet... mais bien la perte de Spirou. Perdu dans ses pensées, un mouvement du jeune homme le tira brusquement de sa rêverie. Son cœur manqua un bond. Mais le rouquin ne se réveilla pas, il se contenta de se blottir un peu plus contre lui, si tant est ce que ce fût encore possible.
Fantasio décida alors de profiter du moment juste une petite minute. Puis, à regret, mais avec la conviction qu'il s'agissait de la meilleure décision, il entreprit de s'extirper. Son bras, celui qui avait inconsciemment enserré Spirou durant la nuit, fut retiré sans trop de difficulté. Le second, en revanche… servait d’oreiller. Pour le dégager, Fantasio effectua des mouvements qui avaient de quoi rendre vert de jalousie les plus grands contorsionnistes. Absorbé par ses efforts, il ne remarqua que trop tard que ses mouvements avaient réveillé Spirou.
– Que fais-tu, Fantasio ? marmonna-t-il, à moitié endormi.
Le pauvre cœur de Fantasio s’arrêta. Ce n’était certainement pas sain de lui faire subir autant de choses en moins d’une heure. Et son cerveau... Lui aussi n'assurait plus ses fonctions. Incapable d''articuler quoi que ce soit, il laissa échapper un grognement confus. Spirou, les yeux mi-clos, se releva tant bien que mal pour le regarder.
– Il est encore tôt, on peut dormir un petit peu plus. On aura tout le temps d'écrire l'article et d'attraper le voleur tout à l'heure. Sur cette tirade, il reposa sa tête sur le torse du reporter. Ce dernier n'avait toujours pas bougé. Même le rouge ne lui était pas monté aux joues. Il n'avait pas réalisé la situation.
– Allez, détends-toi bougonna, Spirou en sentant l'immobilité tendue de son ami.
Une trentaine de secondes plus tard (le temps que l'information atteigne son cerveau), il se recala sur la couverture. Puis dans un élan de courage, il posa sa main sur l'épaule du rouquin. Celui-ci émit un petit soupir de contentement et un sourire en coin naquit aux commissures de ses lèvres. Fantasio, n'en croyant pas sa chance, se détendit complètement pour la première fois depuis son réveil. Pas de grasse matinée pour lui, il était bien décidé à profiter de cet instant improbable. Un moment qui ne risquait pas de se reproduire.
Comme l'avait dit Spirou, le voleur pouvait bien attendre.
Notes:
Oui, je sais, le voleur est techniquement caché dans la voiture pendant toute la nuit… mais c’est un détail, non ?
Chapter Text
Fantasio was waiting, pipe in hand, for Spirou to come back with the blankets. It was true that the idea of sleeping in the Quick Super didn’t exactly excite him, but when his friend had mentioned his intention to do so, he hadn’t had the heart to leave him alone. After a few minutes of waiting, the redhead returned, loaded with the promised blankets but also with his pajamas and two pillows.
“Since we’re going to sleep like this, we might as well make the experience as comfortable as possible. You can write in your article that you really tested it 100%,” he added, a small knowing smile on his lips.
The remark sent the reporter into a fit of laughter.
“You’re right! No one can say I don’t go all the way for my work!”
They entered the garage together. Fantasio locked it before heading toward the car.
“So... how are we going to do this?”
“Honestly, I didn’t think that far ahead when I suggested the idea earlier,” Spirou admitted, a hint of embarrassment in his voice.
“The back seat is bigger, let’s see if it can be folded down.” He leaned into the car, searching between the seats, and started grumbling :
“I don’t see any mechanism...”
“Let me try,” said his friend, gently nudging him aside.
Fantasio moved to make room for him. A few seconds later, a sharp snap that could be described as worrying was heard.
“Got it!” the bellhop cried out triumphantly.
“Well done! But... you didn’t break anything, did you?” the blond couldn’t help but ask as he tried to peek inside the car.
“No, of course not, stop worrying,” his friend said, gently pushing him away to prevent him from looking.
Spirou went back to fetch the things he had left earlier. He returned with the blankets and, from among them, pulled out a neatly folded pair of blue pajamas.
“Here, change while I set up our little cocoon.”
This gesture was completely ordinary but Fantasio was touched. He had thought to bring him pajamas! And not just any pajamas: his favorite ones!
“Thanks...” he murmured, turning away to hide his smile.
But it was unnecessary, Spirou was already back in the car.
“Don’t mention it. It’s already uncomfortable enough; I wasn’t going to let you sleep in your day clothes,” came his muffled voice from inside the vehicle.
Fantasio found nothing to reply. After making sure several times that the bellhop wasn’t watching, he started changing. Once done, he turned around and saw in the corner of his eye a sharp, red gleam... a movement? But when he fully turned, Spirou was still fiddling inside the car. Shrugging, he moved closer:
“Need help?”
“Nope, I’m done! Could you turn off the garage light?”
“Sure!”
The reporter flicked the switch. Complete darkness filled the space, pierced only by a thin ray of streetlight filtering through the gaps in the door.
“Uh... Spirou? I’d like to come over, but I can’t really see in the dark. And with all the tools lying around…”
“Whose fault is that, really? I remind you I don’t live here! But don’t worry, I thought of everything,” he added proudly.
With those words, a powerful light burst forth, dazzling the night... as well as our reporter.
“Not a bad idea, I admit,” he said, blinking to recover from the visual attack.
He cautiously made his way toward the car, but his mind stayed stuck on Spirou’s remark. It’s true, his friend didn’t live here. And yet lately, it had been easy to forget. He came over so often... Not that it was a complaint! Fantasio couldn’t have asked for better. But still, it struck him how well Spirou knew where his personal belongings were: his pajamas, his flashlight... as if it were his home, too.
Lost in his thoughts, Fantasio forgot to be careful... and tripped over a tool. A small chuckle escaped the car. A bit embarrassed and very glad no one had seen his clumsiness, he finally reached the door. Spirou had done a good job; the blankets covered the whole seat, and the pillows were carefully arranged. It looked almost comfortable. Spirou shifted over to let him in and closed the door gently behind him.
“Nice work!” whistled the blond, twisting to get a full view of the setup.
“Thanks,” Spirou replied modestly.
Once Fantasio was lying down, Spirou didn’t wait a second to wrap him in a blanket and tuck him in carefully. Fantasio silently thanked the darkness for hiding the redness on his face.
Spirou didn’t seem to notice. He simply wrapped himself in his sleeping bag with a contented sigh.
Then Fantasio became aware of something that made his cheeks even warmer: the cramped size of the backseat. Something he really should’ve considered before agreeing to this. The redhead was mere centimeters away. He could feel the warmth radiating from his body, distinguish in the dim light the constellation of freckles scattered across his face. Spirou, for his part, didn’t seem to notice, or maybe he just didn’t mind because when their eyes met, he smiled.
Fantasio immediately looked away. The thought that had just crossed his mind was ridiculous. And yet... he couldn’t deny it. That smile lit up the space more than any lamp ever could.
To cut short these thoughts that were heading into dangerous territory, he proposed:
“We should turn off the light, right? We have work to do tomorrow!”
“Sure,” his friend replied. With a flick, darkness poured into the room.
“Very well, good night, Spirou.”
“Good night, Fantasio!”
Silence settled, disturbed only by the steady breathing of his companion. But very quickly, Fantasio realized that the darkness was far less comforting than expected. On the contrary, all his sensations were heightened. The warmth of the body right next to his. The familiar smell. The soft rustle of the blankets. Every sensation seemed more real. A few minutes passed in this torture, until his friend’s soft voice broke the silence.
“This has to be one of our calmest adventures in a while...”
Fantasio immediately jumped on this welcome distraction and answered eagerly:
“No kidding! A thief’s a lot more restful than being tossed in jail or nearly drowned by gangsters!”
“The worst was when [...]”
Their conversation stretched on, long and peaceful, punctuated by memories and laughter. Neither of them could have summed it up if asked.
But for Fantasio, there remained this vague, persistent feeling... of having shared an unreal moment. Of having been understood. And to understand in return.
~~~
It wasn’t the soft light coming through the tiny garage opening, nor the birdsong that woke Fantasio that morning... but a weight on his chest.
A warm weight, far from unpleasant. A weight that was breathing.
His eyes flew open, heart pounding at the dreamlike sight before him.
Spirou.
At some point during the night, the bellhop must have moved to end up so close to him. His head now rested on the blond’s chest, and their legs were tangled. Fantasio hardly dared to breathe. He didn’t want to disturb the moment. From his position, he tried to commit every detail to memory: Spirou’s fiery hair lit by the first rays of the sun, the freckles scattered across his face, his long lashes…
But suddenly, he stopped short in his contemplation. He had just crossed an inner line. And he could no longer deny it.
He had known for several months what he felt for the bellhop. And he had sworn never to act on it. Their friendship meant too much. His greatest fear was not rejection... but losing Spirou. Lost in his thoughts, he was abruptly pulled out of his daydream by a slight movement from the young man. But the redhead didn’t wake up, he only nestled closer if that was still possible.
Fantasio decided to enjoy the moment, just one more minute. Then, regretfully but with the conviction it was the best decision, he began to disentangle himself. His arm, which had unconsciously wrapped around Spirou during the night, was freed easily. The other, used as a pillow, was another story. To free it, Fantasio made movements that would have made even the best contortionists jealous. Absorbed in his efforts, he realized too late that his movements had woken Spirou.
“What are you doing, Fantasio?” he mumbled, half asleep.
Poor Fantasio’s heart stopped. It certainly wasn’t healthy to put him through so much in less than an hour. And his brain... wasn’t functioning either. Unable to form words, he let out a confused grunt. Spirou, eyes half-closed, sat up awkwardly to look at him.
“It’s still early. We can sleep a little more. We’ll have plenty of time to write the article and catch the thief later”
With that, he laid his head back on the reporter’s chest. The latter still hadn’t moved. Not even blushed. He hadn’t yet processed what was happening.
“Relax, will you?” Spirou grumbled, sensing the tense stillness of his friend.
About thirty seconds later (the time it took for the information to reach his brain), Fantasio settled back onto the blanket. Then, in a surge of courage, he placed his hand on the redhead’s shoulder. Spirou let out a soft, content sigh, a small smile tugging at the corners of his mouth. Fantasio, not daring to believe his luck, fully relaxed for the first time since waking. No sleeping in for him, he was determined to enjoy this improbable moment. A moment he knew might never come again.
As Spirou had said: the thief could wait.
Notes:
Yes, I know, technically, the thief is hiding in the car the whole night… but that's just a minor detail, right ?
Galla Placidia (Guest) on Chapter 1 Thu 07 Aug 2025 01:22PM UTC
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