Chapter Text
18 décembre :
« Guillaume...! » l'appela Aurélien en se dirigeant vers lui sur ses patins à glace.
Le plus jeune fit un virage juste devant lui pour s'arrêter à sa hauteur et il faillit perdre l'équilibre alors qu'il essayait tant bien que mal de rester droit comme un i afin de ne pas tomber à la renverse. Aurélien lui avait proposé de se voir en ville cet après-midi là et lui avait demandé s'ils pouvaient faire du patin en voyant la patinoire que la ville avait installé au milieu du marché de noël. Guillaume avait cédé devant l'insistance du plus jeune avant de se rappeler qu'il ne savait absolument pas patiner. Le plus jeune avait cependant sauté de joie, se précipitant vers le vendeur pour leur acheter deux tickets, lui faisant naître un large sourire sur les lèvres devant sa précipitation et sa joie enfantine et il l'avait suivi sur la glace sans rechigner. Ce qu'il regrettait à présent en voyant Aurélien lui lancer un regard surpris avant d'éclater de rire.
« Tu ne sais pas en faire ? Tu veux que je t'apprennes ?
— Ça va... Te moque pas... marmonna-t-il en tentant de se tenir à la barre derrière lui pour s'empêcher de tomber au sol.
— Désolé, je voulais pas que tu le prennes comme ça. C'était pas mon intention de me moquer de toi. » s'excusa Aurélien en lui offrant un petit sourire coupable et il se sentit fondre devant sa bouille enfantine.
Le plus jeune s'approcha alors de lui et passa un bras autour de sa taille afin de le guider sur la piste.
« Aurél, j'suis pas sûr que... balbutia-t-il en ayant peur de tomber.
— Mais si, fais-moi confiance ! répondit le plus jeune en lui offrant un large sourire. Tu me fais confiance, n'est-ce pas Guillaume ? »
Guillaume plongea un instant ses yeux dans ceux de son petit-copain et hocha la tête lentement en voyant dans son regard qu'il ne le lâcherait pas et qu'il pouvait lui faire confiance pour lui apprendre à être un tant soit peu à l'aise sur des patins. Il hocha alors la tête et se laissa entraîner par le plus jeune sur la glace.
***
« Guillaume ? »
Guillaume releva la tête alors qu'il était en train de remettre ses chaussures lorsqu'il entendit une voix qu'il commençait à reconnaître à présent l'appeler et dévisagea le garçon brun qui avançait vers lui en souriant.
« Ah... Salut, Julien. Comment tu vas ?
— Je savais bien que c'était toi, lui dit l'autre garçon en lui souriant. Qu'est-ce que tu fais là ? Tu sors de la patinoire ?
— Mm... Ouais... répondit-il en se tournant vers Aurélien à quelques mètres d'eux qui étaient en train de retourner leurs patins. J'accompagnais un ami. »
Il vit Julien se tourner vers Aurélien à son tour et froncer les sourcils d'un air confus avant de se retourner vers lui.
« C'est Aurélien, ton ami ? Le petit-frère de Claude ?
— Tu le connais ? demanda Guillaume en sentant son cœur rater un battement dans sa poitrine à la possibilité de se faire mettre à jour par son ancien camarade de classe.
— Aurélien ? Non, pas vraiment. Je sais juste que c'est le frère de Claude parce que je l'ai souvent vu avec lui quand on était au collège. Puis c'est un ami de mon frère, Victor... »
Guillaume hocha la tête, restant silencieux et espérant que Julien allait bientôt mettre fin à la discussion avant que le plus jeune ne revienne.
« D'ailleurs je suis désolé par rapport à ce qu'il s'est passé avec Victor le mois dernier. Il m'a dit qu'ils s'étaient battus tous les deux au terrain de basket.
— Ouais... Victor nous aurait insulté apparemment... dit-il en haussant les épaules et il vit Julien lui lancer un regard étonné.
— Il vous a insulté ?
— Non, je pense qu'en vrai il voyait ça comme une blague. Mais ça n'a pas fait rire Aurél. Il nous a appelé Le camé et le dealer.
— Quoi ? Le camé et le dealer ? répéta Julien en s'esclaffant de rire. Sérieux ? »
Il hocha la tête en soupirant et Julien s'arrêta de rire, en voyant que ça ne l'amusait pas.
« Désolé, je trouve ça assez drôle comme appellation... Mais il était au courant au moins, Aurélien ?
— Bah c'est ça le truc... Il venait tout juste d'apprendre que son frère avait l'habitude de se droguer avec moi au collège... Alors je suppose que ça l'ait fait disjoncter que quelqu'un d'autre que lui soit au courant et lui en parle de manière aussi légère. Je sais même pas comment il l'a su, tu sais toi ?
— J'ai peut-être évoqué la potentielle raison de son départ quand Claude a disparu l'an dernier... réfléchit Julien en lui faisant une grimace désolée. Mais je crois aussi qu'il vous avait aperçu un jour fumer en cachette dans les toilettes. Il m'avait raconté cette histoire il y a deux ans...
— Je vois... soupira Guillaume en se tournant vers Aurélien pour voir où il en était et vit que c'était à son tour de rendre les patins.
— Il est pas au courant pour toi, n'est-ce pas ? lui demanda alors Julien, l'amenant à reporter son attention sur lui pour lui jeter un regard surpris.
— Par rapport à quoi ?
— Par rapport au fait que tu es dans le business si tu vois ce que je veux dire, lui dit Julien en lui faisant un clin d'œil malicieux.
— Ah non, il sait pas... Et je préfère que ça reste comme ça.
— T'inquiète pas, je dirai rien, le rassura Julien en lui offrant un sourire sincère. J'ai aucune raison de lui parler de toute manière. Mais... C'est pour ça que Claude et toi vous vous engueuliez ? Tu sais par rapport à lui. Tu m'avais dit à la maison qu'il ne te faisait pas confiance avec lui.
— Ouais, c'est ça... dit Guillaume d'un air hésitant, se demandant ce qu'il pouvait ou non lui dire pour ne pas les foutre dans la merde. On s'entend un peu mieux maintenant, je crois qu'on est en train de redevenir amis et tout mais... Il veut toujours pas que je vois Aurélien sans lui. Alors... Tu lui diras rien, hein ?
— T'inquiète, rit Julien. Motus et bouche cousue. Mais t'as pas peur qu'il vous voit ? J'sais pas, de le croiser en ville ou quoi...
— Non, Aurél m'a dit qu'il était avec son père toute la journée afin de préparer Noël... Ça craint rien, dit-il en souriant.
— Ok, ben cool alors. Profitez bien, je vais vous laisser. Et excuse pour la dernière fois quand je l'ai traité de gamin, tu traînes avec qui tu veux, hein. »
Guillaume hocha la tête et offrit un sourire reconnaissant à l'autre garçon qui s'apprêtait à partir.
« Au fait, tu peux passer à la maison ce soir pour me vendre un peu de shit ? lui demanda à voix basse Julien afin de rester discret. J'ai pas d'argent sur moi, là...
— Ouais, t'inquiète. 19h ça te va ?
— Parfait. Merci Guillaume et à ce soir alors. »
Il offrit un dernier sourire à Julien avant que ce dernier ne tourne les talons et une seconde même pas plus tard, Aurélien le rejoignit.
« Ça y est, j'ai fini. »
Guillaume vérifia que Julien était bien parti avant de se lever et de glisser sa main derrière la nuque du plus jeune pour venir l'embrasser tendrement.
« Tu m'as manqué... murmura-t-il en se reculant lentement et il vit la jolie couleur pourpre qui apparut sur les joues d'Aurélien.
— Désolé d'avoir été aussi long... Il y avait la queue et ensuite comme j'ai vu que tu parlais à quelqu'un j'ai préféré attendre pour vous laisser un peu d'intimité...
— T'es parfait, dit Guillaume en souriant au plus jeune après lui avoir jeté un regard surpris. Tu le sais ça ?
— C'était qui ? lui demanda Aurélien dont la curiosité était insatiable, il le savait, même s'il tentait de le cacher après avoir tit doucement à sa déclaration.
— Julien, un ami. Un ancien camarade de classe de Claude et moi.
— Ah oui, Julien. Le frère de Victor.
— Oui, voilà. Tu l'as aperçu à sa fête d'ailleurs, tu t'en rappelles ?
— C'est avec lui que tu parlais quand je suis allé me servir un verre d'eau, c'est ça ?
— Voilà, c'est ça. »
Guillaume vit le plus jeune se perdre un instant dans ses pensées et quand il caressa sa joue pour le ramener sur terre, Aurélien lui offrit un petit sourire timide qu'il trouva adorable.
« Tu sais ce qui me ferait plaisir ? lui demanda Aurélien en souriant et il secoua la tête, se sentant fondre intérieurement.
— Non, dis-moi.
— Qu'on aille se boire un bon thé brûlant ! Pour se réchauffer.
— C'est comme si c'était fait alors, répondit-il avant de déposer un petit baiser sur les lèvres du plus jeune. Et c'est moi qui régale. Ne crois pas que je vais oublier de sitôt que c'est toi qui m'a payé mon entrée à la patinoire dans le seul but de me voir m'humilier, hein ! murmura-t-il contre les lèvres d'Aurélien et celui-ci se mit à rire doucement.
— Mais non...! T'étais pas si nul que ça en plus !
— Menteur. » rigola-t-il en se reculant avant de prendre la main du plus jeune dans la sienne.
Il amena cette dernière dans la poche de son manteau afin de les réchauffer un minimum tous deux et il sentit Aurélien se blottir contre lui pour se réchauffer un peu plus. Il baissa les yeux pour le regarder et se sentit fondre en voyant le petit sourire de bien-être qui était apparu sur son visage. Puis il entraîna Aurélien jusqu'au premier café qui se trouvait sur leur chemin, une douce chaleur emplissant tout son être devant le bonheur qui l'habitait à ce moment précis.